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Elisabeth Lévy : "Les femmes savent par qui elles se font harceler dans la rue"
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24/06/2024
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##LEVY_SANS_INTERDIT-2024-06-24##
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00:00
Il est 8h13, Lévis sans interdit, bonjour Elisabeth Lévy.
00:03
Bonjour Patrick, bonjour à tous.
00:06
Alors dans un instant on va dialoguer, discuter, débattre avec Arlette Chabot et Éric Revelle
00:12
qui vont vous écouter attentivement, d'en dites-le franchement.
00:15
Elisabeth Lévy, vous revenez sur ces rassemblements féministes week-end
00:19
qui ont eu lieu contre le RN.
00:21
Oui, après les artistes, les sportifs, les pêcheurs à la ligne et les abonnés au gaz,
00:26
sans oublier ce qui est d'ailleurs un peu plus fâcheux, des diplomates pétitionnaires.
00:31
C'était hier aux féministes de se produire dans le grand cirque antifasciste.
00:35
Alors ulcéré que Jordane Bardella ose s'adresser aux femmes propriétaires privées de la gauche.
00:41
200 syndicats et associations biberonnées à l'argent public,
00:45
les associations, ont rassemblé quelques milliers de manifestants en France.
00:49
C'est assez révélateur de leur capacité de mobilisation et de leur représentativité.
00:55
Alors la liturgie patrique est rodée depuis quelques années, si les forces du mal l'emportent.
01:00
De multiples plaies s'abattront sur nous, notamment donc un recul du droit des femmes et des LGBT,
01:06
bien que le rapport ne soit pas si évident.
01:09
Alors Marine Le Pen renverra les femmes à la maison, elle reviendra sur l'IVG.
01:13
Le projet, dit Anne-Cécile Maïffert, la présidente de la Fondation des Femmes,
01:18
c'est travail, famille, patrie, rien que ça.
01:21
La présidente du planning familial, elle aussi est très remontée.
01:24
Elle craint devoir baisser la subvention publique, se demander si la promotion du transgenreisme
01:30
ou de l'homme en sein fait partie des missions que lui délègue l'État.
01:33
C'est un crime de laisse féministe.
01:35
Et le pire, mais le pire, c'est que Bardella parle de politique nataliste.
01:40
On a pu entendre, nous dit-elle, qu'il fallait faire des enfants.
01:43
Donc évidemment qu'on est très inquiète.
01:45
Ah bah oui, faire des enfants, vous avez bien entendu, aux armes citoyennes.
01:50
Alors pour vous, il n'y a pas d'inquiétude à avoir, Elisabeth Lévy ?
01:53
Alors d'abord, il est vrai, Frédéric Dhabi l'a rappelé, qu'il y a 10 ans,
01:58
Marine Le Pen voulait dérembourser ce qu'elle appelait les avortements de confort.
02:05
C'est-à-dire qu'ils ont remplacé un peu la contraception.
02:08
Bon, elle y a totalement renoncé.
02:10
Alors bien sûr, il y a au Rassemblement National des Croyants,
02:13
qui ne sont certainement pas des fanatiques de l'IVG, d'ailleurs dans les autres parties aussi, sans doute.
02:18
Mais ils ne réclament pas qu'on revienne sur ce droit.
02:21
En tout cas, il faut croire que les femmes sont maso ou ingrates,
02:24
avec cette gauche qui leur veut du bien,
02:26
puisqu'il y a donc cette exception française dont nous avons parlé.
02:30
Parce que partout, le vote féminin est plus à gauche,
02:33
et moins pour les parties dites d'extrême droite ou populistes.
02:37
Mais en France donc, elles sont légèrement plus nombreuses que les hommes à avoir voté Bardella,
02:42
32 contre 31%.
02:44
C'est donc, comme l'a dit Frédéric, un rattrapage.
02:47
Alors, il a donné des explications, le pouvoir d'achat, etc.
02:51
Moi, j'ai aussi le sentiment que pendant que la gauche unit son tête dans le déni,
02:56
fustigeant éternellement le mal blanc,
02:58
récusant tout rapport entre insécurité et immigration,
03:02
malgré les chiffres d'ailleurs,
03:04
les femmes savent par qui elles se font harceler dans la rue et les transports.
