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Elisabeth Lévy : "Critiquer les juges est un droit de l’homme. Et parfois un devoir"
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10/07/2024
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##LEVY_SANS_INTERDIT-2024-07-10##
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00:00
8h12 sur Sud Radio, Lévis sans interdit, bonjour Elisabeth Lévy.
00:04
Bonjour Benjamin, bonjour à tous.
00:06
Je suis désolé, je vous brusque un petit peu parce que voilà, Françoise Degoy est là, on commence déjà les débats.
00:12
Ça commence le souk déjà !
00:14
Juste après quand même d'entendre votre chronique Elisabeth,
00:18
avec le conseil supérieur de la magistrature qui a publié son rapport annuel.
00:22
Oui, alors permettez-moi de remercier Jean-Baptiste Roch qui est rédacteur en chef de Causeur et mon deuxième cerveau en quelque sorte,
00:28
pour cette pépite, c'est lui qui me l'a trouvée.
00:30
Alors le conseil supérieur de la magistrature, qui est notamment l'autorité disciplinaire des magistrats,
00:36
qui se prononce sur les nominations, s'inquiète de l'état de droit.
00:40
Très bien, mais pourquoi ?
00:41
Eh bien parce que la justice est abondamment critiquée, ça c'est très grave, je cite,
00:47
l'autorité des décisions, même la légitimité des juridictions nationalisées européennes est contestée
00:53
et ces attaques trouvent un large écho dans l'opinion publique,
00:57
il s'inquiète encore le CSM.
00:58
Donc, cher Benjamin, ce qui met en péril l'état de droit, ce n'est pas que dans certains quartiers le droit d'aller et venir n'existe pas,
01:05
ni que des multidélinquants s'en sortent avec une tape sur les doigts,
01:09
ni que des gens sous occulté se promènent en liberté,
01:13
ni que les forces de l'ordre soient quotidiennement adressées,
01:15
ni les millions de refus de tempérer,
01:17
ni évidemment les prises de positions délirantes du syndicat de la magistrature
01:22
qui fait que je n'aimerais vraiment pas être jugé par un de ces adhérents.
01:26
Non, non, non, le grand danger, c'est qu'on ose, certains osent, critiquer la justice.
01:33
Alors ça, vraiment...
01:34
Mais après, Elisabeth, si on commence à dénier sa légitimité à la justice,
01:39
à ce moment-là, il n'y a plus de contrat social.
01:41
Oui, mais seule la légitimité, en termes de légitimité, seule celle des juridictions européennes est contestée,
01:46
et d'ailleurs à raison, et notamment celle de la CEDH, bien sûr.
01:50
Celle-ci tient sa compétence de traité ratifié par le Parlement français,
01:54
mais elle a fait évoluer, évidemment, cette compétence en fonction d'une idéologie,
02:01
et avec une extension permanente du droit des individus contre celui des États.
02:09
C'est ça, sa logique, et je vous donne deux exemples.
02:12
Elle a sommé la France, qui ne l'a pas fait d'ailleurs,
02:15
de reprendre un terroriste tchétchène, mais alors parfaitement dangereux,
02:19
parce que c'est droit de la défense, etc.
02:22
Elle l'a fait, et dans une décision qui a fait très peu de bruit, sur MeToo,
02:27
elle dit qu'on ne doit pas demander aux femmes qui accusent de prouver leurs accusations,
02:32
parce que c'est faire peser trop de choses sur leurs épaules.
02:35
Donc finalement, on peut accuser sans preuve, c'est formidable.
02:39
Alors oui, si vous voulez, et en plus si on ajoute qu'il n'existe pas de peuple européen
02:45
au nom duquel la CEDH pourrait juger,
02:47
eh bien, je trouve légitime de contester sa légitimité.
02:50
En revanche, s'agissant de la justice française,
02:53
ce qu'elle est rendue au nom du peuple français,
02:55
personne ne conteste sa légitimité,
02:58
personne ne dit qu'il faut lui désobéir,
03:01
si vous voulez, parce que ce serait sain de contester sa légitimité.
