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Gabriel Attal : le piège des 100 jours
Europe 1
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19/04/2024
Chaque vendredi dans la matinale de Dimitri Pavlenko, Catherine Nay livre son regard sur l'actualité.
Retrouvez "Catherine Nay - Les signatures d'Europe 1" sur : http://www.europe1.fr/emissions/catherine-nay-les-signatures-deurope-1
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00:00
Mais d'abord, comme chaque vendredi, Catherine Ney est avec nous sur Europe 1. Bonjour Catherine.
00:04
Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:06
Vous revenez Catherine sur la journée chargée du Premier ministre,
00:09
hier le matin à Viry-Châtillon avec un discours appelant à un sursaut d'autorité,
00:14
et le soir sur BFM TV, invité dans la question-réponse de deux heures
00:18
pour faire le bilan de ses 100 jours à Matignon,
00:20
comme si cela se célébrait d'ailleurs. Arrêt sur image sur cette journée.
00:24
Ah, les 100 jours, grande référence historique, et là, celle de l'échec du pari fou de Napoléon de requérant acquérir son trône.
00:33
Le 1er mars 1815, échappé de l'île d'Elbe, il débarquait à Golfe-Juan, traversait la France,
00:39
acclamé sur tout le parcours par le peuple et l'armée, il arrivait à Paris,
00:43
mais 100 jours plus tard, le 18 juin 1815, dénouement tragique, la défaite à Waterloo en Belgique,
00:49
trahi par nez et grouchy, et victime aussi de la météo des pluies diluviennes,
00:55
comme on n'en avait pas vu depuis des mois.
00:57
Il repartait en exil à Sainte-Hélène jusqu'à sa mort.
01:00
Il n'empêche, les 100 jours continuent de prospérer dans l'imaginaire politique.
01:04
C'est sans doute une invention médiatique artificielle,
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comme si un président de la République avait le temps de mettre en œuvre quelque chose de mémorable,
01:12
ou de répondre à des promesses, ce qui n'augure d'ailleurs pas forcément dès le lendemain heureux du mandat.
01:18
La loi, c'est vrai, sur l'abolition de la peine de mort, date d'août 81,
01:22
votée en septembre, 100 jours après l'élection de François Mitterrand.
01:26
Mais autre vraie référence, et celle-là est glorieuse,
01:29
c'était après le krach boursier de 1929 aux Etats-Unis,
01:33
et Roosevelt avait lancé son New Deal, et il demandait à être jugé 100 jours plus tard.
01:38
- Et c'était Emmanuel Macron qui, président, a réactivé ce mythe des 100 jours,
01:42
pour sa première ministre, Elisabeth Borne.
01:44
Et on ne dira pas que ça s'est bien terminé, après le vote de la réforme des retraites en avril 2023,
01:50
et ce grâce au 49-3, d'ailleurs à 9 voix près la motion de censure avait failli être adoptée,
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dans ce cas Mme Borne aurait quitté Matignon.
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Le président lui avait donné 100 jours avec une feuille de route précise.
02:03
"Nous avons devant nous 100 jours d'apaisement, d'unité et d'action", disait le président,
02:09
hélas bien avant ce terme, qui était le 14 juillet, éclataient des émeutes à Nanterre,
02:13
c'était le 27 juin, suite à la mort du jeune Nahel, consécutif à un tir policier,
02:18
émeutes d'une ampleur sans précédent, et des banlieues étaient dévastées par des hordes de mineurs armés.
02:26
- Alors si l'on compare les 100 premiers jours de Gabriel Attal, ils sont nettement moins perturbés.
02:30
- Oui, alors que tant de secteurs vont mal en France, comment croire qu'il a une baguette magique ?
02:34
D'ailleurs les Français sont avec lui assez raisonnables, 46%,
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et le sondage que BFM donnait hier soir, disent qu'il est trop tôt pour se prononcer.
02:43
Hier son discours de 45 minutes à Véréchatillon, où il promettait un sursaut d'autorité,
02:49
et bien on se disait que ce discours là aurait dû être fait par Emmanuel Macron,
02:53
justement après les émeutes de juillet dernier.
02:55
Alors il se dit le premier ministre qu'il faut lutter contre la violence,
03:00
qui s'invite trop souvent à l'école en cause, et ça il le dit,
03:04
l'antrisme islamiste qui va croissant, sécessionniste,
03:07
on est dans un processus de décivilisation, dit-il, citant le président.
03:12
La violence, la faute à qui ? Aux parents, oui, débordés ou qui laissent faire.
03:16
Certains, il faut les aider, d'autres les contraindre.
03:19
Et puis il y a aussi les réseaux sociaux, ils lancent tout un programme.
03:22
Mais sur la question de l'autorité, Gabriel Attal a un avantage,
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il a posé sa marque comme ministre de l'éducation.
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Il jouait en corde à un préjugé de fermeté avec l'interdiction de la baïa,
03:33
ou l'envoi d'un gendarme dans une classe pour interpeller un élève perturbateur.
03:37
Être ministre de l'éducation fut sans doute le grand moment de sa vie,
03:41
on le sentait hier soir. Là, il promet d'agir maintenant,
03:44
il a une méthode, un calendrier, une consultation qui va durer huit semaines,
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pas plus, dit-il. - Alors la veille mercredi, Emmanuel Macron l'a invité
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à lancer une grande consultation sur le modèle d'un "grenelle des violences",
03:56
un grenelle. - Oui, alors d'abord le président montre qu'il est à la barre
03:59
au cas où le premier ministre l'oublierait. Mais pitié, un grenelle des violences.
04:04
Le premier grenelle date de fin mai 68, vous savez quand le pays était bloqué,
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grève générale, usines fermées, les écoles, pas d'école, pas de train,
04:12
pas d'essence, lâcher en lit, force neuve sur l'échelle de Richter.
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Et bien pour remettre la France au travail, Georges Pompidou avait négocié
04:19
durant 25 heures nos stops avec les syndicats au ministère du Travail,
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rue de grenelle, voilà, nous l'appellation, avec pour résultat
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une ouverture des vannes budgétaires, un SMIC horaire,
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puisque il n'était pas encore mensualisé, augmenté de 35%,
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les salaires de 7%, hausse des prestations familiales, de la retraite des vieux,
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réduction du temps de travail de 48 heures à 46 heures hebdomadaire,
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vous voyez, la note fut lourde, mais à l'époque, les caisses étaient pleines
04:49
et la France n'était pas endettée. Alors conseiller à Gabriel Attal
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de faire un grenelle sous-entendrait qu'on en a les moyens,
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hélas, aujourd'hui les caisses sont vides et la France, on connaît son endettement.
04:59
Donc les 100 jours, les grenelles, basta, il faut inventer autre chose.
05:04
- Signature Europe 1, Catherine Ney, et un grenelle de 8 semaines,
05:07
cette fois-ci, contre, vous avez dit, 25 heures en 1968, très intéressant.
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