- 21/06/2025
Avec Danièle Obono, députée de Paris et porte-parole de La France insoumise
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##LE_DEBAT_DU_SAMEDI-2025-06-21##
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NewsTranscription
00:00Enfin dans quelques instants, bonjour Daniel Obono, vous êtes députée insoumise de Paris.
00:06Au programme justement, cette proposition de Gérald Darmanin a baissé la majorité pénale à 16 ans,
00:10jugé des mineurs de 16 ans comme des majeurs de 18 ans, êtes-vous favorable ?
00:14On va revenir aussi sur l'Assemblée représentative de la France insoumise.
00:18Quels sont les enjeux pour la France insoumise à un an des municipales ?
00:22Est-ce que la France insoumise a encore des alliés ? Est-ce qu'elle en cherche encore aussi ?
00:25C'est ce qu'on va vous demander, mais avant ça la situation internationale.
00:28Évidemment, Donald Trump, qui déclare cette nuit que l'intervention militaire américaine en Iran
00:33ne sera finalement peut-être pas nécessaire. J'insiste sur le peut-être. Est-ce que ça vous rassure ?
00:39Non, on va dire parce que la menace reste une escalade militaire dans la région
00:45et c'est une erreur grave que de laisser planer le doute.
00:50Donald Trump aurait appelé à un cessez-le-feu, appelé Benjamin Netanyahou
00:54et lui dire de cesser cette escalade meurtrière.
00:58Objectif de Donald Trump, faire en sorte que l'Iran ne se dote pas de l'arme nucléaire à terme.
01:04Est-ce que ça c'est un objectif, quels que soient les moyens d'y parvenir, que vous partagez ?
01:08Oui, nous nous sommes pour faire en sorte que tous les pays respectent les traités de non-prolifération.
01:15Le problème, c'est qu'il y avait des négociations prévues ces jours-ci et c'est l'attaque d'Israël contre l'Iran qui les a empêchés.
01:26Donc, il y avait un accord en 2015 qui a été signé, justement, un accord inarainien que Donald Trump lui-même,
01:33quelques années plus tard, a brisé.
01:36Donc, en fait, c'est une volonté.
01:39Il y a une volonté d'escalade et ça, ça met en danger.
01:43D'abord, les populations civiles qui sont victimes des bombardements.
01:46Il y a plusieurs centaines de morts en Iran.
01:49Il y en a également en Israël désormais.
01:53C'est toute la région qui est déjà suffisamment déstabilisée et toutes les populations et les peuples qui sont déjà suffisamment victimes de leur propre régime
02:05et de situations très instables avec des groupes violents, des groupes terroristes qui commettent des crimes, etc.
02:13Il n'y a pas besoin de ça, ni pour cette région, ni pour le reste.
02:16Quand on se retrouve dans cette solution, vous l'avez dit d'ailleurs, des civils meurent de part et d'autre, en Iran, en Israël, par exemple.
02:21Qui est responsable ?
02:22Est-ce que c'est le régime iranien qui a continué à menacer Israël de rayer de la carte ?
02:26Ça a été dit plusieurs fois, y compris jusqu'au plus haut niveau de l'État.
02:30Est-ce que c'est le régime iranien qui a continué manifestement son programme d'enrichissement nucléaire malgré ses promesses ?
02:35Ou est-ce que c'est Israël qui bombarde ?
02:37Qui est coupable pour vous ?
02:39Qui est responsable de cette escalade ?
02:40En l'occurrence, dans cette affaire, nous, notre boussole, c'est le droit international.
02:43Et le droit international prohibe l'agression d'un État souverain par un autre.
02:49Voilà, tout simplement.
02:50Et à un moment donné, nous, nous dénonçons Benjamin Netanyahou en tant que criminel de guerre génocidaire.
02:58Nous dénonçons Kamenei et les dirigeants iraniens qui sont des dictateurs.
03:04Mais notre boussole, ça reste le droit international.
03:06Et dans cette affaire-là, précisément, c'est Israël qui piétine le droit international parmi d'autres fondements du droit international qui piétine.