03:07
Elles savent que c'est dans certaines mosquées salafistes
03:10
et pas dans les réunions du RN qu'on peut entendre qu'un homme a le droit de battre sa femme.
03:14
Elles savent que les femmes souffrent plus en Iran qu'en Hongrie,
03:18
quelles que soient les critiques qu'on peut faire à la Hongrie, si on veut.
03:21
Alors, beaucoup préfèrent le prétendu patriarcat
03:24
que représenterait l'ERN aux compromissions islamo-gauchistes.
03:28
Et d'ailleurs, il est tout de même amusant de noter, Patrick,
03:32
que ce parti si patriarcal
03:36
pourrait être le premier à envoyer une femme à l'Elysée.
03:39
Arlette Chabot, Eric Revelle.
03:44
Arlette Chabot, ça vous laisse un peu sceptique, non ?
03:48
Non, je pense que c'est...
03:50
Je le voyais en pleine réflexion, en écoutant Elisabeth.
03:52
J'écoutais effectivement Elisabeth avec attention,
03:55
mais je pense qu'effectivement, la personnalité de Marine Le Pen
03:58
a amené petit à petit, beaucoup de femmes
04:01
à oser voter Rassemblement National,
04:04
ce qu'elles n'osaient pas faire pour celles qui en avaient envie.
04:07
En plus, l'avortement est inscrit désormais dans la Constitution,
04:10
donc je pense qu'il n'y a pas de risque de ce côté de remise en cause.
04:15
Après, on peut toujours, comme Giorgia Meloni l'a fait en Italie,
04:19
mais ce droit n'est pas inscrit dans la Constitution italienne,
04:22
de gêner les conditions d'avortement, mais...
04:25
Ou en Pologne aussi, quoi !
04:27
Oui, mais on a une garantie, donc au fond, c'est la Constitution.
04:30
Voilà, donc ça, c'est important.
04:32
Et deuxièmement, la dédiabolisation.
04:34
Et là, totalement jusqu'au bout, c'est Marine Le Pen
04:37
qui joue un peu les mères protectrices.
04:41
On voit bien comment des gens simples vont vers Marine Le Pen,
04:45
un peu comme on va aujourd'hui, je ne sais pas,
04:48
mais devant quelqu'un qui va vous aider et vous sortir.
04:51
Il y a quelque chose de différent avec Marine Le Pen.
04:54
Ça, elle l'a réussi. Il y a Jordane Bardella d'un côté,
04:57
mais elle, elle a réussi, effectivement, la transformation
05:00
d'un parti viriliste, et les plus conservateurs,
05:04
ben, ils sont chez Éric Zemmour.
05:06
Oui, oui. Éric Revelle, avant de redonner la parole à Elisabeth Levy ?
05:10
Moi, je réfléchissais en regardant Arlette Chabot réfléchir,
05:13
vous voyez, je suis un peu dubité.
05:15
Non, mais je veux dire...
05:17
Je pense que si le décortiquage des élections européennes,
05:22
par exemple, n'avait pas montré que Bardella faisait une poussée
05:25
chez les femmes, sans doute que les associations féministes,
05:28
bobos, parisiennes et autres, ne seraient pas montées au créneau.
05:31
Bon, alors Bardella, je vais vous dire, il incarne aussi,
05:35
voilà, par ce qu'il représente, ce côté gendre idéal,
05:38
il plaît à tout le monde, donc...
05:40
Enfin, tout le monde, pas forcément.
05:42
Si, non, je veux dire, il plaît à tout le monde.
05:44
Il a une plastique qui plaît plus que d'autres.
05:46
Ça compte aussi dans une élection.
05:48
Chirac, vous vous souvenez ? On dit, tiens, c'est le nouveau Chirac, Bardella,
05:51
tout ça, ça compte. Mais pardonnez-moi, ce petit théâtre...
05:54
Ah ben, c'est progressiste, ça !
05:57
Il suffit de leur mettre un bommage !
05:59
Je plais aux femmes, ou à 32% des femmes.
06:02
Bon, ben, de toute façon, ça marche plus, ces petits trucs-là.
06:05
Ils n'ont toujours pas compris, à gauche, que c'est pas ça
06:08
qui empêchera le RN de continuer de progresser.
06:11
C'est pas parce qu'on dit, ils sont contre les femmes,
06:14
ils sont contre les moutons, ils sont contre...
