Les conseils de notre docteur Brigitte Milhau sur les sujets santé qui vous concernent dans #BonjourDrMilhau
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00:00Le Docteur Brigitte Millot est avec nous. Bonjour Brigitte.
00:02Bonjour.
00:03Alors en fait, les 20 ans du dépistage du cancer du sein,
00:06vous nous dites ce matin que si la qualité du dépistage s'améliore,
00:10seulement une femme sur deux se fait dépister encore aujourd'hui.
00:13Pourtant ce n'est pas faute, on en parle, on en parle, il s'est octobre rose.
00:16Bien sûr, on en parle parce que c'est le mois d'octobre dédié au cancer du sein.
00:21Je rappelle que ce cancer touche une femme sur huit.
00:25Je ne sais pas si vous vous rendez compte ce que c'est Romain.
00:28Une femme sur huit a eu, a ou aura, sera touchée par un cancer du sein.
00:32Vous connaissez forcément quelqu'un, une femme qui a eu, qui a ou qui aura un cancer du sein.
00:37Vous voyez ce que c'est une femme sur huit.
00:40Donc, importance du nombre.
00:44Et surtout en France, on bénéficie d'un dépistage pour toutes les femmes de 50 à 74 ans.
00:53Avec un dépistage, vous recevez une invitation à aller passer une mammographie au centre le plus proche de chez vous.
01:01Une invitation renouvelée tous les deux ans.
01:04C'est totalement gratuit.
01:06Et ce qu'il faut comprendre, c'est que lorsqu'on arrive à dépister ces cancers tôt,
01:11neuf sur dix guérissent complètement.
01:14Il faut le faire.
01:16Il faut le faire, mais pourtant, seulement moins d'une femme sur deux réalise ce dépistage.
01:21Alors, je vous ai mis là quelques-unes des raisons.
01:24Il y en a d'autres.
01:26Absence de symptômes.
01:27Justement, Sébastien, si on avait des symptômes, ce serait trop simple.
01:31C'est justement parce qu'il n'y a pas de symptômes, bien souvent, qu'il faut faire ce dépistage.
01:36Sinon, il n'y aurait pas besoin de dépistage.
01:38Donc, c'est une mauvaise raison.
01:40Le lieu de dépistage éloigné.
01:42Ça, c'est un réel problème.
01:43C'est vrai qu'il faudrait qu'il y ait plus de lieux de dépistage.
01:46Il n'y en a pas assez en France.
01:48Pardon ?
01:49Il n'y en a pas assez.
01:50Il y en a dans les grandes villes, mais pas...
01:52Et puis, les radiologues sont très occupés.
01:53Donc, le délai de rendez-vous est parfois un peu long.
01:56Donc, tout ça, on pourrait aussi l'améliorer.
01:59Ça, c'est réel.
02:00Après, la peur d'avoir mal.
02:02C'est désagréable.
02:04Certes, oui.
02:05Mais ça ne fait pas mal.
02:06Donc, il faut vraiment en parler aux femmes.
02:09Vous n'en avez pas eu ?
02:11Non, je n'en ai pas eu.
02:12Mais ce n'est rien du tout.
02:13Ce n'est pas un sujet.
02:14On ne va pas dire que c'est agréable.
02:16Il ne faut pas mentir.
02:17Mais ça ne fait pas mal du tout.
02:19Et je reviendrai d'ailleurs sur les progrès du dépistage.
02:22La peur du résultat.
02:23Mais on peut le comprendre.
02:24Mais ça s'appelle faire l'autruche.
02:26Mais c'est vrai que de nombreuses femmes ont peur.
02:28Il y a des personnes qui savent quand elles passent un examen.
02:31Oh là là, non, je ne veux pas savoir, je ne veux pas savoir, je ne veux pas savoir.
02:34Après, il y a d'autres raisons.
02:36Il y a aussi des personnes qui ne veulent pas se déshabiller.
02:39Il y a des personnes qui ont peur de rayonnement.
02:40Je n'ai pas mis toutes les...
02:42Oui, mais vous savez, les femmes, certaines, ressentent ça.
