Ce n’est pas tellement sur ces billets, quoique largement plus désirables dans le pétillement qu’ils suscitent au regard et la palpation du bout des doigts que la plupart des usagers de la monnaie ont, ces derniers temps, éprouvé de la difficulté dans leurs transactions quotidiennes. Mais plutôt, dans les pièces de monnaie, nécessaires aux petits échanges courants – notamment dans le secteur informel – dont il faut rappeler qu’il occupe 75% de la population active – que les problèmes sont devenus progressivement plus acerbes. En effet, une raréfaction de ces pièces, qui a pénalisé le plus grand nombre, renchérit le coût des biens et services et, de façon plus large, entraîné des perturbations sociales et économiques fâcheuses dont certaines se sont même parfois terminées par des humiliations difficiles à vivre et des bagarres de rues. C’est dire que les vexations ont été grandes, et vécues dans la chair de chacun, depuis plus de quatre ans, avec ce problème longtemps sans solution. Auquel, selon toute vraisemblance, la Banque des Etats de l’Afrique centrale dit vouloir trouver une solution dans les semaines et mois à venir. Annonce faite de la bouche même de son Gouverneur, le 22 septembre dernier, lors d’une conférence de presse, à Yaoundé. La fin des galères donc dans le flot des transactions quotidiennes ? Difficile à dire et encore plus difficile à croire, pour ces millions de petits et grands commerçants de Yaoundé et Douala et autres conducteurs de motos-taxis, grands, toujours prêts à en venir aux mains, mais d’abord aux insultes, pour la moindre petite contrariété. Extrait : boutiquiers et taximen-motos Le Gouverneur de la BEAC rendra donc certainement un bien fier service à l’économie de la Zone CEMAC, en commençant son mandat par une vraie solution à large spectre, véritable Game-Changer dans ce périmètre économique approchant les 60 millions de consommateurs, dont il assure la gouvernance financière.