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  • 21/03/2023
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Dans la deuxième heure de son émission consacrée à la culture, Philippe Vandel reçoit chaque jour un invité.
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Transcription
00:00 - Et vous écoutez Culture Média sur Europe 1 avec votre invité Philippe Vandel.
00:04 - Bonjour Rebecca Marder, actrice présentée partout comme l'étoile montante du cinéma français,
00:09 seulement 27 ans, vous êtes déjà une ex-pensionnaire de la comédie française,
00:12 vous êtes restée 7 ans. On va citer Simone, le voyage du siècle,
00:15 film d'Olivier Daron, une jeune fille qui va bien de Saint-Niki Berlin,
00:19 la grande magie de Noémie Lovski et mon crime de François Ozon qui est toujours en salle.
00:23 Mais votre actus c'est ce film de grandes espérances, film signé Sylvain Decloux,
00:27 ça sort demain, c'est avec Benjamin Lavergne et Emmanuel Berco,
00:30 c'est déjà votre 14e film. Comment on pourrait le catégoriser ?
00:34 C'est un thriller politique, il y a quand même beaucoup de questions d'amour,
00:38 il y a du suspense, il y a de la réflexion, il y a une mise en perspective.
00:43 - Il y a des trahisons politiques. - Exactement.
00:46 - Le point de départ, alors le pitch ? - Alors le pitch, moi je trouve que ça tient
00:50 un peu de la tragédie grecque finalement. C'est une jeune femme qui était promise
00:53 à un avenir radieux, qu'elle échappait à sa condition et qui est rattrapée par le fatum.
00:57 Elle est rattrapée par le destin. C'est Madeleine, une jeune étudiante
01:03 à Sciences Po, boursière et majeure de sa promo, donc brillante,
01:06 qui s'apprête à rentrer à l'ENA, qui a un amoureux en or.
01:11 Et alors qu'elle passe des vacances avec lui, le drame arrive et sur une route de Corse,
01:19 voilà, elle commet l'irréparable et en fait le couple va exploser face à ce secret.
01:28 Le secret agit chimiquement différemment chez l'un et chez l'autre et donc le couple
01:34 explose et elle rentre en politique, mais lui un an plus tard rentre dans le parti adverse
01:38 et là tous les coups sont permis et c'est une histoire aussi de vengeance.
01:43 - Le coup, le mot est bien choisi parce que le coup c'est aussi un coup de fusil.
01:47 On va entendre un extrait. Il y a un accident, il y a les gendarmes qui viennent interroger
01:52 Madeleine et Antoine dans cette très très belle villa en Corse, les interrogent séparément
01:56 et puis les deux amoureux se retrouvent.
01:59 - Alors, ça a été ? - C'est dans le coma, Antoine. Qu'est-ce qu'on fait ?
02:04 - Quoi ? Comment ça, qu'est-ce qu'on fait ? - Qu'est-ce qu'on fait s'il sort du coma ?
02:07 - J'en sais rien, moi, qu'est-ce que tu veux qu'on fasse ?
02:09 Et puis on sort pas du coma comme ça, il y a forcément des séquelles.
02:14 Si le mec est entre la vie et la mort, il se réveille pas comme ça, sans séquelles.
02:17 - Quoi comme séquelles ? - J'en sais rien, moi, amnésie, perte de mémoire, je sais pas.
02:22 Je suis pas médecin. - Mais non justement, t'es pas médecin.
02:24 - S'il y en a pas ? S'il y a pas de séquelles ? - Arrête maintenant, stop !
02:28 De toute façon, le type va mourir, il me l'a dit, le flic.
02:31 - Lefi me pose une question, je vais reprendre la phrase du réalisateur.
02:36 Peut-on changer le monde quand on a les mains sales ? J'aimerais bien avoir votre réponse.
02:40 - Alors, ça dépend comment on s'est sali les mains et à quelle boie elles sont sales.
