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Marie-France Garaud : la disparition d’une Médicis !
Europe 1
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24/05/2024
Chaque vendredi dans la matinale de Dimitri Pavlenko, Catherine Nay livre son regard sur l'actualité.
Retrouvez "Catherine Nay - Les signatures d'Europe 1" sur : http://www.europe1.fr/emissions/catherine-nay-les-signatures-deurope-1
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00:00
Mais comme chaque vendredi, tout d'abord, Catherine Ney est avec nous. Bonjour Catherine !
00:04
Bonjour Dimitri, bonjour à tous !
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Voilà, stylo en main pour peaufiner son papier jusqu'à la dernière seconde.
00:09
Marie-France Garot est décédée cette semaine à l'âge de 90 ans, c'était mercredi.
00:14
Catherine, sacré personnage, Marie-France Garot que les moins de 40 ans ne peuvent pas connaître.
00:18
Alors qu'elle fut, sous l'ère Pompidou, la femme la plus puissante de France.
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Oui, mais son nom est indissociable de Pierre Juillet,
00:27
avec lequel elle a fait équipe d'abord à Matignon, de 67 à 68,
00:31
ensuite à l'Elysée où il s'installe au premier étage dans l'aile droite.
00:35
Alors ces deux-là se sont trouvés, parce que tous les rapprochent,
00:38
ce sont deux provinciaux, racines bourgeoises, lui de Creuse, elle du Poitou,
00:42
ils ont la tripe nationale, droite-tière, sont impitoyables pour les médiocres,
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détestent l'esprit centriste, ils croient que c'est être complaisant avec les forts.
00:52
Mais lui, il a posé ses conditions, il ne veut pas être là tout le temps,
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revenir dans sa Creuse, quand bon lui semble, où il élève des moutons,
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il s'entoure de mystères.
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Elle assure la permanence, et chaque jour, elle reçoit, et beaucoup,
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des élus, des journalistes, offre le thé avec une mise en scène chaleureuse,
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et elle est très drôle, avec un don spontané de la formule qui pique,
01:11
métaphore amoureuse et guerrière, d'ailleurs on les retrouvait chaque semaine
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dans les papiers du Monde, de l'Express, du Nouvel Obs,
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ce qui signe bien son influence.
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Puis savoir, que veulent-ils ?
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D'abord, tout savoir, savoir ce qui se passe dans la majorité,
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pour informer le Président, mais plus, ils veulent repérer les sujets d'avenir,
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les futurs ministres, pour faire pièce au baron Gaulliste, que Juillet déteste.
01:32
- Jacques Chaban d'Elmas, nommé Premier ministre, va commettre la faute
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de les ignorer, Catherine.
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- Ah ben oui, et puis son discours de la nouvelle société,
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qui est encensée par la gauche, par la presse, va signer sa paire,
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d'ailleurs, ils ne vont cesser de le démolir,
01:46
et il est plus haut dans les sondages que le Président,
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lequel est très agacé que le Premier ministre ait fixé une ligne,
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sans le prévenir, un programme de gauche,
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mais pourquoi donc, alors que la majorité est à droite ?
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Le pouvoir va vite repasser à l'Elysée,
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et en 72, Chaban est viré,
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alors qu'il vient d'obtenir à sa demande un vote de confiance.
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"Si Chaban n'est pas parti dans 15 jours, moi je m'en vais",
02:06
disait Juillet, "vous vous rendez compte quel culot ?"
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Et Pierre Messmer, et ben il s'en va, et Pierre Messmer,
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qui est plus docile, lui succède,
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et lui, il ne manquera pas de venir les saluer quand il vient à l'Elysée.
02:16
- Alors Chaban éliminé, on peut dire que le couple Juillet-Garraud
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a fait derrière la carrière de Jacques Chirac.
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- D'abord il s'était connu à Matignon,
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et puis lui, chaque soir, il passait les voir.
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Donc il était secrétaire d'État au budget,
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auprès de Giscard, qui s'en inquiétait,
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mais qu'allait-il faire ? Est-ce qu'il est allé cafter ?
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Mais Chirac est leur poulain, d'abord il a du talent,
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et il voit en lui l'espoir de la droite.
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Donc après le budget, ils vont l'essayer,
02:42
on le nomme aux relations avec le Parlement,
02:44
où il se montre très mauvais, c'est pas son truc.
02:46
À l'agriculture, où là il est excellent.
