- 07/02/2023
Julien Pasquet et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité de la journée dans #SoirInfo
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00:00:00 - Bonjour à tous, bonsoir à tous. Très heureux de vous retrouver comme tous les soirs à la même heure.
00:00:05 On vous accompagne dans le soir d'info de 22h à minuit pour débattre des grands sujets qui font l'actualité du jour.
00:00:12 Et parmi eux ce soir, près de 2 millions de manifestants selon les syndicats,
00:00:16 757 000 selon le ministère de l'Intérieur partout en France aujourd'hui pour le troisième acte de la mobilisation contre la réforme des retraites.
00:00:22 Un chiffre en baisse, mais le bras de fer avec le gouvernement se durcit toutefois.
00:00:26 Désormais, tout va se jouer samedi lors des prochaines manifestations qui s'annoncent très suivies.
00:00:30 Emmanuel Macron va-t-il céder face à la pression de la rue et des oppositions à l'Assemblée nationale ? Débat à suivre.
00:00:36 Le groupe écologiste à l'Assemblée a acté aujourd'hui de son côté la fin de la mise en retrait du député Julien Bayou
00:00:43 après la clôture de l'enquête interne sur les accusations de violences psychologiques.
00:00:47 Mais Sandrine Rousseau, qui avait mis le coup de projecteur sur l'affaire, elle refuse de l'innocenté.
00:00:52 La justice interne des partis politiques montre-t-elle ses limites à travers cette affaire ? Nous en discuterons dans quelques minutes.
00:00:58 Et puis l'aide internationale qui commence à affluer en Turquie au lendemain du séisme qui a ravagé le sud-est du pays,
00:01:05 séisme qui a fait au moins 5 000 victimes en Turquie et en Syrie, des milliers de blessés également.
00:01:10 La course contre la montre se poursuit pour tenter de sauver ceux qui peuvent l'être encore.
00:01:15 Vous découvrirez les dernières images et on retrouvera notre correspondante sur place en fin d'émission.
00:01:20 Pour évoquer tous ces sujets et pas seulement, vous le verrez d'ici minuit, Karim Abri qui est parmi nous comme chaque soir.
00:01:26 Bonsoir cher Karim Abri de la rédaction de CNews. On a Jean-Sébastien Ferjou très bien entouré ce soir, comme vous le voyez à l'image.
00:01:33 Jean-Sébastien Ferjou, directeur d'Atlantico. Tatiana Renard-Barzac qui est parmi nous également, journaliste.
00:01:39 Merci de nous rejoindre Tatiana. Merci à Véronique Jacquier de passer la soirée en notre compagnie également.
00:01:44 Et Alexandre Devecchio qui fait partie des meubles, qui mit sa plus belle cravate, rédacteur en chef au Figaro.
00:01:50 Il est 22h pile. Merci de nous rejoindre sur CNews, l'essentiel de l'actualité.
00:01:55 La mobilisation contre la réforme des retraites est en baisse aujourd'hui. 757 000 manifestants ont été recensés en France selon la police.
00:02:07 57 000 à Paris, vous l'avez dit Julien. Plus d'un million deux cent mille personnes s'étaient rassemblées le 31 janvier dernier.
00:02:15 Le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez appelle à durcir le mouvement dans les prochaines semaines.
00:02:22 Anne Hidalgo favorable à l'exclusion des sportifs russes au JO 2024.
00:02:28 La position de la maire de Paris ne bougera pas tant que la guerre en Ukraine se poursuivra.
00:02:33 La demande avait été faite fin janvier par le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
00:02:38 Emmanuel Macron ne s'est toujours pas exprimé sur le sujet.
00:02:42 Et puis Alexis Pintourou, champion du monde du combiné en ski alpin.
00:02:47 Un sacre chez lui à Courchevel devant les Autrichiens Marco Schwarz et Raphaël Asser.
00:02:53 Il s'agit de son deuxième titre mondial dans la discipline.
00:02:57 L'équipe de France remporte donc sa première médaille dans ces championnats.
00:03:02 On évoque dans un instant la troisième mobilisation des opposants à la réforme des retraites qui s'érode.
00:03:08 Mais la contestation s'éteint-elle pour autant ? Rien n'est moins sûr. On en débat. A tout de suite.
00:03:13 De retour sur le plateau de Soir Info pour évoquer cette nouvelle mobilisation contre les retraites.
00:03:21 Toujours avec Karim Abric, Tatiana Aronar-Barzak, Véronique Jekyé, Alexandre Devecchio et Jean-Sébastien Ferjoux.
00:03:26 Nouvelle journée de mobilisation contre la réforme des retraites aujourd'hui dans plusieurs villes de France.
00:03:31 Près de 2 millions de personnes ont manifesté dans le pays selon la CGT. 757 000 selon le ministère de l'Intérieur.
00:03:37 A Paris, 400 000 personnes ont manifesté selon la CGT. 57 000 selon le gouvernement.
00:03:42 C'est un peu toujours le même jeu des chiffres. La foule en tout cas était moins compacte que lors des deux précédentes mobilisations.
00:03:48 Mais les syndicats espèrent de nouveau mobiliser en masse dès samedi prochain pour une quatrième manifestation nationale.
00:03:53 D'abord, on va voir le compte-rendu de notre journaliste Augustin Donatjeu qui a fait ce parcours cette journée avec les manifestants à Paris.
00:04:01 Où quelques violences ont émaillé la fin du cortège notamment.
00:04:04 Les syndicats voulaient une mobilisation festive Paris réussie au sein du cortège syndical qui comptait, selon le ministère de l'Intérieur, 57 000 personnes.
00:04:13 En revanche, c'était une toute autre ambiance au sein de la nébuleuse.
00:04:16 Ce groupe détaché à l'avant du cortège composé d'une centaine d'éléments violents et radicaux qui s'en sont pris tout au long du parcours.
00:04:24 Aux banques, aux assurances, mais également aux chaînes de fast-food.
00:04:28 S'en est suivi à l'arrivée du cortège Place de la Bastille de fortes tensions avec de la dégradation de mobilier urbain.
00:04:35 Des poubelles enflammées et des tables et des chaises de restaurateurs notamment utilisées comme projectiles en direction des forces de l'ordre qui ont procédé à de très nombreuses interpellations.
00:04:44 Malgré tout, malgré ce que l'on peut dire sur cette mobilisation qui, comme les autres d'ailleurs, a été plutôt pacifique,
00:04:51 vous avez toujours quelques-uns, Alexandre de Vecchio, qui arrivent à gâcher la manifestation, à s'attaquer à la police, au mobilier urbain.
00:04:58 C'est une poignée qu'on connaît. Il faudrait peut-être en finir un jour avec ces ultras pour qu'une manifestation de A à Z du début à la fin se déroule sans erreur.
00:05:06 Je vais vous dire, ça fait longtemps. C'est une nouvelle tradition française, si vous voulez, à chaque manif où on a les Black Blocs qui cassent tout, même s'il y a un peu de mieux.
00:05:17 En fait, je ne comprends pas. C'est des individus quand même bien identifiés qui reviennent à chaque fois. Je ne comprends pas pourquoi on n'arrive pas à y faire face.
00:05:27 Alors apparemment, on a fait du progrès dans le maintien de l'ordre, mais on pourrait...
00:05:31 Ces personnes, une partie d'entre elles vont être interpellées. Une fois qu'on a été interpellé pour ce genre de choses, on devrait être pointé à chaque fois qu'il y a une manif.
00:05:40 Et puis basta. Donc on va juger ça liberticide. Bon, c'est le côté liberticide à multiples vitesses, à géométrie variable tout de même.
00:05:52 On a enfermé des Français. Certes, il y avait une crise sanitaire, mais on voit que l'État, par certains côtés, peut être liberticide quand il le souhaite.
00:05:59 Donc je ne comprends pas ce manque de volonté politique.
00:06:02 Un dernier mot là-dessus avant d'aller sur le fond de cette mobilisation. Oui, Tatiana, Arnaud Arbarzac, ce sont des actions isolées, mais c'est toujours mauvais de voir ces images.
00:06:10 D'autant que les individus qui sont là n'ont absolument rien à faire de cette réforme des retraites. Ils veulent juste casser, casser du flic ou casser du mobilier urbain.
00:06:18 Oui, c'est très triste parce que ça vient complètement parasiter, malheureusement, ce message de la France qui est dans la rue aujourd'hui.
00:06:27 Et c'est une protestation qui va bien au-delà de la réforme des retraites. Donc c'est dommage de voir ces débordements.
00:06:33 Cela dit, on aurait pu s'attendre à pire. Et honnêtement, c'est pour ça que je dis que c'est en marge. Je précise.
00:06:39 Je peux quand même dire qu'on voit qu'il y a une stratégie de maintien de l'ordre qui a notamment changé depuis la modification du préfet de police de Paris.
00:06:49 C'est Laurent Nunez qui est en charge.
00:06:51 On peut quand même le saluer. Et on peut aussi se dire, parce que souvent les gens considèrent que c'est un mouvement, les Black Blocs.
00:06:57 Non, c'est une stratégie. Et c'est bien ça justement le problème. On aura beau prendre des lois pour essayer d'empêcher ou pour essayer de fouiller par exemple les voitures,
00:07:05 etc. à ce qu'a fait le gouvernement. Il y a eu des lois qui sont passées pour essayer de prévenir en amont, détecter justement certains Black Blocs.
00:07:11 Le problème, c'est que cette façon de procéder, qui est de s'insérer dans les manifestations et tout à coup d'apparaître en grappe, c'est malheureusement extrêmement compliqué à juguler.
00:07:21 Cela dit, je termine. On peut quand même saluer aussi l'action des services d'ordre des syndicats. Parce qu'on note quand même qu'il y a vraiment une ébullition.
00:07:29 Ils font des cordons de sécurité qui sont vraiment très impliqués dans la sécurité des cordons.
00:07:32 Il faut quand même le saluer aussi. Je ne pense pas qu'on s'attarde là-dessus.
00:07:36 Non, non. J'ai dit deux prises de parole.
00:07:38 Mais je pense que le message d'aujourd'hui n'était vraiment pas celui-ci. J'aimerais qu'on en parle peut-être plus.
00:07:43 Ne vous inquiétez pas. On est là pour ça. Je vous ai fait un conducteur. Petits oignons. Vous allez dérouler tout ce que vous voulez, Tatiana.
00:07:49 Un dernier mot là-dessus, Karima, et on avance en effet sur les grèves à plus proprement parler.
00:07:53 Je suis contente qu'on en parle parce qu'on voit justement qu'on est capable un peu mieux quand même d'y faire face.
00:07:59 Parce qu'avant, ça dégénérait vraiment beaucoup plus et on a vu au cours des dernières manifestations que tout de suite, les forces de l'ordre réussissaient quand même à rapidement défaire, si on veut, cet attroupement.
00:08:11 Parce que dès qu'on laisse l'attroupement se faire, c'est à ce moment-là que souvent ça dégénère.
00:08:15 Donc on voit quand même, oui, c'est une stratégie, les Black Blocs, mais il y a aussi des stratégies à adopter pour contrer ces effets.
00:08:21 Écoutez, ça fait des années qu'on les voit, qu'on commence quand même à savoir un peu plus leur mode de fonctionnement.
00:08:27 Donc ça serait une absurdité aussi de ne jamais être capable de...
00:08:29 Ce serait bien d'en finir un jour, comme je disais.
00:08:31 Oui, bien, est-ce qu'on va en finir probablement pas complètement?
00:08:34 Pour les hooligans au football, je ne vois pas pourquoi on ne peut pas le faire pour les Black Blocs.
00:08:38 Exactement. Et cela dit aussi...
00:08:39 Les hooligans qui sont interdits au stade et qui pointent au commissariat les jours de match.
00:08:41 Sur une note positive aussi, je pense que de plus en plus, le public, les gens en général, font la différence entre les Black Blocs et la manifestation globale.
00:08:49 Et je pense que de moins en moins, on mélange les deux objectifs.
00:08:52 Et d'une certaine manière, on redira un petit mot de la police tout à l'heure, parce qu'il y a cette séquence qu'on verra d'ici une vingtaine de minutes,
00:08:59 de Louis Boyard, le député LFI, qui a pris à partie le ministre Gérald Darmanin tout à l'heure,
00:09:03 en répétant devant la représentation nationale que la police tue.
00:09:07 C'est assez insupportable à entendre.
00:09:09 Et on entendra la réponse du ministre également dans cette séquence aujourd'hui dans l'hémicycle.
00:09:14 Mais revenons donc sur la mobilisation. Écoutez le message de quelques grévistes dans les rues de Paris aujourd'hui.
00:09:20 C'est la majorité du peuple qui n'en veut pas. Donc je pense qu'il faut continuer, quelles que soient les décisions qui seront prises à l'Assemblée nationale.
00:09:29 Je suis dans le secteur de l'agronomie et de l'environnement. Je sais que c'est aussi des choses qui vont nous mettre des bâtons dans les roues et des contraintes supplémentaires.
00:09:36 Les problématiques de changement climatique qui sont en cours, si on nous rajoute en plus des contraintes sociétales comme ça, ça va être compliqué.
00:09:43 On va tenir tant que le gouvernement tiendra. On sera toujours là en espérant qu'il lâche.
00:09:48 Ça fait trois jours qu'on est là. On va continuer. On sera encore là samedi, malgré les vacances.
00:09:55 Ils seront encore là samedi en tout cas pour beaucoup d'entre eux. Peut-être rejoints par d'autres parce que samedi ce sera le vrai gros test également de ces mobilisations.
00:10:04 Quel bilan en fait de la journée d'aujourd'hui Véronique ?
00:10:06 Il y a 40% de grévistes en moins par rapport à la dernière manifestation. Effectivement, les syndicats disent maintenant samedi, vous allez voir, ça va être le grand soir.
00:10:15 Maintenant, j'imagine qu'on va écouter leurs arguments. Leurs arguments ne sont pas très poussés. C'est quand même toujours un petit peu la même chose.
00:10:21 Je trouve que Philippe Martinez...
00:10:23 C'est détermination contre détermination.
00:10:25 On va tout bloquer. Vous allez voir ce que vous allez voir. Je vous rappelle quand même que la fin de l'examen...
00:10:30 Ne l'insultez pas l'avenir Véronique.
00:10:32 C'est le 18 février qu'il y a eu quand même plusieurs réformes des retraites de notre pays.
00:10:38 Que celle de 2010, il y a eu par exemple 14 défilés qui ont duré tout le temps d'ailleurs de l'examen du texte.
00:10:45 Que parmi ces 14 défilés, il y avait 4 manifestations à plus de 2 millions de personnes. Et pourtant, le gouvernement a tenu et n'a rien lâché.
00:10:53 Ça veut dire quoi ? Que c'est perdu d'avance pour les syndicats et les opposants ?
00:10:56 Je trouve que c'est normal qu'il y ait des gens dans la rue qui manifestent. C'est normal qu'il y ait une mobilisation.
00:11:01 Le gouvernement a un gros déficit de pédagogie.
00:11:04 Et même, je pense que les Français ne défilent pas simplement contre les retraites,
00:11:09 mais aussi ceux qui manifestent veulent faire payer l'addition à Emmanuel Macron.
00:11:13 Les 5 ans du premier quinquennat, le deuxième qui commence à être sérieusement entamé.
00:11:19 On lui fait payer le reliquat des Gilets jaunes, cette colère qui n'a pas été purgée, cette France qui n'a pas changé.
00:11:24 Pour tous ceux qui sont dans la rue, les problématiques qui étaient déjà au temps des premiers Gilets jaunes,
00:11:28 ce sont toujours les mêmes problématiques. Le pouvoir d'achat, la précarité énergétique, on y est encore,
00:11:34 puisqu'à l'époque, on parlait déjà de la flambe et des factures.
00:11:37 C'est pour ça que je dis qu'il ne faut pas insulter l'avenir et la mobilisation à venir dans les jours, les semaines qui viennent.
