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On trouve de tout sur les applis de rencontre. Même du racisme... La chronique de Manon Mariani
France Inter
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07/10/2024
Retrouvez la chronique "Veille Sanitaire" de Manon Mariani sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/veille-sanitaire
Catégorie
😹
Amusant
Transcription
Afficher la transcription complète de la vidéo
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Quoi de neuf sur les réseaux sociaux, c'est l'heure de la veille sanitaire avec vous,
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Manon Mariani.
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Et aujourd'hui, une triste nouvelle puisqu'il semblerait qu'on trouve vraiment de tout
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sur les applis de rencontre, même du racisme.
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Tout part d'une tiktokeuse noire américaine, elle s'appelle Oydon Eggbobo, elle a une
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trentaine d'années et elle a décidé de tester l'application de rencontre Inj.
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Le concept de l'appli est de se centrer plus sur la personnalité de ses utilisateurs
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que sur leur physique.
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On peut filtrer les profils que l'on recherche pour vraiment trouver la perle rare.
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Du coup, Inj nous incite à aller loin dans notre description pour que ça fonctionne
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au maximum.
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Pour ça, on doit répondre à des séries de questions obligatoires sur notre personnalité
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mais aussi mettre nos hobbies ou encore des messages vocaux.
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Et puis, on peut aussi préciser notre groupe ethnique.
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Donc si on est blanc, asiatique, noir, etc., neuf catégories sont proposées.
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On n'est pas obligé de le préciser mais si on veut jouer le jeu au maximum, ça peut
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être utile.
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C'est donc ce qu'a fait Oydon, elle a mis qu'elle était une femme noire.
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Sauf qu'après ça, elle s'est rendue compte qu'elle n'obtenait quasiment aucun like
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sur l'application.
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Deux en une semaine pour être précise.
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Pour une femme, sur une appli, c'est quand même très peu.
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Elle s'est donc posée la question de savoir si c'était dû au fait qu'elle avait
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précisé son groupe ethnique sur l'application.
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Pour en être sûre, elle a donc fait un test.
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« It's officially 12 hours since I have been a white woman on Hinge with a very black profile. »
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Oydon Ekbobo a changé son profil en passant de « femme noire » à « femme blanche »
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juste pour voir ce que ça allait donner.
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Elle a gardé les mêmes photos, les mêmes descriptions, elle a juste modifié son groupe
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ethnique.
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Et alors maintenant je crains le pire ?
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Et bien le profil de Oydon Ekbobo version blanche a obtenu en moyenne deux likes par
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jour contre deux likes par semaine pour sa version noire.
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C'est ce qu'elle montre donc dans des vidéos TikTok sur le sujet et elle a donné
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l'idée à d'autres femmes qui ont elles aussi fait le test.
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Et quand on lit les commentaires, le résultat paraît unanime, il y aurait un problème
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avec les femmes noires sur Hinge quand elles le précisent sur leur profil.
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Alors ça peut être dû à deux choses.
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Les algorithmes.
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Pour commencer, on le sait, ce genre d'application reste très secrète sur la façon dont ils
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sont conçus.
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En général, on se dit que plus on a de likes, plus notre profil est mis en avant.
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La journaliste Judith Duportail avait enquêté sur l'algorithme de Tinder en 2019 et elle
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avait découvert que l'application donnait des notes de désirabilité à ses utilisateurs
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en fonction de leur genre, de leur travail et de leurs photos.
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Depuis, l'application aurait fait marche arrière et aurait donc enlevé ces fameuses notes.
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Mais vu que Hinge appartient au même groupe que Tinder, on peut imaginer qu'il puisse
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avoir un biais algorithmique qui désavantage les femmes noires sur l'application.
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Et sinon, votre autre hypothèse ?
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Et bien le fameux filtre de recherche par groupe ethnique.
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Sur Hinge, il est possible de filtrer les profils que l'on nous propose en fonction
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de la couleur de peau des personnes et donc de leurs origines.
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L'utilisateur peut préciser s'il ne veut que des personnes blanches, noires, asiatiques
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ou s'il est ouvert à tous.
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Hinge est l'une des seules applications de rencontre à avoir ce système avec HockeyCupid.
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Grindr l'a par exemple supprimé en 2020, notamment après les mouvements blacklistmateurs
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aux Etats-Unis.
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L'application se justifie en disant que c'est pour permettre aux utilisateurs de
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trouver leur match idéal.
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Sauf qu'en réalité, ça accentue surtout le racisme déjà très présent sur les applications
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de rencontre.
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Il suffit de voir quelques chiffres disponibles à ce sujet.
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Selon une étude de HockeyCupid, les femmes noires seraient les profils les moins attirants.
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Une autre étude de Psychology of Popular Media Culture va encore plus loin et dit que
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80% des utilisateurs blancs des applications de rencontre n'envoient des messages qu'à
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des utilisateurs blancs.
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Et puis pour couronner le tout, certains utilisateurs noirs disent se sentir régulièrement fétichisés
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sexuellement sur les applis.
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C'est ce que révèle une enquête de l'Ibé sorti la semaine dernière.
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Des dizaines de témoignages de personnes qui racontent qu'elles se sont senties « humiliées
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et déshumanisées » par leurs conversations sur les applications de dating.
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« J'ai toujours rêvé de baiser un Africain », « Je ne suis attirée que par des métisses ».
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Voilà le genre de messages qu'ils et elles reçoivent.
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Ils disent avoir l'impression d'être réduits à leur couleur de peau et qu'on
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soit clair, ça s'appelle du racisme.
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Décidément, entre cyberharcèlement, algorithme défaillant, misogynie et maintenant racisme,
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les applications de dating sont vraiment en train de perdre leur hype d'antan.
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