06:17
Ça ne fonctionne plus, donc ça veut dire qu'en fait,
06:19
il y a une vraie panique de l'autre côté.
06:21
Plutôt que de s'opposer sur les idées,
06:23
ils essaient de trouver des aspérités politiques
06:25
qui ne marchent plus !
06:27
Mais ils continuent !
06:29
Parce que c'est de la façon boboïsée
06:31
de faire de la politique, pardon !
06:33
Ça intéresse qui, la vie des associations féministes ?
06:35
Ah ben non, mais tout de même !
06:37
Tout de même, Éric Revelle !
06:39
Ça n'intéresse personne !
06:41
Vous allez pouvoir le dire, Elisabeth,
06:43
mais tout de même, il y a eu, quand même,
06:45
ces dernières années,
06:47
sous la férule, justement, des associations féministes,
06:50
il y a eu des avancées,
06:52
qu'on le veuille ou pas,
06:54
tout de même,
06:56
contre les agressions, etc.,
06:58
contre le harcèlement,
07:00
et pour le droit, peut-être aussi, des femmes.
07:02
Elisabeth Lévy, non ? Vous n'êtes pas d'accord ?
07:04
Moi, je crois que ces associations féministes
07:06
sont surtout des...
07:08
comment dire...
07:10
spécialisées dans le lynchage en meute,
07:12
et comme le dit Éric,
07:14
cet antifascisme d'opérette,
07:16
on va le voir probablement,
07:18
c'est bizarre, ça fait 30 ans qu'ils font la même chose,
07:20
ça fait 30 ans que le Front,
07:22
puis Rassemblement National,
07:24
montent, mais ils n'ont pas fait la connexion
07:26
entre les deux.
07:28
Juste deux choses. Arlette a raison,
07:30
en parlant de la Pologne, etc., mais moi, je crois
07:32
qu'on a affaire là, parce que, si vous voulez,
07:34
vous n'avez pas la transposition exacte
07:36
des mêmes parties partout,
07:38
à des parties beaucoup plus conservateurs,
07:40
parce qu'on a affaire à des sociétés
07:42
plus conservatrices.
07:44
La société polonaise et la société hongroise
07:46
sont certainement,
07:48
de ce point de vue, assez différentes
07:50
de la société française.
07:52
Je crois, pour ma part,
07:54
que la partie traditionnaliste
07:56
du RN a été éjectée,
07:58
la partie catho-tradie,
08:00
elle a été éjectée en 2010,
08:02
et le droit des LGBT
08:04
et des homosexuels qui seraient mis en cause
08:06
par le RN, ça fait quand même rire tout le monde.
08:08
C'est le parti où il y a le plus
08:10
d'homosexuels
08:12
ouverts, si vous voulez.
08:14
Je ne trahis personne.
08:16
Donc franchement, je pense que
08:18
c'est un très mauvais combat. Et d'ailleurs,
08:20
il y avait quelques milliers de manifestants
08:22
hier. C'est vraiment
08:24
pas grand-chose. Maintenant,
08:26
je pense
08:28
que ce bazar antifasciste,
08:30
les personnes n'y croient
08:32
plus vraiment, mais ça fait
08:34
du bien, on se rassemble et on se dit
08:36
qu'on est vraiment meilleur que les autres.
08:38
Ça va durer une semaine
08:40
encore, ça va.
08:42
Peut-être plus, tout de même,
08:44
bien sûr, parce que ça dépend aussi du
08:46
résultat des élections.
08:48
8h22,
08:50
on continue dans un instant
08:52
la discussion. Tiens, on va revenir sur la lettre d'Emmanuel
08:54
Macron. La belle lettre.
08:56
Je ne sais pas ce que vous en pensez. Je dis la belle lettre parce que
08:58
évidemment, elle est assez longue
09:00
aux Français. Je vous pose d'ailleurs
09:02
la question de ce que vous en pensez.
09:04
Parce qu'il promet de rester et puis d'agir,
09:06
de gouverner différemment. On en parle
09:08
dans un instant avec
09:10
Arlette Chabot et Pierre Crevel et l'invité politique
09:12
tout à l'heure de Jean-Jacques Bourdin.
09:14
8h30, c'est Louis Alliot.
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