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Procès des Aubiers à Bordeaux : les habitants du quartier face à la peur des représailles
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17/05/2025
Avec Maître Yann Herrera, avocat de la partie civile et des proches de Lionel, assassiné en 2021 à l’âge de 16 ans
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00:00
C'était il y a près de 4 ans, une fusillade à Bordeaux dans le quartier sensible des Aubiers.
00:07
Quartier sensible comme on dit, fusillade au terme de laquelle un adolescent de 16 ans, Lionel, était fauché mortellement.
00:13
Le procès se tient en ce moment et un certain nombre de témoins finissent par renoncer à venir parler.
00:19
Parfois certains se rétractent. Pourquoi ? Ils le disent, ils ont peur de représailles.
00:25
Ils ont peur pour certains d'entre eux d'affronter le regard des accusés.
00:29
On en parle avec notre invité, Maître Yann Herrera. Bonjour.
00:33
Bonjour.
00:34
Soyez le bienvenu sur Sud Radio. Merci beaucoup de nous rejoindre de si bon matin.
00:37
Vous êtes avocat de la partie civile et des proches de Lionel, assassiné en 2021 quand il avait 16 ans.
00:43
Le procès de la peur, on renonce à venir témoigner en France.
00:47
Est-ce que d'abord vous avez déjà vécu ça, vous, en tant qu'avocat ?
00:52
Alors des rétractations dans des procès d'ulure, des gens qui ne témoignent pas, ça arrive.
00:56
En si grand nombre et avec des explications aussi explicites, ça c'est une première.
01:01
On avait déjà vu en cours de procédure ce phénomène-là, puisqu'il y a eu des rétractations en cours de procédure, en cours d'instruction.
01:10
Mais je ne vous cache pas que la démonstration de force qui est intervenue dès le premier jour du procès a précipité ce réflexe-là,
01:16
avec non seulement des témoins qui ont écrit, en faisant part de leur peur,
01:21
ce qui apporte un éclairage supplémentaire sur la nature de ce dossier-là,
01:25
et des gens qui acceptent de comparaître mais qui ne disent plus rien finalement.
01:28
Et c'est effectivement inédit dans cette ampleur-là.
01:30
Oui, et ça revient au même.
01:32
Alors j'aimerais que vous nous racontiez malgré tout cette fameuse démonstration de force
01:35
qui a eu lieu au premier jour du procès, parce que c'est effectivement là que ça a décidé beaucoup de choses.
01:40
Oui, et cette démonstration, en réalité, est à l'origine des incidents.
01:47
Je m'explique.
01:48
Il se trouve que j'en ai été témoin, donc je peux le relater d'autant plus facilement,
01:52
que cette audience-là, en réalité, c'était pour le premier jour assez bien passé,
01:57
on ne peut pas dire autre chose, c'était apaisé, peut-être même un peu désincarné à vrai dire.
02:02
On avait un côté un peu administratif, mais ça c'est tout à fait normal,
02:04
c'est le premier jour, on s'installe, on lit l'acte d'accusation.
02:07
Donc l'audience se passait sereinement,
02:10
il n'y avait pas de difficultés, avec une séparation naturelle entre,
02:13
je peux parler des camps aujourd'hui, puisque c'est l'histoire de ce dossier
02:17
et c'est ce que révèle la suite, avec une séparation naturelle entre les camps,
02:20
d'un côté le banc des partis civils avec les habitants des Aubiers,
02:24
et de l'autre côté le box des accusés avec les habitants,
02:27
pour certains d'entre eux, il y avait effectivement des spectateurs également,
02:30
le camp Saint-Louis si j'ose dire.
02:32
De l'autre quartier.
02:32
Au lieu du nombre des accusés, la présidente avait installé certains des avocats de la défense
02:38
dans le banc des spectateurs, parce que le box était trop petit pour accueillir tout le monde,
02:41
et que certains des accusés étaient libres.
02:44
La présidente avait exigé que le banc derrière ses avocats soit laissé libre,
02:48
et en toute fin d'audience, alors que la présidente s'apprêtait à lever l'audience,
02:52
on a vu arriver une dizaine d'individus,
02:55
dont on apprendra par la suite qu'ils étaient passés par le tribunal,
02:58
pour contourner la sécurité qui avait été mise en œuvre,
03:01
dont on jugera qu'elle est insuffisante, ça c'est toujours facile de refaire l'histoire,
03:04
mais en tout cas elle avait été mise en œuvre du côté de la Cour d'appel.
