Passer au player
Passer au contenu principal
Passer au pied de page
Rechercher
Se connecter
Regarder en plein écran
Like
Favori
Partager
Ajouter à la playlist
Signaler
Il y a un an, un islamiste assassinait Dominique Bernard à l’entrée de son lycée
Sud Radio
Suivre
13/10/2024
Avec Michel Aubouin, Haut-fonctionnaire, préfet honoraire et essayiste
Nous suivre sur les réseaux sociaux
▪️ Facebook : / https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel .
▪️ Instagram : / https://www.instagram.com/sudradioofficiel/ .
▪️ Twitter : / https://twitter.com/SudRadio .
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
##C_EST_DANS_L_ACTU_7-2024-10-13##
Catégorie
🗞
News
Transcription
Afficher la transcription complète de la vidéo
00:00
Ce sera aujourd'hui à 11h à Arras, dans le Nord, la cérémonie d'hommage au professeur Dominique Bernard,
00:09
prof d'histoire géo, assassiné il y a un an, jour pour jour, par un jeune radicalisé islamiste
00:14
qui l'a poignardé à la gorge à l'entrée de son collège lycée.
00:18
On en parle avec notre invité Michel Auboin, bonjour à vous.
00:21
Bonjour.
00:22
Et bienvenue sur Sud Radio, merci beaucoup de nous rejoindre de si bon matin, un dimanche matin.
00:27
Vous êtes haut fonctionnaire, préfet honoraire, vous êtes essayiste aussi,
00:30
on rappellera à la fin de cette interview un de vos ouvrages.
00:34
Michel Auboin, l'émotion est toujours vive à Arras aujourd'hui,
00:37
le ministre de l'Intérieur et le garde des Sceaux seront présents à cet hommage,
00:41
c'était bien le moins pour vous ?
00:43
Oui, ça me paraît nécessaire que les deux ministres soient ensemble,
00:48
parce que là où on est, il y a évidemment l'hommage qui est rendu à cet enseignant assassiné,
00:55
mais au-delà de l'hommage, il y a évidemment les leçons à tirer de ce fait dramatique
00:59
qui n'est pas assez isolé, on l'a compris,
01:02
il s'inscrit dans une suite de faits tout aussi dramatiques,
01:08
évidemment Samuel Paty et d'autres encore,
01:12
où les enseignants sont les victimes, sont les martyrs,
01:19
j'avais écrit d'ailleurs dans mon livre, sont les martyrs d'une cause qu'ils défendent fort justement,
01:24
c'est la cause de la République,
01:26
et c'est bien que les deux ministres soient là ensemble,
01:29
je trouve que c'est quand même un signe très encourageant sur la prise en compte
01:33
de ce phénomène profond que connaît la société française.
01:36
Je m'étonne par contre que la ministre de l'Éducation nationale,
01:39
qui est quand même l'autorité hiérarchique des enseignants, ne soit pas présente.
01:44
Alors pour l'instant je suis incapable de vous confirmer son absence ou pas,
01:47
tout ce que je peux vous dire c'est qu'effectivement on a la garantie de la présence du garde des Sceaux
01:52
et du ministre de l'Intérieur, j'en reviendrai d'ailleurs sur cette information dans quelques instants.
01:56
Vous parliez de tirer les leçons, justement il s'est écoulé trois ans
02:00
entre l'assassinat de Samuel Paty à Conflans Saint-Honorin, c'était en 2020,
02:04
et l'assassinat de Dominique Bernard à Arras,
02:08
ça veut dire que pendant ces quelques années les leçons n'avaient pas été tirées ?
02:12
Peut-être pas suffisamment, il faut bien comprendre que les enseignants,
02:18
et en particulier les professeurs d'Histoire,
02:20
et peut-être aussi d'ailleurs les professeurs de Sciences Naturelles,
02:23
sont les premières victimes potentielles de cette idéologie de la mort
02:30
à laquelle obéissait l'assassin d'Arras.