02:45 Justement, Sylvain Decloux, le réalisateur, a cette phrase que je trouve pas mal
02:50 et qui raisonnait en tout cas par rapport à Meaulse,
02:53 c'est est-ce que si on apprenait que Greta Thunberg, la militante écologiste,
02:56 avait du sang sur les mains ou avait, en tout cas, commis quelque chose de grave,
03:00 est-ce que sa cause en serait pour autant moins noble ?
03:03 Et je trouve que dans le cas de Madeleine qui, en fait, tue Malgré elle...
03:07 - Moins noble peut-être pas, mais peut-être qu'elle serait démolie par les réseaux sociaux.
03:09 - Peut-être, c'est vrai. Oui, oui, oui, tout à fait.
03:11 - Et comme là, vous présentez une question de politique, l'image compte autant que les actes.
03:16 C'est là où ce film est très très intéressant.
03:18 Si ça avait été un autre métier que la politique,
03:20 la question de l'image se pose pas pour un type qui est chauffeur routier.
03:22 Mais quand vous voulez vous présenter devant le suffrage universel, cette question se pose.
03:27 - Je pense que tout de même, j'ai l'impression que Madeleine, le personnage que j'incarne,
03:31 c'est quand même une jeune femme qui veut pas accéder au pouvoir pour le pouvoir.
03:34 Elle veut accéder au pouvoir pour faire le bien, pour changer le monde.
03:36 Elle a des idéaux qui sont...
03:38 Voilà, donc j'ai l'impression que c'est plus important pour elle d'aller jusqu'au bout.
03:44 Elle vire, c'est quasi obsessionnel, c'est presque fou,
03:48 mais en tout cas, je pense que son combat est plus important que tout.
03:52 Donc en fait, elle peut...
03:54 - On va entendre son combat, on est avec Rebecca Marder.
03:56 Ce film s'appelle "De grandes espérances".
03:58 Vous êtes sur Europe 1, vous écoutez Culture Média et c'est pas fini.
04:00 A tout de suite.
04:02 - "De grandes espérances", c'est le film qui sort demain au cinéma.
04:06 On en parle évidemment sur Europe 1 avec l'actrice principale, Rebecca Marder,
04:09 et votre invité, Philippe Bandel.
04:11 - C'est un film avec une dimension sociale, Rebecca Marder,
04:13 puisque après cet incident,
04:15 vous êtes attachée par le monteur,
04:17 avec une députée qui est Emmanuelle Berco.
04:19 En quoi consiste votre travail et quelle est votre vision du monde à ce moment-là ?
04:23 Suite du personnage, évidemment.
04:25 - Oui, oui, oui. Alors à ce moment-là...
04:27 Mais elle ne change pas.
04:29 Madeleine reste sur sa lignée,
04:33 et donc dans des valeurs de gauche,
04:35 d'économie sociale et solidaire,
04:37 sur une échelle des salaires de 1 à 20.
04:39 Elle veut vraiment faire rentrer un texte de loi.
04:43 Et finalement, il y a une espèce de transfert un peu.
04:45 La figure d'Emmanuelle Berco,
04:47 elle peut être à la fois...
04:49 Elle l'admire énormément,
04:51 elle a écrit sa thèse sur les idées défendues par le personnage d'Emmanuelle,
04:55 et puis je pense qu'elle y voit aussi une figure un peu maternelle,
04:59 puisque Madeleine n'a pas de mère dans le film.
05:01 Donc ce n'est pas une amitié qui se lie,
05:03 parce que c'est vraiment sa patronne,
05:05 mais en même temps, il y a un vrai rapport de confiance entre les deux femmes.
05:09 - On va entendre un extrait entre ces deux femmes,
05:11 ça se passe dans une ville, on peut contextualiser avant qu'on entende l'extrait,
05:13 l'enjeu de cette scène ?
05:15 - Ah oui, tout à fait.
05:17 Je ne sais pas, mais je pense qu'elle est compréhensible.