00:11:44 Non, non, non, mais attention.
00:11:46 La cristallisation des colères.
00:11:47 Oui, mais attention, bien sûr, à la cristallisation de la colère, même si je n'y crois pas trop,
00:11:51 parce que finalement, on voit bien, la rue est encore assez sage.
00:11:55 C'est à l'Assemblée nationale qu'il y a un espèce d'effet catharsique comme ça.
00:11:59 Voilà où là, on ouvre les vannes et où tout le monde a envie de se taper dessus.
00:12:03 Pas loin, non, mais pas loin.
00:12:06 C'est un peu ça quand on regarde les images à la télévision.
00:12:08 C'est un triste spectacle, en tout cas.
00:12:10 On est représenté par des fous quand même.
00:12:12 Mais bon, cela dit, je pense qu'en plus, Elisabeth Borne l'a dit, l'a redit, le texte va être amendé.
00:12:19 Voilà.
00:12:21 Oui, enfin à la marge, avec de la poudre aux yeux.
00:12:24 D'ailleurs, attention, il y a un vrai sujet qui est en train de monter.
00:12:27 C'est qu'à force de faire des cadeaux au LR comme ils le font,
00:12:31 finalement, ce n'est plus une réforme qui va rapporter.
00:12:33 C'est-à-dire qu'elle va peut-être même coûter à la colère.
00:12:36 Le risque, c'est qu'effectivement, on finisse par une réforme.
00:12:40 S'il y avait trop de concessions, plus que c'est une réforme qui manque d'ambition,
00:12:43 elle finisse par coûter plus cher.
00:12:46 Cela a été le cas lors des réformes précédentes.
00:12:49 La réforme justement de 2010 a coûté plus cher pendant 10 ans
00:12:52 avant qu'elle ne commence à produire certains effets.
00:12:55 Mais moi, je crois que ce qui était important dans les deux moments...
00:12:57 Je vais vous rendre la parole Jean-Sébastien.
00:12:58 Je voudrais juste qu'on entend Philippe Martinez au moment où le cortège s'était lancé tout à l'heure.
00:13:02 Et vous reprenez avec votre commentaire.
00:13:04 Philippe Martinez, la CGT.
00:13:06 Le gouvernement essaye de faire peur.
00:13:09 Alors qu'il annonçait une réforme de progrès social et de justice sociale, il essaye de faire peur.
00:13:14 Chaque fois que j'entends un député de la majorité parler,
00:13:18 on en est arrivé à 300 milliards de déficit.
00:13:21 Donc ils essayent de faire peur à l'opinion publique.
00:13:24 Pour l'instant, les modifications sont juste faites pour donner des gages
00:13:30 à de potentiels élus de droite qui pourraient voter cette réforme.
00:13:34 Mais ça ne change rien sur le fond, c'est du bricolage.
00:13:37 Et ça ne remet pas en cause les injustices que génère cette loi.
00:13:42 Le gouvernement aura beau faire des concessions,
00:13:44 les syndicats ne seront jamais satisfaits tant que l'âge légal des départs ne sera pas revu.
00:13:48 C'est aussi simple que ça.
00:13:50 C'est ce qu'ils ont dit depuis le départ, effectivement.
00:13:53 Mais je pense qu'il y a beaucoup de choses qui se soldent aussi dans ce conflit-là.
00:13:56 Des relations de manière générale de ce gouvernement, d'Emmanuel Macron en particulier,
00:14:00 avec les syndicats et peut-être encore plus particulièrement avec Laurent Berger.
00:14:04 Et puis il y a des congrès qui s'annoncent.
00:14:06 Donc les syndicats ont un enjeu de survie aussi.
00:14:09 Après, il se trouve que là, ça entre quand même en résonance avec une vraie angoisse du pays.
00:14:14 Et je pense que c'est la difficulté à laquelle va devoir faire face le gouvernement,
00:14:17 plus probablement que la mobilisation en soi.
00:14:19 Véronique le rappelait, en 2010, il y a eu de très nombreuses manifestations.
00:14:23 Ça a été voté.
00:14:24 Et puis les Français ont accepté, à tel point d'ailleurs qu'assez rapidement ensuite,
00:14:27 ils validaient l'idée que l'âge de la retraite soit à 62 ans,
00:14:30 alors qu'il était à l'époque à 60 ans.
00:14:32 Et ça, ce qui moi m'a frappé aujourd'hui, c'est justement la baisse de l'intensité de la grève.
00:14:37 Parce que c'est quand même l'intensité de la protestation qui déterminera l'issue de ce conflit-là,
00:14:42 notamment peut-être l'attitude des députés.
00:14:44 Oui, mais le fait que des non-syndiqués s'ajoutent, s'agglomèrent également, ça a un sens autre.
00:14:49 Je suis entièrement d'accord avec vous.
00:14:51 Moi, je pense qu'il y a une énorme angoisse dans le pays,
00:14:53 une surdité absolue du gouvernement à ça.
00:14:55 Alors qu'on le sait, il y a eu un certain nombre d'études
00:14:57 qui ont montré que la peur du chômage, la peur de la précarité, la peur de l'avenir,
00:15:00 de manière générale, on peut le poster sur les angoisses environnementales,
00:15:04 la soutenabilité de notre modèle économique par rapport à la Chine, la mondialisation, bref,
00:15:08 ce que vous voulez, la désindustrialisation, produit des effets psychologiques relativement proches
00:15:12 du fait d'être réellement confronté à la perte de votre emploi, à la précarité,
00:15:16 et ainsi de suite, pour la liste que je viens d'énumérer.
00:15:18 Et ça, le gouvernement ne l'entend absolument pas.
00:15:21 C'est pour ça que moi, je pense que le sujet, il ne va pas forcément être là d'ici le 18 février,
00:15:25 comme vous le disiez, ça va peut-être être après.
00:15:27 D'autant que parmi les choses qui sont négociées, notamment avec Les Républicains,
00:15:31 il y a des dispositions qui ne pourront pas être dans le projet de loi tel qu'il va être présenté,
00:15:35 puisque c'est un projet de loi budgétaire, et qu'il y a un certain nombre de dispositions
00:15:39 qui ne peuvent pas être mises dedans.
00:15:40 Ça veut dire que ça va durer encore après.
00:15:42 C'est peut-être après qu'à ce moment-là, il y aura une colère dans le pays qui ressortira.
00:15:47 Le gouvernement ne peut pas rester sourd, dit Laurent Berger.
00:15:50 On écoute le patron de la CFDT, Véronique, vous prenez la parole.
00:15:53 Le président de la République, comme le gouvernement, comme le Parlement,
00:15:56 ne peut pas rester sourd au fait que cette réforme, et notamment le report de l'âge d'égal à 64 ans,
00:16:02 est rejeté par une grande majorité de l'opinion, une immense majorité du monde du travail,
00:16:07 dont une partie de ce monde du travail manifeste partout, partout en France,
00:16:12 y compris dans les villes moyennes et les petites villes, à des chiffres de manifestants énormes.
00:16:16 Donc ce serait folie, c'est une folie démocratique de rester sourd à cela.
00:16:21 Combien de temps le gouvernement peut-il ignorer la rue ? C'est la grande question, Véronique.
00:16:25 Mais je ne sais pas quoi répondre à cette question, parce que c'est le jeu démocratique.
00:16:35 Pour les précédentes réformes des retraites, la CFDT était du côté du gouvernement.
00:16:40 Mais là, le Front syndical, il tient. C'est important de souligner ça aussi.
00:16:43 Ce n'est pas toujours le cas, Véronique. Là aussi, il faut y voir peut-être un signe.
00:16:46 Le Front syndical tient, ils sont unis, ça ne s'effrite pas pour le moment.
00:16:50 Le Front syndical, je vous rappelle qu'il représente à peine 10% des Français.
00:16:54 Tout un chacun ne se sent pas forcément représenté par les paroles de Philippe Martinez
00:16:59 et par les paroles de Laurent Berger.
00:17:01 Non, mais le Front syndical représente plusieurs tendances, et toutes ces tendances restent sur la même ligne.
00:17:05 Il y a deux choses intéressantes aujourd'hui à noter.
00:17:07 Un, il n'y avait pas grand monde dans les rues, parce qu'il y a huit académies qui sont en vacances.
00:17:11 Donc il y a quand même beaucoup de Français qui préfèrent partir en vacances que de se mobiliser.
00:17:15 La deuxième chose, c'est qu'effectivement l'intensité syndicale était moindre,
00:17:19 peut-être pas dans les petites villes, dans les petites préfectures où il y a pas mal de fonctionnaires.
00:17:23 Mais enfin, à Paris, il n'y avait quand même que 57 000 personnes, rappelons-le.
00:17:27 La troisième chose, c'est que le match retour samedi, si on peut présenter les choses comme telles,
00:17:33 les syndicats espèrent justement une plus grande participation du privé.
00:17:37 C'est quand même un peu "Aux secours, à l'aide, venez un peu étoffer les rangs parce qu'on n'est pas très nombreux".
00:17:43 Donc le gouvernement mit sur le fait qu'ils vont s'essouffler.
00:17:46 La SNCF a décidé de ne pas faire grève. Elle manifeste, mais elle ne fait pas grève.
00:17:50 Le gouvernement mise sur le temps long et espère évidemment que les syndicats vont se rendre impopulaires auprès de l'opinion.
00:17:58 Donc il y a toujours une petite bataille de l'opinion qui se joue en coulisses.
00:18:02 Mais c'est pas ça qui va faire changer les choses.
00:18:05 On doit marquer une pause, Tatiana, une réponse rapide, s'il vous plaît.
00:18:07 Je suis pas tout à fait d'accord parce qu'en fait justement, je pense que ce que jouent justement,
00:18:10 notamment les syndicats et la SNCF, c'est de ne pas se mettre à dos les usagers.
00:18:14 C'est-à-dire de ne pas leur donner le sentiment de les prendre aux tâches ou de les pénaliser.
00:18:17 En fait, ils sont sur une ligne de crête qui est très compliquée pour eux.
00:18:20 C'est d'une part continuer à mobiliser, à faire une démonstration de force et à mener ce bras de fer avec le gouvernement.
00:18:25 Mais de l'autre côté aussi, ne pas se mettre à dos une partie de l'opinion publique.
00:18:29 Ça c'est plutôt non beau parce que c'est en deux minutes qu'ils ont fait deux mois de grève où il n'y avait pas de train.
00:18:35 C'est en ça que c'est très intéressant.
00:18:37 Et je pense que ça ne joue pas pour eux du coup.
00:18:38 Si, ça joue pour eux évidemment parce que s'ils veulent durer justement et continuer sur la durée,
00:18:41 ça va être une course de fond puisque je vous rappelle qu'il y a encore 50 jours ensuite de débat.
00:18:45 Il va falloir durer et c'est pour ça que justement ils essayent d'égrener les actions en petit temps.
00:18:51 Il y a encore 50 jours de soir info à venir donc on va avoir le temps de poursuivre cette discussion.
00:18:55 Il faut juste rappeler qu'il y a des arrêts de travail pour les salariés.
00:19:00 Ça coûte de l'argent et les gens ne peuvent pas forcément perdre en cette période de l'argent.
00:19:04 Merci Tatiana.
00:19:05 Je voulais juste finir ma phrase.
00:19:07 Parce que moi j'ai fait des grands sims et j'ai une oreillette avec 14 personnes qui me hurlent dessus
00:19:11 qu'il faut envoyer la publicité.
00:19:13 Donc c'est pour ça que je me permets de vous presser un peu.
00:19:15 On va poursuivre cette discussion dans une poignée de deux minutes.
00:19:17 Restez bien avec nous parce que vous entendrez, je vous en parle de nouveau,
00:19:20 cet échange à distance entre Louis Boyard et Gérald Darmanin.
00:19:24 Ça se passe comme ça à l'Assemblée Nationale.
00:19:26 Vous verrez.
00:19:27 A tout de suite.
00:19:31 Nous sommes de retour sur le plateau de Soir Info.
00:19:35 On devise, on s'amuse entre les moments de direct.
00:19:40 Et on va se retrouver pour débattre de l'actualité juste après le rappel d'Adrien Spiteri.
00:19:45 Plus de 7000 morts en Turquie et en Syrie.
00:19:50 Le bilan continue de s'alourdir après une série de tremblements de terre.
00:19:54 23 millions de personnes pourraient être impactées selon l'OMS.
00:19:59 Une quarantaine de pays ont proposé leur aide.
00:20:02 Sur place, les secouristes cherchent toujours de potentielles victimes.
00:20:07 Philippe Martinez appelle à durcir le mouvement contre la réforme des retraites.
00:20:11 Le secrétaire général de la CGT veut des grèves plus dures, plus nombreuses et plus massives.
00:20:17 Une troisième journée de mobilisation a eu lieu aujourd'hui sur le territoire.
00:20:22 757 000 personnes ont manifesté selon le ministre de l'Intérieur.
00:20:28 Et puis J-1 avant O-M-PSG.
00:20:31 Les deux équipes s'affrontent demain en huitième de finale de la Coupe de France.
00:20:35 Les Parisiens devront faire sans qu'Ilian Mbappé l'attaque en français est blessé à la cuisse gauche.
00:20:41 De leur côté, Sergio Ramos, Marco Verratti et Neymar sont de retour dans le groupe.
00:20:46 Et on est avec Karim Abrik, Tatiana Renard, Barzac, Véronique Jacqui, Alexandre Devecchio, Jean-Sébastien Ferjou.
00:20:52 Encore un mot sur la mobilisation et surtout ce samedi à venir.
00:20:57 Que peut-ce que ça peut changer Jean-Sébastien, cette mobilisation, alors que l'exécutif ne cesse de répéter qu'il est déterminé ?
00:21:04 Effectivement, ce qui peut changer, c'est l'intensité de la mobilisation et l'impact que ça a sur le reste de l'opinion.
00:21:11 Parce que c'est ça qui va déterminer vraisemblablement le destin du taxe de loi à l'Assemblée.
00:21:15 Ne serait-ce qu'un certain nombre de députés LR qui ne sont pas très décidés ni dans un sens ni dans l'autre.
00:21:20 Même si là on dirait aujourd'hui qu'Éric Ciotti et Bruno Retailleau et d'autres ont essayé de reprendre un peu le parti en main.
00:21:27 Notamment en faisant comprendre à Aurélien Pradié qu'il les menait dans le mur, selon eux.
00:21:31 Mais c'est ce niveau-là qui peut jouer parce que c'est effectivement dans l'hypothèse d'une dissolution.
00:21:37 Que nous arriverait-il ? Parce que sans le groupe LR, en tout cas sans la totalité du groupe LR, cette réforme aura la plus grande peine à être votée.
00:21:47 Parce que le gouvernement a perdu la bataille de l'opinion, je pense qu'il l'a actée, il ne cherche pas autre chose maintenant.
00:21:53 Donc oui, les mobilisations peuvent continuer. Ce qui peut vraiment bouger, c'est si ça a un impact sur ce qui se passe au Parlement.
00:21:59 Emmanuel Macron peut-il céder face à la pression de la rue ? Écoutez Jean-Luc Mélenchon ce matin qui lui était dans le cortège marseillais.
00:22:05 Il essaye de tenir bon mais sauf s'il est devenu vraiment totalement autoritaire.
00:22:12 Dans une démocratie, à un moment donné, il faut bien que quelqu'un soit raisonnable et c'est forcément lui qui doit le devenir.
00:22:19 Puisque c'est lui qui a la responsabilité d'avoir créé de toutes pièces ce conflit.
00:22:24 Il essaye de commencer son nouveau quinquennat par un coup de force en montrant que c'est lui le patron.
00:22:29 Et donc il s'en va chercher une réforme des retraites qui est injuste, qui est cruelle, qui ne sert à rien.