02:37
Et donc les enseignants ont peur, je crois qu'ils ont raison d'avoir peur d'une certaine façon,
02:44
et nos dispositifs de contrôle, de renseignement, voire de reconduite à la frontière
02:52
doivent être renforcés pour éviter que de jeunes individus,
02:56
parce qu'à chaque fois ce sont des jeunes, ne commettent ces actes.
02:59
Il faut bien voir que les assassins, et en particulier celui-ci d'ailleurs,
03:07
n'émettent jamais de regrets ni de remords après leur acte.
03:11
Ils confirment qu'ils l'ont fait, ils ont tué volontairement,
03:16
l'assassin a tué volontairement Monsieur Bernard.
03:21
Et qu'il l'avait ciblé en tant que prof d'Histoire, tout à fait.
03:24
Voilà, en le ciblant comme prof d'Histoire.
03:26
Donc il devient dangereux d'enseigner l'histoire de France dans notre pays.
03:31
Et c'est là-dessus, je crois, que si la République doit mettre des moyens,
03:36
établir des barrages, c'est sur ce point-là en particulier.
03:39
Mais alors justement, parce que vous êtes vous-même préfet honoraire,
03:43
c'est extrêmement compliqué.
03:45
Globalement, le profil dont vous dites qu'il faut surveiller,
03:49
c'est le profil de ces jeunes qui pourraient être, du jour au lendemain,
03:53
choqués soit par tel cours d'éducation civique et morale,
03:56
parce qu'on lui aurait montré de caricatures,
03:58
soit par tel cours d'histoire, parce qu'on lui aurait raconté l'histoire,
04:01
d'une manière qui le choque.
04:03
C'est très compliqué de cibler ce genre de profil ?
04:06
Oui, c'est effectivement très compliqué.
04:09
Et on n'évitera pas, malheureusement, sans doute, d'autres crimes de ce genre.
04:14
Ceci étant dit, l'assassin en question,
04:18
il est en une situation juridique assez particulière,
04:21
parce que vous savez, la France avait exulsé son père
04:25
en laissant en France le reste de la famille.
04:27
C'est un phénomène qui est lié à l'évolution de l'éducation,
04:32
mais qui me choque, moi, profondément.
04:34
Je pense que quand on reconduit aujourd'hui un individu,
04:39
en particulier lorsqu'on a des craintes
04:43
pour son engagement dans l'islam intégriste,
04:47
je pense qu'il faut reconduire la famille entière.
04:50
Il y a une quinzaine d'années, une vingtaine d'années,
04:53
on faisait des reconduits de famille,
04:55
où les deux parents et les enfants ensemble,
04:57
et ça me paraissait assez logique,
04:59
plutôt que d'expulser un membre de la famille,
05:03
et laisser les autres sur le territoire national,
05:05
parce que le ferment du radicalisme,
05:08
on le laisse sur le territoire national,
05:10
et ça, ce n'est pas très simple.
05:11
Alors justement, où un jeune de 16 ans, 14 ans, 15 ans,
05:16
peut se radicaliser ?
05:17
Est-ce que c'est au sein forcément de sa famille d'abord,
05:20
ou est-ce que ça peut être un jeune qui vrille complètement
05:22
sur les réseaux sociaux, malgré les mises en garde de ses parents ?
05:26
Évidemment, on a beaucoup de jeunes qui se radicalisent
05:30
tout seuls sur les réseaux sociaux.
05:32
Alors, ceci dit, entre la radicalisation et le passage à l'acte,
05:35
il y a quand même un grand fossé.
05:37
Et heureusement d'ailleurs.
05:38
Oui, heureusement, on s'en sort.
05:39
On aurait des criminels partout dans la rue.
05:41
Mais le passage à l'acte, le fait de pouvoir tuer au couteau,
05:45
c'est quand même un acte qui est très particulier,
05:48
et il ne suffit pas d'avoir la conviction pour le faire.