02:45Donc, il faut leur expliquer.
02:46Ce qui est important, c'est de savoir.
02:48Et ce qui est important, c'est qu'il ne faut plus entendre.
02:50Ah, si j'avais su.
02:52Eh bien, on sait maintenant.
02:53Donc, parlez-en à votre médecin.
02:55Oui, parce que bien souvent, on entend ça.
02:57Si j'avais su, je l'aurais fait.
02:59Mais on sait, il faut le faire.
03:00On fait les 20 ans du dépistage.
03:02Ce qui est important aussi...
03:03Je vous coupe une seconde.
03:04Vous l'avez peut-être dit, mais ça m'a échappé.
03:06Le taux de guérison.
03:0890% si on la dépiste tôt.
03:10Et surtout, on diminue la mortalité.
03:12Par exemple, en 2023, on a eu 12 100 femmes qui sont décédées de ce cancer.
03:17Alors qu'en dépistant tôt, on diminuait ce chiffre.
03:20Donc, c'est important.
03:21Je vous parlais de la qualité du dépistage qui s'améliore.
03:24Dans quelques jours, il y aura les journées francophones de radiologie.
03:27Le 4 octobre, pendant 4 jours, au palais des congrès.
03:31Et là, ils vont mettre en avant, justement, ce dépistage.
03:34Ils vont fêter ces 20 ans de dépistage généralisé en France.
03:38Et il y a notamment une femme qui est présidente de la SIFEM,
03:42la société d'imagerie des femmes, Isabelle Thomassin,
03:48qui travaille justement pour encore améliorer ce dépistage.
03:53Il y aura des sessions sur aider les radiologues pour la préannonce
03:59quand il y a quelque chose de douteux, quand vous faites une imagerie.
04:02Ce n'est pas évident de dire à la femme, puisqu'après, il faut l'envoyer chez quelqu'un.
04:05Il y aura un topo là-dessus.
04:07Et il y aura surtout l'apport de l'intelligence artificielle
04:11dans le domaine de l'imagerie en général, mais là, notamment, de la mammographie.
04:16Ils sont en train de travailler sur savoir comment on pourrait optimiser
04:21et arriver à dire aux manipulateurs radio qui font les mammographies,
04:26arriver à leur dire, grâce à l'intelligence artificielle,
04:29quelle est la bonne dose de rayonnement à mettre,
04:31quelle est la position la meilleure pour mieux voir la mammographie,
04:35quel est le degré de compression à exercer.
04:38Vous voyez, tout ça, grâce à l'IA, c'est en train de s'améliorer.
04:41Il peut y avoir des erreurs avec des radiologues qui ne voient pas ?
04:44Il y a une double lecture. Il y a toujours une double lecture.
04:46Et puis, surtout, ils sont en train de travailler sur un dépistage.
04:50Là, on parle de dépistage de masse.
04:52Toutes les femmes de 50 à 74 ans, mais certaines pourraient bénéficier d'un dépistage plus tôt,
04:57en fonction des antécédents, etc.
04:59Ils sont en train de travailler avec l'IA sur comment prédire le risque.
05:04C'est-à-dire qu'en fonction de la densité de votre sein,
05:06en fonction de vos comportements, l'IA pourrait faire proposer, si vous voulez,
05:11un dépistage presque sur mesure.
05:13Peut-être que certaines femmes auraient besoin d'une mammographie tous les ans.
05:18Ils travaillent aussi sur des tomographies de synthèse.
05:20C'est-à-dire, la mammographie est en 2D.
05:23Là, les tomographies de synthèse, c'est en 3D.
05:25Donc, on voit encore mieux.
05:26Vous voyez, beaucoup de progrès sur le dépistage.
05:29Et voilà, il faut en parler autour de vous.
05:32Il faut vous en parler avec votre médecin quand on sait qu'on pourrait les guérir.
05:35Enfin, guérir 9 sur 10 quand ils sont dépistés tôt.
05:38Et ça n'empêche pas l'autopalpation.
05:40Bien sûr.