00:22:34 On n'est pas dans une séquence purement sociale où on réglerait un problème social qui serait celui de l'équilibre des retraites.
00:22:42 On est dans une séquence politique où un homme tout seul décide d'imposer de force l'idée que c'est lui qui commande en tout et pour tout.
00:22:49 Un mot là-dessus, un commentaire Alexandre de Vecchio. C'est le barreau d'honneur d'Emmanuel Macron et de ses lieutenants ?
00:22:55 Non mais c'est amusant de voir Jean-Luc Mélenchon parler d'être raisonnable, de fustiger l'autoritarisme d'Emmanuel Macron.
00:23:03 Je ne suis pas un très grand supporter d'Emmanuel Macron ni de cette réforme, mais là c'est un peu le chameau qui se moque du dromadaire.
00:23:13 C'est le chameau qui se moque du dromadaire ?
00:23:17 Ou l'hôpital qui se moque de la chameau. Je trouve le plus original. Je ne sais plus du coup quelle était votre question.
00:23:26 Est-ce que c'est le barreau d'honneur d'Emmanuel Macron ? Est-ce qu'il y a une pression véritable sur le chef de l'État ?
00:23:34 C'est un président qui a été élu sans projet, sans vision, avec cette unique réforme qui est une réforme technocratique plus ou moins dictée par Bruxelles.
00:23:47 Il doit la passer pour avoir son brevet médiatique de grand réformateur.
00:23:52 Je pense que les Français n'attendaient pas cette réforme-là, qu'ils ne pensent pas du tout qu'Emmanuel Macron redresse le pays avec cette réforme-là.
00:23:59 Mais voilà, sur le plan médiatique, ça pourra lui permettre de dire à un temps qu'il a réformé et qu'il a fait quelque chose.
00:24:06 Non mais juste d'un mot, Bruxelles n'attendait pas ça en soi. Il n'y a pas de recommandation sur l'âge de retraite, etc.
00:24:12 Bruxelles c'était sur l'inégalité qu'il y a entre les régimes français.
00:24:16 Après, effectivement, il y a une inquiétude de certains autres États européens sur la soutenabilité des finances publiques françaises.
00:24:22 Pour conclure, je voudrais qu'on conclue sur les mobilisations parce qu'on va aller à l'Assemblée nationale où là aussi il s'est passé beaucoup de choses.
00:24:27 Et il continue ce soir de se passer beaucoup de choses. Restez avec nous parce qu'on a plusieurs séquences à vous montrer.
00:24:32 Je vous parlais de l'échange entre Louis Boyard et Gérald Darmanin, mais c'est Adrien Quatennens, il y a seulement quelques minutes,
00:24:37 qui a tenté, je dis bien tenté, de prendre la parole, qui a été huée par une très grande partie de l'hémicycle.
00:24:44 C'est Yoann Usaï qu'on retrouvera en direct également, qui va nous raconter ce qui s'est passé.
00:24:49 Mais juste un dernier mot sur cette mobilisation. Est-ce que samedi, il peut y avoir cette bascule ?
00:24:53 Il peut y avoir un changement dans la nature de la mobilisation ?
00:24:56 Écoutez, oui si le privé se mobilise. Parce que là, pour manifester aujourd'hui, dans le privé, il fallait poser une RTT ou il fallait être en vacances.
00:25:07 On a vu qu'il y avait huit académies qui, de fait, faisaient que bon nombre de gens n'étaient pas au rendez-vous.
00:25:12 Alors qu'ils auraient pu y être justement s'ils étaient en vacances.
00:25:15 Oui, ça peut changer la donne aussi, si effectivement, comme le dit mon camarade, il y a plus d'intensité,
00:25:24 et si la CGT se met à bloquer des raffineries ou autrement. Enfin, je vous rappelle qu'en 2010, on avait envoyé les forces de l'ordre pour débloquer les raffineries.
00:25:32 Donc voilà, un gouvernement, il est quand même fait pour gouverner.
00:25:36 Donc il y a un moment, si on rentre en permanence dans des palabres, si on rentre en permanence, comme le fait Elisabeth Borne, dans des mains tendues ou à l'air,
00:25:44 ce qu'elle est obligée de faire, évidemment, pour valider sa retraite, mais il y a aussi le fait que leur retraite perd de sa substance.
00:25:51 Et ça va être intéressant de voir.
00:25:52 Et ça n'a plus de sens.
00:25:53 Peut-être un 2053.
00:25:54 Et ça n'a plus de sens des deux côtés.
00:25:55 Ils ont une majorité, la différence avec la dernière fois, c'est qu'ils n'ont pas une majorité aussi.
00:25:59 Oui, bien entendu.
00:26:00 Alors, on verra ça samedi et on en reparlera, mais je voudrais vraiment qu'on s'intéresse au direct et qu'on prenne tout de suite la direction de l'Assemblée nationale,
00:26:07 puisque vous le savez, pour le deuxième jour consécutif, les débats durent tard au sein de l'hémicycle.
00:26:12 Ce bras de fer autour de la réforme des retraites ne se joue pas seulement dans la rue, on l'a très bien compris.
00:26:17 On va vous montrer cet échange entre Louis Boyard et Gérald Darmanin, mais priorité à ce qui s'est passé vraiment ces dernières minutes.
00:26:23 Yoann Usaï, vous êtes avec nous depuis cette fameuse salle des quatre colonnes de l'Assemblée nationale.
00:26:27 Avant de vous donner la parole, salut évidemment d'abord, mais avant de vous donner la parole, on va la voir cette séquence.
00:26:32 Donc, je rappelle le contexte. Adrien Quatennens, qui fait son retour depuis peu dans les bancs de l'Assemblée,
00:26:37 en tant que non-inscrit, puisqu'il est pour l'instant toujours en marge du groupe NUPES et LFI, son parti politique.
00:26:46 Il est revenu sur les bancs de l'Assemblée et pour la première fois ce soir, il devait prendre la parole.
00:26:51 Je vais découvrir avec vous cette séquence, mais ce que m'en a dit Yoann par message, c'est qu'apparemment,
00:26:56 il n'a même pas eu le temps de dire un mot. Entre huer et applaudissement, regardez ce moment.
00:27:01 (Applaudissements)
00:27:31 Alors, séquence assez étrange. J'aimerais comprendre déjà, Yoann Huysaï, merci d'être avec nous.
00:27:36 Est-ce qu'il y a eu interruption de séance après ce moment ? Quel moment particulier à vivre pour Adrien Quatennens
00:27:43 que l'on voit sur les images assez gêné aux entournures, c'est le moins que l'on puisse dire.
00:27:48 Racontez-nous comment vous avez vécu ce moment depuis la tribune, Yoann.
00:27:51 D'abord, je veux vous dire que la séance ici à l'Assemblée nationale est suspendue.
00:27:57 Les débats sont interrompus. On va effectivement de rappel au règlement jusqu'à cette suspension de séance
00:28:04 pour permettre à chacun de retrouver ses esprits. Alors, Adrien Quatennens avait déposé un amendement
00:28:10 qu'il devait donc défendre. Première prise de parole pour celui qui siège désormais parmi les non-inscrits.
00:28:15 Et il n'a effectivement pas pu prendre la parole. Dès que son nom a été appelé par le président de la séance,
00:28:21 la NUPES a applaudi. Une partie en tout cas de la NUPES a applaudi Adrien Quatennens.
00:28:27 Il a été immédiatement hué par l'ensemble des autres groupes qui sont ici présents à l'Assemblée nationale.
00:28:32 L'une des premières à se lever et à pointer du doigt Adrien Quatennens, c'était Aurore Berger, la présidente du groupe Renaissance
00:28:38 qui s'est levée, qui a pointé du doigt Adrien Quatennens et qui lui a dit "c'est une honte que vous puissiez siéger ici".
00:28:44 On a entendu à ce moment-là au sein de la NUPES des députés crier "et vous avez bien vous sur vos bancs,
00:28:51 monsieur Abad qui siège à vos côtés et là vous ne dites rien". Bref, effectivement, beaucoup d'agitation,
00:28:56 beaucoup d'invectives donc de part et d'autre de l'hémicycle. Une ambiance vraiment électrique alors que les débats
00:29:03 se poursuivaient de manière tout à fait calme. Et dès que le nom d'Adrien Quatennens a été évoqué,
00:29:09 dès qu'il s'est levé pour prendre la parole, là effectivement on ne s'entendait plus parler.
00:29:14 Et pour l'instant, je vous l'ai dit, les débats n'ont toujours pas repris.
00:29:17 Est-ce que, Johan, juste un dernier mot, est-ce que l'on sait, est-ce que vous savez si au moment où les débats reprendront,
00:29:22 Adrien Quatennens pourra de nouveau tenter de poser sa question ou finalement il laissera sa place vu la cohue générale ?
00:29:29 Et bien précisément, vous l'avez peut-être entendu, il y a eu une cloche qui vient de retentir,
00:29:36 ce qui signifie que les débats reprennent à l'instant. Adrien Quatennens doit pouvoir défendre son amendement,
00:29:42 c'est le règlement, sauf s'il le retire, ce qui est peu vrai sans blâme, mais a priori, il devrait bien prendre la parole
00:29:48 après plusieurs rappels au règlement qui doivent donc débuter en ce moment.
00:29:52 Ce qu'il faut comprendre, c'est qu'Adrien Quatennens, en fait, il siège au dernier rang de l'hémicycle.
00:29:56 Il est tout à fait en haut, il est un peu en marge de son groupe puisqu'il siège parmi les non-inscrits
00:30:02 et effectivement, l'impression qu'il m'a donnée, c'est qu'il appréhendait vraiment cette prise de parole.
00:30:07 J'ai pu le regarder, l'observer quelques minutes avant sa prise de parole. Il était extrêmement concentré.
00:30:13 On voyait qu'il y avait une anxiété chez lui parce qu'il anticipait manifestement ce qui allait se passer.
00:30:20 Merci beaucoup Yoann Uzay. Vous le voyez, chers téléspectateurs, cette image désormais en direct de l'Assemblée nationale.
00:30:28 On va voir, on va suivre aussi grâce à vous, Yoann, vous nous alertez, si finalement Adrien Quatennens pose sa question
00:30:35 et on verra comment réagit l'Assemblée nationale. On fait une parenthèse, vous l'aurez compris dans notre débat sur la réforme des retraites.
00:30:41 A priori, ce n'est pas le député Quatennens qui prend la parole, donc on verra s'il la reprend plus tard.
00:30:47 C'est une drôle de séquence, Tatiana. J'ai envie de dire, on pouvait s'y attendre. Situation intenable pour Adrien Quatennens.
00:30:56 On avait déjà été très étonnés, souvenez-vous, il y a quelques semaines, on l'avait vu apparaître lors d'une commission des affaires étrangères, au fond de la salle.
00:31:04 Hier, c'est vrai qu'en regardant le débat, j'étais aussi étonnée de le voir seul, en effet, déjà hier, tout en haut de l'hémicycle.
00:31:10 C'est vrai que c'était assez étrange, en fait, comme image.
00:31:13 Son visage, en disant, je m'attarde sur l'image, mais regardez, regardez comme il est marqué par ce moment.
00:31:19 Il y a de quoi, parce que je rappelle à ceux qui nous regardent que le groupe ne souhaitait pas qu'il revienne.
00:31:25 Il a quand même été condamné à quatre mois avec sursis pour violence conjugale.
00:31:29 Et le parti avait considéré que pendant quatre mois, il devait justement s'abstenir de venir siéger sur les rangs.
00:31:35 Il est revenu selon son souhait à lui tout seul.
00:31:38 C'est pour ça, d'ailleurs, qu'il vient en non non étiqueté, justement, et qu'il est seul et non pas dans le groupe de la NUPES.
00:31:43 Mais c'est vrai que c'est un peu étrange et je trouve qu'honnêtement, ça vient un peu parasiter quand même l'image et le combat que veut mener en tout cas la NUPES.
00:31:53 Et qui a déjà été très parasité par cette histoire, parce que je vous rappelle qu'il va réintégrer le groupe au mois d'avril.
00:31:59 C'est un vrai souci d'exemplarité.
00:32:01 Et on pourra en reparler également à travers le cas Julien Bayou dont on discutera dans quelques instants.
00:32:06 Il y a des choses à comparer en termes de traitement interne et pas de ce qui est reproché à l'un et à l'autre.
00:32:16 Un commentaire sur Adrien Quatennens et cette première prise de parole qui n'en est finalement pas une.
00:32:21 On voit qu'il est extrêmement marqué. Ce n'est pas évident pour lui.
00:32:25 Mais pour lui éviter un enfer parlementaire, il aurait dû démissionner et demander tout simplement au peuple de le réunir.
00:32:31 C'est fou parce que sur son visage, vous voyez ce qu'on lit sur son visage.
00:32:35 Qu'est-ce que je fais là ? Qu'est-ce que je fais là ? Il est en train de se dire.
00:32:39 Il a choisi. Il a choisi l'enfer et contre tous.
00:32:43 On sait que c'est un combat de gladiateurs aussi, l'hémicycle, ça peut être ça.
00:32:46 Là, ce n'est pas un gladiateur que je vois.
00:32:48 Pour éviter un enfer parlementaire, la seule chose à faire, c'est de démissionner et de dire je rejoue mon mandat
00:32:53 et je me fais réélire ou pas par les électeurs.
00:32:56 Et là, il avait une relégitimation par rapport à son mandat et par rapport à ses collègues.
00:33:03 Je suis d'accord avec Véronique Jacquet. J'ai toujours dit que c'était la solution pour lui.
00:33:07 Mais moi, je trouve ces images tristes et j'ai envie de prendre la défense d'Adrien Quatennens.
00:33:11 Je l'appelle ça un lâchage. Je l'appelle ça un lâchage.
00:33:16 Prenez du recul. Prenez du recul.
00:33:19 Souvenez-vous d'une chose. Si un autre député d'un autre parti avait été dans le même cas que lui,
00:33:32 il aurait été le premier à taper sur le cul de Suisse et à l'empêcher de parler.
00:33:35 Ce que je condamne chez la France insoumise, c'est justement que je prends du recul.
00:33:38 C'est en direct. Écoutez-le. Écoutez-le. Pardon.
00:33:43 C'est ça la réalité de notre pays. Alors on va dire non, maintenant il faut aller à 64 ans.
00:33:49 Vous savez déjà plus comment faire après 55 ans. Les gens vous disent les emplois ne sont plus bons pour vous.
00:33:56 C'est ça la réalité. Ces mots sont ceux d'Emmanuel Macron en 2019.
00:34:01 Il a changé de vie depuis, mais c'est toujours la vie de 93% des actifs de ce pays.
00:34:07 Et déjà en 2019, les régimes spéciaux étaient érigés en bouc émissaire.
00:34:12 Alors bien sûr, monsieur Macron n'aime pas le terme de pénibilité.
00:34:15 Il a d'ailleurs retiré 4 de ses critères en 2017.
00:34:18 Or, précisément, les régimes spéciaux répondent aux enjeux de pénibilité dans les métiers concernés.
00:34:25 La philosophie de la sécurité sociale, c'était même d'étendre les dispositifs
00:34:30 dont bénéficient les personnes sous régime spécial à tous les travailleurs.
00:34:34 Mettre fin aux régimes spéciaux sous prétexte d'équité et de justice
00:34:39 n'est qu'une diversion pour faire oublier l'essentiel,
00:34:42 qui est que cette réforme des retraites va faire 100% de perdants.
00:34:46 (Applaudissements)
00:34:49 Merci.
00:34:50 Ça n'a pas duré trop longtemps.
00:34:52 Non, et puis on va surtout... parce qu'il y a un temps imparti.
00:34:54 Non, non, mais je veux dire le chahutage finalement.
00:34:56 Je pense que Sébastien Chenu, qui tient le rôle du président, l'un des vice-présidents,
00:35:00 qui est au perchoir, a réussi à serrer un petit peu la vis pour que le respect soit maintenu.
