Avec Nicolas Metzdorf, Député Renaissance de Nouvelle-Calédonie
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00:00Parce que c'était aussi, il y a presque un an, des émeutes spectaculaires, très violentes par définition,
00:05comme ce sont des émeutes qui avaient touché l'archipel de Nouvelle-Calédonie.
00:09Un an après, un blocage politique persiste entre d'un côté les indépendantistes et de l'autre ceux qui veulent rester français.
00:17Par ailleurs, la discorde semble être au plus haut point entre un certain nombre de députés de Nouvelle-Calédonie
00:23et le ministre de l'Outre-mer, Manuel Valson, reçoit l'un de ses députés.
00:28Nicolas Metzdorf, bonjour.
00:30Bienvenue sur Sud Radio.
00:31Vous êtes député Renaissance, ça a son importance, de la Nouvelle-Calédonie.
00:36Député Renaissance, donc membre de la majorité du socle commun.
00:40Et pourtant, vous êtes quasiment vent debout contre le ministre de l'Outre-mer, Manuel Vals. Pourquoi ?
00:48Avant d'être un député Renaissance, moi je suis un député pro-français.
00:52Parce que la lecture politique en Nouvelle-Calédonie, elle se fait sur deux blocs.
00:57Un bloc indépendantiste et un bloc pro-français.
01:00Et Manuel Vals, notre ministre des Outre-mer, a proposé tout simplement l'indépendance-association de la Nouvelle-Calédonie,
01:09malgré trois votes qui ont choisi la France en 2018, 2020 et 2021.
01:14Et donc pour nous c'est intolérable, parce qu'on est des Français, on est des Français comme les autres, on s'est battus pour être Français depuis 40 ans.
01:22Et donc aujourd'hui il y a une volonté de céder face à la violence, parce que comme il y a eu des émeutes,
01:28on se dit que pour arrêter la violence, il faut donner l'indépendance à la Nouvelle-Calédonie, malgré la majorité des Calédoniens.
01:33Alors je précise que Manuel Vals se défend de proposer ou de vouloir proposer l'indépendance à la Nouvelle-Calédonie.
01:40En revanche, il insiste sur le fait qu'il est important de rouvrir le dialogue entre les indépendantistes et,
01:46alors je ne sais pas comment on doit dire, les unionistes, les loyalistes.
01:49Les partisans de la France.
01:50Les partisans en tout cas du maintien de la Nouvelle-Calédonie au sein de la France.
01:54Pourquoi le dialogue est impossible un an après, et après trois référendums ?
01:59Non mais le dialogue, il existe bien évidemment.
02:03Entre qui et qui ?
02:04Entre les indépendantistes et les partisans de la France.
02:07Simplement, c'est un dialogue de sourds aujourd'hui, puisque les indépendantistes veulent dialoguer, mais de l'indépendance.
02:14Et vous voulez bien dialoguer, mais du maintien dans la France.
02:16Voilà, mais alors, pour équilibrer les choses, pour trancher la question, il y a eu un vote populaire.
02:22Enfin, ce n'est pas comme s'il n'y avait pas eu des votes, et puis ce n'est pas comme s'ils n'étaient pas récents.
02:27On a voté trois fois, vous vous rendez compte, trois référendums en quatre ans, en 2018, 2020, 2021.
02:31Trois fois, on a demandé aux Calédoniens, trois fois, ils ont dit, non, on ne veut pas de l'indépendance.
02:35Donc, au bout d'un moment, moi, je veux bien dialoguer, je veux bien échanger pour trouver une solution.
02:40Mais ça ne peut pas être dans le cadre de l'indépendance, puisque ce n'est pas le choix populaire.
02:43Alors, qu'est-ce qui fait, dans ce cas-là, qu'aujourd'hui, eh bien quoi, 40%, peut-être 30% de la population
02:49soit vent debout contre ce maintien de la Nouvelle-Calédonie, qui pourtant a été décidée démocratiquement.
02:55Pourquoi il est impossible de convaincre toute une partie de la population de l'archipel ?
03:01Je crois que c'est une lutte, en fait, qu'on a en face de nous.
03:06Il ne faut pas sous-estimer, parfois, la violence et la doctrine des indépendantistes les plus radicaux.
03:13Donc, nous, on essaie de négocier avec ceux qui sont démocrates et ceux qui veulent trouver une solution par le haut.
03:19Mais c'est vrai que les émeutes du 13 mai ont été d'une violence particulière.
03:23Les leaders indépendantistes qui sont aujourd'hui emprisonnés ont essayé de faire gagner l'indépendance par la force et par la rue, quelque part.
03:32Donc, c'est vrai que c'est un pays qui est historiquement très violent sur ces questions politiques.
03:37Alors, vous parlez de ces leaders indépendantistes.
03:39Il y en a notamment un qui est le plus emblématique.
03:41C'est M. Christian Tint, élu l'an dernier, au mois d'août, je crois, président du Front de Libération Canac Socialiste.
03:48Il est aussi accusé d'avoir encouragé des violences.
03:52Je précise que lui, il s'en défend.
03:53On saura dans une semaine si la justice le remet en liberté.
03:57Trois autres leaders indépendantistes sont aussi emprisonnés.
04:01Qu'est-ce que vous attendez de la justice pour vous ?
04:04Est-ce qu'il est possible qu'elle les remette en liberté ?
04:07Et est-ce que ça peut aider surtout à rouvrir le dialogue ?
04:09Moi, je pense qu'au contraire, on ne doit pas les remettre en liberté.
04:14Vous savez, ce qui me marque à chaque fois, c'est qu'on parle toujours des coupables et jamais des victimes.
