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La rébellion des femmes coréennes contre les deepfakes - La chronique de Manon Mariani
France Inter
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28/08/2024
Des féministes coréennes tentent de faire relayer leur parole grâce aux réseaux sociaux.
Retrouvez la chronique "Veille Sanitaire" de Manon Mariani sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/veille-sanitaire
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😹
Amusant
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C'est l'heure de la veille sanitaire. Aujourd'hui, on repart en Corée du Sud.
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Les femmes coréennes se rebellent et elles utilisent X pour le faire, car depuis quelques
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jours, des comptes anonymes qui se décrivent comme ceux de féministes coréennes dénoncent
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les pratiques abjectes d'un groupe Telegram qui compte plus de 200 000 abonnés dont l'essentiel
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sont des hommes. Dans ce groupe, des milliers de deepfakes pornographiques sont partagés.
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On y trouve donc des montages de femmes objectifiées sexuellement sans leur consentement. Certains
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membres vont même jusqu'à créer des deepfakes sur des femmes de leur propre entourage comme
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leur mère ou leur sœur. D'autres dévoilent aussi les informations personnelles des femmes
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en question, donc leur âge, leur nom ou leurs adresses. L'affaire prend de plus en plus
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d'ampleur sur X où des captures d'écran de ce fameux groupe sont partagées. Le but
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des coréennes, alerter la communauté internationale sur ce qui se passe dans leur pays car elles
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ne s'y sentent ni entendues ni prises au sérieux. Elles ont donc décidé de taguer
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directement des grands médias comme celui de la BBC et de s'adresser à des comptes
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féministes très suivis pour relayer leurs paroles. C'est le cas de Woman in Leisure,
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gérée par une femme coréenne qui habite maintenant aux Etats-Unis. Dans un long message
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sur X, elle dit qu'elle veut sensibiliser le public à ce qui se passe car les jeunes
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coréennes ne sont pas aidées.
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C'est terrifiant, il y a des réponses ?
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Oui, des articles commencent à en parler, même dans la presse coréenne. Mais surtout
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hier, le président sud-coréen Yoon Sook-Ryu l'a annoncé l'ouverture d'une enquête
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approfondie sur les crimes sexuels numériques, en particulier sur les deepfakes. Le président
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n'a pas parlé explicitement du groupe Telegram en question, mais vu le timing, on peut imaginer
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que c'est grâce à ces signalements sur X que le problème a été pris au sérieux.
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Et selon les autorités du pays, le nombre de crimes sexuels en ligne aurait doublé
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en 4 ans. Depuis le début de l'année, 297 cas ont été signalés. Alors sur le papier,
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évidemment, on se dit que c'est une bonne chose que le président prenne ces cas de deepfake
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au sérieux. Sauf que Yoon Sook-Ryu, il est loin d'être une figure très féministe.
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Au contraire, il est décrit comme un conservateur misogyne. Il a notamment dit qu'il voulait
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abolir le ministère de l'égalité des sexes et de la famille, ou encore que le féminisme
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était responsable du faible taux de natalité dans le pays.
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Difficile de lui faire confiance.
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Exactement. Encore une fois, ce n'est pas pour rien que les Coréennes veulent que cette
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histoire prenne de l'ampleur à l'étranger. Sur X, certaines disent à quel point elles
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ne sont pas prises au sérieux par les autorités quand elles dénoncent des abus sexuels et
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que c'est tout le système patriarcal du pays qui doit être remis en cause. C'est
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aussi pour ça qu'un mouvement féministe coréen a pris énormément d'ampleur ces
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dernières années. Je vous en avais déjà parlé. Il s'agit du mouvement Forbi, un
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mouvement extrême dans lequel les Coréennes disent non au mariage, non aux enfants, non
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aux rencontres et non aux relations sexuelles. Bref, elles disent non aux hommes pour avoir
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la paix. Oui, mais vous vous imaginez bien qu'on n'arrive pas à un tel mode de vie
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pour rien. Ce qui est assez fou, c'est que les hommes coréens essaient de renverser
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la tendance en disant qu'ils se sentent discriminés par les femmes. Et les plus vindicatifs
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sont ceux de la jeune génération. Selon Vice, 79% des hommes âgés de 20 à 29 ans
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pensent que les discriminations à leur égard sont un problème sérieux. Certains vont
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même jusqu'à lancer des campagnes de harcèlement en ligne contre les féministes coréennes
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revendiquées. D'où le fait que la plupart ont maintenant des comptes anonymes sur X.
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Et puis ça pose aussi question concernant l'application Telegram. Évidemment, on
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en parle beaucoup en ce moment car son créateur vient de passer 4 jours en garde à vue en
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France en cause de l'absence de modération de la plateforme. Justement, l'affaire ne
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fait que commencer. En attendant, le groupe que dénoncent les coréennes serait encore
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actif à l'heure actuelle.
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