Tout public lundi 9 septembre 2024

  • il y a 2 semaines
Tout public lundi 9 septembre avec Abel Quentin, auteur de "Cabane" et Thierry Reboul, directeur exécutif de Paris 2024

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00:00Mais oui, ce n'est pas l'indique de Tuttulipi, vous êtes sûre que vous ne la connaissez
00:08pas cette musique ? Oula, d'où ça vient ? C'est fini ! Paris 2024, allez on le laisse
00:14un peu quand même !
00:15Mais il nous reste donc toutes ces images gravées profondément et cette musique, cet
00:22hymne olympique composé par Victor Le Manne qui a déjà le parfum de la nostalgie et
00:26celui que Tony Estanguet baptise volontiers, le grand magnitou du comité d'organisation
00:31est avec nous dans ce studio, bonjour Thierry Reboul, votre vrai titre, rapprochez-vous
00:36du micro s'il vous plaît, c'est directeur exécutif de Paris 2024, vous êtes celui
00:41qui a eu l'idée de la cérémonie d'ouverture sur la scène, vos jeux ne sont pas finis,
00:46on va en parler, vous pilotez aussi le cinquième acte, le défilé des athlètes, des volontaires
00:50samedi prochain, mais d'abord un mot de votre état d'esprit aujourd'hui, quatre cérémonies
00:55passées, quatre soirées de communion, de fêtes, quels sentiments dominent chez vous
00:59?
01:00Moi déjà j'en compte cinq déjà parce que je compte Marseille aussi dans cette histoire
01:05là qui a été je crois aussi un des déclencheurs et du monde sur ce relais de la flamme avant
01:11d'attaquer la face nord de l'Everest avec l'ouverture des Jeux.
01:16C'est intéressant, à Marseille vous vous êtes rendu compte, ça embarque ?
01:19Oui, je crois que ça a été un des déclencheurs, oui tout à fait, je crois qu'après bien
01:25évidemment la cérémonie d'ouverture est celle qui a fait exploser les choses et puis
01:29bien évidemment tout ce qui s'est passé ensuite, il ne faut pas l'oublier, loin de
01:33là, mais oui je crois que ça a été un des premiers déclencheurs.
01:36Ça veut dire que vous aviez un doute quand même ?
01:38Vous savez, on ne nous a pas épargné grand-chose quand même, il me semble, notamment dans
01:45les médias.
01:46Voilà, il y avait beaucoup de doutes, il y avait beaucoup d'interrogations, il y avait
01:52beaucoup de critiques.
01:53Donc forcément quand on attaque le premier acte, on ne le fait pas avec un état de certitude
01:59absolue du résultat.
02:01Vous êtes déjà dans un état de manque là ? Ou de nostalgie ? Il y a samedi à venir
02:06mec.
02:07Oui, je suis dans un état de fatigue déjà pour être tout à fait clair et puis un truc
02:10entre deux os en fait, à la fois content qu'on en voit un peu le bout et à la fois
02:18un peu bizarre, on n'a pas forcément envie que ça s'arrête, je ne sais pas, je suis
02:23incapable de vous répondre.
02:24On peut l'imaginer parce qu'on est nous un peu tous là-dedans, donc ceux qui sont
02:27baignés pendant des mois, des mois, des années avec tellement de risques pris et d'incertitudes.
02:32Forcément, on imagine bien ça, vous dites entre deux os et même la météo était là,
02:37de la pluie énormément pour l'ouverture, de la pluie énormément pour la clôture des
02:42paralympiques.
02:43Oui, mais je crois que si ça n'avait pas été le cas, ça m'aurait presque manqué.
02:45Franchement, quand on a vu que ça arrivait, on s'est dit bon, il n'y a pas de façon,
02:51on savait je crois presque que c'était écrit, il fallait qu'on termine comme on
02:55avait commencé.
02:56Alors bon, on était un peu rôdés, on a fait ce qu'il fallait, sauf beaucoup plus
03:01vite.
03:02Bon, le sujet était moins complexe.
03:04Et puis il y avait moins de choses à adapter, vous n'avez pas dû enregistrer éventuellement
03:08certains moments comme vous l'avez dû le faire pour la salle de l'ouverture, ce n'était
03:11pas les mêmes risques.