00:35:06 Vous me disiez qu'il fallait prendre du recul.
00:35:09 J'en prends justement parce que ce que je condamne chez la France insoumise,
00:35:13 je le condamne aussi chez les autres.
00:35:15 On ne peut pas dire que je sois un ami de la France insoumise,
00:35:18 mais le fait qu'ils lynchent des personnes comme ils l'ont fait avec Damien Abad,
00:35:22 je le condamne.
00:35:23 Et là, je trouve qu'Adrien Quatennens, même s'il aurait dû démissionner et se représenter,
00:35:27 je pense qu'il aurait été réélu d'ailleurs, comme Damien Abad,
00:35:30 qui a été très bien élu, est victime d'un lâchage.
00:35:34 Et ces députés qui pensent être dans le camp du bien,
00:35:37 pardonnez-moi, les députés qui pensent être dans le camp du bien
00:35:40 se comportent comme une meute imbécile et conformiste.
00:35:44 Non mais on ne peut pas, pardon, j'entends ton raisonnement Alexandre,
00:35:48 mais il faut quand même préciser les choses.
00:35:51 Il a quand même été condamné, là on n'est plus dans un truc de présomption d'innocence,
00:35:54 il a quand même été condamné, il y a eu un jugement, à quatre mois de prison,
00:35:56 avec sursis pour violences conjugales.
00:35:58 On n'a pas eu de peine d'inéligibilité.
00:36:00 La justice est quand même passée.
00:36:01 D'accord certes, mais on ne peut pas, je sais que tu as tendance à toujours absoudre
00:36:05 tous les personnes qui sont victimes, enfin qui sont de hauteur de violences,
00:36:09 mais là en l'occurrence, on ne peut pas faire le parallèle.
00:36:12 Quand il y aura des lois sur les violences faites aux femmes à voter à l'Assemblée,
00:36:15 c'est vrai que ça paraîtrait un petit peu étiable de voir Adrien Quatennens par...
00:36:20 Je pense que la faute d'Adrien Quatennens, c'était sa stratégie de communication.
00:36:26 Il aurait dû se faire oublier plus longtemps.
00:36:28 L'interview qu'il avait donnée était totalement déplacée dans son argumentaire,
00:36:35 comme sur le choix du timing, et je suis d'accord avec ce qui a été dit.
00:36:39 Il aurait dû démissionner et être relégitimé, le cas échéant,
00:36:42 si les électeurs l'ont décidé ainsi, par une élection, en considérant que cette peine-là,
00:36:47 rappelons-le, ces quatre mois avec sursis, n'a pas été condamnée.
00:36:50 Sauf que la détresse, c'est fait ce que je dis, parce que je fais,
00:36:52 je suis un chanceux, vous le savez mieux que moi.
00:36:54 Oui, mais je pense que ça n'est pas rendre service à personne,
00:36:58 et certainement pas aux femmes victimes de violences conjugales,
00:37:00 d'être dans la confusion, dans la gravité des faits.
00:37:03 Alors il ne s'agit certainement pas non plus d'excuser Adrien Quatennens
00:37:06 et de considérer que ça n'a pas d'importance.
00:37:08 Je pense que la réprobation et le fait qu'il y ait eu un chahut,
00:37:11 pour le coup, oui, c'est de la réprobation, et ça fait partie du jeu politique.
00:37:15 Mais il aurait dû, pour son bien, comme certainement pour celui de la France insoumise,
00:37:19 attendre plus longtemps avant de se faire oublier.
00:37:22 Et manifestement, il ne s'est pas fait assez oublier,
00:37:24 vu la réaction de l'Assemblée nationale.
00:37:26 Dernier mot et on avance.
00:37:27 Mais manifestement, il se fait applaudir maintenant, après.
00:37:29 Donc si le chahutage a eu lieu...
00:37:31 L'hypocrisie de Clémence Guette, qui était derrière lui,
00:37:33 de la France insoumise, en train de l'applaudir, effectivement.
00:37:35 C'est une hypocrisie en signe.
00:37:36 Non, mais ce que je veux dire, c'est que le pari d'Adrien Quatennens,
00:37:39 lui, justement, il est décidé depuis le début,
00:37:41 on savait depuis le début qu'il voulait retourner à retrouver l'Assemblée.
00:37:45 Si le chahut, comme ça, qu'on a vu, dure seulement quelques secondes,
00:37:49 il va regagner son pari.
00:37:50 Cela dit, pour refaire une autre...
00:37:53 Quand on décide de faire justement une autre élection,
00:37:55 c'est quand même des coups pour la société aussi.
00:37:57 Alors, il y a aussi une question sur la question de...
00:38:00 Quand on décide de retourner dans la...
00:38:02 Pardon, j'en perds mon stylo.
00:38:03 Quand on décide de retourner dans la société,
00:38:05 il y avait quatre mois de sourcil.
00:38:06 Donc c'était peut-être simplement de passer le fameux quatre mois
00:38:09 où avons l'impression que la justice a été rendue.
00:38:12 - Bon, on verra les éventuels commentaires d'Adrien Quatennens
00:38:15 après cette première prise de parole.
00:38:17 Et puis, on en discutera ultérieurement.
00:38:19 Je vous évoquais cette atmosphère électrique aujourd'hui à l'Assemblée,
00:38:23 notamment dans cet échange entre le député LFI, encore,
00:38:26 Louis Boyard, cette fois, et Gérald Darmanin.
00:38:29 Gérald Darmanin interpellé par le député LFI
00:38:32 sur les blocages de facultés et de lycées
00:38:34 et les heurts que cela a pu engendrer aujourd'hui.
00:38:38 Des heurts, pas seulement lors des prises de parole.
00:38:41 Regardez.
00:38:42 - Je crois que vous avez peur de la jeunesse.
00:38:45 Quand elle s'est mobilisée pendant les Gilets jaunes,
00:38:47 vous l'avez réprimée à genoux, main sur la tête,
00:38:50 sans qu'aucun policier ne soit sanctionné
00:38:52 pour ce qui s'est passé à Mantes-la-Jolie.
00:38:54 Ce matin, au lycée Racine, vous avez envoyé des policiers
00:38:57 frapper au visage des lycéens.
00:38:59 Vous avez envoyé la police gazer aux lacrymogènes des lycéens mineurs.
00:39:03 Monsieur le ministre, 15 universités sont bloquées aujourd'hui
00:39:07 et 200 lycées sont mobilisés.
00:39:09 Les jeunes sont contre vous et votre réforme des retraites.
00:39:12 Cela ne mérite pas que vous les condamniez à la violence policière.
00:39:15 Monsieur le ministre, pouvez-vous me garantir
00:39:18 que vous ne ferez plus frapper, gazer aux lacrymogènes ou éborgner
00:39:22 aucun lycéen mineur ou aucun étudiant ?
00:39:24 - Monsieur le député, je crois que...
00:39:27 Moi, j'ai peur que vous n'aimiez pas tellement la police.
00:39:29 Le 24 juin 2022, il faut dire que vous déclariez
00:39:31 "c'est un fait que la police tue".
00:39:33 Le 31 mars, vous rajoutiez
00:39:35 "comment ne pas voir que les contrôles abusifs de la police tuent".
00:39:38 Sur fond de refus de tempérer, les policiers abusent de leurs armes
00:39:41 et de leurs armes, et vous l'avez fait.
00:39:43 Vous avez fait ce que vous aviez à faire.
00:39:45 Vous avez fait ce que vous aviez à faire.
00:39:47 Vous avez fait ce que vous aviez à faire.
00:39:49 Vous avez fait ce que vous aviez à faire.
00:39:51 Vous avez fait ce que vous aviez à faire.
00:39:53 Vous avez fait ce que vous aviez à faire.
00:39:55 Vous avez fait ce que vous aviez à faire.
00:39:57 Vous avez fait ce que vous aviez à faire.
00:39:59 Vous avez fait ce que vous aviez à faire.
00:40:01 Vous avez fait ce que vous aviez à faire.
00:40:03 Vous avez fait ce que vous aviez à faire.
00:40:05 Vous avez fait ce que vous aviez à faire.
00:40:07 Vous avez fait ce que vous aviez à faire.
00:40:09 Et maintenant, tout le monde constate que les manifestations se passent
00:40:11 le plus correctement du monde, et c'est grâce aux policiers et aux gendarmes.
00:40:14 Je n'ai pas de leçons à recevoir d'un ministre
00:40:16 qui instrumentalise la police à des fins politiques.
00:40:20 Je n'ai pas de leçons à recevoir d'un ministre
00:40:22 qui dit que la police n'a jamais tué,
00:40:24 alors que c'est un fait que la police tue.
00:40:26 Vous affamez dans les universités,
00:40:28 vous écrasez les lycéens sous la pression de Parcoursup,
00:40:31 vous les condamnez par votre inaction climatique,
00:40:33 vous les noyez dans les chômages et le bas salaire.
00:40:35 Vous pensiez qu'ils allaient se laisser faire ? Non !
00:40:38 Et vous venez d'admettre à demi-mot
00:40:40 que vous alliez continuer de les réprimer.
00:40:42 Vous les réprimez, nous les soutenons.
00:40:44 Étudiants, bloquez toutes les universités du pays !
00:40:48 On avait bien compris le principe général de votre question,
00:40:51 qui n'était ni finalement sur les étudiants, ni sur les jeunes,
00:40:54 mais qui vous permettait d'avoir, sans doute pour vos réseaux sociaux,
00:40:57 les 15 secondes, comme en dit Harold, évoquées pour chacun d'entre nous.
00:41:01 Ces propos seraient presque à prêter à rire
00:41:04 s'ils n'étaient pas si graves de la part d'un représentant de la nation.
00:41:08 Mais dans vos propos, monsieur le député,
00:41:12 vous avez redit ici, dans le temple de la démocratie,
00:41:15 que ceux qui gardent notre sécurité,
00:41:17 qui meurent sous la balle des terroristes,
00:41:19 qui meurent sous le couteau de ceux qui attaquent les femmes et les enfants,
00:41:22 qui attaquent nos concitoyens les plus pauvres,
00:41:25 les policiers, ces petits gens, ces ouvriers de la sécurité,
00:41:29 pour parler comme le Parti communiste, que vous avez très longtemps abandonné,
00:41:32 vous les réinsultez ici en disant qu'ils tuent.
00:41:35 C'est une honte et c'est un mépris social qui est le vôtre, monsieur le député, malheureusement.
00:41:39 Merci beaucoup, monsieur le ministre.
00:41:41 Véronique Jacquier, quelle drôle de séquence,
00:41:44 enfin quand je dis drôle, vous m'avez compris, surtout pathétique.
00:41:47 J'ai envie de dire, moi ce que je note, c'est que Gérald Darmanin est plutôt bon,
00:41:51 parce qu'il garde son sang froid, je trouve.
00:41:53 Et Louis Boyard, qu'en dire ?
00:41:55 Louis Boyard ou l'insupportable député ?
00:41:57 Gérald Darmanin a été très bon parce qu'il fait presque vieux sage dans la séquence,
00:42:01 alors que c'est encore un jeune ministre.
00:42:03 Et Louis Boyard, lui, est extrêmement jeune, il a seulement 21 ans.
00:42:07 C'est un des plus jeunes députés de l'Assemblée nationale.
00:42:10 Mais là, ce n'est pas un député qu'on voit, c'est toujours un militant étudiant
00:42:12 qui veut foutre le feu à la France.
00:42:14 Je rappelle qu'il a été président de la Fidèle avant d'être député.
00:42:16 Non, mais il mériterait d'être sanctionné, parce que là, c'est quand même un appel,
00:42:20 pardonnez-moi, à la chienlit, il a foutu le bazar dans toutes les universités.
00:42:24 Il en remet surtout une couche, dépréciation de la police.
00:42:26 Non, mais il y a deux niveaux de lecture.
00:42:28 Un, il y a le fait, comme l'a dit Gérald Darmanin il y a quelques temps,
00:42:31 de bordéliser la France.
00:42:33 C'est un peu le rêve de la France insoumise en ce moment.
00:42:35 Il y a le fait, en souhaitant effectivement une révolte étudiante,
00:42:39 ce qui n'est pas le cas pour l'instant dans cette réforme des retraites,
00:42:42 et ce qui est plutôt une bonne chose, parce que quand les étudiants rentrent
00:42:45 en lice, ça peut donner un sacré bazar, pardonnez-moi l'expression.
00:42:50 Et la deuxième chose, c'est que Louis Boyard a commencé un tour de France
00:42:53 pour effectivement demander le blocage des universités.
00:42:56 On l'a vu à Rennes hier.
00:42:58 Chaque fois que les étudiants commencent à s'en prendre aux cités et autres,
00:43:05 ce sont des millions d'euros de dégâts.
00:43:08 Et c'est le contribuable qui paye.
00:43:10 Donc je pense que ce type est complètement irresponsable.
00:43:13 Ce député est complètement irresponsable et mériterait vraiment d'être sanctionné.
00:43:16 Il en remet une couche, je le disais, sur la détestation de la police.
00:43:19 Ce qu'il dit est indigne d'un élu, Jean-Sébastien ?
00:43:22 Ce qu'il dit, c'est ce que dit la France insoumise.
00:43:24 C'est la liberté d'expression et la liberté politique.
00:43:27 Non mais je ne suis pas d'accord comme vous pouvez l'imaginer.
00:43:29 Je pense surtout qu'il devrait retourner à l'école, pardon.
00:43:32 Non mais juste en termes de grammaire, quand ils disent "le peuple", "les jeunes",
00:43:36 quand Louis Boyard sur le fond de sa question dit "les jeunes",
00:43:38 non ce ne sont pas "les jeunes", ce sont "des jeunes".
00:43:42 Mais il y a une grande différence.
00:43:43 Mais ça, la France insoumise oublie systématiquement cette différence sémantique.
00:43:46 Et c'est quand même ce qui fait la différence entre une démocratie
00:43:49 et ce qui peut ressembler à un régime, à la cubaine, à la vénusélienne, etc.
00:43:53 Parce que c'est ça, sur le fond, prétendent justement à ces généralisations.
00:43:56 Et c'est la même chose avec la généralisation, la polystuc,
00:43:59 qui est totalement absurde, qui relève effectivement pour partie du mépris social.
00:44:03 Et Gérald Darmanin a raison de le souligner là-dessus.
00:44:05 Aujourd'hui, dans les manifestations, c'était Guillaume Meurice de France Inter
00:44:08 qui le faisait remarquer.
00:44:09 Il entendait des gens dire "on veut la même retraite que les policiers,
00:44:12 même si nous on a des vrais métiers".
00:44:14 Donc vous voyez le mépris social, effectivement,
00:44:16 qu'il peut y avoir dans une partie de cette gauche,
00:44:19 ou à minima, de cette extrême gauche.
00:44:21 Ils vont être réélus, ces gens-là.
00:44:23 Mais sur le fond, ils sont élus si les Français...
00:44:25 Non, non, est-ce qu'ils vont être réélus, ces gens-là ?
00:44:27 Parce qu'ils ont été élus un peu dans l'inconnu,
00:44:30 pour créer cette surprise, pour créer ce grand jamboulement à la Saison Bénacénale.
00:44:33 Mais maintenant qu'on a vu ce qu'ils sont capables de faire,
00:44:36 pourquoi qu'ils ne sont pas réélus ?
00:44:38 Le problème, c'est la complaisance, la complaisance politique,
00:44:41 la complaisance médiatique, la lâcheté d'une partie de la droite
00:44:43 qui n'ose jamais répondre.
00:44:44 Hier, souvenez-vous-en, je vous parlais de François Ruffin
00:44:47 et de sa tirade, où c'était Saint-Just.
00:44:49 Saint-Just, je suis désolé, c'est la terreur.
00:44:51 Quand François Ruffin disait « le bonheur est une idée neuve » ici,
00:44:53 c'est du délire absolu.
