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Législatives : la droite se divise !
Europe 1
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14/06/2024
Tous les jours de la semaine, invités et chroniqueurs sont autour du micro de Jacques Serais pour débattre des actualités du jour.
Retrouvez "Les débats d'Europe 1 Soir" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-invite-actu
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00:00
Europe Un Soir, 19h21, Jacques Serret.
00:05
Europe Un Soir avec Yves Tréard du Figaro, Jules Torres du JDD.
00:10
On a beaucoup parlé de la gauche qui s'unit, qui fait bloc face au Rassemblement National,
00:16
quand dans le même temps, la droite se divise, se déchire entre un Éric Ciotti qui a tenté,
00:22
qui a essayé de faire une alliance avec le camp du Rassemblement National
00:27
et une autre partie de LR qui semble en tout cas essayer de faire quelque chose,
00:32
soit de partir en indépendance, soit de se mettre en alliance dans certaines circonscriptions avec Renaissance.
00:39
Marine Le Pen était en déplacement aujourd'hui à Nimbaumont, son premier déplacement depuis la dissolution.
00:44
Elle a justement dénoncé ces accords passés entre Renaissance et certains élus LR.
00:51
Au moins Éric Ciotti, lui, il fait une alliance avec clarté.
00:56
Il l'annonce aux électeurs LR, alors que dans le même temps,
01:01
les LR qui lui ont tapé dessus sont en train de faire une alliance générale avec les macronistes,
01:08
de manière cachée, et on va découvrir ça dimanche au dépôt des listes.
01:12
C'est-à-dire qu'ils font des candidatures uniques LR-macronistes.
01:16
Il y a un LR, on ne met pas de macronistes en face, il y a un macroniste, on ne met pas de LR en face.
01:21
Ça, c'est une véritable honte, parce que ça s'est fait dans le dos des électeurs du LR.
01:26
Ils n'ont même pas le courage de leur conviction macroniste.
01:31
Très honnêtement, vous allez avoir un certain nombre de surprises dimanche.
01:36
Jules Torres du JDD, est-ce que cette semaine était la dernière du parti Les Républicains ?
01:42
Je pense qu'on dit ça depuis 2019, depuis que François-Xavier Bellamy a fait 8%,
01:47
et on dit même ça, je crois, depuis Fillon, Yves en parlera sans doute mieux que moi.
01:52
Le problème, c'est que c'est comme un cadavre, après qu'il ait été tué, souvent il vivote.
01:58
Et là, on a une grande opération de clarification en réalité, parce qu'il y a désormais 3 lignes au sein des Républicains.
02:03
Il y a ceux qui veulent un rapprochement avec Emmanuel Macron, ça c'est clair, on l'a vu cet après-midi, Philippe Juvin.
02:08
On a ceux qui veulent un rapprochement avec le RN, Eric Ciotti, c'est assez clair.
02:13
Et on a ceux qui croient encore qu'il y a un espace pour les Républicains,
02:17
Xavier Bertrand, Laurent Wauquiez, Bruno Retailleau, même François-Xavier Bellamy.
02:21
Et donc c'est très intéressant, parce que cette question aurait dû être tranchée il y a bien longtemps,
02:26
parce qu'on arrive dans une tripartition que tout le monde a théorisée depuis très longtemps,
02:30
seuls les Républicains n'ont pas compris qu'on était là-dedans.
02:33
Alors évidemment il y a aussi une lutte de postes, une lutte de pouvoir, au Sénat ils ont encore une majorité,
02:38
mais c'est quand même, on est vraiment dans un moment charnière pour la droite française,
02:42
qui a le choix soit de vivre avec Emmanuel Macron, soit de vivre avec le RN, mais qui n'existera plus dans quelques années.
02:48
Yves Thréard, les auditeurs s'interrogent, c'est-à-dire qu'on a une gauche qui parvient à faire bloc, à s'unir,
02:54
et une droite éparpillée, divisée.
02:56
Oui mais alors, vous savez, on peut faire un peu de fiction, et on peut un peu réfléchir.
03:01
Prenons chacune de ces droites.
03:04
Admettons, prenons d'abord la droite frontiste, la droite du RN,
03:11
qui a été rejointe par quelques élus pour le moment, on ne sait pas, LR.