03:12Non, tout à fait, même s'il y avait un peu d'électronique et pas mal de joujoux
03:16quand même.
03:17Donc on était forcément un peu inquiets de ça, même si c'est des choses qui sont
03:21faites pour.
03:22Mais voilà, tout s'est extrêmement bien passé, on est très heureux ce matin.
03:26DJ Yann Bertrand, qui assistait à toutes les cérémonies, nous a fait une bande-son
03:31de ces quatre, parce que le point commun c'est qu'il y en avait beaucoup, beaucoup de musique
03:34dans les quatre.
03:35On ne les comprend pas.
03:36Exactement, c'est l'heure des au revoirs pour tout le monde et donc un peu de nostalgie,
03:40on se repasse le film, Frédéric de Demois, Frédéric et Thierry, bien sûr, finalement
03:44très musicaux, pêle-mêle des surprises, des moments forts, de l'émotion, des basses
03:48et des hymnes.
03:49C'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça,
04:12c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c
04:42c'ct' est
04:46ce
04:52qui
04:57et
05:02windows
05:092
05:12Voilà, il en manque quelques-uns, évidemment, puisqu'il y a une énorme programmation musicale.
05:36On va les citer un petit peu, Catherine Antionizos, Ayana Kamoura, Céline Dion, Juliette Harman
05:40et Kavinsky avec l'arrivée d'Angèle sur scène, Lucky Love pour une belle séquence émotion lors de
05:47l'ouverture des paralympiques, et puis évidemment Jean-Michel Jarre, et là ce qu'on entend c'est
05:51Bizipi, Pedro Winter qui a notamment clôturé la fête. Sans doute Thierry Rimbaud, jamais autant
05:56de musique dans des Jeux Olympiques, dans des cérémonies olympiques, l'idée c'était aussi
06:00de montrer, d'en faire un écrin de la musique française dans tous ses éclats ? Oui, c'était
06:07surtout de raconter une histoire, de raconter ce qu'on voulait dire et de le faire avec tous les
06:12moyens possibles. Il y a eu beaucoup de danse aussi, donc on a vraiment essayé d'utiliser tous les
06:17armes, mais c'est vrai que la chanson, et puis parce qu'on avait, dès le début, avec Thomas Jolie,
06:25été chercher quelqu'un qui s'appelle Victor Lemaine, qui est le directeur musical et qui a beaucoup bossé
06:32avec toute son équipe, donc voilà, mais c'était pas forcément une obligation au départ, mais c'est
06:39vrai que chemin faisant, on s'est rendu compte que, et puis qu'on pouvait faire des associations
06:43intéressantes. Je pense que l'exemple absolu c'est Aya et La Garde. Moi je peux pas aller
06:51nulle part sans que, quand la musique est nuit, les gens se remettent à hurler en entendant cette
06:56chanson qui a été un vrai électrochoc. Justement, ça, est-ce que c'est la traduction de ce que
07:02vous disiez dans le documentaire de France Télévisions, Insight, le mot français, l'immersion
07:09dans les préparatifs, vous disiez une cérémonie, c'est pas technique, c'est politique.
07:15Oui, je crois, oui. Et alors, qu'est-ce qu'il en ressort politiquement ? Le message est bien passé ?
07:19Dans le bon sens du mot politique, sur les affaires de la cité, c'était, je crois qu'en plus
07:27où vraiment on était tous un peu déprimés, je crois, avant les Jeux, le pays était quand même un
07:32peu fracturé, alors il redeviendra peut-être plus vite qu'on ne le croit, mais on a passé un mois
07:39et demi, je crois, de parenthèses enchantées, et c'est pas un mot mièvre, on a vécu ensemble
07:45pendant un mois et demi, et fondamentalement, parler d'inclusion, parler de partage.
07:51Vous redoutez que ce ne soit qu'une parenthèse ?
07:54Je redoute pas, mais j'essaye de ne pas être complètement naïf, je suis sûr qu'on aura bien plein de nouvelles
08:01occasions de se chamailler, je ne fais pas beaucoup d'illusions.
08:04La France, Black Blambler 98, alors je sais que vous ne le disiez pas comme la Coupe du Monde.