05:19 Vous voulez que je contextue ?
05:21 - Non, on va la lancer comme ça, parce qu'elle est chef d'entreprise,
05:23 mais on y va comme ça, on va tout comprendre.
05:25 - C'est le groupe qui va décider.
05:27 Voilà. Maintenant...
05:29 Je suis désolé, il faut que j'y aille.
05:33 - Excusez-moi, Sybille Ramet, ça vous dit quelque chose ?
05:35 Ramet, E-Y ?
05:37 - Non, désolé.
05:39 - Vous étiez bien DRH chez Noireau dans le Pas-de-Calais en 2013 ?
05:41 - Tout à fait. Pourquoi ?
05:43 - Mme Ramet travaillait au service du nettoyage,
05:45 dans les équipes du soir, aux ateliers.
05:47 Elle a été hospitalisée pour un cancer du poumon,
05:49 diagnostiquée maladie professionnelle.
05:51 Elle est morte le 24 avril 2014.
05:53 - Je peux jeter sa photo, si vous voulez ?
05:55 - Le directeur des ateliers a proposé aux collègues
05:57 une demi-journée pour aller à l'enterrement,
05:59 et vous, vous avez refusé, vous vous rappelez ?
06:01 Trois collègues y sont allés quand même,
06:03 et vous les avez licenciés pour...
06:05 absence injustifiée.
06:07 - Je ne sais pas,
06:09 je ne sais pas, je ne sais pas, je ne sais pas.
06:11 Je suis sûre qu'il y a un ou deux journalistes
06:13 que ça exciterait pas mal d'écrire un petit papier là-dessus.
06:15 - Elle rigole pas, Madeleine.
06:17 - Ah non, Madeleine,
06:19 elle rigole pas.
06:21 - Et finalement, elle obtient un gain de cause, et...
06:23 Je n'en dis pas plus.
06:25 - Taisez-vous, Philippe.
06:27 - Il n'y a pas de maman, c'est un choix ou c'est arrivé comme ça ?
06:29 Il y a des papas dans ce film, il n'y a pas de maman.
06:31 - Oui, c'est vrai. Alors, Sylvain Décloux,
06:33 est-ce qu'il a un problème avec sa mère ?
06:35 Est-ce qu'il vous a dit comment il a présenté les personnages ?
06:37 Parce que les papas sont très forts.
06:39 Votre père à vous, joué par Marc Barbé.
06:41 - Il est incroyable. - Le père d'Antoine, joué par Pascal Elso,
06:43 qui est incroyable également. - Incroyable aussi, oui.
06:45 Oui, oui, non mais il ne se l'explique pas
06:47 vraiment, le réalisateur. Je crois qu'il a...
06:49 Justement, il n'avait pas envie d'expliquer cette absence,
06:51 mais il voulait...
06:53 Justement, par les dialogues,
06:55 on comprend que Madeleine a peut-être
06:57 eu des responsabilités
06:59 vis-à-vis de son père,
07:01 enfin, dans un rapport
07:03 de duo, pas de couple,
07:05 mais presque, enfin, elle a vécu seule avec son père
07:07 parce que la mère était hospitalisée.
07:09 Et donc, je crois que, voilà, il voulait
07:11 créer des beaux rapports père-fille
07:13 et père-fils. Enfin, père-fille, c'est plus compliqué.
07:15 - Alors, justement, rapport compliqué
07:17 mais absolument savoureux du point de vue cinématographique,
07:19 c'est un soir d'été, il y a un grand
07:21 dîner, il y a vous, il y a votre amoureux,
07:23 Antoine, vous êtes
07:25 Madeleine, il y a son papa,
07:27 il y a l'ex-ministre qui est devenu député,
07:29 incarné par Emile Bercot,
07:31 et là, deux visions du monde s'opposent en écoute.