00:44:55 Si personne n'avait jamais été heureux en France
00:44:57 et si la France était un enfer social.
00:44:59 Mais aussi longtemps qu'on continue à tolérer ces choses-là...
00:45:01 - Ça chaine, ça arrive.
00:45:02 - Oui, ça entretient ça, parce que regardez les enquêtes d'opinion,
00:45:04 ça marche sur une partie de la jeunesse
00:45:07 et ça marche sur une partie de la population.
00:45:09 - Oui, ça marche...
00:45:10 - Paris-Mabrique, et Côte-Sainte-Mère-Dame.
00:45:12 - Effectivement, ça marche sur une partie de la jeunesse,
00:45:14 c'est cette gauche qui est en puissance.
00:45:16 C'est cette gauche qu'on entend partout.
00:45:18 C'est cette gauche, il y a même une importation un peu
00:45:20 de cette idéologie d'extrême-gauche des États-Unis,
00:45:22 notamment avec tout ce discours anti-police.
00:45:25 On l'a vu avec le mouvement Black Lives Matter
00:45:27 et ça a été repris ici.
00:45:29 Vous savez, cet acronyme ACAB,
00:45:31 « All cops are bastards »,
00:45:33 ça fait partie aussi de cette idéologie.
00:45:35 - Les flics sont les salauds.
00:45:36 - Exactement, ça fait partie de cette idéologie
00:45:38 et ça fonctionne, et même c'est cette gauche
00:45:40 qui est en puissance en ce moment.
00:45:42 Il y a une partie de la population qui va continuer
00:45:44 à voter pour cette extrême-gauche.
00:45:47 - Ça s'inscrit, Tatiana Arbazac, dans le champ républicain,
00:45:49 ce qu'on vient d'entendre de la part de Louis Boyard.
00:45:52 - On connaît les prises de position de la NUPES
00:45:55 et de Alephia en particulier vis-à-vis de la police.
00:45:57 Là, il n'y a pas de secours, il n'y a rien de nouveau.
00:46:00 On sait aussi quelle est leur tentation d'arriver
00:46:02 justement à mobiliser la jeunesse.
00:46:04 Il y a quand même cinq organisations de jeunesse
00:46:06 qui sont déjà mobilisées.
00:46:08 On sait combien c'est compliqué, une fois qu'ils sont dans la rue,
00:46:10 de les faire re-rentrer justement chez eux.
00:46:12 Donc, évidemment que c'est leur intérêt.
00:46:14 Cela dit, j'aimerais rebondir sur ce que je viens d'entendre
00:46:17 parce que moi, je trouve justement que le discours
00:46:20 de Jean-François Ruffin hier était extrêmement intéressant.
00:46:25 J'ai trouvé ça très stratégique, en fait.
00:46:28 Je vais vous dire pourquoi.
00:46:30 Parce que je pense qu'aujourd'hui, cette réforme des retraites,
00:46:33 si on peut juste dépasser le cadre de ça,
00:46:35 elle interroge en fait sur la valeur travail.
00:46:38 Et ce qui a été très intelligent, je trouve,
00:46:40 de la part de François Ruffin hier,
00:46:42 ça a été de mettre d'abord en exergue la déliquescence
00:46:44 des services publics, que tout le monde constate,
00:46:46 l'école, l'hôpital, et ensuite d'arriver à faire un lien
00:46:48 qui n'est pas évident parce qu'il est souvent décrié
00:46:50 et souvent caricaturé, et pour cause,
00:46:53 qui est qu'en fait, les Français, souvent d'ailleurs,
00:46:55 les premiers de ligne, d'ailleurs ceux qui ont été
00:46:58 applaudis par nous tous au moment du Covid,
00:47:00 sont les premiers impactés aujourd'hui par cette réforme.
00:47:03 Et que ces Français-là qui justement se lèvent tôt,
00:47:06 tiennent la France, tiennent debout,
00:47:08 je finis ma phrase Jean-Sébastien,
00:47:10 je vous écoute si je peux juste finir.
00:47:12 Ces Français-là, ils ont travaillé dur,
00:47:14 ils travaillent dur et ils ont envie de pouvoir,
00:47:16 après, au moment de la retraite, profiter de leur vie
00:47:18 et donc le droit au bonheur.
00:47:20 Et je trouve que c'était assez intelligent,
00:47:22 parce qu'on accuse beaucoup à la gauche
00:47:24 de faire l'éloge de la paresse, etc.
00:47:26 Et je pense, c'est pas un jugement de valeur,
00:47:28 c'est juste que je trouve que c'était intéressant
00:47:30 parce qu'en fait, il est arrivé, je pense que ça a fait mouche,
00:47:32 j'ai pas mal de Français qui ont écouté hier les débats,
00:47:34 et qui se sont dit en fait,
00:47:36 ils parlent du quotidien,
00:47:38 alors qu'aujourd'hui, et c'est le problème du gouvernement,
00:47:40 je finis juste ma phrase, c'est le problème aujourd'hui,
00:47:42 c'est qu'aujourd'hui, la Macronier,
00:47:44 et Elisabeth Borne qui est aujourd'hui à l'Assemblée,
00:47:46 parlent pas aux Français,
00:47:48 ils parlent aux Républicains.
00:47:50 Parce qu'en fait, aujourd'hui, le gouvernement,
00:47:52 son intérêt c'est pas de parler aux Français,
00:47:54 c'est d'arriver à faire en sorte que les Républicains
00:47:56 votent cette réforme. Et ça c'est un souci,
00:47:58 même dans le JDD ce week-end, on voit qu'il y a une déconnexion
00:48:00 avec la réalité aujourd'hui de ce que portent les Français
00:48:02 sur cette réforme.
00:48:04 - Sur Louis Boyard, pour conclure, avant le flash.
00:48:06 - Oui, bon, par rapport à François Ruffin,
00:48:08 effectivement, apparaît comme Albert Einstein
00:48:10 à côté de Louis Boyard,
00:48:12 mais c'est pas très difficile.
00:48:14 - Non, c'est pas difficile.
00:48:16 - C'est pas très difficile, je rebondirai moi sur ce qu'a dit
00:48:18 Darmanin, parce que pareil,
00:48:20 j'ai trouvé Darmanin plutôt bon,
00:48:22 et ce qu'il a dit sociologiquement,
00:48:24 moi je, la gauche, notamment la gauche
00:48:26 communiste, effectivement,
00:48:28 était une gauche qui était celle de la dignité
00:48:30 des ouvriers,
00:48:32 des travailleurs, et je pense que si
00:48:34 Louis Boyard représente une jeunesse
00:48:36 et une partie du monde du travail,
00:48:38 c'est pas forcément, aujourd'hui,
00:48:40 les classes populaires.
00:48:42 Je crois qu'elles se reconnaissent pas là-dedans,
00:48:44 les enfants des classes populaires, quand elles vont
00:48:46 à l'université, c'est pour s'en sortir,
00:48:48 c'est pour avoir accès à une forme de méritocratie,
00:48:50 c'est pas pour bordéliser,
00:48:52 donc, voilà,
00:48:54 je suis pas de cette sensibilité
00:48:56 de gauche-là, mais j'ai presque mal à ma gauche,
00:48:58 j'ai envie de dire, parce que je trouve
00:49:00 que c'est une gauche qui est assez minable
00:49:02 et qui représente très mal les plus humbles.
00:49:04 Alexandre de Véthiot qui a mal à sa gauche.
00:49:06 On aura tout entendu à 23h.
00:49:08 Mais ce sont leurs idées qu'on entend.
00:49:10 23h pile, le rappel de l'actualité,
00:49:12 on poursuit les discussions.
00:49:14 Non mais ce sont leurs idées qu'on entend.
00:49:16 La mobilisation
00:49:18 contre la réforme des retraites
00:49:20 est en baisse, aujourd'hui,
00:49:22 757 000 manifestants
00:49:24 ont été recensés en France,
00:49:26 selon la police, 57 000 à Paris,
00:49:28 plus d'un million à 200 000 personnes
00:49:30 s'étaient rassemblées
00:49:32 le 31 janvier dernier.
00:49:34 Le secrétaire général de la CGT,
00:49:36 Philippe Martinez, appelle à durcir
00:49:38 le mouvement dans les prochaines semaines.
00:49:40 Des tensions ont éclaté
00:49:42 dans certains rassemblements,
00:49:44 c'est le cas à Paris, vous le voyez
00:49:46 sur ces images, selon nos informations,
00:49:48 26 personnes
00:49:50 auraient été interpellées aujourd'hui,
00:49:52 c'est 4 de moins que le 31 janvier
00:49:54 dernier,
00:49:56 pour la deuxième journée
00:49:58 de mobilisation.
00:50:00 L'aide internationale se déploie
00:50:02 en Turquie et en Syrie, au lendemain
00:50:04 de deux séismes dévastateurs
00:50:06 où près de 8 000 personnes
00:50:08 ont perdu la vie, selon
00:50:10 le président turc Recep Tayyip Erdogan.
00:50:12 45 pays ont proposé
00:50:14 leur aide, c'est le cas de la France.
00:50:16 Sur place, les secouristes
00:50:18 cherchent toujours de potentielles
00:50:20 nouvelles victimes sous les décombres.
00:50:22 Au milieu de ce bazar
00:50:24 de l'Assemblée nationale qu'on vous décrit
00:50:26 depuis presque 48 heures maintenant,
00:50:28 on en parlait hier soir,
00:50:30 on en sait un petit peu plus aujourd'hui,
00:50:32 la majorité dénonce des tentatives d'intimidation
00:50:34 après avoir reçu des menaces dans certaines
00:50:36 permanences, par ailleurs, 3 députés
00:50:38 du RN ont également été visés
00:50:40 par des appels pour le moins malveillants
00:50:42 hier, des messages qui avaient pour but
00:50:44 de les faire sortir de l'hémicycle, un moment
00:50:46 décisif selon le récit du
00:50:48 RN, 3 femmes du parti ont donc été
00:50:50 visés par ces appels, on en sait
00:50:52 un petit peu plus et on vous en dit un petit peu plus
00:50:54 avec ce sujet de Vincent Farandez.
00:50:56 Alors que les discussions battent
00:50:58 leur plein dans l'hémicycle, plusieurs députés
00:51:00 du RN reçoivent appels
00:51:02 et messages vocaux
00:51:04 similaires et particulièrement inquiétants.
00:51:06 Un de vos proches vient d'être
00:51:08 admis en cliente
00:51:10 à l'hôpital, si vous pouvez
00:51:12 vous rendre ce coup là, vous êtes attendu.
00:51:14 Sur le coup j'y crois, forcément.
00:51:16 Ensuite on m'a mis un message
00:51:18 sur WhatsApp pour me dire que
00:51:20 tout allait bien, qu'il n'y avait pas de problème avec les enfants
00:51:22 ni les petits-enfants, donc j'étais rassurée.
00:51:24 3 élus sont visés par ces appels fallacieux
00:51:26 dans un délai d'une dizaine de minutes.
00:51:28 Le moment choisi ne
00:51:30 relève sûrement pas du hasard.
00:51:32 Car à cet instant, la présence
00:51:34 de la totalité des députés du RN
00:51:36 est nécessaire pour
00:51:38 voter une motion référendaire.
00:51:40 L'absence d'un seul élu
00:51:42 rendrait la motion caduque.
00:51:44 Il s'agissait là, de manière très claire, d'entraver
00:51:46 l'exercice du mandat
00:51:48 du groupe RN.
00:51:50 Donc l'opération était relativement bien manœuvrée.
00:51:52 Ce mardi,
00:51:54 la présidente de l'Assemblée nationale
00:51:56 a apporté son soutien aux députés visés.
00:51:58 C'est gravissime.
00:52:00 C'est gravissime, c'est honteux et c'est
00:52:02 indigne et c'est la raison
00:52:04 pour laquelle je pense que collectivement
00:52:06 il ne faut pas laisser passer ces agissements.
00:52:08 Des menaces qui concernent
00:52:10 aussi les élus Renaissance.
00:52:12 J'ai reçu en fait un courrier
00:52:14 dans lequel il y avait également
00:52:16 de la poudre blanche.
00:52:18 Ce courrier relatait
00:52:20 des propos racistes
00:52:22 également menaçants
00:52:24 à l'encontre de mes proches,
00:52:26 de ma famille, de mes enfants
00:52:28 et de mon domicile.
00:52:30 De son côté, le RN a annoncé
00:52:32 le dépôt de plusieurs plaintes.
00:52:34 Pour Marine Le Pen, il s'agit sans doute d'une manœuvre
00:52:40 particulièrement bien préparée.
00:52:42 Vous pouvez en faire un commentaire, Véronique.
00:52:44 C'est vrai que ça sent l'œuvre de diversion
00:52:46 qui concerne plusieurs députés.
00:52:48 Cela dit, les menaces de mort, les intimidations,
00:52:50 ça les vise à titre privé
00:52:52 et ils n'en parlent pas souvent mais ils en reçoivent quand même...
00:52:54 Ce qui est très inédit, c'est ces fameux
00:52:56 messages vocaux pour sortir de l'hémicycle
00:52:58 pour les députés RN.
00:53:00 Très probablement, il faut dire la vérité,
00:53:02 d'un groupe politique.
00:53:04 On n'en sait rien et on ne va pas commencer à se mettre en difficulté
00:53:06 nous-mêmes en trouvant des coupables potentiels.
00:53:08 Nous n'avons aucune information
00:53:10 de l'origine de ces...
00:53:12 L'intérêt politique, c'était de les faire sortir
00:53:14 pour que leur motion référendaire,
00:53:16 ça on peut le dire...
00:53:18 En tout cas, le stratagème n'a pas porté ses fruits.
00:53:20 Oui, parce qu'ils ne sont pas sortis
00:53:22 pour que leur motion référendaire soit caduque.
00:53:24 On sait qu'il y a un autre parti
00:53:26 qui avait déposé aussi une motion référendaire
00:53:28 qui n'a pas été tirée au sort
00:53:30 et qui en a fait un psychogramme.
00:53:32 Oui, mais ça paraît tellement évident
00:53:34 que c'est trop gros pour être vrai.
00:53:36 C'est inquiétant.
00:53:38 - On a parlé de la tête et des questions qu'on peut se poser.
00:53:40 Ce qui est inquiétant, c'est qu'ils avaient quand même
00:53:42 les numéros de téléphone.
00:53:44 Il faut avoir les numéros de téléphone.
00:53:46 Il faut connaître quand même...
00:53:48 - Il faut avoir un téléphone soi-même, déjà.
00:53:50 - Déjà, et ça a été quand même
00:53:52 sur une période de 10 minutes.
00:53:54 Est-ce que ça sent le canular, le sabotage?
00:53:56 - C'est du sabotage plus récent.
00:53:58 - L'origine n'est pas un canular.
00:54:00 - Ça relève de l'attentat démocratique.
00:54:02 Quand vous avez un parlement
00:54:04 qui doit se prononcer sur un texte...
00:54:06 - Le mot est peut-être un peu fort,
00:54:08 "attentat démocratique", non?
00:54:10 - Oui, on ne se fait pas un coup d'État non plus.
00:54:12 - Intimidation démocratique, ça, c'est certain.
00:54:14 - Comment est-ce que vous appelez ça?
00:54:16 Précisément, ça n'est pas un canular.
00:54:18 - On connaît comme des stratégies à l'œuvre...
00:54:20 - Tatiana Arnaud, en bas,
00:54:22 s'il vous plaît, écoutez-vous, les amis.
00:54:24 - ... qui visent à disrupter le processus démocratique.
00:54:26 - Jean-Sébastien, un peu de respect pour les dames
00:54:28 qui sont à vos côtés.
00:54:30 - On connaît les stratégies à l'œuvre sans l'instruction.
00:54:32 C'est pas à nouveau à ce point-là, non.