03:16
En tout cas ils en annoncent 70, du côté du RN, jusqu'à dimanche soir, 18h.
03:21
Alors, celle-ci, si elle vient aux affaires,
03:25
le pari qui est fait par certains, par certains autres qui n'ont pas rejoint ça,
03:30
c'est de se dire, ils vont se planter.
03:32
Ils vont se cramer, si vous me permettez l'expression, d'ici à la présidentielle.
03:36
Après vous avez ceux qui rejoignent la majorité présidentielle, précisément.
03:41
Qui sont aussi pas très majoritaires, si j'ai bien compris.
03:44
Et eux, certains, ceux qui ne veulent pas faire ça, disent,
03:49
ils s'allient avec le perdant, de toute manière, et il n'y a pas d'avenir.
03:53
C'est foutu.
03:55
Donc nous, il faut qu'on garde notre identité.
03:58
C'est le calcul que font Bertrand, que font Wauquiez, que font quelques autres,
04:02
en se disant, pour 2027, compte tenu du champ de ruines que ça va être à droite,
04:08
nous, on a peut-être un moyen, un interstice suffisant pour construire une avenue.
04:16
Si vous voyez ce que je veux dire.
04:18
Et donc, ils font ce calcul-là.
04:21
Il ne faut pas oublier qu'Emmanuel Macron, il y a plus de 7 ans,
04:25
2 ans avant la présidentielle, n'était nulle part, n'était pas connu même.
04:31
Alors qu'eux, d'abord, ils ont la notoriété.
04:34
De l'expérience aussi.
04:36
Et ils ne se sont pas trahis.
04:38
Ils n'ont pas trahi.
04:39
Et ça, c'est important aussi pour les gens.
04:41
Ils n'ont pas trahi.
04:42
Alors après, il faut qu'ils s'entendent entre eux.
04:44
Parce que le problème, c'est que tous ceux que je viens de citer...
04:48
Tout ça pour une primaire en 2027 ?
04:49
Tous ceux que je viens de citer ont les dents très longues.
04:51
Ça fait très longtemps qu'ils y pensent.
04:54
Et il faudrait qu'ils s'entendent.
04:56
Et ça, c'est loin d'être évident.
04:58
Mais je pense que l'idée de vouloir garder une identité,
05:01
une sincérité de droite,
05:06
qu'il soit une droite républicaine en plus,
05:08
ce n'est pas complètement idiot.
05:10
Mais Jules Torres, c'est Emmanuel Macron.
05:12
En tout cas, il y avait eu quelques tractations pour une éventuelle alliance.
05:15
Mais il n'y a jamais eu de fuite entre LR et Renaissance.
05:20
Je souscris aux propos d'Yves Tréhard,
05:22
mais je regrette quand même que ces gens-là,
05:26
Wauquiez, Bertrand, Retailleau,
05:28
qui ont en effet théorisé qu'il y aurait un espace en 2027,
05:32
en fait, ils n'ont pas compris que c'était maintenant.
05:34
Qu'ils pouvaient faire cette coalition tout en existant.
05:37
Personne ne leur a demandé de se fondre dans le RN.
05:39
Et d'ailleurs, on voit bien qu'à gauche...
05:41
C'est-à-dire de faire une alliance comme à gauche.
05:42
Tout le monde a dit que le PS était mort
05:45
quand ils ont décidé de faire cette coalition de la NUPES en 2022.
05:48
Résultat, c'est quoi deux ans plus tard ?
05:50
C'est qu'ils font 14% et qu'ils font quasiment le double de LFI.
05:53
Donc, ce n'est pas un sujet de mourir.
05:56
Ils ont raté ce sujet-là parce que les électeurs, à mon avis,
06:00
s'il y a une majorité de la France insoumise,
06:03
je n'y crois pas personnellement,
06:04
mais s'il y a une majorité de la France insoumise le soir du 7 juillet
06:08
ou qu'ils arrivent en tête le soir du 30 juin,
06:11
je peux vous dire que tous les électeurs de droite,
06:13
tous les électeurs de relation nationale,
06:14
ils pointeront du droit.
06:15
Les Wauquiez, les Bertrand,
06:16
qui n'ont pas voulu faire cette coalition,
06:18
ils auraient pu être, dans les sondages, entre 35 et 40%.
