Claude Moniquet : «La menace, en elle-même, n'est pas très sérieuse»

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Le spécialiste terrorisme et renseignements, Claude Moniquet, revient sur la menace de déstabilisation dans un lycée d'Ile-de-France : «La menace, en elle-même, n'est pas très sérieuse».

Transcript

00:00 Je pense que ce qui est le plus inquiétant dans ces messages,

00:02 c'est le film de décapitation qui l'accompagnait

00:06 et à la vue duquel ont été exposés des dizaines ou des centaines d'adolescents

00:11 qui seront certainement traumatisés par ce genre d'images

00:15 qui sont absolument atroces.

00:17 La menace en elle-même n'est pas très crédible et n'est pas sérieuse.

00:20 Le langage n'est pas le langage habituel d'une organisation islamiste.

00:24 L'allusion au C4, c'est un explosif que Daesh, en tout cas,

00:28 n'a jamais utilisé en Europe.

00:30 Daesh ou d'autres groupes ne préviennent pas d'un créneau horaire

00:34 pour attaquer une cible,

00:35 ils ne préviennent pas quelle cible ils vont attaquer.

00:37 Donc c'est peu crédible.

00:38 On est plus probablement en face soit d'un canular,

00:41 soit d'un règlement de compte, d'une vengeance peut-être d'un élève,

00:46 en tout cas de quelqu'un qui avait accès

00:48 ou qui a trouvé l'accès à un compte à pirater

00:52 et aux deux serveurs qui ont été utilisés.

00:55 Ça peut aussi être une déstabilisation qui viendrait d'un pays étranger,

00:59 mais ça semble quand même peu professionnel

01:01 pour que cette piste soit sérieuse.

01:03 - Mais dès que vous parlez de déstabilisation,

01:05 d'ingérence étrangère,

01:06 est-ce que c'est le genre de modus operandi qu'ils adoptent généralement ?

01:10 - Écoutez, apparemment, on a crédité la Russie

01:15 d'avoir fortement amplifié la fameuse menace des punaises de lits

01:19 il y a quelques mois en France

01:21 pour semer un peu le désordre dans l'hôtellerie,

01:24 dans la société, faire peur, etc.

01:26 Alors pourquoi pas effectivement utiliser la menace d'un attentat ?

01:30 Il est très clair que la France est aujourd'hui,

01:32 si on prend la Russie comme suspect, pourquoi pas,

01:34 la France est aujourd'hui dans une position très délicate

01:36 par rapport à la Russie.

01:38 Les déclarations du président Macron

01:41 sur la possibilité d'envoyer des soldats sur le sol

01:44 sont très, très mal passées.

01:45 Pas plus tard, hier, le vice-président de la Douma

01:48 a encore menacé assez violemment la France

01:50 en disant que si des soldats arrivaient en Ukraine,

01:52 ils seraient renvoyés dans les cercueils à Orly.

01:55 Donc oui, on est dans un contexte qui peut laisser croire

01:57 que la Russie est prête à tout pour déstabiliser la France

02:02 et pour la gêner, surtout à 4 mois des Jeux olympiques.

02:05 (Générique)

02:08 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

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