00:54:34 - On connaît le coup des députés, ce qu'il y a justement
00:54:36 derrière le rideau pour arriver au dernier moment.
00:54:38 On connaît le coup de les emmener à la buvette
00:54:40 et de se faire bloquer à la buvette pour ne pas être là
00:54:42 justement au moment du vote.
00:54:44 - Vous en avez, les infos?
00:54:46 - Il y a des stratégies à mal-œuvre à l'Assemblée nationale
00:54:48 pour faire en sorte, justement, que le cours ne soit pas...
00:54:50 - C'est bien ça.
00:54:52 - Là, on atteint quand même quelque chose d'assez grave.
00:54:54 Cela dit, comme vous disiez...
00:54:56 - C'est odieux pour les personnes concernées.
00:54:58 - Comme le disait Véronique, c'est vrai que c'est un peu compliqué
00:55:00 d'être couvert par toutes les voix à chaque fois.
00:55:02 - C'est vrai que c'est malheureusement le lot quotidien,
00:55:06 il faut bien le dire, des députés comme des ministres.
00:55:08 Marlène Schiappa, encore hier, le redisait.
00:55:10 Le nombre de menaces de mort que reçoivent les députés
00:55:12 et les ministres, et parfois aussi le saccage
00:55:14 de leurs circonscriptions, ça arrive quand même...
00:55:16 - Ça, c'est entendu, mais cette manœuvre de coup de téléphone,
00:55:18 de vous dire que votre proche est à l'hôpital,
00:55:20 il faut que vous le disez, c'est quand même très vicieux.
00:55:22 - Il y a plusieurs stratégies.
00:55:24 Il y a même, par exemple, au sein du groupe Renaissance,
00:55:26 il y a trois salariés qui sont sur place,
00:55:28 et il y a un groupe qui est en train de se faire bloquer
00:55:30 au sein du groupe Renaissance.
00:55:32 Il y a trois salariés qui sont sur place,
00:55:34 trois salariés du groupe qui sont là,
00:55:36 pour vérifier que pas une voix ne manque à l'appel
00:55:38 quand il s'agit de...
00:55:40 - Oui, mais ça, c'est de la stratégie, mais...
00:55:42 - Non, mais c'est de la stratégie.
00:55:44 - Vous êtes mère de famille.
00:55:46 - Oui, bien sûr, évidemment.
00:55:48 - Et on vous appelle pour vous dire que vos enfants
00:55:50 sont à l'hôpital, c'est quand même une méthode dégueulasse.
00:55:52 - Mais c'est absolument dégueulasse.
00:55:54 - Mais je pense que...
00:55:56 - Mais Alexandre, je n'ai pas du tout remis ça en cause.
00:55:58 Et, victime ou insoumis,
00:56:00 je pense que vous seriez tombé de votre chaise.
00:56:02 - Mais attendez, mais en quoi c'est légitimé ?
00:56:04 - Donc, n'essayons pas de justifier...
00:56:06 - Alexandre, on connaît votre obsession,
00:56:08 on a compris que vous étiez un coupable désigné.
00:56:10 - Il y a des stratégies...
00:56:12 - En quoi j'ai légitimé cela ? Je viens de le condamner.
00:56:14 - Il y a des stratégies... Chut, Alexandre, laisse-le tenir.
00:56:16 - Je ne sais pas quelle est votre obsession.
00:56:18 On a compris, vous voulez revenir, vous me dites que ça ne lui passe très bien.
00:56:20 - Ce n'est pas ce que je dis.
00:56:22 - Vous pouvez être procureur, on est tous très heureux.
00:56:24 - Ce n'est pas ce que je dis, là.
00:56:26 - C'est plus sympathique, aller boire quelqu'un à la buvette,
00:56:28 c'est plus sympathique, je pense, que de la peste.
00:56:30 - Oui, c'est gâché derrière l'oreille aussi.
00:56:32 - Il n'est pas obligé d'aller boire, il y va volontairement.
00:56:34 - Bon, allez, on avance.
00:56:36 Aujourd'hui, on va refermer temporairement, évidemment,
00:56:40 le volet de la réforme des retraites,
00:56:42 qu'on rouvrira sans nul doute dès demain.
00:56:44 Les députés du groupe écologiste
00:56:46 qui ont tacté, c'est l'une des infos du jour également,
00:56:48 qui ont tacté la fin de la mise en retraite,
00:56:52 en retraite, pardon, pas en retraite,
00:56:54 en retraite, en interne,
00:56:56 de Julien Bayou, accusé, vous le savez,
00:56:58 par une ex-compagne de violences psychologiques.
00:57:00 Il s'était retiré de la coprésidence du groupe
00:57:02 au mois de septembre.
00:57:04 Un peu plus tard, il avait démissionné de son poste
00:57:06 de patron d'Europe Écologie Les Verts, depuis les mois ont passés.
00:57:08 Aucune action en justice n'a été entreprise.
00:57:10 La cellule d'Europe Écologie Les Verts,
00:57:12 dédiée aux violences sexistes et sexuelles,
00:57:14 a quant à elle décidé de clore le dossier
00:57:16 la semaine dernière, faute d'avoir pu mener
00:57:18 à bien son enquête. Mais,
00:57:20 il y a des voix, évidemment, toujours un peu dissonantes.
00:57:22 Sandrine Rousseau, qui, elle, avait
00:57:24 relayé les accusations visant Julien Bayou,
00:57:26 sur un plateau de télé,
00:57:28 affirme qu'elle refuse toujours
00:57:30 de déclarer cet homme innocent.
00:57:32 Écoutez-la.
00:57:34 Non seulement je n'ai pas pensé à démissionner, mais en l'occurrence,
00:57:36 je ne l'ai pas fait perdre, quoi que ce soit,
00:57:38 puisque c'est lui tout seul qui a démissionné,
00:57:40 et que de toute façon, c'était quelques semaines avant
00:57:42 la fin de son mandat. Et par ailleurs,
00:57:44 moi, je voudrais quand même dire
00:57:46 aux femmes qui se sont exprimées dans la presse
00:57:48 que je regrette
00:57:50 qu'elles n'aient pas eu,
00:57:52 qu'elles n'aient pas senti
00:57:54 les conditions remplies au sein du parti
00:57:56 pour pouvoir s'exprimer au sein du parti.
00:57:58 J'ai soutenu la parole d'une femme.
00:58:00 J'ai soutenu la parole d'une femme.
00:58:02 Et c'est ça que vous me reprochez aujourd'hui ?
00:58:04 J'ai soutenu la parole d'une femme.
00:58:06 Et je continuerai à le faire.
00:58:08 Et je vous propose qu'on passe sur un autre sujet,
00:58:10 mais je continuerai à soutenir la parole des femmes.
00:58:12 C'était le patron de votre parti. Vous n'étiez d'ailleurs
00:58:14 pas d'accord politiquement. Est-ce que vous n'avez pas
00:58:16 instrumentalisé cette histoire à des points politiques ?
00:58:18 Non mais on a tous les clichés.
00:58:20 On fait tous les clichés comme des perles sur un collier.
00:58:22 Pas de problème. Si vous pensez
00:58:24 réellement que tout le combat
00:58:26 que je mène depuis des années n'est qu'instrumentalisation
00:58:28 politique, alors c'est votre droit. Moi je vous dis
00:58:30 jamais je ne lâcherai l'égalité femmes-hommes.
00:58:32 Jamais je ne lâcherai la lutte contre les violences faites aux femmes.
00:58:34 Et oui, les violences psychologiques sont
00:58:36 un sujet peu reconnu dans notre société.
00:58:38 Un sujet peu reconnu dans notre société.
00:58:40 Un sujet peu reconnu dans notre société
00:58:42 et qui mérite encore d'être instruit,
00:58:44 d'être regardé. Parce que oui,
00:58:46 il y a beaucoup de femmes qui souffrent de ces violences psychologiques.
00:58:48 Parce qu'il y a beaucoup de femmes qui sont humiliées
00:58:50 dans les relations qu'elles ont
00:58:52 avec les conjoints et c'est une forme de violence.
00:58:54 Je rappelle donc que
00:58:56 Sandrine Rousseau était la concurrente de
00:58:58 Julien Bayou chez Europe Écologie Les Verts.
00:59:00 Elle a jeté en pâture publique un homme qui,
00:59:02 à l'arrivée, Jean-Sébastien, n'est accusé
00:59:04 de rien.
00:59:06 Qu'est-ce qu'on dit ? Qu'est-ce qu'on doit
00:59:08 penser de ce retour et de cette
00:59:10 déclaration de Sandrine Rousseau ?
00:59:12 Effectivement, Julien Bayou est dans une zone qui est terrible
00:59:14 pour lui, parce que ça équivaut quand même à une forme
00:59:16 de mort sociale, en tout cas dans sa famille.
00:59:18 Il est coupable de tout et de rien à la fois.
00:59:20 Il est coupable de rien, mais coupable, selon
00:59:22 les gens comme Sandrine Rousseau.
00:59:24 Qu'elle puisse regretter
00:59:26 à la limite, effectivement, qu'elle dise
00:59:28 "je regrette que les femmes ne se soient pas
00:59:30 senties en confiance pour parler de moi". Bref,
00:59:32 rien n'a été acté dans cette procédure-là.
00:59:34 Il n'y a eu aucune clinte déposée dans un état
00:59:36 de droit. On ne peut pas engager
00:59:38 ou considérer que les gens sont forcément
00:59:40 coupables au motif qu'il n'y aurait pas de fumée
00:59:42 sans feu. C'est complètement délirant
00:59:44 parce que pris dans l'autre sens, il est
00:59:46 impossible de se faire
00:59:48 innocenter. Et ce n'est certainement pas un service
00:59:50 que Sandrine Rousseau rend aux femmes, parce que
00:59:52 justement, elle entretient une confusion.
00:59:54 Elle aussi, elle a un problème de sémantique.
00:59:56 Ce n'est pas parce qu'il faut savoir écouter
00:59:58 les femmes, pour le coup, de manière générale,
01:00:00 savoir entendre la parole des
01:00:02 femmes, que toutes les paroles
01:00:04 de femmes doivent forcément être prises
01:00:06 au premier degré. Je pense que Sandrine Rousseau
01:00:08 en réalité prend les femmes pour des pintades
01:00:10 qui seraient incapables de mentir. Elles n'auraient pas
01:00:12 de cerveau. Je vous laisse la paternité
01:00:14 de vous dire, évidemment, Jean-Jean Sébastien.
01:00:16 Mais comment vous appelez ça autrement ?
01:00:18 J'appelle aucune femme
01:00:20 parlant d'un animal, déjà.
01:00:22 Je ne vous dis pas que moi je le pense, je vous dis que
01:00:24 manifestement, Sandrine Rousseau prend les femmes
01:00:26 pour de parfaites imbéciles. Elle n'aurait pas de cerveau.
01:00:28 Elle ne serait pas capable de se venger. Elle ne serait pas capable
01:00:30 de se mentir. Elle ne serait pas capable d'avoir
01:00:32 mal vécu une séparation et
01:00:34 peut-être d'avoir participé pour partie
01:00:36 elle aussi. Non, voilà, tout ça n'existe pas
01:00:38 parce que les femmes sont de pures innocentes, mais alors
01:00:40 vraiment dans le sens fort du terme.
01:00:42 Et j'ai envie de dire le mal effet parce que quelle que soit
01:00:44 l'issue et le retour et la façon dont le retour
01:00:46 de Julien Bayou se passe,
01:00:48 les accusations et cette séquence lui
01:00:50 colleront à la peau, j'ai envie de dire
01:00:52 jusqu'à la fin de sa carrière.
01:00:54 Au moins. Je ne sais pas jusqu'à la fin
01:00:56 de sa carrière, mais clairement, il y a une sorte de présomption
01:00:58 de culpabilité. C'est ça le souci.
01:01:00 Il faut rappeler quand même ce qui s'est passé.
01:01:02 Il y a quand même cette cellule
01:01:04 qui attendait d'auditionner justement cette
01:01:06 ex-compagne qu'il accuse de violences psychologiques.
01:01:08 Il a été traqué. Il y a eu
01:01:10 un déballage médiatique très
01:01:12 important du fait de Sandrine Rousseau. On rappelle quand même
01:01:14 que c'est elle qui a balancé... C'est une émission de TV sur France 5.
01:01:16 Voilà, sans aucune
01:01:18 preuve ou quoi que ce soit. Donc la cellule...
01:01:20 Elle avait juste précisé à l'époque
01:01:22 qu'il y avait une enquête journalistique
01:01:24 qui était effectuée.
01:01:26 La cellule a dit qu'ils allaient auditionner
01:01:28 l'ex-compagne qui se
01:01:30 disait victime de violences psychologiques.
01:01:32 Il se trouve que cette cellule n'a jamais auditionné
01:01:34 cette ex-compagne pour une simple et bonne raison. C'est qu'elle n'est
01:01:36 jamais venue se présenter pour
01:01:38 justement témoigner de ce qui s'était passé.
01:01:40 Par ailleurs, la cellule... - Particulier. C'est le mot du mois.
01:01:42 - ...et que aucune autre femme n'est venue
01:01:44 se signaler pour
01:01:46 dénoncer un fait à l'encontre de
01:01:48 Julien Bayou. Donc ce qui se passe, si vous voulez, le souci
01:01:50 là qui pose quand même question, c'est que
01:01:52 cet homme politique se retrouve confronté à une
01:01:54 présomption de culpabilité, puisque pour l'instant
01:01:56 mis à part des propos
01:01:58 rapportés dans la presse, il n'a pas eu
01:02:00 de preuve de sa culpabilité.
01:02:02 Et par ailleurs, juste précision,
01:02:04 encore aujourd'hui, jusqu'à aujourd'hui
01:02:06 où le bureau politique a voté, en fait,
01:02:08 le groupe a voté son retour
01:02:10 sur les bancs de l'Assemblée,
01:02:12 jusqu'à aujourd'hui, il ne savait même pas
01:02:14 que son ex-compagne n'avait pas été auditionnée
01:02:16 par la cellule. Il faut quand même le savoir. C'est-à-dire que
01:02:18 il n'y a pas du tout de transparence qui a été faite
01:02:20 justement à la procédure. - C'est n'importe quoi, en fait.
01:02:22 - Donc ça pose quand même une question. - Quand on veut se substituer
01:02:24 à la justice, on voit aussi les incohérences
01:02:26 que ça peut... et la boîte de pendants que ça ouvre.
01:02:28 - La procédure judiciaire, qui devrait
01:02:30 être à l'oeuvre dans ces cas-là, et puis
01:02:32 celle que mettent en place
01:02:34 les partis politiques, et qui...
01:02:36 C'est une très bonne initiative
01:02:38 parce que c'est important de le faire. Mais encore,
01:02:40 faut-il que ça soit efficient et que ça soit
01:02:42 de façon tout à fait transparente.
01:02:44 - Dans une psychologie aussi néo-féministe,
01:02:46 dans un certain logiciel,
01:02:48 c'est pas tant que la plainte doit se rendre
01:02:50 devant la justice et que la justice va rendre
01:02:52 sa décision. Non. Le simple fait de dévoiler
01:02:54 des choses publiquement, la réparation
01:02:56 peut avoir lieu. Donc si on réfléchit
01:02:58 en disant "il n'y a pas eu de plainte,
01:03:00 ça s'est pas rendu", donc... Non, non, il y en a
01:03:02 pour qui le fait que Julien Bayou, maintenant,
01:03:04 est complètement neutralisé,
01:03:06 c'est une victoire et c'est tout.
01:03:08 Pour ce qui est de Mme Rousseau, elle dit
01:03:10 qu'elle se préoccupe, bon, des violences,
01:03:12 je ne conteste pas, justement,
01:03:14 son engagement, tout ça,
01:03:16 mais je pense qu'elle est très occupée à faire...
