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IA - Stanislas Niox-Chateau, cofondateur et PDG de Doctolib , est l'invité de Amandine Bégot
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10/02/2025
Comment l'IA va révolutionner le secteur de la santé au bénéfice des soignants et des patients ? Stanislas Niox-Chateau, cofondateur et PDG de Doctolib, est l'invité de Amandine Bégot.
Regardez L'invité d'Amandine Bégot du 10 février 2025.
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00:00
RTLmatin, avec Amandine Bégaud et Thomas Soto.
00:05
Il est 8h16, l'interview d'Amandine Bégaud alors que l'intelligence artificielle est au coeur de l'actualité.
00:09
Amandine, vous avez choisi d'être dans le concret ce matin, dans notre vie de tous les jours.
00:12
Et ça concerne une application qu'on est de plus en plus nombreux à utiliser, Doctolib,
00:16
dont vous avez choisi de recevoir le co-fondateur et patron Stanislas Njoks-Château.
00:20
Bonjour et bienvenue à vous.
00:21
Bonjour et merci beaucoup d'être avec nous en studio ce matin.
00:24
Doctolib propose depuis plusieurs mois déjà un outil d'intelligence artificielle aux médecins.
00:29
Est-ce que vous pouvez nous expliquer de quoi il s'agit ?
00:31
Oui, alors on a lancé un assistant de consultation avec les médecins.
00:36
Il s'agit d'aider le médecin dans la consultation à prendre des notes à sa place,
00:42
réaliser une synthèse de la consultation,
00:45
transférer toutes ces données dans le dossier médical du patient,
00:47
les partager au patient, préparer la lettre d'adressage.
00:51
En gros, l'objectif c'était que le médecin passe plus de temps devant son ordinateur.
00:56
C'est un énorme impact, parce qu'en quelques mois, ça fait 4 mois qu'on a lancé,
00:59
1 million de consultations en France ont été réalisées grâce à cet assistant de consultation.
01:03
Donc avec un assistant de consultation virtuel.
01:05
Un assistant de consultation à l'IA, 1 million en quelques mois.
01:09
Des résultats spectaculaires sur le confort de travail des soignants,
01:12
sur la qualité de prise en charge.
01:14
On a même des soignants qui nous ont dit
01:16
« Je revois le patient dans les yeux ».
01:18
« Je revois le patient dans les yeux », c'est-à-dire qu'ils peuvent se consacrer ?
01:23
Plus d'ordinateurs que de l'humain.
01:25
Et je pense que c'était une très bonne illustration,
01:27
et je vous remercie de m'avoir invité pour le présenter ce matin.
01:30
Moi, je crois en une IA qui peut donner des super pouvoirs
01:33
aux soignants et aux patients dans notre cas,
01:35
et recréer de l'humain.
01:37
Parce que les tâches simples, les tâches répétitives,
01:41
l'IA peut les faire.
01:43
Mais Stanislas Gianchato, est-ce que vous comprenez que ça puisse inquiéter
01:45
certains des auditeurs qui nous écoutent ce matin de se dire
01:49
que c'est une machine, parce que c'est une machine certes super intelligente,
01:53
mais une machine quand même, qui fait le compte-rendu du médecin,
01:57
qui note toute cette conversation, et puis où ça va ?
01:59
Ça pose plein de questions, et c'est inquiétant.
02:02
Ça pose plein de questions, c'est pour ça qu'on est très heureux d'être une boîte française,
02:05
avec une éthique et une vision qui est la nôtre.
02:08
Le soignant, il reste en contrôle de tout.
02:10
C'est lui à la fin qui valide la synthèse,
02:12
la lettre d'adressage, l'ordonnance, bien sûr.
02:15
Et surtout, on a une traçabilité.
02:17
Bien sûr, le niveau de sécurité est similaire à tout ce qu'on fait chez Doctolib depuis 11 ans.
02:21
Moi, je crois en une IA qui change la vie des gens au quotidien,
02:25
change les métiers, mais a de la traçabilité,
02:29
est explicable, protège les données, et c'est possible de le faire.