03:08
Les intéressés, finalement assez bien préparés, sont passés par le tribunal pour déjouer la sécurité,
03:13
sont arrivés, j'en avais compté 8, on m'a appris qu'ils étaient 9,
03:17
sont arrivés tous en même temps, tous vêtus de noir, avec des gabarits impressionnants,
03:20
pour vous dire, moi je mesure 1m91,
03:22
quand je les ai vus arriver, tout de suite je me dis, tiens, qui c'est ça ?
03:25
On s'est tous fait la réflexion.
03:26
Vous vous êtes sentis petits ?
03:27
On s'est sentis petits, et puis surtout, il y a quelque chose qui se passait.
03:31
Qu'est-ce qu'ils ont fait ces malabars, puisqu'il faut les appeler comme ça ?
03:36
Alors ils ont commencé, dès que l'audience a été levée,
03:38
tout de suite ils ont manifesté des signes de soutien, des gestes de la main,
03:42
des interpellations envers les accusés.
03:45
Certains des membres du public, et visiblement proches des accusés,
03:49
puisqu'ils se sont précipités vers le boxe, ont commencé à aller échanger, etc.
03:54
Et la présidente a tout de suite indiqué qu'elle était opposée à ce genre de manifestation,
03:58
et je cite que ça commençait mal.
03:59
Et ensuite, deuxième acte, auquel je n'ai pas assisté,
04:02
mais qui m'a été relaté par Mme Nieba, que je crois volontiers,
04:05
puisque dans ce dossier-là, elle n'a jamais pris partie,
04:06
elle a toujours appelé à l'apaisement jusqu'hier soir lorsqu'elle a pris la parole.
04:10
Elle me relate en pleurs que les intéressants ont commencé à taper dans la foule.
04:15
D'autres de mes clients m'ont relaté qu'ils étaient équipés de gants coquets,
04:19
et effectivement, là, ça a dégénéré,
04:21
puisque vous imaginez bien que dans un climat comme celui-ci,
04:24
ça a dégénéré en bagarre générale.
04:26
Donc, on a vu les images dans la presse pour cette bagarre qui se passait
04:30
dans la salle des pères perdus,
04:32
et qui dégénère sur un troisième acte dont je suis témoin encore,
04:36
c'est que la bagarre a continué jusque dans la salle de la cour d'assises.
04:39
Donc, la guerre de ces quartiers,
04:40
la guerre des quartiers entre les Obillets et Saint-Louis,
04:44
s'est invitée au tribunal.
04:46
Aujourd'hui, et depuis ce qui s'est passé,
04:48
combien de témoins ont fini par renoncer à témoigner,
04:53
soit en venant à ne rien dire, soit en ne venant pas tout court ?
04:57
Alors, il nous faudrait que je les dénombre,
04:58
parce que je n'étais pas en nombre très important, finalement,
05:00
les témoins qui étaient convoqués,
05:02
parce qu'il est difficile de tenir un planning d'audience convenable,
05:06
je dirais, dans une affaire qui déjà mobilise 15 jours de la justice.
05:10
Donc, il a fallu cibler les témoins qui viendraient,
05:12
puisqu'il y a trois types d'affaires.
05:14
Il y a deux affaires de meurtre et tentatives de meurtre qui sont jointes,
05:17
auxquelles on a des délits connexes d'association de malfaiteurs,
05:20
et un délit connexe de violence.
05:22
Donc, il y a beaucoup à faire.
05:24
Pour l'affaire qui nous concerne, nous, il y a assez peu de témoins.
05:27
Et je ne parle que de mémoire, parce qu'il faudrait que j'ai compté à lui dire,
05:29
il y en a bien trois, quatre qui se sont désistés.
05:31
Mais il faut y ajouter ceux qui ont effectivement été entendus,
05:35
dont une personne qui est détenue,
05:37
qui avait été blessée dans ce dossier-là,
05:39
et dont le témoignage a été éloquent malgré son silence sur les faits eux-mêmes,
05:43
puisqu'elle a clairement refusé de parler.