04:19La Calédonie a perdu 15% de son PIB.
04:23Des gens ont dû se barricader chez eux pour se protéger parce que toutes les forces de l'ordre étaient mobilisées ici à Paris pour les Jeux Olympiques.
04:30Donc les gens se sont protégés eux-mêmes pendant des semaines et des mois.
04:33Beaucoup ont perdu leur travail.
04:35Beaucoup ont perdu leur entreprise.
04:37Il y a des gens aujourd'hui qui meurent devant les hôpitaux parce que les hôpitaux sont fermés à cause de la crise économique.
04:42Vous savez que nous, on est très autonomes.
04:44C'est nous qui finançons notre système de santé.
04:46C'est un territoire d'outre-mer avec une autonomie déjà très prononcée.
04:49L'autonomie la plus large.
04:50En fait, l'État ne gère que ce qu'on appelle les compétences dites régaliennes.
04:54L'armée, la police, la justice, les relations internationales et la monnaie.
04:57Tout le reste, c'est nous qui gérons.
04:58La santé, l'enseignement, on a notre propre système.
05:01Et donc quand on perd 15 à 20 points de PIB, on ne peut plus subvenir à nos politiques publiques.
05:06Aujourd'hui, notre pays est à terre à cause de ces gens-là.
05:09Donc dire qu'on va les sortir de prison pour apaiser les choses,
05:13mais moi ce que je sais, c'est que des dizaines de milliers de Calédoniens
05:16ne vont pas être contents du tout que ces leaders indépendantistes soient libérés
05:20et ça va remettre en cause les discussions actuelles.
05:22Sauf que d'autres dizaines de milliers de Calédoniens seront tout aussi furieux
05:26qu'ils soient maintenus en détention.
05:28Comment on fait pour vivre sur le même archipel avec un tel désaccord ?
05:33Aujourd'hui, il y a des discussions en cours malgré le fait qu'ils sont en prison.
05:36Donc c'est plutôt les faire sortir qui dérangerait la dynamique actuelle.
05:42Après, la question que vous posez, c'est une question de fond,
05:44mais je crois qu'on se pose aussi sur toute la France.
05:47C'est comment on vit ensemble ?
05:49Comment des civilisations différentes, avec une culture différente,
05:53avec une vision de la vie différente, arrivent à vivre ensemble ?
05:57Écoutez, nous, ça fait...
05:59Les premiers Européens sont arrivés il y a 200 ans en Nouvelle-Calédonie.
06:02Vous savez, moi je suis la huitième génération, donc ça commence à dater.
06:06C'est difficile.
06:07C'est difficile parce que le rapport à la vie n'est pas le même.
06:11Et nous, on vit en plus petit et en plus rapide, parce qu'on est moins nombreux.
06:15Ce que la France métropolitaine commence à vivre,
06:18et finalement elle se pose les mêmes questions qu'on se pose nous depuis des décennies.
06:22Et donc vous pensez que c'est possible de continuer à vivre ensemble, sous un même régime ?
06:26Ce que je peux dire, c'est que...
06:29Je ne vous sens pas très convaincu.
06:30Vous parlez à quelqu'un qui essaye depuis longtemps.
06:35Et aujourd'hui, on n'a pas réussi.
06:37Ce qui veut dire qu'il n'y a pas de solution pour vous.
06:39Alors, on essaye de la chercher, mais c'est vrai qu'aujourd'hui, il y en a qui proposent,
06:43dans le débat actuel en Nouvelle-Calédonie, de peut-être organiser la Nouvelle-Calédonie,
06:48de manière à ce que chacun se retrouve un peu chez soi.
06:51C'est-à-dire qu'il y a une cohabitation pacifique,
06:53et qu'on arrête de vouloir mélanger les gens.
06:55– Une partition de la Nouvelle-Calédonie en quelques termes ?
06:58– Non, pas une partition, mais une forme d'organisation interne, provinciale,
07:02qui existe déjà, mais qui serait...
07:05– De lois différentes, sur le même territoire.
07:07– Oui, mais il y a déjà, vous savez, il y a déjà des personnes de droit coutumier,
07:10et du droit commun, il y a déjà une organisation...
07:12– Donc aller encore plus loin là-dedans ?
07:13– Si les Calédoniens n'arrivent pas à fusionner,
07:19il faut bien organiser la société pour qu'elles vivent paisiblement.
07:22Vous savez, moi ça me fait penser ici, on a longtemps cru à ce que disait Mélenchon.
07:27Alors, pas lui, parce que personne ne vote pour Mélenchon en Nouvelle-Calédonie,
07:30mais vous savez la créolisation que défend Jean-Luc Mélenchon.
07:34On a cru qu'on arrivait à faire ça en Nouvelle-Calédonie,
07:36puisque la population est très différente, et ça ne marche pas.
07:42– Vous ne croyez plus au mélange, en tout cas, des populations en Nouvelle-Calédonie ?
07:45– Les populations au quotidien, on se fréquente, on vit ensemble,
07:48et ça se passe bien, mais le rapport à la société est différent.
07:52C'est-à-dire qu'à un moment donné, au moment de choisir l'avenir du pays,
07:56la hiérarchie des valeurs n'est pas la même.
07:58– Et donc vous demandez à Manuel Valls…
08:00– De prendre ça en compte.
08:01– De prendre ceci en compte.
08:02Le message sera passé sur Sud Radio.
08:03Merci Nicolas Metzor.
08:04– Merci beaucoup.
08:04– Je rappelle que vous êtes député Renaissance de la Nouvelle-Calédonie.