02:32
C'est possible de le faire, et la bataille, ça doit être une bataille sur les usages.
02:36
Oui, on peut être français, on peut être européen,
02:39
et vouloir faire des IA qui changent la vie des gens avec des usages.
02:42
Je revois le patient, vous disent les médecins qui utilisent cet outil.
02:47
On comprend très très bien l'intérêt pour le médecin, pour le patient.
02:50
Si ce n'est d'avoir visiblement un médecin beaucoup plus concentré sur son cas,
02:54
quel est l'intérêt ?
02:55
Énorme gain de qualité de soin,
02:58
puisque le praticien, sur 15 minutes de consultation,
03:00
il passait 6-7 minutes derrière son ordinateur.
03:04
C'est bien spectaculaire pour le patient.
03:05
Et puis le patient va pouvoir recevoir aussi toute la synthèse de la consultation.
03:09
Au lieu aujourd'hui de prendre des notes sur votre smartphone ou sur un papier
03:13
pour savoir ce qu'il faut faire après,
03:14
vous allez avoir toute la synthèse de la consultation.
03:17
Ça, c'est aujourd'hui ?
03:19
Exactement.
03:20
1 million de consultations, combien de médecins qui l'utilisent aujourd'hui ?
03:23
Plusieurs milliers de médecins.
03:25
On a aujourd'hui sur Doctolib une des plus grandes communautés de médecins
03:30
et de patients européens.
03:31
Et donc on peut faire les modèles d'intelligence artificielle les plus avancés dans le monde.
03:36
On a une quinzaine de produits à base d'IA qu'on va lancer sur 2025,
03:40
à la fois pour les soignants, pour les aider à avoir la bonne donnée au bon moment,
03:44
la bonne connaissance médicale au bon moment, leur donner des super pouvoirs,
03:46
mais aussi pour vous, patient,
03:48
pour que vous puissiez être aidé dans la prévention,
03:52
la détection de maladies, la vaccination.
03:55
C'est-à-dire ?
03:57
C'est-à-dire que vous allez être sur Doctolib et petit à petit, dans les mois à venir,
04:01
on va vous aider à vous dire voilà les tests,
04:04
voilà la vaccination,
04:06
voilà aussi de l'aide au neurodéveloppement, à la santé mentale.
04:10
Petit à petit, grâce à l'IA et grâce aux technologies qu'on fait depuis 10 ans,
04:14
on va aider les patients à prendre soin d'eux.
04:17
Est-ce qu'on peut imaginer, à moyen ou plus long terme,
04:20
que l'IA remplace le médecin ?
04:22
Alors sans doute pas pour tout, mais pour certaines choses.
04:24
Je pense par exemple à un diagnostic, la lecture de radio.
04:29
C'est possible ça ou ?
04:30
J'y crois absolument pas. Pourquoi ?
04:31
Parce qu'en fait, la médecine, je pense que c'est des humains qui soignent des humains,
04:35
que l'empathie est très importante
04:37
et que oui, l'IA va donner des super pouvoirs aux soignants.
04:41
Oui, l'IA va donner des super pouvoirs aux patients.
04:44
Aujourd'hui, il manque 10 millions de soignants dans le monde.
04:46
Malheureusement, il y a la moitié des soignants
04:47
qui ont déclaré être en burn-out et donc l'IA, c'est un des moyens de changer ça.
04:51
Ça peut être la solution aux déserts médicaux ?
04:53
C'est sûr, l'IA et la technologie,
04:56
oui, c'est une des solutions phares
04:58
pour aider les soignants au quotidien et les patients.
05:01
Et la santé est probablement le secteur
05:04
qui va le plus bénéficier des avancées de l'intelligence artificielle.
05:07
Pourquoi ? Parce que dans la santé, il y a beaucoup de données,
05:10
orales et écrites,
05:11
et les progrès sur le traitement naturel du langage,
05:13
sur la précision des modèles,
05:15
ça va rendre les données de santé des patients
05:17
et la connaissance médicale accessibles et actionnables.