03:04
On doit évidemment se soumettre à ses décisions,
03:09
quoi qu'on en pense, mais on a le droit de penser.
03:11
Je dirais, ça n'interdit évidemment pas de critiquer,
03:14
et d'observer que très souvent,
03:16
elle ne remplit pas sa mission de protection de la société.
03:20
Le juge, vous savez, c'est la bouche de la loi,
03:22
mais enfin, la bouche de la loi, il décide un peu ce qu'il lui fait dire.
03:25
Il y a quand même une marge d'interprétation de la loi.
03:28
D'ailleurs, le CSM le reconnaît, que ce n'est pas si simple,
03:32
et il faut quand même reconnaître,
03:36
beaucoup, pas tous, c'est pour ça qu'il ne faut jamais parler des magistrats,
03:39
mais beaucoup de magistrats, notamment dans la justice des mineurs,
03:42
c'est vraiment délirant,
03:44
n'aiment pas sanctionner, ce qui pourtant fait un peu partie de leur rôle.
03:48
Alors, pour le CSM, si je comprends bien,
03:50
les juges devraient être la seule corporation,
03:52
avec le journalisme bien sûr, surtout pas,
03:55
qui ne souffre pas la critique,
03:57
et pour cela, il invoque l'article 16
03:59
de la déclaration des droits de l'homme de 1789,
04:02
je vous le cite,
04:03
« Toute société dans laquelle la garantie des droits n'est pas assurée,
04:06
ni la séparation des pouvoirs déterminés,
04:09
n'a point de constitution. »
04:11
Ce qui veut dire qu'elle n'est pas légale,
04:13
en quelque sorte, qu'il n'y a pas de légitimité.
04:15
Eh bien, sauf que selon l'article 11
04:17
de la même déclaration des droits de l'homme,
04:19
« La libre communication des pensées et des opinions
04:23
est un des droits les plus précieux de l'homme. »
04:26
Dans la déclaration des droits de l'homme, c'est important,
04:28
la liberté d'expression a une dignité particulière,
04:32
et ça je trouve qu'il faut le rappeler sans cesse.
04:34
Autrement dit, critiquer les juges,
04:36
c'est un droit de l'homme, et parfois même un devoir.
04:39
Merci Elisabeth Lévy.
04:41
Françoise de Gaulle, on a le droit de penser.
04:43
Oui, alors non seulement on a le droit de penser,
04:45
on a le droit de critiquer, c'est la force de la démocratie,
04:47
mais c'est vrai que moi je me suis toujours,
04:49
Elisabeth le sait, on s'est souvent chamaillé,
04:51
parfois chamaillé là-dessus.
04:53
Je sacralise beaucoup la justice,
04:57
et je sacralise l'idée qu'on ne peut pas critiquer
05:01
avec outrance en réalité la justice,
05:03
parce que critiquer avec outrance,
05:05
de manière outrancière, ce qui n'est pas votre cas,
05:07
parce que c'est intéressant, vous séparer,
05:09
vous ne dites pas les magistrats sont tous de gauche,
05:12
j'aime pas dire les, en général je n'aime pas dire les.
05:15
C'est pour ça que je note vos nuances,
05:18
mais la réalité c'est qu'il y a une forme aussi de non-nuance,
05:21
qui fait que pour moi, être outrancier sur la justice,
05:25
c'est de toute façon taper et abattre un pilier.
05:28
Vous savez, qu'est-ce qui définit une démocratie ?
05:30
Vous le savez très bien Elisabeth, c'est d'abord la justice.
05:32
C'est parce qu'à un moment donné, les êtres humains
05:34
compliquent qu'on peut rendre la justice,
05:36
que nous définissons une démocratie.
05:38
C'est pour ça que j'ai beaucoup de mal avec un certain discours
05:40
de la droite radicale, de l'extrême droite,
05:42
en permanence, la justice, la faillite,
05:45
l'accord des droits de l'homme, etc.
05:47
Moi je me réjouis qu'il y ait l'accord des droits de l'homme.