02:49
Et la maladie de Georges Pompidou,
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qu'ils vont d'ailleurs nier jusqu'au bout,
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d'ailleurs c'est bien simple à les entendre, il est mort guéri,
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les incite à le nommer au ministère de l'Intérieur,
02:58
en vue de la présidentielle qui doit avoir lieu en 1976.
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Mais il sera alors leur candidat.
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Seulement, le président meurt en 1974, trop tôt,
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ils vont donc torpiller Lacan d'attirer de Chaban,
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tenter de lancer Mesmer,
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mais ça ne marche pas, donc ils vont se rabattre sur Giscard,
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l'ennemi des Gaullistes.
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Ils croient que Giscard est un homme faible,
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qu'ils pourront le conseiller, c'est-à-dire manipuler.
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Jacques Chirac voulait aller aux finances,
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Giscard le nomme Premier ministre,
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en croyant qu'il était un sireur de parquet,
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qu'il ferait avec lui comme il était avec Pompidou.
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- Très vite, l'histoire est connue,
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ensuite le couple Giscard-Chirac tourne à l'aigre.
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- Oui, parce que Chirac s'aperçoit que d'abord,
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il n'a pas le choix de ses ministres,
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5 sur 16, alors qu'ils sont majoritaires à l'Assemblée, les UDR,
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puis JSS, l'ennemi déclaré du général de Gaulle,
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qui nommait ministre des Réformes.
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Alors là, Jacques Chirac s'étouffe.
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Michel Pognatowski, ministre de l'Intérieur,
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qui déclare haut et fort qu'il faut casser l'UDR,
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lui mettre un genou à terre et que Chirac va s'en charger,
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qu'il va giscardiser l'UDR.
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Mais quel fantasme !
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Julliet et Garraud, aidés de Charles Pasquois,
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vont organiser un vrai hold-up,
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ils veulent chirakiser l'UDR,
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écarter les barons,
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et profitant d'un voyage de Giscard aux Antilles,
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Chirac se fait élire président du parti gaulliste.
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Pognat comprend que le Premier ministre roule pour lui,
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va lui déclarer la guerre,
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au fil des mois, rien ne va plus.
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Julliet et Garraud somment Chirac de démissionner,
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ce qu'il fait en août 1976,
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alors que Giscard l'aurait bien gardé,
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Raymond Barre le remplace.
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- La fameuse phrase "je n'ai pas les moyens de ma politique",
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la phrase de Jacques Chirac.
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Le grand coup de génie de Marie-France Garraud,
04:32
c'est ensuite, toujours pour Jacques Chirac, la mairie de Paris.
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- Sans elle, vous vous rendez compte,
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ils voulaient se présenter à Aigleton, en Corrèze,
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la base logistique pour des ambitions futures.
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Eh bien, Giscard ayant choisi le maire de Deauville,
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pourquoi ne pas y aller lui-même,
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une campagne époustouflante,
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il s'installe à Paris,
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où il sera élu et réélu,
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chaque fois le grand chelem,
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mais jour après jour,
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on a eu l'impression, nous les journalistes,
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de vivre dans un western.
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- La grande faute, c'est enfin l'appel de Cochin,
05:00
du génie de Jacques Chirac,
05:01
avant les européennes de 78.
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- Oui, Jacques Chirac a eu un accident de voiture,
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sur la rue de Corrèze,
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il est transporté à l'hôpital Cochin,
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et Pierre Julliet en profite pour lui faire signer un texte,
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qui provoque une déflagration,
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quand il s'agit de l'abaissement de la France,
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le parti de l'étranger est à l'oeuvre,
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sous-entendu Giscard,
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trop c'est trop,
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d'ailleurs la liste Chirac fera un bil,
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16%, c'en est fini de leur collaboration,
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parce que Bernadette y a mis le haut là,
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elle menace le divorcé.
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Jacques, je vous le dis,
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ce sera elle ou moi,
05:30
exit les Médicis,
05:31
nous lui avions taillé un costume trop grand,
05:34
dira Marie-France.
05:35
- Voilà, les souvenirs de Marie-France Garot,
05:37
signée Catherine Ney,
05:38
on la retrouve d'ailleurs,
05:40
dans vos souvenirs, souvenirs,
05:41
évidemment Catherine Ney,
05:43
la double méprise,
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votre livre en 1980,
05:45
ça raconte toute cette histoire là.
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- Tout, mais en détail, il y en avait trop.
05:48
- Merci beaucoup Catherine Ney,
05:50
toujours un plaisir,
05:51
on vous retrouve évidemment sur Europe 1.fr
05:52
et à vendredi prochain.
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