03:15Après avoir, je rappelle quand même que c'est un État qui, en ce moment, est en train de commettre un génocide qui continue à Gaza avec des centaines de personnes qui continuent à être tuées.
03:26C'est un État qui a bombardé le Liban, qui a bombardé la Syrie, qui a bombardé le Yémen, qui aujourd'hui s'attaque à l'Iran.
03:32Ça suffit.
03:33En fait, il faut dire stop.
03:34Si on veut que le droit international, si on veut que le monde croit encore, un tant soit peu, à la justice et à un certain ordre qui protège les peuples et les États,
03:45il faut mettre un terme à ça.
03:46Parce que c'est délétère, y compris pour nous, y compris pour l'Occident, qui aujourd'hui a une position de plus en plus décrédibilisée.
03:53On va revenir dans un instant sur la position de l'Occident et notamment de la France.
03:56Mais quand je vous écoute, Daniel Obono, j'ai l'impression que la menace numéro un pour la paix au Moyen-Orient,
04:01ce n'est pas le régime des mollahs iraniens, c'est Israël.
04:03Est-ce que pour vous, c'est le cas ?
04:05Non, je le répète, notre boussole, c'est le droit international.
04:09Et le droit international prohibe l'attaque et les agressions.
04:12Le droit international prohibe aussi un certain nombre de comportements du régime iranien,
04:19notamment qui est accusé de violation des droits humains,
04:23qui est systématique, etc.
04:25Et je vous l'ai dit très clairement, nous nous dénonçons et nous avons toujours dénoncé ce régime autoritaire, dictatorial.
04:31Nous soutenons les processus de résistance en Iran.
04:35Mais ces processus-là ne seront pas mieux sous les bombes et avec des centaines de civils tués sous les bombardements israéliens.
04:45Si je vous écoute ce matin et que je suis israélien, Daniel Obono, je me dis que vous voulez que j'attende que l'Iran se dote de l'arme nucléaire,
04:52parce que vous m'interdisiez de les frapper préventivement.
04:54Les frappes préventives, ça n'existe pas en droit international.
04:58Encore une fois, il faut savoir ce que l'on veut.
04:59Est-ce qu'on veut la loi de la jungle, le droit du plus fort de décider de ce qu'ils veulent ?
05:06Mais ce sera ça quand ils auront l'arme nucléaire ?
05:07En fait, ça fait à peu près des dizaines d'années qu'Israël, en l'occurrence, justifie ces coups de boutoir contre l'Iran par cela.
05:21Je rappelle qu'encore une fois, nous étions parvenus, je veux dire nous, je veux dire les États, un certain nombre d'États étaient parvenus à un accord.
05:28D'accord ? Qu'est-ce qui s'est passé ? Ce sont les États-Unis d'Amérique qui s'en sont retirés.
05:31Et effectivement ensuite, l'Iran a manqué à un certain nombre de ces engagements.
05:37Et à attaquer Israël indirectement, à plus d'une reprise, en armant le Hezbollah, en armant les Houthis, en armant le Hamas, en le Chocot.
05:44Alors, de quoi parlons-nous ? Est-ce qu'il s'agit d'empêcher l'Iran de se doter de l'arme nucléaire ?
05:49Si c'est le cas, ce qu'il faut faire, c'est faire ce qui était prévu, c'est-à-dire des négociations.
05:53S'il s'agit de faire en sorte qu'il y ait la stabilité dans la région, il faut faire en sorte, y compris qu'Israël,
06:01cesse en ce moment même de commettre le génocide à Gaza, parce que c'est un des éléments de déstabilisation forte.
06:07En plus des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité qui sont commis en ce moment à Gaza,
06:11je vous rappelle que le dirigeant israélien est sous le coup d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale.
06:17Donc, à chaque sujet, il y a une réponse diplomatique, il y a une réponse qui doit être celle de la désescalade
06:23et du renforcement des institutions internationales.
06:27La réponse diplomatique est portée par la France.
06:28En ce moment, Jean-Noël Barraud était à Genève hier, en compagnie de ses homologues allemands et britanniques,
06:33pour rencontrer son homologue iranien.
06:36Quelques heures après, Donald Trump explique que de toute façon, les Européens ne sont pas utiles dans cette discussion.