05:55
Et je pense que l'univers familial peut aussi contribuer
05:59
à ce passage à l'acte.
06:01
Je ne dis pas que c'est une science exacte.
06:03
Tout ça, c'est clair.
06:05
Mais enfin, la société a le devoir, les institutions ont le devoir
06:09
de protéger la population, et il faut absolument protéger
06:13
ces professeurs qui, en fait, tiennent la frontière d'une certaine façon,
06:17
puisque c'est eux qui prennent un risque mortel parfois
06:21
pour continuer à défendre nos valeurs.
06:24
Et aussi, parfois, à appliquer la loi.
06:26
Je prends l'exemple de ce qui s'est passé il y a quelques jours.
06:29
C'était dans le nord du pays, là encore, une professeure
06:32
qui a été agressée par une élève qui portait le voile.
06:34
Elle lui avait demandé de le retirer.
06:36
Et l'élève l'a agressée.
06:38
D'après les proches du ministère de l'Intérieur,
06:40
c'est controversé, malgré tout, c'est ce que disent
06:42
les proches du ministère de l'Intérieur,
06:44
un certain nombre de collègues de la professeure agressée
06:46
l'avaient lâchée, lui avaient reproché d'ailleurs
06:48
d'encourager des discriminations.
06:50
Est-ce que parfois, la solidarité n'est pas toujours au rendez-vous
06:53
au sein des communautés éducatives ?
06:55
On sent qu'il y a une grande hésitation au sein du monde éducatif
07:00
sur ces questions.
07:02
Je pense qu'il y a un problème de doctrine.
07:04
D'ailleurs, on n'a pas beaucoup entendu
07:06
des organisations syndicales sur ces sujets.
07:08
Je pense qu'il y a un problème de doctrine.
07:10
Moi, je pense que s'il y a un rôle de la ministre
07:13
de l'Éducation nationale, c'est de bien faire passer
07:16
des consignes claires et précises.
07:18
Et surtout, de ne pas laisser les enseignants seuls
07:21
à traiter ces sujets.
07:23
Heureusement, il y a des enseignants courageux,
07:26
mais au prix parfois de grandes souffrances,
07:29
qui empêchent des actes de provocation.
07:33
Parce que là, c'est un acte de provocation,
07:35
l'histoire du voile dans la cour du lycée.
07:38
D'une élève qui est par ailleurs majeure,
07:41
qui est majeure, ça veut dire redoulante.
07:44
Ce n'est pas une excellente élève
07:46
et qu'on aurait peut-être pu éviter de...
07:49
On aurait peut-être pu imposer de ne plus mettre les pieds dans le lycée
07:52
si on voulait prendre des mesures.
07:55
Je crois qu'il ne suffit pas de décréter
08:00
qu'on va enseigner l'esprit de la laïcité dans les écoles
08:03
et d'envoyer des vicinomies partout
08:05
pour dire quelle est la parole de l'État.
08:07
Il faut faire davantage.
08:09
Il faut vraiment prendre des mesures
08:10
au niveau de chaque établissement.
08:11
Et à chaque fois qu'on a une difficulté de ce type,
08:13
il faut que l'Éducation nationale
08:16
se mette en situation de protéger ses enseignants.
08:21
Y compris devant la justice d'ailleurs,
08:23
ce qui est un élément important.
08:25
Mais ce que je le dis,
08:28
il ne suffit pas de donner la protection fonctionnelle,
08:30
c'est-à-dire de plier un avocat.
08:31
Il faut aussi protéger,
08:33
c'est-à-dire qu'il faut aussi que la ministre
08:35
se porte partie civile
08:37
et qu'elle défende ses enseignants
08:39
comme elle défend la solution.
08:40
Exactement, on en reparlera en tout cas avec vous.
