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«L’UE a été incapable d’avoir une position unanime sur l’Ukraine», estime Patrick Martin-Genier
Europe 1
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17/02/2025
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00:00
Europe 1 Soir, 19h21, Stéphanie Demureux.
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Et j'accueille nos chroniqueurs de la première heure, Joseph Massé-Scarron, essayiste et écrivain.
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Bonsoir Joseph.
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Bonsoir.
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Victor Hérault, journaliste politique à Valeurs Actuelles.
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Bonsoir Victor Hérault.
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Bonsoir Stéphanie.
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Alors on va parler de l'Europe qui tente de reprendre désespérément la main.
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Il n'y a pas d'autre mot dans le dossier ukrainien.
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Une dizaine de dirigeants de pays européens, de l'Union Européenne et le chef de l'OTAN
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sont à l'Elysée à Paris pour une réunion d'urgence sur l'Ukraine et la défense européenne.
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Alors que vous le savez, Donald Trump entend lui négocier directement avec Vladimir Poutine
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la paix en Ukraine.
00:38
On accueille Patrick Martin-Genier, enseignant à Sciences Po, spécialiste des questions
00:43
européennes et internationales, auteur de L'Europe a-t-elle un avenir ? aux éditions
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Studirama.
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Bonsoir Patrick Martin-Genier.
00:52
Bonsoir.
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Alors on sent une forme de panique ou tout de moins une fébrilité au sein de l'Union
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Européenne.
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La sécurité de l'Europe est un tournant, c'est ce qu'a dit Ursula von der Leyen
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tout à l'heure quand elle est arrivée à Paris.
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Nous avons besoin d'un état d'esprit d'urgence, dit-elle, et d'un sursaut dans notre défense.
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Il était temps, non, d'avoir un sursaut quand même, Patrick Martin-Genier ?
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Ben oui, il était temps absolument.
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L'Europe est prise de cours.
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Ça fait des années et des années qu'il est demandé un effort en matière de défense
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européenne.
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On n'osait plus parler de défense européenne pour le coup.
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Effectivement, c'est un appel au secours, c'était une réunion d'urgence.
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Ursula von der Leyen, effectivement, dit qu'il faut qu'il y ait un sursaut, mais la Commission
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Européenne n'a strictement aucune compétence en matière de défense européenne.
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Elle peut promouvoir l'industrie de défense, donc c'est effectivement salutaire.
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Au final, que Donald Trump nous dise, l'Europe, on va s'en passer, on va se passer également
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de l'Ukraine.
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Il faut que nous puissions nous réveiller.
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C'est une réunion ad hoc, en urgence, effectivement, qui est réunie.
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Oui, les chefs d'État et de gouvernement sont affonnés parce que le président des
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États-Unis est en train de dire à l'Union européenne qu'il ne comptera pas sur eux,
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qu'ils ne compteront que pour du beurre, au final, dans la résolution du conflit avec l'Ukraine.
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Patrick Martin-Genier, on se demande ce qu'a fait l'Europe quand même en trois ans,
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parce que vous dites, voilà, il est temps qu'elle se réveille, mais enfin, il y avait
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quand même la guerre à ses portes, on n'aurait pas pu justement se réveiller plutôt, avoir
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ce sursaut et trouver les solutions un petit peu plus en amont ?
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Oui, bien sûr, mais l'Europe a hésité, l'a procrastiné même, en ce sens que les
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27 n'ont pas été en situation de se mettre d'accord.
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Rappelez-vous, au début de la guerre, c'était Emmanuel Macron qui se rend au Kremlin pour
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dire qu'il faut éviter toute avancée escalatoire avec la Russie, il parle du président
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Poutine, il y va une fois, et donc il a tenté effectivement d'entamer un dialogue, ce
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qui n'était pas, disons, de l'avis favorable de tout le monde.
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On sait très bien que parmi d'autres pays, certains étaient hostiles, également à
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des sanctions contre la Russie, je ne parle pas uniquement de Vitan Orban, mais d'autres,
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mais finalement, on a dit beaucoup de choses, comme le Royaume-Uni qui n'est plus dans
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l'Union Européenne, mais nous n'avons pas été capables d'avoir une unité de
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façade face à l'Ukraine, même si, globalement, nous avons avancé des crédits, on a proposé
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à l'Ukraine de devenir candidat officiel à l'Union Européenne, non, il n'y a pas
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eu d'unité européenne, nous avons été incapables d'avoir, disons, une position
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unanime sur l'Ukraine, et bien évidemment, Donald Trump en tire toutes les conséquences.
