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Feeld, une application sex positive qui devient trop mainstream - La chronique de Manon Mariani
France Inter
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23/09/2024
Et c'est bien dommage, car elle était une vraie safe place pour les utilisateurs.
Retrouvez la chronique "Veille Sanitaire" de Manon Mariani sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/veille-sanitaire
Catégorie
😹
Amusant
Transcription
Afficher la transcription complète de la vidéo
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Manon, aujourd'hui dans votre veille sanitaire, vous nous parlez d'une nouvelle application
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de rencontre, une de plus ! Avec la musique derrière ! Une application
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de dating pour les curieux, c'est comme ça que se vend Field sur sa page d'accueil.
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Visuellement, on est clairement dans un autre univers que Bumble, quand on voit les photos
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qui accompagnent la présentation de l'application, deux hommes dans un lit, un couple qui s'embrasse
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de manière très sensuelle, loin du cliché romantique du couple qui se tient la main.
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Et en même temps, c'est logique, car sur Field, les utilisateurs ne viennent pas pour
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trouver l'amour de leur vie, mais pour trouver des partenaires sexuels.
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Le but de Field, c'est de faciliter la communication entre des personnes adeptes du sexe positif.
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On avait fait une émission à ce sujet, des personnes qui cherchent une safe place pour
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parler de leur fantasme, de leur jeu sexuel, de leur kink, tout ça sans être jugé.
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Couple libre, queer, échangiste, libertin, tout le monde est le bienvenu sur l'application
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pour trouver des partenaires qui partagent leur goût pour le sexe.
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Alors, elle fonctionne comme une application de rencontre lambda, on se crée un profil,
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on fait des photos, on like, on match, on discute et plus si affinité.
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Ce qui change, ce sont les catégories pour se décrire.
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Field propose par exemple 20 types de sexualités différentes, ça va du polyamour à objectum
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sexual, oui j'ai découvert ça, ce sont des personnes attirées sexuellement par des
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objets inanimés.
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Et puis, l'application propose aussi 19 identités de genre, comme non-binaire ou
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genderfluide.
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Donc tout est centré sur le sexe.
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Alors oui, c'est vraiment le but.
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A la base, même Field était surtout utilisé par les couples qui voulaient trouver des
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partenaires pour faire des plans à trois.
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Mais depuis quelques années, elle s'est ouverte à d'autres types de recherches.
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Et ça marche, puisque en deux ans, il y a eu 60% de nouveaux utilisateurs.
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En fait, ce que les gens aiment chez Field, si on en croit les témoignages d'utilisateurs
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du New York Times, c'est qu'ils s'y sentent respectés et écoutés.
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Car avant de rencontrer quelqu'un, tout passe par la communication autour du sexe
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à venir.
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Les utilisateurs sont clairs les uns avec les autres sur leurs attentes, sur leurs désirs,
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comme ça, pas de mauvaise surprise, les gens sont open et honnêtes.
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Et certaines femmes disent que c'est une vraie bouffée d'air frais et que Field se
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différencie largement des autres applications de rencontre qu'elles jugent beaucoup trop
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« toxiques ». Et puis, on vit encore dans une société où parler de « sexe » pour
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une femme peut être très mal vu par des hommes pseudo-virils qui ne pensent qu'avec
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leur bipe.
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C'est pas très évident de dire qu'on a tel ou tel fantasme, car on a peur d'être
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jugé, voire encore pire, d'être traité de « fille facile ».
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Et donc Field, c'est un remède à tout ça en fait ?
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Exactement, c'est du moins ce que disent les utilisatrices, notamment sur TikTok.
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Là, vous entendez par exemple trois copines qui vantent les mairies de l'application
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en disant qu'elles ont trouvé le meilleur sexe de toute leur vie grâce à elle.
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Sauf que Field, malheureusement, commence aussi à être victime de son succès.
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Elle est en train de passer d'une application un peu niche à une application mainstream.
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Et ça pose problème aux utilisateurs historiques.
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Car forcément, une application autour du sexe, ça attire, et pas forcément les bonnes
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personnes.
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Selon le site Mashable, de plus en plus d'utilisateurs mal intentionnés viendraient sur l'application.
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Quand je dis « mal intentionnés », c'est pour parler de personnes qui vont juger les
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fantasmes des uns et des autres, ou qui vont profiter de l'aspect sexe juste pour tirer
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leur coup.
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Et je comprends que ce soit un problème pour ceux qui utilisent Field depuis longtemps,
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notamment pour les femmes qui avaient enfin trouvé un espace de liberté important.
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Si elles se retrouvent face aux mêmes profils que sur les applications habituelles, ce
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que certaines cherchent à fuir, Field perd tout son intérêt.
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Car le but n'est pas de se sentir utilisée pour du sexe, c'est de converser autour,
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de se découvrir, de pouvoir se lâcher aussi avec des personnes qui se font confiance.
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Et c'est de plus en plus difficile à trouver, notamment à cause des applis de rencontre,
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cette fameuse « dating fatigue », on en a déjà parlé.
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Donc si on peut rajouter un peu de sexe consenti pour pallier aux rencontres maussades, ça
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ne fait jamais de mal.
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Nagui.
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Merci beaucoup Manon Mariani pour cette veille sanitaire éclairante, comme d'habitude,
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sur Le Monde tel qu'il va.
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Abel Quentin, vous êtes inscrit sur l'application, ça vous a donné envie ?
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Abel Quentin.
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Non pas encore, ça me déprime un peu les applications.
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Nagui.
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Ah ça vous déprime ? Vous n'avez jamais été sur une application Abel Quentin ?
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Abel Quentin.
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Oui, c'était quand même bien de se draguer dans les bars.
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Nagui.
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C'était bien de se draguer dans les bars ?
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Abel Quentin.
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Oui, oui, c'est vrai.
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Nagui.
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C'est pas Manon qui va vous dire la même chose ?
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Abel Quentin.
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C'est bien les bars tout court.
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Nagui.
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Oui, c'est vrai d'ailleurs.
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