08:42
Rectificatif d'ailleurs, vous me posiez la question,
08:44
il y aura quatre ministres au moins à l'hommage,
08:47
donc le ministre de l'Intérieur, le ministre de la Justice,
08:50
mais aussi celle de l'Éducation nationale
08:52
à 11h à Arras, Anne Jeuneté,
08:54
donc il y aura aussi la ministre Agnès Pannier-Runacher.
08:57
Merci beaucoup Michel Auboin
08:58
d'être intervenu ce matin sur Sud Radio.
09:00
Ce dimanche matin, je rappelle plusieurs de vos ouvrages,
09:02
40 ans dans les cités, c'était aux presses de la cité,
09:04
mais aussi le défi d'être français
09:06
chez le même éditeur, presse de la cité.
09:08
Merci à vous.
09:09
Je rappelle que vous êtes aux fonctionnaires et essayez.
Recommandations
45:45
|
À suivre
ASE et services sociaux : les manquements français / Racisme à l'Assemblée Nationale ? / Titres de séjour métier en tension
Sud Radio
04/11/2022
5:28
École de l’égalité des chances: l’excellence artistique pour les décrocheurs de quartiers populaires
Sud Radio
06/01/2024
9:11
Les actes antisémites se sont multipliés en France depuis le 7 octobre
Sud Radio
06/10/2024
6:04
L’autre élection du moment : celle du président de Sciences Po
Sud Radio
29/06/2024
8:08
Un an après les émeutes : la Nouvelle-Calédonie toujours dans l’impasse politique
Sud Radio
07/06/2025
5:22
Il menace de mort un maire, et ecope… d’une amende
Sud Radio
23/11/2024
4:18
Les Français paient de moins en moins en cash
Sud Radio
15/09/2024
6:27
Baccalauréat : le cri d'alerte d’un professeur de physique-chimie à Elisabeth Borne !
Sud Radio
05/07/2025
3:53
Débat sur le populisme judiciaire : un rendez-vous citoyen à Nice
Sud Radio
25/01/2025
6:30
Les récits contrastés des collègues de Samuel Paty à la barre
Sud Radio
16/11/2024
5:35
Procuration : mode d’emploi
Sud Radio
22/06/2024
6:05
Rentrée scolaire : Elisabeth Borne attendue au tournant par les syndicats d’enseignants
Sud Radio
04/01/2025
3:56
35 000 athlètes inquiets pour leurs droits à la retraite
Sud Radio
25/11/2023
8:15
Procès des Aubiers à Bordeaux : les habitants du quartier face à la peur des représailles
Sud Radio
17/05/2025
5:17
Quand l’assassin d’un grand patron devient une star sur les réseaux sociaux - L'info éco +
Sud Radio
15/12/2024
12:43
"Jean-Noël Barrot est un porte-parole de l'armée israélienne !" : Danièle Obono
Sud Radio
21/06/2025
4:03
Jean-François Achilli : "L’après-Barnier démarre très mal !"
Sud Radio
18/12/2024
7:20
Procès Samuel Paty : un verdict plus lourd que prévu
Sud Radio
21/12/2024
13:12
Bruno Retailleau parle de barbares dans les rues de Paris après PSG - Inter
Sud Radio
01/06/2025
8:02
Attention au jeu de la virgule à la récré
Sud Radio
30/09/2023
4:41
"Bruno Le Maire n'en a rien à faire de la grogne des taxis !", selon Bernard Crebassa
Sud Radio
04/03/2024
7:33
Le Liban plongé malgré lui dans l’après-Nasrallah
Sud Radio
29/09/2024
5:04
Un an après, où en est la loi anti fast fashion ?
Sud Radio
16/03/2025
4:50
Séminaire gouvernemental : Michel Barnier réunit ses ministres - L'édito d'Arlette Chabot
Sud Radio
27/09/2024
5:51
La démission du recteur de l’Académie de Paris crée des remous
Sud Radio
03/02/2024