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Brut.Cannes : Augustin Trapenard a rencontré Jodie Foster
Brut
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25/03/2025
Sa solitude, le réalisateur français avec qui elle aimerait tourner, son coming out…
Jodie Foster discute avec Augustin Trapenard pour Brut, alors qu'elle reçoit une Palme d'or d'honneur au Festival de Cannes.
Catégorie
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Je pense que la solitude ça fait, c'est un peu l'existentialisme,
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la solitude ça fait partie de mon corps, ça fait partie de qui je suis, de mon identité,
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et c'est une chose qui est à la fois très beau, très très très beau, et aussi très pénible.
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Et le cinéma, le fait de faire le cinéma en tant qu'actrice par exemple,
00:20
moi je dis toujours cet exemple, je suis là plantée par terre dans une couche de faux sang,
00:29
parce que par exemple dans The Brave One,
00:31
et il y a 75 personnes qui sont autour de moi,
00:34
il y a un qui fait ça, il y a un qui fait ça, il y a un qui fait ça,
00:37
qui me demande à droite, à gauche,
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et pourtant je suis totalement seule dans l'expérience.
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Et ça c'est un phénomène qui est à la fois horrible et magnifique.
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Et j'y tiens, j'aime bien avoir les choses juste pour moi,
00:50
c'est une expérience qui est juste pour moi,
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je le partage un peu avec les autres mais pas vraiment.
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On est prêt ?
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Oui !
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Is everyone ready ?
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Yep !
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Qu'est-ce que vous avez appris sur vous en faisant du cinéma ?
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Comme j'ai commencé depuis l'âge de 3 ans, c'était ma vie, le cinéma c'est ma vie en fait.
01:08
Alors quand je vois ces bandes annonces où on prend des rétrospectives de vos carrières,
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c'est vraiment l'histoire de ma vie.
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Vous en parlez parfois comme d'une éducation sentimentale.
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C'est vrai !
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Ça veut dire quoi ?
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C'est-à-dire que c'est vrai que j'ai appris des choses,
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j'ai appris plein de choses sur les plateaux, sur la technique, sur le jeu,
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mais aussi j'ai appris les leçons humaines.
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Les garçons derrière le camera qui m'ont appris à faire le focus,
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ils m'ont aussi appris qu'il faut être gentil avec les gens
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et écrire un mot de gratitude quand vous recevez un cadeau.
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Ou même les hommes qui conduisaient les camions,
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ils m'ont appris comment faire des figures en bois avec un couteau.
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J'ai appris, c'était ma famille.
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Et quand vous regardez par exemple Boxy Malone ou Taxi Driver,
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quelle petite fille est-ce que vous voyez au tout début ?
02:01
Oui, c'était la même année que j'ai filmé Taxi Driver et Boxy Malone,
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deux films entièrement différents.
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Alan Parker, Martine Scorsese, tout va bien Jodie !
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Oui, mais je voyais quelqu'un, enfin les bonnes choses,
02:15
quelqu'un qui avait énormément de confiance,
02:17
une fille qui avait énormément de confiance
02:19
et d'expérience dans le cinéma d'ailleurs, déjà,
02:21
mais aussi quelqu'un qui ne savait pas dire non.
02:25
Et c'est ça, si j'avais quelque chose à dire à la petite fille qui avait 12 ans,
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c'est « tu sais, tu as le droit de dire ça fait mal »
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ou « j'ai froid » ou « non, je ne veux plus manger la spaghetti ».
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Tu as le droit à donner tes propres opinions.
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Et est-ce qu'on apprend aussi à se battre quand on fait du cinéma ?
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À se battre ? Non, pas tellement.
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Enfin, pas aux Etats-Unis, peut-être en France,
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parce que j'ai vu qu'en France, sur les plateaux, on se bat un peu,
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mais pas aux Etats-Unis.
02:50
Peut-être se battre pour avoir un rôle, je pense tout de suite aux années 80,
02:53
où vous vous êtes battue pour avoir ces rôles magnifiques
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des Accusés ou du Silence des Agneaux,
02:57
ce qui vous a d'ailleurs permis de remporter deux Oscars.
02:59
Ça veut dire que le pouvoir de l'actrice, il se gagne aussi, je dis ?
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Je pense que c'est surtout quand on est passionné par quelque chose,
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il y a une raison, il y a une raison instinctive.
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Et c'est une chose qu'il faut suivre,
03:10
parce qu'il y avait quelque chose pour moi dans ces deux rôles,
03:13
des Accusés et du Silence des Agneaux,
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je savais qu'il y avait quelque chose, je ne savais pas le communiquer.
03:19
Et c'est vrai que c'était quelque chose que j'avais à dire,
03:24
qui était à moi seule.
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Qui était une prise de pouvoir à un moment donné ?
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Je pense, oui.
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Parce que bien sûr, il y a des raisons qu'on va retrouver
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en faisant le film qui était inconscient et qui devient inconscient.
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Je pense à tout votre travail de mise en lumière de femmes cinéastes
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qui ont été invisibilisées, comme la pionnière Alice Guy,
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ou alors que vous avez aidé à restaurer, comme Dorothy Arsner,
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qui a notamment inventé la perche au cinéma.
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C'est vrai.
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Qu'est-ce que vous faites quand vous faites ça, ce travail-là ?
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C'est vrai, ça me donne vraiment un frisson de pouvoir,
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si on peut le dire, utiliser mon statut
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pour pouvoir éduquer les autres.