01:03:18 - Elle est contre-productive, surtout. - Non, mais elle est très occupée,
01:03:20 surtout, à faire sa propre publicité,
01:03:22 plutôt que de réellement, dans certains cas, défendre les femmes.
01:03:24 Et parce qu'il faudrait savoir, d'ailleurs, si elle avait eu
01:03:26 le mandat de sortir, de outer cette histoire
01:03:28 comme ça, est-ce que c'était vraiment son mandat
01:03:30 de le faire? - Ça, c'est pas évident. - Ça, c'est une autre question aussi.
01:03:32 - Et en même temps, j'ai envie
01:03:34 de dire, Véronique Jacquier, difficile
01:03:36 d'avoir de l'empathie pour quelqu'un
01:03:38 qui a contribué à mettre en place lui-même
01:03:40 ce type d'accusation. C'est un petit peu
01:03:42 l'arroseur arrosé, l'affaire Julien Bayou. Il ne faut pas
01:03:44 perdre ça de l'esprit non plus.
01:03:46 - Oui, mais ce qui est intéressant
01:03:48 ce soir, c'est la réaction de Sondrine
01:03:50 Rousseau et d'ailleurs l'interview
01:03:52 avec Apolline De Malherbe. Parce que
01:03:54 si l'interview avait été faite par un homme,
01:03:56 je crois que Sondrine Rousseau
01:03:58 serait devenue littéralement hystérique.
01:04:00 Et donc ça en dit long, quand même.
01:04:02 - Heureusement que vous êtes une femme
01:04:04 pour le dire. C'est exactement la réflexion
01:04:06 que j'allais faire. - Non, mais je me permets
01:04:08 de le dire parce que de l'avoir
01:04:10 dans une telle affirmation et quelque part dans une
01:04:12 telle mauvaise foi, c'est-à-dire qu'elle...
01:04:14 C'est une femme politique, c'est une élue.
01:04:16 Moi, c'est ça qui me dérange. - Mais là encore, moi, j'insiste.
01:04:18 Il est lui-même dans la
01:04:20 matrice de ce nouveau féminisme.
01:04:22 Il est dans la même matrice, Julien Bayou.
01:04:24 C'est pour ça que je vous dis, moi, j'ai du mal à avoir de l'empathie.
01:04:26 - D'accord. C'est l'arroseur
01:04:28 arrosé, ok. Mais elle,
01:04:30 dans...
01:04:32 Comment dire ? Dans...
01:04:34 Dans l'exemplarité qu'elle doit donner,
01:04:36 elle n'est pas blanc-bleu non plus.
01:04:38 C'est-à-dire que ce soir, elle devrait dire, bon,
01:04:40 allez, passez-moi l'expression qui est un peu trivial,
01:04:42 mais je n'ai pas tenu la chandelle.
01:04:44 Je ne sais pas si, finalement, la personne qui m'a parlé
01:04:46 avait tort ou raison.
01:04:48 Toujours est-il qu'il n'y a pas de preuve.
01:04:50 Je suis peut-être allée un petit peu trop
01:04:52 vite en parlant. - Mais ça, c'est dans un monde
01:04:54 idéal, qui n'existe pas. - Non, non,
01:04:56 mais si elle était élégante, elle devrait même être en
01:04:58 capacité de présenter des excuses
01:05:00 à son camarade. Je suis désolée, on est en démocratie.
01:05:02 - C'est pas le genre de la maison. - C'est pas juste l'élégance.
01:05:04 - Si elle était démocrate, tout simplement, si
01:05:06 elle s'inscrivait dans le champ républicain.
01:05:08 - Alexandre, tout en
01:05:10 saluant MeToo et ce
01:05:12 phénomène qu'il y a quelques années maintenant,
01:05:14 et qui a apporté son lot
01:05:16 de positifs en libérant la parole, on peut dire
01:05:18 peut-être aussi qu'il y a un problème de méthode.
01:05:20 - Je ne suis pas sûr que je salue MeToo.
01:05:22 - Ah, tout de même. - Non, excusez-moi.
01:05:24 Depuis le début, c'était une entreprise
01:05:26 de déléation,
01:05:28 une entreprise... - De libération de la parole.
01:05:30 - Vous pouvez pas dire ça à quelqu'un.
01:05:32 - Laissez-le finir, je m'en occupe.
01:05:34 - Je pense qu'il faut
01:05:36 évidemment prendre les plaintes des femmes
01:05:38 au commissariat, il faut évidemment les entendre,
01:05:40 mais la méthode depuis le début
01:05:42 de MeToo est détestable, et c'est plus une entreprise
01:05:44 de démolition qu'une entreprise
01:05:46 de libération, et j'ai aussi un désaccord avec vous.
01:05:48 - Elle est détestable. - Avec vous, la méthode...
01:05:50 - Non, c'est la dernière fois qu'il y a MeToo,
01:05:52 c'est aussi le déballage médiatique.
01:05:54 - La méthode, balance ton port,
01:05:56 etc., les procès
01:05:58 s'en preuvent,
01:06:00 tout ça... - Ça a été essentiel, ça a été une vague
01:06:02 de libération de la parole, même en matière d'inceste,
01:06:04 même en matière de... - Alexandre,
01:06:06 tout ça n'est que la conséquence logique...
01:06:08 - Pendant des années, vous avez eu des femmes qui se sont
01:06:10 terrées dans un mutisme, dans un traumatisme,
01:06:12 et il y a cette porte
01:06:14 qui s'est entreouverte pour leur permettre
01:06:16 de se libérer, de spontanément
01:06:18 se libérer de ce fardeau pour certaines.
01:06:20 - Je pense que... - Donc condamner un MeToo
01:06:22 comme vous le faites, je ne suis pas certain,
01:06:24 mais après les dérives, j'en parle moi-même,
01:06:26 donc je vous entends. - Ce n'est pas le cas,
01:06:28 hélas, pour beaucoup de femmes, je pense que pour beaucoup de femmes,
01:06:30 je pense aux femmes des cités, par exemple,
01:06:32 dont le mouvement MeToo a très peu parlé,
01:06:34 elles ne sont pas plus libérées depuis
01:06:36 ce mouvement-là, je ne pense pas que la caissière
01:06:38 aille fuiter pour défendre,
01:06:40 pour dénoncer son patron
01:06:42 qui la harcèle,
01:06:44 et je pense que les dérives auxquelles on assiste
01:06:46 étaient inscrites dès le début dans MeToo,
01:06:48 puisque dès le début, il s'agissait de dénoncer
01:06:50 des gens sans preuve, de les balancer
01:06:52 sur les réseaux sociaux, plutôt que d'inciter
01:06:54 la justice à faire son travail.
01:06:56 Tout ce qui arrive maintenant était écrit dès le début,
01:06:58 je l'ai dit, je continue à le dire,
01:07:00 et je continuerai, excusez-moi,
01:07:02 Tatiana, à le dire, de même que je ne suis pas d'accord
01:07:04 avec vous quand vous dites que c'est bien ce type d'instance
01:07:06 dans les partis, qu'on écoute les militantes
01:07:08 dans les partis et qu'on les incite à porter plainte,
01:07:10 c'est bien, sinon c'est littéralement
01:07:12 une police politique, ce genre
01:07:14 d'organisation. Donc je pense que c'est
01:07:16 voilà, que ce n'est pas
01:07:18 souhaitable. Ensuite, je pense que
01:07:20 l'antifascisme de Pacotti
01:07:22 et, je dirais,
01:07:24 cette néo-féministe radicale
01:07:26 qui voit dans chaque homme
01:07:28 un prédateur, c'est la même chose,
01:07:30 et c'est très dangereux parce que ça conduit à faire
01:07:32 de l'opposant, non pas
01:07:34 un adversaire politique,
01:07:36 mais le mal justement, c'est le camp du bien
01:07:38 contre le camp du mal. - On ne le représente pas
01:07:40 toutes les femmes, Alexandre, heureusement d'ailleurs.
01:07:42 - Et si en face, non mais je parle de Sandrine Rousseau et de
01:07:44 Céline Le Peuble, je ne parle pas de toutes les femmes. - Oui mais vous caricaturez justement
01:07:46 un combat de femmes qui est une débarrassement de la parole.
01:07:48 - Je parle d'un certain néo-féministe. - Et je voudrais qu'on
01:07:50 conclue, s'il vous plaît. - Qui n'est pas celui de Badinter, par exemple,
01:07:52 qui, à mon avis, pense à peu près la même chose
01:07:54 que moi, de MeToo.
01:07:56 Et je disais simplement
01:07:58 que quand on considère l'autre comme le mal
01:08:00 et quand on pense être dans le camp du bien, c'est très
01:08:02 dangereux parce que tous les coups sont permis.
01:08:04 On peut appeler les gens
01:08:06 en disant que leurs enfants sont malades,
01:08:08 on peut dénoncer quelqu'un
01:08:10 sans preuve parce qu'on est dans le camp du bien
01:08:12 et donc on est autorisé à tout.
01:08:14 Et donc je pense qu'il faut sortir de ces
01:08:16 réflexes manichéens-là parce que sinon on va
01:08:18 avoir des dérives très graves. - Il avait besoin
01:08:20 de vider son sac, Alexandre.
01:08:22 - Orson. - Vous m'avez fait du bien.
01:08:24 Je vous ai lancé et vous avez
01:08:26 finalement profité de cette
01:08:28 passe décisive que je vous ai fait.
01:08:30 Et vous avez eu raison.
01:08:32 On avance ?
01:08:34 On a bien compris que vous étiez en désaccord.
01:08:36 Rétropédalage d'Anne Hidalgo.
01:08:38 Là aussi, ça va vous faire parler.
01:08:40 On avance parce qu'en plus, on a un invité en direct.
01:08:42 Je suis sûr que ça va faire plaisir à beaucoup d'entre vous
01:08:44 de le voir. Ça fait un moment qu'on
01:08:46 ne l'a pas vu et on est très content de le recevoir.
01:08:48 Je laisse la surprise quelques instants.
01:08:50 On va évoquer le rétropédalage d'Anne Hidalgo
01:08:52 sur la présence de sportifs russes
01:08:54 aux prochains Jeux Olympiques.
01:08:56 Les Jeux Olympiques de Paris 2024, la maire de Paris
01:08:58 qui se dit désormais, alors que c'était
01:09:00 grâce il y a peu de temps, opposée à la présence
01:09:02 de sportifs russes donc aux JO de Paris
01:09:04 tant qu'il y a la guerre en Ukraine
01:09:06 précise-t-elle chez nos amis de France Info.
01:09:08 Lors d'un précédent entretien
01:09:10 fin janvier, elle s'était dite
01:09:12 en revanche favorable à leur participation
01:09:14 sous une bannière neutre afin de ne pas
01:09:16 priver les athlètes de leur compétition.
01:09:18 Un compromis qu'elle juge désormais indécent.
01:09:20 Écoutez-la.
01:09:22 Ce n'est pas envisageable
01:09:24 de défiler comme si de rien n'était,
01:09:26 d'avoir une délégation
01:09:28 qui vienne
01:09:30 à Paris défiler
01:09:32 alors que les bombes
01:09:34 continueraient à pleuvoir
01:09:36 sur l'Ukraine. Même si c'est sous une
01:09:38 bannière olympique ou une bannière neutre ?
01:09:40 En fait, ça n'existe pas.
01:09:42 Ça n'existe pas vraiment. S'il y a des russes
01:09:44 dissidents qui veulent défiler sous une
01:09:46 bannière de réfugiés, ils seront réfugiés.
01:09:48 Et pour discuter avec nous tous
01:09:50 de ce sujet, j'ai le plaisir d'inviter
01:09:52 à la conversation Patrice Martin.
01:09:54 Eh oui, notre immense champion
01:09:56 de ski nautique qui nous a fait rêver
01:09:58 pendant des années, qui a été
01:10:00 également... Bonsoir Charles-Patrice, merci d'être là.
01:10:02 Vous avez été également
01:10:04 récemment candidat à la présidence
01:10:06 du CNOSF, le Comité national
01:10:08 olympique et sportif français. Vous revenez
01:10:10 d'ailleurs d'une grande convention
01:10:12 où il a été question en Turquie
01:10:14 de la présence ou non
01:10:16 d'athlètes russes. C'est pour ça que ça nous faisait plaisir
01:10:18 et c'est intéressant d'avoir votre avis
01:10:20 ce soir. Votre commentaire,
01:10:22 quand vous entendez une politique,
01:10:24 vous, l'ancien sportif de très
01:10:26 haut niveau, impliqué dans
01:10:28 les Jeux olympiques, donc à votre façon,
01:10:30 quand vous entendez une
01:10:32 maire, une politique qui vient donner
01:10:34 son avis sur qui peut être présent
01:10:36 ou non aux prochains Jeux olympiques,
01:10:38 qu'est-ce que vous vous dites ?
01:10:40 Ce que je me dis en premier
01:10:42 c'est que les politiques sont toujours
01:10:44 là quand ils ont besoin de parler sur
01:10:46 le sport. Là je pense
01:10:48 c'est d'abord une question sportive. On a bien vu
01:10:50 que le CIO est embêté parce que
01:10:52 c'est quand même avant tout
01:10:54 pour le sport et pour les champions,
01:10:56 ça peut être important d'être aux Jeux olympiques.
01:10:58 Maintenant il y a la problématique
01:11:00 de la politique,
01:11:02 dont le sport et le CIO ne veulent pas faire de politique,
01:11:04 mais malgré tout,
01:11:06 si les Jeux olympiques, et si on revient sur les temps
01:11:08 anciens, c'est avant tout une période
01:11:10 de trêve, de trêve de guerre.
01:11:12 Alors là on sait qu'il n'y aura pas la trêve,
01:11:14 j'espère que la guerre sera arrêtée d'ici là,
01:11:16 mais si elle continue
01:11:18 jusqu'en 2024, ça m'étonnerait
01:11:20 qu'il y ait une trêve. Ça ne veut pas dire
01:11:22 qu'on doit interdire forcément
01:11:24 tous les sportifs, qu'ils soient
01:11:26 biélorusses ou ukrainiennes, je pense qu'il faut
01:11:28 discuter et trouver des solutions
01:11:30 pour certains d'entre eux
01:11:32 qui respecteraient pas mal de règles
01:11:34 malgré tout. - Et comment on fait ? Quel est
01:11:36 votre point de vue là-dessus ? C'est-à-dire qu'on fait le tri
01:11:38 entre les athlètes russes qui soutiennent
01:11:40 le régime et les athlètes russes
01:11:42 plus ou moins dissidents ?
01:11:44 C'est-à-dire que les sportifs, d'une certaine
01:11:46 manière, doivent être tenus
01:11:48 responsables de la politique de leurs dirigeants ?
01:11:50 Il n'y a pas en effet cette trêve
01:11:52 olympique que vous évoquiez, ce moment où on se dit
01:11:54 bon ben, eux n'ont rien à voir avec tout ça,
01:11:56 ça fait juste 4 ans qu'ils préparent
01:11:58 l'événement le plus important de leur vie
01:12:00 et n'ont rien à voir avec toutes ces considérations ?
01:12:02 - Alors, bien sûr,
01:12:04 ils n'ont rien à voir pour la
01:12:06 plupart d'entre eux, après, je
01:12:08 pense que ça va être au cas par cas. Déjà, moi,
01:12:10 je vais faire
01:12:12 deux groupes,
01:12:14 si on peut dire ça.
01:12:16 Tout d'abord, les sports d'équipe.
01:12:18 Une équipe d'athlètes
01:12:20 biélorusses ou russes,
01:12:22 à un moment ou à un autre, je pense que c'est impossible
01:12:24 qu'ils participent au jeu, parce que
01:12:26 d'une manière ou d'une autre, même si
01:12:28 ce sont des réfugiés, si ce sont
01:12:30 des... sous une
01:12:32 bannière du CIO,
01:12:34 ce serait une représentation
01:12:36 d'un pays avec
01:12:38 une équipe. Les athlètes individuels,
01:12:40 c'est un peu différent, ils font partie des
01:12:42 meilleurs mondiaux, des vrais meilleurs mondiaux,
01:12:44 il y a des règles qui existent.