08:08Non, je pense que c'est, il me semble, l'avenir nous le dira, il me semble que c'est un peu plus profond,
08:14il me semble que de ça on peut faire quelque chose, c'est ce qu'a dit Tony Stanglier dans son discours de clôture,
08:20je pense qu'il a raison, je pense qu'il y a quelque chose sur lequel on peut construire,
08:25et ça sera quelque chose, ça sera une vraie occasion, j'espère qu'on ne la rattrapera pas.
08:30Mais vous passez la main !
08:32On peut recommencer, non ? On peut pas recommencer ?
08:34On va recommencer un peu samedi.
08:36Parlons-en de samedi, parce que c'est pas, c'est Emmanuel Macron qui a fait savoir, l'Élysée,
08:42samedi, 14 septembre, les athlètes olympiques, paralympiques, des médailles pour les médailles,
08:48des légions d'honneur pour les médaillés, les volontaires aussi,
08:52l'idée c'est quoi, ça va ressembler à quoi tirer au bout, parce que vous allez être chargé aussi de ça.
08:56L'idée d'abord c'est que, sur quelque chose qui est un exercice un peu imposé aussi,
09:02les Champs-Élysées pour les athlètes quand ils ont gagné,
09:06c'est d'en faire quelque chose qui ressemble à Paris 2024, en tout cas c'est comme ça que moi je l'ai pris,
09:11et donc quand on dit ça, on dit quoi, un peu spectaculaire, un peu différent,
09:17donc voilà, il ne faut pas me donner des joujoux, sinon je joue,
09:22et là en l'occurrence, on va essayer de clôturer ça avec
09:28un événement, ça n'a jamais existé je crois, un événement qui s'appelle un best-of,
09:33mais on pourrait l'appeler comme ça, à quoi ?
09:35Un best-of ? Donc ça veut dire qu'on reverra des choses qu'on a vues pendant les Jeux ?
09:40Un best-of, des cérémonies, je crois que vous allez voir beaucoup de choses liées aux cérémonies,
09:44beaucoup d'athlètes bien évidemment, tout le monde les veut,
09:47et c'est certainement pas quelque chose qu'on va ôter, on en est absolument ravis,
09:52mais oui, on s'est dit, j'ai écouté vos extraits musicaux,
09:58c'est un peu ça la réflexion aussi, on a encore envie de se faire un petit kiff et de le reprendre.
10:04On va recommencer une fois, je crois.
10:06Je pense que Victor Le Manique sera un peu mieux que moi.
10:09Non, non, non, c'était très bien, un petit peu plus de moyen, un petit peu plus de temps.
10:15Peut-être aussi, ça veut dire que c'est samedi, ça sera pas du 14h-17h sur les Champs-Élysées,
10:20un bus qui fonce à toute Berzingue, vous vous rappelez, à la Coupe du Monde 2018,
10:25pour aller des Champs-Élysées à l'Élysée, non là on prend son temps et on va jusqu'à minuit, c'est ça, au bout de la nuit ?
10:30On va effectivement tard, on va finir, on va faire quelque chose d'assez nouveau,
10:36puisqu'on va occuper principalement la Place de l'Étoile, un peu des Champs-Élysées aussi,
10:42mais on a un objet qui est en train d'être construit d'ailleurs en ce moment,
10:47depuis quelques jours déjà, qui va être une scène incroyable.
10:52Sur la Place de l'Étoile ? Vous n'allez pas mettre la vasque sur le soldat inconnu, la flamme du soldat ?
10:56Non, vous n'allez pas mixer ça, vous allez respecter.
10:59Il y aura peut-être quelques surprises quand même.
11:01Vous nous refaites le coup des secrets, globalement ça marche bien, donc on vous fait confiance.
11:05Ça m'a l'air de marquer, j'essaie de continuer.
11:07Mais quand vous dites, parce que c'est le cas, il ne faut pas me donner un joujou,
11:11parce que je fais tout ce qui me passe par la tête, si ça paraît fou, on va le faire,
11:16c'est ça qui vous a guidé, ça ne va pas vous guérir ce qui s'est passé tirer au boule pendant deux mois ?
11:21Je ne sais pas, peut-être, vous savez, le mal par le mal, je ne sais pas si ça marche,
11:25mais peut-être qu'au bout d'un moment ça va me lasser, pour l'instant ce n'est pas le cas malheureusement.