03:34
Joseph Macé-Scaron.
03:36
Oui, alors, votre réquisitoire est parfait, rigoureux et implacable, malheureusement,
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pour l'Union Européenne, est-ce qu'on peut ne pas ajouter le fait que Donald Trump,
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depuis six mois, dit très clairement ce qu'il va faire, et qu'on a l'impression que là
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aussi, il n'y a aucune préparation ?
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Oui, il n'y a pas eu de préparation, j'ai la sensation qu'il n'a pas été pris au
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sérieux, on pensait qu'il n'était pas sérieux lorsqu'il disait, moi je vais régler
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cette affaire en 48 heures, bien sûr qu'il ne va pas le faire en 48 heures, ni même
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en quelques mois, mais regardez, on nous dit désormais qu'il y a une réunion entre une
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délégation américaine et une délégation russe, de surcroît avec Sergei Lavrov, tout
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de même le ministre des Affaires étrangères, qui a justifié toutes les atrocités en Russie,
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et avec Marco Rubio, qui est quand même le secrétaire d'État américain, donc oui,
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on ne s'est pas préparé du tout, on ne s'attendait pas du tout à ce que Donald Trump mette en
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oeuvre les promesses électorales, aujourd'hui c'est chose faite, tout le monde est pris du
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cours, également les Ukrainiens... Excusez-moi, je vous interromps, on ne l'imaginait pas,
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et l'une aussi ! Oui, c'était une erreur... Il y a beaucoup de choses qu'on n'a pas imaginées,
04:46
ça fait quand même beaucoup de choses ! Oui, bien sûr, disons qu'il y avait beaucoup en Europe
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de gens qui étaient contre, évidemment Kamala Harris, pour des raisons idéologiques, on n'a pas
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vu qu'elle était l'étape profonde de l'électorat américain, moi je suis allé aux Etats-Unis au
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moment des élections, je peux vous assurer que finalement j'avais senti ce qui allait se passer,
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et en Europe nous avons été aveugles. Absolument, Patrick, Martin, Jeunier,
05:11
vous dites tous les deux d'ailleurs, l'Europe n'était pas prête, mais enfin, elle était
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surtout divisée, et elle l'est toujours, parce que même au pied du mur, on ne sait toujours pas ce
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qu'il faut faire, et on n'arrive toujours pas à parler d'une même voie, la Suède, le Royaume-Uni,
05:24
imagine envoyer des troupes pour la Hongrie, c'est pas question, est-ce que c'est pas là,
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justement, le point d'achoppement ? C'est un point d'achoppement très important,
05:33
naturellement le Président de la République s'est entretien avec Donald Trump, on a, il n'est pas dans
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l'Union Européenne, mais Kirsten Hammer du Royaume-Uni, lui il vient à cette réunion,
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et il va se rendre à Washington, est-ce qu'il va suivre la position de Donald Trump ? Est-ce
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qu'il s'adrène un trait d'union ? J'en doute, et même cette réunion à l'Elysée cet après-midi,
05:53
je peux vous le dire, suscite la colère de certains états qui considèrent qu'ils sont des
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états de seconde zone dans l'Union Européenne, tels que des pays comme la Roumanie par exemple,
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la Slovénie considère qu'ils ne sont pas associés du tout et donc qu'ils ne comptent pas dans cette
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Union Européenne, donc ça suscite un certain nombre de réserves, même une certaine colère
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de certains pays, sans compter la Hongrie qui dit que nous sommes des faiseurs de guerre, et enfin
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l'Allemagne. Pardonnez-moi, mais Viktor Orban a eu un mot assez cruel, il a dit que cette réunion
06:26
était une réunion de pays frustrés. Oui, des bêtes en guerre, des pays frustrés. On n'est pas
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gentil de rire quand même. Est-ce qu'il y a un fond de vérité ? Non, je ne pense pas, je crois
06:40
que l'Europe n'a pas été en situation de se préparer, on sait que Viktor Orban pour différentes
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raisons, à la fois idéologique en réalité, il est proche de Vladimir Poutine pour des raisons
06:52
liées à l'énergie, à son économie, mais sur le plan idéologique, il est proche de Donald Trump,
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des néoconservateurs américains, donc on voit effectivement qu'il ne dépousse pas du tout l'idée
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d'Emmanuel Macron de renforcer l'Europe, et c'est un des maillons faibles, mais ce n'est pas le seul.