05:49
Ok, on a compris votre point de vue Françoise Elisabeth.
05:51
Très bien, qu'il ne s'agit pas encore une fois,
05:54
je trouve qu'on a quand même beaucoup de décisions de justice
05:58
qui en tant que telles sont contestables,
06:00
parce qu'elles sont marquées par une sorte de juridisme frénétique,
06:03
si vous voulez, et que souvent elles respectent
06:06
la lettre de la loi, mais qu'elles s'assoient un peu sur l'esprit.
06:10
Donc encore une fois, il faut bien distinguer.
06:12
Et d'ailleurs, je pense qu'il faut aussi rappeler
06:15
que dans certains pays, il y a une envie,
06:18
disons, plus ou moins latente,
06:20
de contrôler un peu plus la justice.
06:22
Ce n'est pas le cas en France.
06:24
La justice est parfaitement indépendante.
06:26
Les élus, effectivement, s'abstiennent en général
06:30
de critiquer des décisions de justice,
06:32
quoi qu'ils en pensent.
06:33
Mais la critique des décisions,
06:35
excusez-moi, là, je veux dire,
06:37
surtout que les juges sont quand même une corporation
06:39
qui n'est pas portée à l'autocritique.
06:41
Pardon, pardon, François.
06:43
Je finis juste ma phrase.
06:45
Je dis juste, les juges ont quand même cette caractéristique,
06:51
ils ne s'autocritiquent jamais,
06:53
et puis on a quand même un vrai problème
06:55
avec le syndicat de la magistrature qui a appelé,
06:57
si vous voulez, qui entre dans la bataille politique.
07:00
Vous êtes de droite, vous vous dites
07:02
que d'être jugé par des gens qui ont fait le mur des cons,
07:05
excusez-moi, ça ne fait pas envie.
07:07
François Asselineau, pour conclure.
07:09
Je vous dis que je n'ai pas envie d'être arrêté
07:12
par des policiers qui manifestent
07:14
devant l'Assemblée Nationale contre une loi.
07:16
C'est pareil.
07:17
Je veux bien qu'on critique le syndicat de la magistrature
07:20
qui fait de la politique,
07:21
mais que dire des syndicats policiers
07:23
qui font de la politique ?
07:24
Moi, ça me dérange profondément
07:26
d'avoir des manifestations de policiers
07:28
devant le ministère de la Justice.
07:31
Non, mais c'est génial, mais quel insulteur !
07:33
C'est pas génial, je vous parle d'une chose
07:35
et comme vous ne voulez pas me dire que j'ai raison,
07:37
vous votez en plus avec l'éplique.
07:39
Je ne dis pas du tout que vous avez raison ou tort.
07:41
Moi, je pense que vous avez raison en tant que journaliste
07:44
de critiquer des décisions de justice.
07:46
Ça, je vous l'accorde, vous avez absolument le droit.
07:49
Mais je pense que la classe politique
07:51
doit tout à fait se départir de cette outrance
07:54
et de cette outrance à critiquer en permanence la justice.
07:57
Critiquer la justice,
07:58
c'est petit à petit détruire la démocratie.
08:00
J'aimerais qu'on évoque d'autres sujets dans un instant.
08:03
Qui ferait un bon Premier ministre ?
08:05
Selon vous ?
08:06
On vous a posé la question.
08:07
Sondage IFOP fiducial pour Sud Radio.
08:09
On vous le dévoile dans un instant.
08:11
Vous avez sans doute votre avis.
08:12
On verra avec vous.
08:13
Élisabeth, Françoise, vous restez avec nous.
08:15
On revient dans un instant.
08:16
Je vous rappelle l'invité politique de Jean-Jacques Bourdin.
08:18
8h30-9h, ce sera Christophe Béchut,
08:20
ministre de la Transition écologique
08:22
et de la Cohésion des Territoires,
08:24
secrétaire général d'Horizon.
08:26
On parle d'Edouard Philippe.
08:27
On parle beaucoup de lui dans l'actualité.
08:28
On y reviendra aussi là-dessus dans un instant.
08:30
A tout de suite.
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