11:28Mais oui, oui, bien évidemment, j'espère un peu de fond dans tout ça,
11:35et la mission d'abord c'était de montrer ce pays sous le meilleur jour possible,
11:42mais c'est vrai que, encore une fois, Tony Stanguet est venu me chercher en disant
11:47« vas-y, casse les codes », voilà, il n'a pas fallu me le dire trop de fois,
11:52et je vais continuer à le faire si on me laisse le faire, oui bien sûr.
11:55On va suivre ça samedi prochain, à partir de 14h jusqu'à minuit, et plus,
12:01tant qu'on a envie de faire la fête.
12:03Thierry Reboul, merci infiniment de nous avoir passé par le studio de France Info,
12:07on connaît la devise olympique, situs, altus, fortus, plus vite, plus haut, plus fort,
12:12alors on va mettre avec notre deuxième invité le pied peut-être sur la pédale de frein,
12:16et si on ralentissait aussi, parfois, pour le bien de la planète et de ses habitants,
12:21l'écrivain Abel Quentin qui publie « Cabane », il est dans ce studio avec Olivier Aimon,
12:26le chef du service « Sciences, Santé, Environnement » de France Info.
12:30Après votre fil info, à 13h45, Virginie Lebrun.
12:35Un an de prison avec sursis pour un ancien maître d'internat de l'école privée catholique Stanislas à Paris,
12:41l'homme de 61 ans a été condamné ce matin par le tribunal de Valenciennes pour des violences
12:45commises entre 2013 et 2018, violences dénoncées par 6 élèves
12:50qui ont parlé de comportements similaires, des claques derrière la tête, des humiliations, des insultes.
12:55L'ex-responsable de l'internat a aussi interdiction d'exercer une activité
12:59impliquant des contacts avec les mineurs pendant 5 ans.
13:03Emmaüs International dit réfléchir à une forme d'indemnisation des victimes de l'abbé Pierre,
13:08un rapport fait état de 17 nouvelles accusations de violences sexuelles,
13:12certaines portent pour la première fois sur des faits pouvant s'apparenter à des viols ou concernent des mineurs.
13:18Le prêtre charismatique aurait sévi durant 50 ans.
13:21Coup d'envoi aujourd'hui de l'examen du projet de loi de finances pour l'année 2025 avec en guest star
13:26les deux ministres démissionnaires de Bercy, Bruno Le Maire et Thomas Cazenave,
13:30se met s'expliquer sur les dérapages des finances publiques.
13:36La vitesse sur le périphérique parisien sera limitée à 50 km heure à partir du 1er octobre et non plus 70 km heure,
13:43annonce aujourd'hui Dany Dalgot. La maire de Paris rappelle que cela relève de sa décision et qu'elle y travaille depuis 2018.
13:50Pas sûr qu'elle fasse l'unanimité chez les automobilistes franciliens, déjà contraints de rouler à moins de 30 km heure dans Paris-Intramuros.
13:57Après les intempéries survenues dans les Pyrénées-Atlantiques, la route du Sonport en Valais d'Aspe ne rouvrira pas avant plusieurs mois.
14:04Les fortes pluies survenues dans les nuits de vendredi à samedi ont provoqué l'effondrement de la RN 134 qui mène à l'Espagne.
14:11Des expertises doivent débuter aujourd'hui. La plateforme de streaming britannique Dazone,
14:16fortement critiquée pour le prix de son abonnement de Ligue 1, va baisser ses tarifs le temps d'une opération promotion,
14:23opération du 10 au 22 septembre, qui propose le tarif de son abonnement annuel à moins de 20 euros par mois au lieu de 29,99 euros réclamés au départ.
14:34Il quitte son poste de sélectionneur de basket chez les Bleus après 15 ans de mandat.
14:39Le départ de Vincent Collet, officialisé ce matin par la Fédération. Une carrière conclue en beauté sur une médaille d'argent décrochée aux Jeux Olympiques de Paris.
14:47Ils vont eux tenter de rallumer la flamme après la claque reçue face à l'Italie. Une défaite trois buts à un.
14:52Les Bleus affronteront ce soir la Belgique en Ligue des Nations de football. Coup d'envoi à 20h45 à Lyon.
14:59France Info
15:02Tout public
15:06C'est ce qu'on appelle la magie de la fiction. Voilà un roman profondément désespérant mais parfois désopilant et toujours stimulant.