06:43Est-ce que vous comprenez pourquoi Donald Trump a besoin d'humilier l'Europe à chaque fois qu'elle essaie de faire quelque chose ?
06:48Je comprends surtout que c'est que la France et l'Europe se laissent humilier.
06:52Excusez-moi, vous avez entendu les déclarations de Jean-Noël Barraud ?
06:55On aurait cru entendre un porte-parole de l'armée israélienne, du gouvernement israélien.
07:00Il a repris à son compte l'ensemble des justifications fallacieuses de Benjamin Netanyahou.
07:07Quelles justifications fallacieuses ?
07:08Sur exactement ce que je viens de vous dire là, sur l'imminence de l'Iran qui serait sur le point de se procurer...
07:16C'est un fait ?
07:17Non, non, excusez-moi, encore une fois, si vous écoutez les déclarations de l'IAE, l'Agence internationale pour l'énergie...
07:27Exactement.
07:29Ils ne corroborent absolument pas ces affirmations.
07:31Et je rappelle que...
07:32Ils ajoutent aussi que l'Iran a menti et que l'Iran a triché.
07:35Oui, mais...
07:36Et comment faire confiance au régime des ménages ?
07:38En l'occurrence, je vous renvoie aux déclarations de Toulsigabar, il y a quelques semaines, devant le Congrès des États-Unis d'Amérique,
07:46qui est en charge des renseignements américains et qui a produit un rapport qui dit que non, il n'y a pas imminence.
07:52Est-ce qu'il y a des risques ? Oui.
07:53Et pour éviter ces risques, il faut de la diplomatie.
07:56Or, en l'occurrence, les Européens ont repris à leur compte l'ensemble des arguments justifiant l'attaque.
08:01Ils ont repris à leur compte, et notamment M. Barrault, qui est une honte absolue, le concept de guerre préventive.
08:07Ça, c'est une remise en cause du droit international.
08:09Et c'est la raison pour laquelle M. Trump peut se permettre d'humilier, effectivement, la France, parce qu'elle s'humilie elle-même.
08:15Et ça, c'est une régression attentante.
08:17Dernière question, parce qu'elle est importante aussi, Daniel Obono.
08:21Si jamais, cette semaine, ou demain, ou après-demain, le guide suprême iranien, Elie Khamenei, est éliminé,
08:27ou alors s'en va, tiens, soyons fous, et que le régime tombe,
08:30est-ce que ce sera au moins une bonne nouvelle pour vous ?
08:33Écoutez, le départ d'un dirigeant autoritaire serait une bonne nouvelle pour tout le monde
08:39si ça ne se faisait pas au prix des centaines de morts, du bombardement et des destructions d'un pays,
08:44et du risque de déstabilisation interne.
08:46Donc, à un moment donné, de quoi s'agit-il ?
08:48Est-ce qu'il s'agit, oui ou non, de faire en sorte que l'Iran ne se dote pas d'une arme nucléaire ?
08:52Ou est-ce qu'il s'agit du changement de régime, qui est un des arguments justifiés ?
08:56Aujourd'hui, M. Benzaniou assume de dire que ce qu'on veut, c'est un changement de régime.
08:59Vous vous rappelez ce qui s'est passé en Irak, avec le changement de régime ?
09:03Vous vous rappelez ce qui s'est passé au Liban ?
09:04De quel droit, aujourd'hui, l'Occident décide de choisir qui ils veulent faire tomber ?
09:11Et qui ils continuent à soutenir, d'ailleurs, d'autres dirigeants autoritaires ?
09:14C'est la remise en cause, encore une fois, des fondements et des principes du droit international.
09:18Donc, il vaut cesser les bombardements tout de suite, quitte à garder le régime des Mollas.
09:22Mais la question n'est pas de garder le régime des Mollas.
09:24Ce n'est pas à vous, ni à moi, ni à la France, ni aux USA de le décider.
09:28C'est le peuple iranien.
09:30Et en ce moment, le peuple iranien se fait bombarder.
09:32Voilà de quoi il s'agit.
09:33Et je ne crois pas que c'est en se faisant bombarder qu'on donne les moyens au peuple iranien
09:37de pouvoir, effectivement, résister et faire tomber ce régime.
