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Les jeunes américains détestent leur job sur TikTok - La chronique de Manon Mariani
France Inter
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05/09/2024
Retrouvez la chronique "Veille Sanitaire" de Manon Mariani sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/veille-sanitaire
Catégorie
😹
Amusant
Transcription
Afficher la transcription complète de la vidéo
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Manon, dans votre veille sanitaire aujourd'hui, je crois qu'on parle travail.
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Imaginez, je passe mes journées au travail avec vous, ça se passe plutôt bien, du moins
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vous avez l'impression que tout se passe bien pour moi, sauf que, perfide comme je
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suis, une fois que je rentre chez moi, je m'empresse d'allumer TikTok pour faire
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une vidéo en disant à quel point je déteste mon travail et mes collègues.
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J'en étais sûre.
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Alors je vous rassure Mathieu, évidemment je ne ferai jamais ça, vous savez que j'adore
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mon job, mais d'autres personnes n'ont pas cette chance et elles utilisent TikTok
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pour le faire savoir.
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Can I just talk about how much I hate my freaking job ? I literally work from 8.30am to 8.30pm
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five days a week and sometimes on the weekends too.
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Et oui, là vous entendez par exemple la TikTokuse Victoria Lim qui dit face caméra, visage
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découvert, les raisons pour lesquelles elle déteste son travail.
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Pour résumer, elle n'aime pas se lever, parler avec ses collègues et rentrer chez
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elle tard le soir.
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Victoria a l'impression que sa vie se résume à son job et ça la rend malheureuse.
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Des sentiments que l'on partage en général à ses proches, sauf que, comme des milliers
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d'autres, elle préfère le faire sur TikTok, le hashtag I hate my job compte des dizaines
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de milliers de vidéos.
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Mais ils n'ont pas peur de se faire choper ? Manifestement non, il y en a même un qui
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a fait un énorme buzz sur TikTok, il s'appelle Josh Rosen et il s'est filmé en nervouse
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breakdown dans la rue en disant que le management de son entreprise était toxique, 20 millions
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de vues.
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Et forcément, sa boss est tombée dessus et l'a viré.
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Pour Josh, ça a été plus un soulagement qu'autre chose et il surfe maintenant sur
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sa petite notoriété pour gagner sa vie.
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Et effectivement, les contenus I hate my job posent quand même des questions, d'autant
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plus que certains vont jusqu'à se filmer à leur bureau, enregistrer des conversations
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avec leurs collègues à leur insu, balancer ouvertement que leur entreprise est un environnement
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toxique.
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On a l'impression qu'ils cherchent à se faire choper en fait.
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Le média américain Bustle a interviewé certains de ces TikTokers et la plupart disent
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qu'ils cherchent une forme de reconnaissance, du soutien et que les commentaires peuvent
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leur donner du courage pour passer à l'acte et enfin démissionner.
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C'est un peu ça.
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Sauf que ça transforme TikTok en sorte de tribunal car chacun balance sa vérité sans
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preuve et ça peut être potentiellement de la diffamation.
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Le problème, c'est qu'aujourd'hui, évidemment, beaucoup de personnes sont à la recherche
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de buzz et que tous les moyens sont bons pour y arriver.
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Après, il y a tout de même des choses positives qui ressortent de cette tendance, notamment
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des profils qui vont conseiller les personnes qui ne se sentent pas bien au travail car
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évidemment c'est un vrai fléau.
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C'est le cas de Emilie the Recruiter qui compte quasiment 1 million d'abonnés sur
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TikTok.
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Dans ses vidéos, elle donne des conseils pour se sentir mieux dans son travail mais
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elle interroge aussi la place des femmes dans les entreprises car elle parle des options
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légales qui s'offrent à elle si elles sont face à des managers toxiques.
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Pour le coup, sa démarche est plutôt bonne, d'où le fait que ses vidéos cartonnent.
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Je ne pensais pas que le travail était un sujet phare de TikTok.
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Et bien si, d'ailleurs, cette tendance n'est pas la première.
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Rappelez-vous, il y a deux ans, on ne parlait que du « quiet quitting » sur les réseaux,
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la démission silencieuse prônée par des millions de jeunes sur TikTok.
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Le but n'était pas de démissionner de son travail mais de ne plus se sacrifier pour.
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Et ça a eu un vrai impact puisque selon une étude américaine de l'Institut de sondage
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Gallup, 6 Américains sur 10 auraient pratiqué le « quiet quitting » en 2023.
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Et c'est marrant ce qu'il se passe car il y a encore 5 ans, ça aurait été impensable
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d'être autant transparent sur son travail sur les réseaux.
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C'était même le contraire qui se passait.
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Il fallait mettre son Instagram en privé pour éviter que notre futur boss voie nos
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photos de soirée.
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Certains allaient même jusqu'à bloquer leur story à leurs collègues.
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D'autres changeaient carrément leur nom sur Facebook.
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Toutes les techniques étaient bonnes pour garder son jardin secret 2.0.
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Aujourd'hui, la génération Z fait l'inverse.
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Pas sûr qu'à terme, ce soit vraiment sain et vraiment payant.
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Je rappelle encore une fois que Internet n'oublie jamais.
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