15:12Et au moment où un nouveau gouvernement va s'installer, où le débat va reprendre sur ce qu'il convient de faire pour le bien de la planète et de ses habitants,
15:20faut-il des ruptures économiques ou pas, c'est toujours utile de se plonger dans l'histoire de ce qui ressemble à un grand aveuglement depuis des décennies.
15:27Bonjour Abel Quentin, c'est ce à quoi vous nous invitez dans votre nouveau roman Cabane,
15:32publié aux éditions de l'Observatoire auquel je desserne volontiers le prix de la meilleure couverture déjà.
15:37Tableau de Hopper qui traduit parfaitement l'esprit de cet aveuglement.
15:41On va rentrer dans le détail, Abel Quentin, de votre livre, mais d'où parlez-vous ?
15:45Vous écrivez ce livre qui a une portée politique en écrivain, en citoyen, pas en militant.
15:51Non, jamais, jamais, j'écris en romancier, moi je patauge avec mes personnages, je les juge pas,
16:00et le roman, j'espère, n'est pas de la rhétorique politique, un bréviaire, surtout pas, j'essaie de faire tout le contraire.
16:11Mais il dit quand même, ce roman, Olivier Aymon, qu'il y a plus d'un demi-siècle, il y a eu des lanceurs d'alerte,
16:17alors il se baptisait peut-être pas comme ça, qui ont dit, on va dans le mur, parce que les ressources ne sont pas inépuisables,
16:23et que tout ça, ce rapport, il a été mis complètement dans le tiroir.
16:27Oui, c'est inspiré du rapport Minos, qui est un rapport rendu au début des années 70,
16:32et on va suivre dans ce livre les chercheurs qui ont réalisé ce rapport,
16:38qui ont d'autres noms évidemment, qui ne travaillent pas tout à fait au même endroit,
16:42mais la base est la même, et ils sont chargés en fait de répondre à une question,
16:47est-ce que notre monde, à ce moment-là, est-ce que notre monde, tel qu'il va, à la vitesse où il va,
16:51à la vitesse où on consomme ses ressources, est-ce qu'il est viable à 50, 100 ans ?
16:56Et donc, ce sont de purs scientifiques qui vont s'atteler à ça, on est au début des années 70,
17:03donc c'est le début de l'informatique, donc en plus ils peuvent utiliser, gros bébé, comme vous l'appelez,
17:09ce premier gros supercalculateur qui existe à l'époque, et puis ils vont modéliser,
17:13et puis ils arrivent à une conclusion, c'est que non, le système tel qu'il est ne peut pas tenir,
17:18et il aboutira à un effondrement, alors par effondrement d'ailleurs vous le dites dans le livre,
17:22c'est une diminution drastique de la population et de la qualité de vie.
17:26On va suivre donc ces quatre chercheurs sur comment ils réalisent ce rapport,
17:30et là on plonge dans les années 70, on est entre dénonciations aux Etats-Unis,
17:35donc dénonciations de la guerre du Vietnam, on aime beaucoup les champignons à l'époque,
17:40et puis on va suivre leur évolution, comment ils vont recevoir eux-mêmes ce rapport de façon intime,
17:48et comment est-ce qu'ils vont évoluer au fil du temps, et comment ils vont se situer vis-à-vis de cette conclusion du rapport
17:54qui est que le système tel qu'il est n'est pas viable.
17:56Oui, matière romanesque éminemment, faire face à un déni en fait, c'est à ça qu'ils sont confrontés ces chercheurs.
18:02C'est ça, ces quatre personnes qui ont tort d'avoir raison trop tôt,
18:06ces quatre personnes qui au début vont croire que leurs rapports, leurs conclusions vont bouleverser le monde,
18:14d'autant plus que ce rapport est lu, il est lu par des millions de personnes,
18:18et puis ensuite il sera remplacé par d'autres sujets, ça ne sera plus la priorité,
18:23et surtout ce message en réalité on ne veut pas l'entendre,
18:26parce que ça remet en cause trop de choses, ça remet en cause notre civilisation rien de moins,
18:30ils vont faire l'expérience amère de devenir des gens qui crient dans le désert,
18:35et alors chacun va ensuite réagir différemment, chacun de ces quatre personnages,
18:40en fonction de sa personnalité, de sa culture, et là-dessus j'ai totalement inventé ces vies de chercheurs,
18:46aussi pour qu'ils représentent, pour que chacun de ces personnages, d'une certaine façon,
18:52représentent un chemin possible, une réaction possible face à ce constat extrêmement dramatique.