07:33 - Mais cette complexité dont tu parles,
07:35 elle peut aussi dissuader
07:37 de toute envie de réforme. Je l'ai vue
07:39 quand j'étais au gouvernement, je le vois tous les jours à l'Assemblée,
07:41 et donc ce réel, il ne faut pas avoir peur
07:43 non plus de lui rentrer dedans. - Je suis complètement d'accord.
07:45 - Dit-il devant Arisotto-Rotruf,
07:47 un clos-boujour 2012. - Grosse remarque,
07:49 ringarde ça, papa. Puis tu noteras
07:51 que je suis à l'eau. - Ouais.
07:53 Qu'est-ce qui ne va pas dans ton réel ?
07:55 C'est le dîner,
07:57 la terrasse,
07:59 la maison, peut-être ton appart à lui.
08:01 Dis-moi, ça m'intéresse. - C'est tout le reste qui ne va pas,
08:03 papa ? Il faut regarder autour de soi un peu.
08:05 - Ah, elle est contente.
08:07 - Non, mais ce qu'Antoine veut dire,
08:09 et je suis un peu d'accord avec lui... - Je sais ce qu'Antoine veut dire.
08:11 Mais moi, ce que je veux vous dire,
08:13 mes enfants du Haut de Maringardie,
08:15 c'est ça. Regardez le monde tel qu'il est.
08:17 Pas uniquement tel que voudriez qu'il soit.
08:19 Et vous verrez que tout ne va pas si mal.
08:21 Surtout vous, concernant.
08:23 - Amen. - Deux visions
08:25 du monde s'opposent, et faire bouger les choses,
08:27 transformer le réel. - Oui,
08:29 et je trouve ça assez incroyable, parce que
08:31 finalement, le personnage d'Antoine,
08:33 incarné par le formidable Benjamin Lavergne,
08:35 il est aussi...
08:37 Comment dire ? Il essaye d'échapper, lui aussi,
08:39 à sa condition, finalement, de fils d'eux.
08:41 Lui qui a grandi
08:43 déjà dans une famille, dans le Serail,
08:45 puisque c'est sa tante, Emmanuelle Berco,
08:47 qui est députée. Mais...
08:49 Mais je trouve ça
08:51 assez... Les gens,
08:53 quand ils sortent des premières projections, les premiers retours
08:55 au public, le trouvent tellement lâche
08:57 et traître. Et moi, en fait, je trouve ça
08:59 très intéressant de voir que finalement, c'est le
09:01 personnage masculin qui
09:03 a des valeurs au début, mais qui finalement
09:05 finit par les sacrifier par amour, parce que
09:07 c'est lui qui vient des pieds amoureux et qui devient lâche
09:09 par amour. Il est un peu plus veul, il est un peu plus
09:11 fragile, et on peut se dire que Madeleine,
09:13 elle est quand même... Peut-être
09:15 de par là où elle vient, et là où elle est née,
09:17 elle a un instinct de survie qui fait qu'elle abandonnera pas.
09:19 Alors que lui, qui avait les mêmes valeurs qu'elle
09:21 au début du film, finit par être effectivement
09:23 un personnage détestable. - Je souris, Rebecca Marder,
09:25 parce qu'en entrant dans le studio, on m'a dit "il ne faut pas spoiler", et là,
09:27 vous êtes en train de raconter de plus en plus de choses.
09:29 - Ah non ? - Et je trouve ça absolument
09:31 savoureux. On continue de parler avec vous.
09:33 Rebecca, Culture Média continue. - Rebecca, vous regardez
09:35 un petit peu les séries ? - Euh...
09:37 Oui, un petit peu. Je ne suis pas la plus
09:39 connaisseuse, mais oui, là, j'ai regardé
09:41 "Ballant is Town". J'ai adoré avec Kate Winslet.
09:43 - Eh ben, on va vous en proposer une
09:45 savoureuse, une série italienne sur
09:47 une avocate. C'est dans un instant. Les
09:49 indispensables de Culture Média arrivent. A tout de suite

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