Au lendemain de l'adoption de la réforme des retraites, le sénateur LR Alain Joyandet pense qu'il est temps de "remettre sur la table" l'hypothèse d'un pacte de gouvernement entre la droite et la majorité présidentielle.
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00:00 Je crois que ce matin il y avait un conseil stratégique chez LR. Est-ce que le sort des 19 signataires du motion de censure à l'Assemblée nationale était tranché ?
00:07 A l'heure où je vous parle, je n'ai pas d'informations précises, mais je suis rassuré en ayant entendu le président Marlex dire que le groupe restait à 61,
00:21 ce qui veut dire qu'il n'y aura pas d'exclusion ou de choses comme ça. Je pense qu'il y a eu une diversité dans les votes au sein du groupe LR.
00:30 Ce qui compte, c'est de rassembler et ce n'est pas de diviser le peu qui nous reste.
00:36 Est-ce qu'aujourd'hui le parti, en tout cas le groupe, à l'Assemblée nationale est en crise et se sont divisés sur une épreuve qui était défendue par la droite depuis des années ?
00:44 Qu'est-ce que ça dit le Parti ?
00:46 Ça dit qu'on est dans une situation politique très complexe, que du coup ça génère des réactions individuelles, mais quand même avec une répartition un tiers, deux tiers.
01:00 Ce n'est pas uniquement des initiatives isolées. Je pense qu'il faut respecter ce malaise politique.
01:06 Je pense que la réforme des retraites, que moi j'ai votée ici, a quand même été amenée dans un moment compliqué, avec une stratégie pour la présenter qui était quand même assez rude.
01:18 Donc voilà, je pense qu'une fois passé ce moment sur la réforme des retraites, j'espère que le groupe LR à l'Assemblée nationale va retrouver une certaine forme d'unité pour les réformes à venir.
01:31 Est-ce que là, s'il n'y a pas de cellules de restructuration, la question qui se pose c'est justement comment on ressoudre cette unité ?
01:37 Je pense que la meilleure façon pour ressouder c'est de travailler sur d'autres sujets sur lesquels il pourrait y avoir une entente entre l'ensemble des députés.
01:48 Mais tout ça, ça pose la question d'avenir au fond.
01:51 Les Républicains, comment peuvent-ils être utiles à notre pays dans les moments à venir ?
01:58 Qu'est-ce qu'on fait ? On ne peut pas dire qu'on est dans l'opposition et voter toutes les réformes.
02:03 On ne peut pas dire qu'on est dans l'opposition résolue et travailler sur les textes avec le gouvernement.
02:11 Donc cette stratégie de la majorité au cas par cas, en fonction des textes, je pense que ça sera ingérable pour l'exécutif et pour le président de la République.
02:24 Donc à un moment donné, il y aura forcément quelque chose qui va se passer.
02:28 Alors là, c'est tout chaud, il faut laisser le souffler et retomber.
02:31 Mais la vraie question de fond, c'est d'ici la fin du mandat, que font les Républicains ?
02:38 Il faut un pacte au gouvernement. On en avait parlé pendant la campagne. Le sujet doit-il être mis sur la table ?
02:42 Je pense que le sujet doit être mis sur la table.
02:45 Nous sommes un parti de gouvernement. Je ne vois pas comment on peut éventuellement revenir aux affaires pour s'occuper du pays en restant seul.
02:55 C'est absolument impossible.
02:57 Donc il faut bien qu'à un moment donné, on reconstitue une grande force de la droite et du centre, avec les Républicains et d'autres, pour pouvoir peser.
03:08 Peut-être la majorité présidentielle.
03:10 Peut-être. Peut-être la majorité présidentielle. Je rappelle quand même que dans la majorité présidentielle, il y a une très grande partie des gens de chez nous qui sont partis.
03:17 Donc à un moment donné, qui est-ce qui tend la main à l'autre ?
03:20 C'est toujours difficile de faire le premier geste.
03:22 Mais nous, si on veut rester dans l'opposition et de vita viternam, voire disparaître, il n'y a qu'à rien changer.
03:28 Qu'est-ce que vous attendez de l'intervention du président de la République ?
03:31 Est-ce qu'il a raison de s'exprimer aussitôt ? Il aurait dû le faire plus vite pendant les débats sur la réforme ?
03:38 J'allais dire que c'est toujours utile que le président de la République s'exprime quand il y a une crise comme celle que nous connaissons.
03:46 La question, c'est qu'il faut qu'il dise quelque chose.
03:49 Si c'est uniquement pour constater que la réforme est adoptée et que tout continue comme avant, je pense que ça peut quand même poser des problèmes.