19:03Pour résumer les chemins, je ne dévoile rien, il y a on va cultiver notre jardin,
19:07il y a on se radicalise, et il y a on se vend peu ou pro aux intérêts industriels,
19:12et on met tout ça sous le tapis.
19:14Il y a une phrase qui résume assez ce qui s'est passé depuis plus de 50 ans,
19:19page 266 dans votre livre,
19:21la technique seule peut résoudre les problèmes engendrés par la technique.
19:25C'est la réponse qu'on donne aujourd'hui, la fameuse réponse technique,
19:28en prise invisible, mille fois plus sournoise que celle du fascisme,
19:32contre elle il était difficile de se révolter, il aurait fallu pour s'en libérer,
19:36se révolter contre nous-mêmes.
19:38Oui, ce que vous avez dit au début, c'est ce qu'on appelle le technosolutionnisme,
19:42c'est-à-dire de penser qu'on peut garder notre mode de vie, mais que la technique nous sauvera.
19:49D'ailleurs, c'est à mon avis un miroir aux alouettes,
19:52mais c'est une pensée qui est encore courte, qu'on entend énormément,
19:55de façon diffuse, et qui se présente souvent sous les oripeaux de la raison,
20:01attendez, on ne va pas tout changer, calmez-vous, on a toujours inventé quelque chose,
20:05mais qui en réalité est une croyance, est un dogme comme un autre.
20:08Donc j'ai exploré ça, et c'est vrai la technique,
20:14qui est une autre forme d'aliénation, on l'y pensait souvent.
20:18C'est-à-dire, ce n'est pas militant, vous l'avez bien dit,
20:21mais ce dogme-là, vous dites, c'est celui qui nous entraîne dans le mur, d'une certaine manière.
20:25C'est ce dogme-là, et puis surtout le dogme...
20:27Qui empêche de réfléchir.
20:28Qui empêche de réfléchir, et puis surtout le dogme,
20:31l'idée que notre mode de vie n'est pas négociable.
20:34C'est ce que disait, je ne sais plus quel,
20:36je crois peut-être le président Bush père, au début des années 90,
20:39c'est le mode de vie des Américains n'est pas négociable.
20:41Et nous aujourd'hui, on a des dirigeants qui,
20:44au fond, ne disent pas autre chose.
20:46Notre mode de vie n'est pas négociable.
20:48Et le problème, c'est que ce faisant,
20:50on est dans tout simplement le déni du réel.
20:53On est dans le déni du réel, parce que notre mode de vie,
20:56il sera de toute façon négocié par la réalité.
20:59Et donc, ce n'est pas une posture très constructive.
21:03Et on s'en est rendu compte, Olivier,
21:05c'est aussi pour ça que j'ai tenu à ce que vous soyez là aujourd'hui,
21:07dans toutes les émissions qu'on a fait ces dernières années,
21:09autour de l'environnement, des solutions possibles,
21:12que plus c'est tard, cette négociation,
21:15plus elle devient douloureuse et presque impossible.
21:17Sur tout sujet lié au dérèglement climatique,
21:20on tombe là-dessus.
21:22Tout devient plus compliqué plus on s'approche du mur, en fait.
21:25On va se dire que quand le mur, il est loin,
21:27si vous prenez un plan incliné,
21:29vous allez monter de 2 degrés, peut-être, comme ça,
21:31vous voyez une pente comme un vélo.
21:32Et puis plus vous vous rapprochez de la montagne,
21:34la pente, elle devient de plus en plus raide.
21:36Et il faut réussir à grimper un mur
21:38qui est à 17, 18, 30%.
21:40Et quand on regarde le Tour de France, par exemple,
21:42on se rend bien compte que ce n'est pas facile de grimper une pente à 30%.
21:44C'est plus simple de grimper, comme ça, sur du long terme, à 2%.
21:47Et donc on voit bien qu'aujourd'hui,
21:49on en est là et on est dans ce même, en partie, déni.
21:52Les choses ont quand même un peu avancé par rapport au rapport Midos,
21:55puisque c'est ce rapport qui est l'inspiration du livre.
