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Macron, le grand metteur en fête de la France
Europe 1
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10/05/2024
Chaque vendredi dans la matinale de Lionel Gougelot, Catherine Nay livre son regard sur l'actualité.
Retrouvez "Catherine Nay - Les signatures d'Europe 1" sur : http://www.europe1.fr/emissions/catherine-nay-les-signatures-deurope-1
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00:00
D'abord Catherine Ney, la signature du vendredi, la signature européenne du vendredi.
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Bonjour ma chère Catherine.
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Bonjour Lionel, bonjour à tous.
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Alors l'arrivée de la flamme olympique à Marseille, est-ce que c'était un sans faute ?
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Tout était beau, le Bélème, les anneaux dans le ciel de la patrouille de France,
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le soleil était là et Emmanuel Macron, Catherine, semblait vivre une véritable apothéose.
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Ah oui, la mine dorée par le soleil, le président exulté.
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Il faut dire que la Marseillaise à Marseille, entonnée par une foule sentimentale,
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ça vous tord les tripes, le spectacle était la promesse d'une suite éblouissante à Paris.
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Alors lui n'avait qu'un mot à la bouche, fierté.
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Mais rappelons déjà que lors de ses voeux, il l'annonçait, 2024 serait le millésime de la fierté française.
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Il l'expliquait, c'est une fois par décennie que l'on commémore avec ampleur l'anniversaire du débarquement,
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ce sera le 6 juin, une fois par siècle que l'on accueille les Jeux olympiques et paralympiques,
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une fois par millénaire que l'on rebâtit une cathédrale.
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Alors fierté, fierté, demandez le programme, Emmanuel Macron est un grand metteur en fête cette année
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dont il serait comme toujours l'acteur principal et commémorateur number one.
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Ce même jour, au matin, on ne voyait que lui à l'arc de triomphe,
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il y avait concurrence entre les flammes, celles qu'on ranime et celles qu'on brandit,
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puis il y a eu la Marseillaise et le chant des partisans qui vous remue toujours les entrailles,
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mais c'était moins gai, on le voyait à son affaire, menton relevé, pour la septième fois.
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Les Champs-Elysées étaient vide et rase.
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- Un rôle de metteur en scène déjà la veille avec la réception du numéro un chinois, c'est Jinping.
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- Oui, deux jours de visite et Paris bloqué pour les automobilistes,
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Emmanuel Macron est le leader européen qui, c'est vrai,
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aura eu les plus longues têtes à tête avec le président chinois.
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Ils se connaissent, ils se parlent, que se disent-ils,
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il y a toujours un débrief avec les collaborateurs, mais le bon peuple n'en sait rien.
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Alors le bilan économique de la visite, disons, enfin pas très copieux,
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échange de produits agricoles, les producteurs de cognac sont rassurés,
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une exemption de visa pour les touristes français pour des séjours de moins de 15 jours,
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mais sur l'industrie, notamment l'automobile,
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comment voulez-vous concurrencer les ouvriers chinois qui travaillent 70 heures par semaine
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et qui couchent même dans l'atelier, et ce mois de mai 24,
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vous remarquerez que les français auront le moins travaillé à cause des ponts qui sont des viaducs.
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À propos de l'Ukraine, le président chinois s'engage à ne pas vendre d'armes à son ami Poutine
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et à œuvrer, à œuvrer, pour qu'il ne gâche pas les Jeux Olympiques, Pouces, La Trêve.
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- Alors de son voyage à Pékin, Xi Jinping avait invité Emmanuel Macron à Canton,
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dans la maison de son père, façon de créer un lien plus intime, c'est ça ?
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- Oui, et alors Emmanuel Macron a voulu lui rendre la politesse en le faisant venir
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dans les Pyrénées, à la Mongie, à souvenir de vacances avec sa grand-mère chérie.
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Vous verrez, monsieur le président, comme la montagne est belle,
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et là, spatatras, il neigeait, on ne voyait rien à 10 mètres, il faisait froid,
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il faudra revenir pour le paysage, sale tour de la météo, là, Poutine n'y était pour rien.
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Mais sous les parapluies, le couple chinois a eu droit à une petite danse folklorique
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qui ne peut rivaliser avec le cirque de Pékin,
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espérant que le couple ne soit pas reparti avec Renaud Farranger qu'à Rabinet.
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- Avec le président chaque jour, Catherine, il se passe quelque chose ?
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Est-ce que, il faut dire que c'est le président le plus actif ?
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- Oui, d'abord parce qu'il est, de fait, la personnalité européenne la plus en vue
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en raison de son rayonnement intellectuel et de sa physiologie étrangère à la fatigue.
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Et puis, il est là depuis 7 ans. Mais voyez, en 5 mois,
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il a été l'invité d'honneur du président Modi en Inde,
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il a eu la première visite d'état d'un leader européen au Brésil,
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reçue en grande pompe par le président Lula,
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et puis la réception de Xi Jinping, qui n'est venu en France et puis ensuite en Hongrie.
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Donc, ça veut dire qu'il compte sur la scène.
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Il y a aussi le rayonnement de la France qui a un message.
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D'ailleurs, son deuxième discours à la Sorbonne depuis qu'il est président,
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qui a duré 2 heures, il parlait comme si l'Europe c'était lui, comme s'il présidait l'Europe.
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- Mais alors justement, ce discours interminable sur l'Europe,
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il a eu un impact sur les élections européennes qui arrivent ?
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- Non, pas du tout. Il n'a pas connecté les Français au scrutin du 9 juin.
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D'ailleurs, ils étaient peu nombreux à le regarder à la télévision.
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En tout cas, aucun effet sur la liste macroniste qui piétine.
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Mais il ne peut s'en prendre qu'à lui-même.
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Tout de même, choisir comme tête de liste, il y a moins de 2 mois,
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un petit soldat inconnu pour mener les troupes au front, mais c'est mission impossible.
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Valérie Ayer, il fallait qu'elle s'y prépare 6 mois à l'avance.
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C'est Blandine dans la fosse au lion.
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La liste a été complétée seulement il y a 3 jours.
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Ce n'est pas du travail, c'est de l'amateurisme.
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Alors la faute à qui ? C'est le président qui choisit,
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et il a trop procrastiné, ce qui est d'ailleurs son défaut dès qu'il s'agit de nomination.
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Il a mis 2 mois pour remplacer Elisabeth Borne par Gabriel Attal
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et l'arrivée de Rashida Dati.
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À part cela, le gouvernement n'a pas changé.
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Si les résultats ne sont pas bons le 9 juin, par avance, il accuse les ministres,
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à commencer par le Premier ministre.
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Ce sera de votre faute parce que vous ne vous êtes pas battus.
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Alors qu'une élection, pareil, ça se prépare, ça s'explique, ça se travaille.
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Il faut un chef d'orchestre, mais lui, ça n'est pas son rôle,
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puisque lui, il est le metteur en fait,
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qui conspire chaque jour à l'élaboration de son propre mythe.
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En réalité, parce qu'il n'est séduit et ne fait confiance qu'à lui-même.
05:09
- Signature Europe 1, Catherine Né. Merci Catherine, excellente journée.
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