09:42Encore une fois, le droit international, rien que le droit international,
09:45et tout le droit international, devrait être notre boussole ici.
09:48Parlons de la France insoumise.
09:49L'Assemblée représentative de la France insoumise réunit un certain nombre de vos militants,
09:54dont certains seront d'ailleurs tirés au sort.
09:55Une déclaration doit être décidée, doit être votée.
09:59On est à un an des municipales.
10:00Est-ce que c'est l'objectif numéro un de la France insoumise ?
10:02Est-ce que, surtout, vous cherchez encore des alliés pour ces fameuses municipales ?
10:06Vous savez, nous, nous avons déterminé notre orientation pour les municipales
10:10il y a six mois déjà.
10:12Et nous allons d'ailleurs annoncer un certain nombre de résultats
10:16de nos assemblées communales qui montrent que nous sommes un mouvement
10:19qui est déterminé et organisé pour faire en sorte que ces municipales
10:25voient une avancée du programme de rupture que nous portons,
10:27y compris au niveau des communes.
10:29Et dans cette feuille de route que nous avions déjà déterminée,
10:33nous nous adressons à l'ensemble des forces politiques,
10:37des individus, des citoyens et des citoyennes,
10:39pour pouvoir mener cette bataille sur la base d'un programme de rupture.
10:43Et la question est de savoir si les uns et les autres sont d'accord avec le programme.
10:49Vous savez, ça a toujours été notre démarche.
10:52Nous posons dans le débat démocratique un programme de rupture
10:55et nous appelons, toutes celles et ceux qui le souhaitent, à discuter avec nous.
10:59Est-ce que vous êtes prêts à accepter de voir des alliances avec des socialistes
11:03dans certains cas aux municipales ?
11:05Ça dépendra de ce qu'ils répondent.
11:07et s'ils répondent aux propositions qui sont mises sur la table.
11:11Notre porte est ouverte à tout le monde sur la base du programme.
11:14Et elle a toujours été.
11:15Ça a été, depuis 2022, l'objectif que nous portons.
11:19Et ça a permis notamment de constituer la NUPES, puis le nouveau Front populaire.
11:23Nous nous restons fidèles aux engagements du nouveau Front populaire.
11:27Et c'est à cette condition que nous ferons des alliances,
11:31nous espérons, les plus larges possibles.
11:32Mais localement, nos militants se donnent les moyens d'être présents et présents.
11:36Mais ça reste difficile pour l'Union, justement.
11:38Je prends un exemple récent.
11:39Le chef de file du Parti Socialiste à Toulouse, par exemple,
11:42se veut optimiste pour l'Union de la gauche,
11:44mais parce qu'il y a toujours un mais, sans la France insoumise.
11:47Est-ce que vous avez le sentiment que la France insoumise est devenue toxique
11:49pour une bonne partie de la gauche aujourd'hui ?
11:52Je ne le crois pas.
11:53Je pense que c'est un discours médiatique et politico-médiatique
11:56qui sert les intérêts de ceux qui veulent faire oublier leur trahison
12:01des engagements du nouveau Front populaire.
12:03La France insoumise n'a rien trahié.
12:06Écoutez, excusez-nous, en ce moment,
12:08ceux et celles grâce à qui le gouvernement est toujours en place,
12:11un gouvernement Macron-Bayrou-Rotaillot,
12:14qui poursuit des politiques antisociales les plus violentes
12:17qu'on ait connues depuis des années,
12:19qui poursuit des politiques antidémocratiques,
12:21qui poursuit des politiques xénophobes,
12:23c'est bien le Parti Socialiste ainsi que le Rassemblement National.
12:26Ce n'est pas la France insoumise.
12:27Nous sommes celles et ceux qui avons toujours, toujours défendu
12:31le programme sur lequel nous avons été élus.
12:33Et c'est ça qui fait, y compris, je crois,
12:36notre crédibilité aux yeux de millions de personnes.
12:38Merci Daniel Ebono d'être venu le dire sur Sud Radio.
12:40Je rappelle que vous êtes députée insoumise de Paris.
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