07:08
Si vous regardez l'Allemagne... On a l'impression que toute l'Europe, pardonnez-moi de vous couper,
07:12
on a l'impression que toute l'Europe est un maillon faible aujourd'hui, Patrick Martin-Jeunier.
07:16
C'est-à-dire qu'il n'y a pas de politique étrangère européenne, il n'y a pas... Rappelez-vous
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l'expression de Kissinger qui disait « Bruxelles, quel numéro de téléphone ? » En réalité,
07:28
il n'y a pas de politique étrangère européenne, il n'y a pas de défense européenne, ce qui ne veut
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pas dire qu'il ne faut pas avoir une certaine réflexion. Les seuls pays qui peuvent compter
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aujourd'hui, c'est les pays qui ont une armée, qui ont une puissance nucléaire, il n'y en a que deux,
07:40
la France et le Royaume-Uni, qui n'est pas dans l'Union européenne.
07:43
Victor Heraud.
07:44
Bonsoir, monsieur. Vous parlez justement... Enfin, ce que vous dites mène tout droit à ma question,
07:48
j'en suis très heureux. Vous parlez d'un côté d'idéologie et de l'autre côté de Kissinger.
07:52
Et on voit effectivement dans le monde, de façon plus ou moins surprenante, la réelle politique
07:58
donc de Kissinger revenir devant la scène. Donald Trump d'un côté, Vladimir Poutine de l'autre,
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de façon plus guerrière. Et on a l'impression qu'en Europe, il y a, comment dire, plus de
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principes et d'idéologies que de réelles politiques, justement. Est-ce que ça fait partie du problème ?
08:11
Oui, je crois en effet qu'on peut le dire. L'Europe, à juste titre, s'accroche à ses valeurs. On a
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beaucoup dénoncé l'agression russe, ce qui est vrai. Néanmoins, quand on fait de la réelle politique,
08:26
c'est-à-dire qu'on est vraiment le nez dans le guidon, si j'ose dire, et bien il faut accepter
08:32
de dialoguer même avec des États qui sont des États agresseurs et en l'espèce. En effet,
08:38
je crois qu'on ne peut pas continuer cette guerre. Et c'est ça la réalité. L'Europe discute avec
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d'autres dictateurs sans aucun état d'âme, par exemple la Chine, la Chine qui est une véritable
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dictature, qui est une menace existentielle pour l'Europe. Et bien tout le monde défile à Pékin
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pour tenter d'avoir des contrats. Donc à un moment donné, effectivement, en se rendant compte aussi de
09:00
la volonté des peuples européens qui ne veulent plus de cette guerre, ni même des Ukrainiens,
09:04
je rencontre des Ukrainiens qui me disent, eh bien ça suffit, il faut mettre un terme à cette
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guerre. La réelle politique consiste sans, je veux dire, abandonner ses valeurs, eh bien tenter
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effectivement de trouver des solutions à des contrats. Mais que de temps perdu, Patrick-Martin
09:17
Genier, ça fait trois ans, on aurait pu l'arrêter en 2022 cette guerre, tout ça pour ça, pour pas
09:22
grand-chose, un million de morts plus tard et 150 milliards d'euros de dépenses perdues ? Oui,
09:27
voilà, je crois qu'on aurait peut-être pu la régler plus rapidement, mais vous savez,
09:31
c'était extrêmement difficile. Le monde a été pris par stupeur, a été choqué par cette agression,
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qui est aussi une violation du droit international. Mais nous n'avons pas été courageux il y a dix
09:43
ans. Si on avait voulu régler le problème de l'Ukraine, il aurait fallu prendre position
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contre l'occupation de fait de la Crimée. Je remarquerais qu'aujourd'hui, on ne parle même
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plus de la Crimée, ce qui veut dire qu'elle va sans doute passer par pertes et profits lors des
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futures négociations. Nous n'avons pas été courageux il y a dix ans. Malheureusement, on
10:00
aurait dû l'être plus tôt. Merci beaucoup Patrick Martin-Genier, enseignant à Sciences Po. Je
10:04
rappelle le nom de votre livre, intitulé « L'Europe a-t-elle un avenir ? », c'est plus que jamais
10:10
d'actualité aux éditions Studirama. Merci d'avoir été avec nous.
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