06:21
Parce qu'on l'a vu, le score additionné de la droite, du RN,
06:24
de Reconquête dimanche dernier au Soir des Européennes,
06:28
c'est plus de 40%.
06:29
Mais en même temps, Yves Thréard,
06:30
quand on voit comment certains cadres de LR sont tombés
06:34
sur François-Xavier Bellamy lorsqu'il a déclaré cette semaine
06:37
qu'au deuxième tour, il voterait RN,
06:38
on dit que cette union des droites, on ne l'imagine pas en tout cas.
06:42
Non, mais c'est sûr que...
06:44
On ne voit pas comment elle peut se faire
06:46
avec des gens à droite qui tombent sur François-Xavier Bellamy.
06:49
Oui, oui, c'est sûr que c'est...
06:51
Evidemment.
06:52
Mais je pense que, si vous voulez,
06:54
je crois qu'il faut aller au-delà
06:56
et je crois que c'est ceux qui ont une seule parole
06:58
qui peuvent encore s'en sortir.
07:02
On ne peut pas nier que
07:04
Xavier Bertrand a toujours dit la même chose.
07:07
Il a toujours dit la même chose.
07:09
Moi, je ne crois pas tellement au fait
07:11
qu'une alliance avec le RN
07:13
soit une alliance qui,
07:15
si vous voulez,
07:17
vous permette de faire la courte échelle
07:20
en vue de 2027.
07:22
Pourquoi ?
07:23
Parce que si jamais ce gouvernement,
07:26
admettons, s'il y a un gouvernement du RN,
07:29
qu'il se plante,
07:31
vous serez peu ou prou quand même tenu pour co-responsable
07:34
et vous aurez couru avec les responsables du désastre.
07:38
Et ça risque d'être le cas.
07:39
Moi, je pense que ça sera le cas.
07:41
Et donc, c'est pour ça qu'il faut mieux qu'ils restent autonomes,
07:44
qu'ils attendent, qu'ils soient patients.
07:46
Ils sont jeunes.
07:47
Ils sont jeunes.
07:48
Ils étaient ministres il y a 15 ans.
07:49
Oui, certes.
07:50
Mais ils sont quand même encore très jeunes.
07:54
Regardez François Mitterrand.
07:58
François Mitterrand, il a été élu tardivement
08:01
et ça ne l'a pas empêché de régner pendant 14 ans.
08:05
Moi, je crois qu'il ne faut jamais se compromettre.
08:09
Et je crois qu'on le veuille ou non,
08:11
qu'on soit partisans du RN ou pas,
08:14
il y a quand même...
08:16
Vous vous faites happer par un plus lourd que vous,
08:19
si vous y allez.
08:20
Et donc, vous êtes quand même en situation de compromission.
08:24
Juste pour conclure, Jules Torres.
08:26
Pour conclure, tout de même,
08:28
c'est-à-dire que si ces candidats LR
08:32
qui ne font pas alliance avec le camp présidentiel
08:35
mais qui n'auront pas d'adversaires dans ce sous-entendu-là,
08:39
ils peuvent se retrouver à voter une motion de censure
08:43
contre le RN avec les socialistes et les insoumis.
08:46
C'est ce que Yves disait tout à l'heure.
08:48
Et c'est le grand risque,
08:50
mais il y a aussi le risque pour ces députés sortants des Républicains
08:53
qui ne veulent pas se rallier au RN,
08:55
c'est qu'il y ait dans leur circonscription un candidat du RN
08:58
et qu'il y ait des triangulaires et qu'ils sortent.
09:00
C'est ça le vrai risque pour les députés LR,
09:02
notamment ceux du Grand Est.
09:05
Dans aucune possibilité, normalement, ils perdent leur mandat
09:09
et là, c'est dans le risque d'une triangulaire avec le RN
09:12
qu'ils pourraient partir.
09:13
Alors, chez les classiques, ce qui est important de dire,
09:15
c'est qu'ils ne sont pas députés.
09:18
Les Blancs, les Wauquiez...
09:20
Le Wauquiez qui va se présenter, oui.
09:22
Le Wauquiez, il va avoir un candidat RN.
09:26
Bien sûr.
09:27
Attention !
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