21:58Il y a les rapports du GIEC.
22:00On n'est plus, globalement, dans la contestation
22:04du dérèglement climatique et du rôle
22:07anthropocène, du rôle de l'homme dans ce dérèglement.
22:10Mais il reste la difficulté de faire
22:14et puis de se dire que l'adaptation peut être, en partie,
22:17oui, mais le changement, il va falloir aussi qu'il soit là,
22:20parce que sinon, il s'imposera.
22:21Alors, parlons de votre style, Abel Quentin,
22:24de ce qu'il fait, ce roman.
22:25Parce que, autant économiquement, politiquement,
22:28ça peut poser la question de la décroissance,
22:30d'une manière ou d'une autre.
22:31Vous n'êtes pas décroissante dans votre écriture, en revanche.
22:34C'est foisonnant et c'est ça.
22:37C'est embarquer le lecteur dans quelque chose
22:40où ces matières-là, qui sont éminemment politiques,
22:43voire arides, c'est par ces personnages-là
22:46et par des exagérations aussi que vous les faites vivre.
22:48Oui, je voulais que ce soit une matière vivante.
22:50Et ça, c'est les personnages qui miettent.
22:52C'est-à-dire que mes personnages,
22:54ce n'est pas des véhicules idéologiques,
22:56c'est des personnages de chez Redson.
22:58Et comme chacun de nous, avec des complexités,
23:02des incohérences aussi,
23:04j'essaie de faire un roman
23:08avec des personnages où je suis à leur côté.
23:12Et chacun, bien sûr,
23:16navigue face à cette réalité.
23:19Et avec un regard sarcastique
23:21sur aujourd'hui, hier et peut-être demain.
23:24Ce n'est pas ni liste,
23:26ce n'est pas mis en trop, mais c'est très sarcastique.
23:29Le sujet, après, je pense qu'il y a peut-être un naturel aussi,
23:33comme mon naturel,
23:35qui est plutôt d'être dans la satire.
23:37C'est vrai, mon précédent roman était très satirique.
23:40Il y a une noirceur
23:42qui va avec le sujet d'une certaine façon.
23:46Et bien sûr, aussi,
23:50une dureté peut-être de ton.
23:54Parce que ce que je décris,
23:56c'est quand même 50 ans d'aveuglement.
23:58C'est une civilisation entière qui fait l'autruche.
24:02C'est des zombies qui marchent vers le vide.
24:04Des somnambules qui marchent vers le vide.
24:06Et ça, comment ne pas le traiter
24:12d'une certaine façon avec une dose de noirceur, de satire,
24:14et j'espère quand même, d'humour aussi.
24:16Allez, essayons de faire un peu d'humour.
24:18J'ai un petit quiz pour tous les deux.
24:20Abel Quentin, Olivier Aimon, exhumé par le Nouvel Obs.
24:22Merci à lui, qui disait, il y a 40 ans,
24:24la croissance s'est scorie.
24:26Il faut créer une taxe sur la valeur écologique,
24:28mais rien ne permet d'affirmer la fatalité
24:30d'un lien de croissance-pollution.
24:32Et je crois beaucoup à une croissance écologique.
24:34Quelqu'un qui avait l'écologie au cœur,
24:36mais les technosolutions aussi.
24:40Michel Barnier, Premier ministre,
24:42qui a été, c'est vrai, au sein de la droite,
24:46elle est possédée par le RPR,
24:48sans doute un des premiers à poser cette question écologique,
24:52cette question de l'environnement, dont il a été ministre.
24:54Mais voyez bien, avec cette citation,
24:56qui date d'il y a une trentaine d'années,
24:58on est en plein dans ce que vous décrivez.
25:00Je pense qu'il dirait à peu près la même chose aujourd'hui.
25:02Alors il disait là, mais il aura l'occasion d'en parler
25:04dans une tribune dans Le Monde récemment,
25:06qu'il fallait faire attention
25:08à ne pas avoir une écologie punitive.
25:10C'est ça.
25:12Merci beaucoup à tous les deux.
25:14Abel Quentin, votre livre, donc Cabane,
25:16publié aux éditions de l'Observatoire.
25:18Merci beaucoup.
25:20Olivier Aimon, merci à vous aussi.

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