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Parce que c'était une éducation pour moi-même
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de savoir que vraiment le premier réalisateur du cinéma narratif,
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je dis narratif parce que les Lumières ont inventé le cinéma technique,
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mais le premier réalisateur, c'était Alice Guy Blaché.
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Et c'est une chose que les gens ne savent pas.
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Ils pensent que c'était Méliès, que c'était n'importe qui d'autre,
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mais ils ne savaient pas que c'était elle.
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Et d'ailleurs, elle, à l'époque,
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elle n'avait pas assez de confiance pour dire oui, c'est moi.
04:30
Vous vous êtes interdit des choses, vous aussi, par manque de confiance ?
04:32
Plein de choses.
04:33
Parce que quand même, je suis femme née en 1962,
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alors juste avant le début du féminisme.
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Et c'est vrai que les générations qui viennent après moi
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nous tendons la main.
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Moi, j'ai fait des luttes, j'ai fait des combats pour moi.
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Et j'ai aussi mes névroses qui font partie de ma génération.
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Mais c'est à la prochaine génération de redécouvrir
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et de rééduquer et de foncer vers le futur.
05:00
La question que ça pose, et elle est passionnante,
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c'est qu'est-ce qu'un film peut changer en fait ?
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Qu'est-ce qu'un personnage, une histoire, une image de cinéma
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peuvent faire évoluer ?
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Et ça, j'ai l'impression que c'est une question centrale
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dans vos choix de films, dans votre filmographie.
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Nous sommes là, nous faisons notre travail d'acteurs, d'artistes
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pour transformer, pour devenir mieux au lieu de devenir pire.
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À la fois en tant que personnage, mais aussi en tant que personne,
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en tant qu'actrice.
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Je pense, oui, je pense.
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Le cinéma, c'est un lien aux autres.
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Vous savez, pour la question de l'homosexualité,
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c'est très très important, c'est-à-dire de vous voir comme ça,
05:31
assumer quelque chose, dire quelque chose très fort
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pour énormément de gens.
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Même des gens qui ne sont pas dans le cinéma,
05:35
comme moi par exemple, comme un homme gay.
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Ça change quelque chose.
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Être un être humain, ça change l'autre.
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C'est le contact personnel.
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Et nous, en nous voyant, en nous entendant, en nous écoutant,
05:46
en nous changeant tous.
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Le cinéma, maintenant, donne une opportunité
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à des différentes voies, des voies diverses.
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Que ça soit des voies gays, des voies transsexuelles,
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des voies de différentes races.
06:00
C'est une opportunité pour nous de revivre, de renouveler.
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Et de rattraper quelque chose.
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De rattraper et d'entendre.
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Et c'est la raison que maintenant, c'est tellement excitant.
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Vous savez, quand il vous a remis la palme d'or,
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Pedro Almodovar a dit une phrase que je trouve très intéressante.
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Il a dit, à travers vos rôles, vous avez raconté votre propre histoire
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dans l'histoire du cinéma.
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Quelle histoire est-ce que vous avez racontée à votre avis ?
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Oh, plein de choses, c'est une grande question.
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Mais c'est vrai que moi, je me vois un petit peu comme une actrice-auteur.
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C'est-à-dire que j'ai été très précis avec les choix que j'ai faits.
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Et pour moi, c'est une chose très créative.
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Vous dites parfois que vous pensez souvent à arrêter de jouer,
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mais que vous y revenez toujours, presque malgré vous.
06:39
Vous avez fini par savoir pourquoi ?
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Non.
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C'est une chose qui est à la fois consciente et inconsciente.
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Il y avait un moment dans ma vie, quand j'étais jeune,
06:48
où je pensais qu'il n'y avait rien d'autre qui était plus important que le cinéma.
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J'y crois plus.
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Je pense qu'il y a autres choses aussi, qui sont aussi importantes.
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Et en faisant l'expérience de ces autres choses,
07:01
je peux toujours les ramener au cinéma.
07:04
Par exemple, la politique.
07:06
Par exemple, dans le film...
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Des Inécoupables.
07:09
Des Inécoupables.
07:10
C'est un film qui parle d'un sujet extrêmement important, significatif.
07:14
L'histoire de la vie d'un homme qui a été emprisonné pendant 15 ans
07:17
par le gouvernement américain.
07:18
À Guantanamo.
07:19
À Guantanamo.
07:20
Mais surtout, c'est un film de personnage.
07:23
C'est un film d'émotion.
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Et pouvoir faire les deux,
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d'amener mes intérêts politiques
07:30
et le faire vivre dans un film de personnage,
07:33
que ça touche les gens,
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c'est quelque chose d'important.
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On va vous revoir en France.
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J'espère.
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Bien sûr.
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Je serai toujours dans la tournée.
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Le cinéaste français avec qui vous rêvez de tourner en tant qu'actrice ?
07:43
Peut-être Rudiard.
07:44
Rudiard.
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Celui qui nous regarde.
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Tu es prête ?
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Il nous regarde.
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Ah, ok !
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J'adorerais faire un film en français.
07:53
Le défi de travailler la langue,
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de travailler avec les techniciens français,
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de faire un vrai film français.
08:01
Je ne fais pas un film américain
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où je joue une américaine qui est en France,
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mais vraiment un vrai film français.
08:05
Ça sera quelque chose.
08:07
Chiche ?
08:08
Chiche.
08:09
Merci, Jodie.
08:11
Ça veut dire quoi, chiche ?
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