05:45
Elle a dit, moi, je ne peux pas mentir, posez-moi des questions,
05:48
et je ne mentirai pas, je vous répondrai.
05:50
Et finalement, ça n'a pas fonctionné,
05:51
malgré les tentatives désespérées de certains des avocats des partis.
05:55
L'omerta s'est imposée.
05:57
L'omerta s'est imposée.
05:57
Je voudrais qu'on dise un mot sur ceux qui sont quand même venus parler,
06:01
notamment ce jeune homme de 22 ans qui est venu et qui a commencé par dire
06:04
« Je suis là pour Lionel, nos confrères le racontent du Figaro et de Sud-Ouest ».
06:08
Il le dit en évitant le regard des accusés qui sont dans le tribunal.
06:12
Est-ce que ce jeune homme qui est venu témoigner,
06:14
il est placé sous protection aujourd'hui ?
06:16
Parce qu'il le raconte, qu'il a mis beaucoup de temps à se reconstruire
06:19
et qu'en même temps, il a peur des représailles.
06:21
Il a hésité à venir.
06:23
Il a hésité à venir.
06:24
Il a estimé que c'était de son devoir de venir,
06:26
comme tous ceux qui ont eu le courage de s'exprimer,
06:29
que c'était son devoir de dire ce qu'il avait vécu.
06:32
Et je n'ai pas connaissance qu'il bénéficie d'une protection particulière,
06:36
comme qui que ce soit dans ce dossier d'ailleurs.
06:38
Et les menaces sont finalement un peu diffuses,
06:42
parce qu'elles sont relayées sur les réseaux sociaux.
06:44
Et je dois vous dire qu'on en a eu la démonstration,
06:46
puisque dès le deuxième jour du procès,
06:48
on nous a transmis une image des partis civils
06:50
qui avaient été prises dans la presse,
06:52
entourées, où on les traitait de balance.
06:54
Donc, si on dit long.
06:55
Je ne sais pas quelle est la consistance concrète de ces menaces,
06:58
mais il n'y a pas de mesures particulières
06:59
qui sont prises à ma connaissance.
07:01
Est-ce que vous l'avez demandé aujourd'hui,
07:03
vous, avocat des partis civils,
07:04
qui avez besoin de la manifestation de la vérité,
07:06
par justement ces témoignages ?
07:09
Je ne les demande pas.
07:10
Je ne les demande pas,
07:11
parce qu'il me semble que ce serait une folie
07:14
de la part de qui que ce soit
07:16
de venir exécuter, je dirais, ces menaces.
07:21
Pourquoi ?
07:21
Parce qu'on est dans un climat qui est extrêmement tendu,
07:24
un climat qui a coûté la vie à un innocent,
07:25
on le sait, qui était totalement étranger,
07:27
à quelque tension que ce soit.
07:28
Lionel.
07:28
Ce serait ravivé, voire soufflé sur les braises.
07:32
Et je pense que dans un procès
07:33
où il faut que la manifestation de la vérité
07:35
se fasse de manière sereine,
07:36
ce ne serait servir aucun camp.
07:38
Donc, je n'ai pas d'inquiétude particulière.
07:40
En tout cas, moi, je ne les demande pas,
07:42
parce que pendant ces quatre années,
07:43
malgré tout, les partis civils que je défends
07:45
ont été épargnés.
07:46
Malgré tout, ça en dit long du climat
07:49
dans ces deux quartiers,
07:50
ce qui s'est passé cette semaine au tribunal.
07:53
On va suivre ce procès avec vous.
07:54
Merci beaucoup pour cet éclairage,
07:56
maître Yann Herrera.
07:57
Merci à vous.
07:58
Soyez prudents, quand même.
07:59
C'est toujours important.
08:00
Et bon courage, surtout, à vos clients,
08:03
parce que c'est eux qui souffrent le plus de cette affaire.
08:05
Je rappelle que vous êtes avocat de la partie civile
08:06
et des proches de Lionel,
08:08
assassinés en 2021,
08:09
dans le cadre d'une guerre entre quartiers,
08:11
alors qu'ils n'avaient que 16 ans.
08:13
Rendez-vous compte, quand même.
08:14
Merci à vous.
08:15
Merci.
08:16
Merci.
08:17
Merci.
08:18
Merci.
08:20
Merci.
08:22
Merci.
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