05:20
Stanislas Neuchâtel,
05:21
on dit souvent que les Etats-Unis et que la Chine sont très en avance
05:26
et que la France n'est pas larguée,
05:29
parce que c'est ce qu'on a cru longtemps et visiblement non.
05:32
Avec ce sommet de l'IA, on voit que la France
05:35
performe dans un certain nombre de domaines autour de l'intelligence artificielle
05:38
et la santé d'ailleurs en fait partie.
05:40
Qu'est-ce qui vous manque aujourd'hui pour égaler les Etats-Unis et la Chine ?
05:44
Moi je vous le dis,
05:46
Cocorico, on est une petite boîte française créée il y a dix ans, on était quatre,
05:50
et aujourd'hui on a réussi à changer le quotidien des patients et des soignants,
05:54
on a recruté 3000 personnes en France,
05:56
on a eu 800 ingénieurs,
05:58
pour une fois on a une technologie française
05:59
qui est l'une des plus avancées dans le monde
06:02
pour les soignants et pour les patients,
06:03
et donc on peut le faire si on se concentre sur les usages
06:06
et si on investit.
06:08
Si on investit dans les talents,
06:10
et on en a plein, on a des chercheurs, on a des scientifiques en France,
06:14
On a parfois du mal à les garder.
06:15
On a parfois du mal à les garder, et nous on essaie de les faire revenir
06:18
sur le territoire national,
06:21
à Nantes, à Paris, un peu partout,
06:23
on essaie de les faire revenir, pourquoi ? Parce que
06:26
on veut changer la vie des gens,
06:28
et changer la vie des gens ça passe par de la technologie, de l'usage,
06:30
et donc est-ce que la guerre de l'usage elle est perdue ? Non.
06:33
Est-ce qu'il faut s'en remettre aux Etats-Unis ou à la Chine ? Non.
06:36
On a des talents, de l'énergie décarbonée, l'Europe,
06:40
on a des savoir-faire.
06:41
Par contre, c'est sûr qu'il faut qu'on travaille tous ensemble,
06:44
public, privé, grand groupe, petites entreprises comme nous,
06:47
c'est sûr qu'il faut qu'on investisse.
06:50
Sans investir, impossible de changer la donne dans l'IA.
06:54
Encore une dernière question, et ça, ça concerne le budget de la Sécurité Sociale
06:57
qui prévoit la mise en place de cette fameuse taxe lapin,
06:59
la taxe pour les patients qui ne viendraient pas au rendez-vous pris chez un médecin.
07:03
Vous avez dit pourquoi pas, la semaine dernière,
07:06
concrètement, est-ce que vous savez aujourd'hui comment ça va se passer ?
07:08
Alors non, je n'en sais pas plus que vous.
07:10
C'est fou parce que le texte a été adopté et on ne sait pas comment ça va marcher.
07:15
Je n'en sais pas plus que vous, nous, on fera ce que les soignants veulent faire.
07:19
Mais on peut imaginer être obligé de rentrer sa carte bancaire, par exemple, sur Doctolib quand...
07:23
Je ne pense pas, vous le faites déjà pour une téléconsultation, donc technologiquement c'est possible,
07:28
mais je ne pense pas, nous on fera vraiment ce que les soignants nous demandent de faire,
07:31
le problème ce sera plutôt l'assurance maladie qui le fera.
07:34
Et pas Doctolib.
07:35
Exactement, mais nous on fera vraiment ce que les soignants veulent, comme on le fait depuis 11 ans,
07:40
et on le fait bien, et je pense que c'est le message que je suis venu faire passer ce matin,
07:44
on peut être des petits entrepreneurs français et vouloir changer la donne pour la vie des gens,
07:48
et l'IA c'est un des moyens de le faire, ce n'est pas une finalité en soi, l'IA, c'est juste un moyen.
07:52
Merci beaucoup d'être venu nous voir ce matin.
07:54
Oui, l'IA va donner des super pouvoirs aux soignants, mais je crois à une IA qui peut recréer de l'humain.
08:00
Les mots de Stanislas Niox, château, le patron et co-fondateur de Doctolib à votre micro.
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