01:12:46 Pourquoi il serait interdit
01:12:48 d'y participer ? Alors, on sait qu'il y a des pays
01:12:50 qui ont boycotté dans le temps, on ne va pas
01:12:52 rappeler 80 ou 84
01:12:54 par exemple, où il y a
01:12:56 des blocs de pays qui n'ont pas participé,
01:12:58 mais aujourd'hui, on doit aussi aller,
01:13:00 je pense, au-delà. Et je pense
01:13:02 qu'on doit contrôler aussi ceux qui
01:13:04 défendraient
01:13:06 un régime russe ou un
01:13:08 régime biélorusse,
01:13:10 et à ce moment-là, pourquoi les faire participer
01:13:12 alors qu'ils défendent d'une manière ou d'une autre
01:13:14 l'acte de guerre ? Du coup,
01:13:16 Patrice, ce sera ma dernière question,
01:13:18 moi ce que j'entends, c'est que vous êtes d'accord avec
01:13:20 Anne Hidalgo, d'une certaine manière.
01:13:22 Alors, je suis d'accord sur
01:13:24 ceux qui
01:13:26 pourraient représenter une équipe,
01:13:28 mais d'un autre côté,
01:13:30 quand on dit que
01:13:32 les manières neutres n'existent pas, alors
01:13:34 certes, là, c'est difficile d'être
01:13:36 d'eux, mais moi je ne peux pas être d'accord avec le fait
01:13:38 qu'on doit interdire tous les athlètes.
01:13:40 Je pense qu'il faut leur donner, avoir
01:13:42 cette possibilité d'un choix de participer,
01:13:44 mais en contrôlant
01:13:46 ceux qui peuvent participer. S'ils font la propagande
01:13:48 de la guerre, bien sûr qu'il n'y a
01:13:50 qu'une raison qu'on les accepte.
01:13:52 Merci beaucoup Patrice Martin, c'était
01:13:54 sympa de vous voir déjà,
01:13:56 vous avez fait rêver. Vous êtes un petit peu moins
01:13:58 blond qu'à l'époque, je me permets. C'est sympa
01:14:00 aussi. Mais vous tenez toujours bien
01:14:02 sur le skinnétique, ça fonctionne toujours si bien ?
01:14:04 Ça va, j'ai encore un petit peu d'équilibre.
01:14:06 Bon, on est heureux de vous avoir
01:14:08 entouré. Je remercie Thierry Cabane
01:14:10 qui a organisé ce petit moment
01:14:12 ensemble. Merci Patrice et à très bientôt.
01:14:14 Petit tour de plateau.
01:14:16 Karima, pourquoi
01:14:18 Anne Hidalgo change d'avis ? Elle veut prendre la présidence
01:14:20 du comité international olympique, pour nous prévenir ?
01:14:22 Non, mais je pense que c'est un sujet qui est important
01:14:24 parce qu'effectivement la pression va être très très
01:14:26 forte pour bannir les
01:14:28 joueurs russes, effectivement.
01:14:30 Mais en même temps, je pense que c'est une pente
01:14:32 qui est assez dangereuse parce que...
01:14:34 Moi je viens de dire de quoi je me mêle, surtout.
01:14:36 Parce qu'après, c'est quoi ? Est-ce qu'on va bannir aussi
01:14:38 les athlètes iraniens parce que
01:14:40 le régime iranien tue
01:14:42 en prison notamment des femmes qui décident
01:14:44 d'enlever le doigt ? - On va faire un interrogatoire
01:14:46 surtout à tous les athlètes. Est-ce que vous êtes pour le régime ou
01:14:48 contre le régime ? OK, vous êtes contre, vous pouvez y aller.
01:14:50 Vous êtes pour, vous ne pouvez pas y aller. - Oui. Est-ce qu'on va bannir
01:14:52 les athlètes chinois parce que
01:14:54 on reproche à la Chine, par exemple, le traitement
01:14:56 des Ouïghours, et ainsi de suite.
01:14:58 Donc on peut aller longtemps comme ça. Et aussi
01:15:00 cet élargissement, moi c'est un peu ça dont je me
01:15:02 méfie, cette peut-être éventuellement
01:15:04 "russophobie", si on n'aime pas
01:15:06 nécessairement ce terme-là, mais à tout le moins une certaine
01:15:08 discrimination sur les Russes, - C'est exactement ça.
01:15:10 - que ce soit des articles, des sportifs.
01:15:12 Vous savez, la semaine dernière, il y a
01:15:14 quelques semaines, il n'y a pas si longtemps, on change
01:15:16 un peu, on ne parle pas juste de sportifs,
01:15:18 c'était la semaine de la mode ici, à Paris.
01:15:20 - La Fashion Week. - OK ? Il y a une top
01:15:22 modèle, Irina Achek, qui était ici,
01:15:24 qui défile, qui est d'origine
01:15:26 russe. Est-ce qu'on va dire aussi, bien écoutez,
01:15:28 allez hop, sortez des podiums, je ne veux pas
01:15:30 voir Irina Achek. - Elle a défilé, personne n'a rien dit ?
01:15:32 - Oui, non, non. - Je n'ai pas suivi. - Oui, mais elle est
01:15:34 aussi aux États-Unis, elle vit aux États-Unis. - Il n'y avait pas
01:15:36 l'hymne national russe qui était diffusé au moment
01:15:38 à l'intérêt sur le podium. - Non, mais ce que je veux dire,
01:15:40 c'est qu'à un moment donné, il y a aussi toute la
01:15:42 question, est-ce qu'on va se mettre à boycotter
01:15:44 tout en fonction de pays, quand on ne
01:15:46 comprend pas les décisions de son pays.
01:15:48 - Je ne comprends pas, et peut-être que
01:15:50 j'ai tort et que je suis un peu naïf, mais je ne
01:15:52 comprends pas où est le problème de voir des
01:15:54 prétrices en compétition pour les Jeux olympiques,
01:15:56 dès l'instant où ils défilent
01:15:58 sous une bannière neutre,
01:16:00 sous la bannière olympique, où en effet, l'hymne
01:16:02 russe n'est pas mis en avant,
01:16:04 la propagande nationale n'est pas
01:16:06 non plus exacerbée. - Parfois, des militants
01:16:08 - Vous avez juste des sportifs de haut
01:16:10 niveau qui ont fait, qui dédient leur
01:16:12 vie à une discipline, qui attendent ce moment
01:16:14 tous les quatre ans, qui donnent tout pour y arriver
01:16:16 et pour performer, vous allez les interdire
01:16:18 parce que leur régime,
01:16:20 de près ou de loin, mène
01:16:22 une offensive qui ne les concerne pas.
01:16:24 Est-ce qu'elle manque de discernement,
01:16:26 Anne Hidalgo, ou est-ce qu'elle se mêle surtout de ce qui ne la regarde pas ?
01:16:28 - Oui, alors c'est plusieurs choses.
01:16:30 - Et Tatiana répondra, ça va nous faire encore un bel échange.
01:16:32 - Oui, elle se mêle de ce qu'il ne la regarde pas.
01:16:34 Oui, elle manque de discernement, oui, elle est très hypocrite,
01:16:36 elle qui allait au Parc des Princes,
01:16:38 qui était l'ami des Qataris, là, elle a changé d'avis,
01:16:40 mais le régime n'est pas bien
01:16:42 meilleur, et donc on ne voit pas
01:16:44 pourquoi. C'est à géométrie
01:16:46 variable, effectivement, comme le disait
01:16:48 très bien Karim, mais surtout, c'est
01:16:50 politiquement, je crois... - Si on fait le tour des nations,
01:16:52 je pense qu'il n'y aura pas beaucoup de pays aux Jeux Olympiques. - Oui, voilà,
01:16:54 c'est ça, si on ne va avoir que des pays vertueux, mais
01:16:56 politiquement, en plus, je pense que c'est une erreur, car
01:16:58 nous ne sommes pas en guerre contre la Russie, nous sommes
01:17:00 en guerre contre le régime de Vladimir Poutine,
01:17:02 et demain, quand la guerre s'arrêtera, il faudra
01:17:04 parler aux Russes. - Exactement. - Il faudra
01:17:06 les réintégrer dans le concert des nations,
01:17:08 les amener vers la démocratie,
01:17:10 je ne crois pas que c'est en agissant comme ça
01:17:12 qu'on travaille
01:17:14 vers la paix et vers
01:17:16 le fait que les Russes
01:17:18 vont être plus démocrates, donc là encore,
01:17:20 elle fait profession de vertu, elle se fait
01:17:22 de la pub en prétendant être
01:17:24 dans le camp du bien, et je crois qu'elle ne fait pas
01:17:26 avancer les choses. - Tatiana ?
01:17:28 - Elle a changé d'avis, je rappelle quand même
01:17:30 que... - Oui, je l'ai dit en
01:17:32 ouverture, en lancement. En janvier, elle disait
01:17:34 le contraire. - Oui. Je pense
01:17:36 que c'est un sujet qui est compliqué,
01:17:38 parce que je serais
01:17:40 pour une fois un peu d'accord avec Alexandre,
01:17:42 mais à la fois, pas vraiment, je veux faire
01:17:44 Macron, pardon, mais lui en même temps. - En même temps.
01:17:46 - Je vais vous expliquer pourquoi. - C'est la mode. - Parce que je pense
01:17:48 que c'est, d'un côté, on voit
01:17:50 combien le Kremlin a tendance
01:17:52 à s'emparer de tout, à politiser tout,
01:17:54 et combien tout peut devenir propagande.
01:17:56 - Mais ne jouons pas le jeu. - Et donc,
01:17:58 on sait combien Vladimir Poutine
01:18:00 ou Loukachenko vont s'emparer,
01:18:02 évidemment, de victoires potentielles, et vont
01:18:04 en faire une sorte d'arme de guerre,
01:18:06 une arme politique, une arme de propagande.
01:18:08 Cela dit, je pense
01:18:10 que c'est dangereux, parce que
01:18:12 malheureusement, contrairement à ce que disait Emmanuel Macron,
01:18:14 l'export est politique, peut être très politique
01:18:16 et peut être très politisé. Regardez, la joueuse
01:18:18 de tennis, son nom m'échappe, Biélorusse,
01:18:20 qui a remporté l'Open d'Australie, justement,
01:18:22 il y avait une neutralité, puisque la fédération
01:18:24 de tennis, pas française,
01:18:26 est justement sous une manière de neutralité.
01:18:28 Et elle s'est quand même
01:18:30 empressée de dire, on ne peut pas
01:18:32 renier le fait que
01:18:34 je sois biélorusse, et Loukachenko
01:18:36 s'est empressée d'ailleurs de reprendre sa victoire
01:18:38 à son compte. Ce que je veux dire par là, c'est que je pense
01:18:40 que la neutralité, elle est évidemment
01:18:42 vaine, parce qu'elle est forcément
01:18:44 utilisée par Poutine,
01:18:46 ou elle sera forcément utilisée
01:18:48 comme une sorte d'arme, premièrement, et deuxièmement,
01:18:50 je rappelle quand même... - Parce que vous êtes utilisée, vous êtes instrumentalisée,
01:18:52 que vous n'avez pas le droit de vivre votre rêve.
01:18:54 - Non, c'est pas ça. Et je termine, par ailleurs, il y a quand même une pression
01:18:56 qui n'est pas négligeable, qui est que
01:18:58 Zelensky a quand même demandé à Emmanuel Macron
01:19:00 justement, d'interdire
01:19:02 d'exclure les joueurs
01:19:04 russes et biélorusses.
01:19:06 - Et c'est ni Emmanuel Macron, ni Ivan Delgo qui
01:19:08 prendront cette décision. - Il faut juste prendre en considération tout cela.
01:19:10 - C'est le CIO. - Et le CIO
01:19:12 est aussi très fluctuant sur ce sujet,
01:19:14 puisque lui aussi est revenu sur ses positions.
01:19:16 Qu'il sait qu'il y a un risque,
01:19:18 si jamais on considère qu'un joueur ne peut
01:19:20 pas venir... Pardon, un sportif
01:19:22 en fonction de son passeport, il y a un risque
01:19:24 de discrimination. Donc c'est vrai que c'est
01:19:26 un sujet extrêmement complexe, mais moi je pense quand même que
01:19:28 la neutralité, elle est compliquée
01:19:30 à maintenir, à appliquer, dans le cadre
01:19:32 - J'ai l'impression que Canida Lugo
01:19:34 est un peu loin de l'esprit olympique,
01:19:36 tout de même, qu'elle se mêle de ce qui ne la regarde pas,
01:19:38 forcément, et qu'il lui reste surtout
01:19:40 un an et demi pour faire de Paris
01:19:42 une ville accueillante, une ville
01:19:44 sécure et présentable.
01:19:46 - Je pense, petite info,
01:19:48 Canida Lugo, petite info,
01:19:50 je pense qu'elle utilise aussi les JO,
01:19:52 parce que ce n'est plus un secret de police général,
01:19:54 elle va se représenter pour
01:19:56 la prochaine municipale. Donc je pense aussi qu'il y a
01:19:58 aussi une sorte de combat politique qui est mené.
01:20:00 - Allez, Véronique,
01:20:02 tout dernier mot rapide là-dessus, s'il vous plaît.
01:20:04 - Je suis d'accord avec Alexandre,
01:20:06 on n'est pas en guerre contre la Russie.
01:20:08 Et puis deuxièmement, nous sommes en février
01:20:10 2023, 2024,
01:20:12 par rapport au conflit russo-ukrainien,
01:20:14 c'est encore loin, il peut se passer beaucoup de choses.
01:20:16 Donc moi, si j'étais Canida Lugo, je serais restée prudente.
01:20:18 - Bon, tout autre
01:20:20 sujet, après avoir évoqué
01:20:22 la mer de Paris et ses considérations
01:20:24 sur les JO de Paris,
01:20:26 j'aurais qu'on voit ces images qui sont absolument
01:20:28 terribles. Ça fait 24 heures maintenant qu'on parle
01:20:30 de ce séisme dévastateur
01:20:32 qui a frappé
01:20:34 le sud-est de la Turquie et le nord de la Syrie.
01:20:36 Vous voyez que les secouristes,
01:20:38 qu'ils soient turcs ou venant
01:20:40 du monde entier, parce que ça afflue un petit
01:20:42 peu du monde entier, notamment de France, vous entendrez un
01:20:44 secouriste qui tente
01:20:46 le plus possible de sortir évidemment
01:20:48 des victimes qui ont tenu,
01:20:50 souvent des enfants également,
01:20:52 des décombres. Les secouristes qui poursuivent
01:20:54 leur recherche de rescapés au lendemain
01:20:56 de ce puissant séisme qui dépasse
01:20:58 désormais les 5000 morts, que ce soit
01:21:00 en Turquie et en Syrie.
01:21:02 Avant d'en dire un mot ensemble, je voudrais qu'on retrouve
01:21:04 notre correspondante qui est
01:21:06 sur place, Chana,
01:21:08 Chona, pardon, Batacharya
01:21:10 qui est, pardonnez-moi je vais le lire parce que le
01:21:12 nom est un petit peu compliqué, dans la ville
01:21:14 de Osmaniye en Turquie,
01:21:16 donc non loin de l'épicentre
01:21:18 où elle nous raconte les DNR 24h
01:21:20 et le drame que sont en train de vivre
01:21:22 les populations.
01:21:24 Des scènes de destruction totale
01:21:26 mais sans la guerre.
01:21:28 Dans la ville d'Antakien, plusieurs fois
01:21:30 le NDR, dans le sud-ouest de la Turquie,
01:21:32 immeubles après immeubles
01:21:34 ne sont plus qu'un mas de ruines
01:21:36 ou alors penchent dangereusement
01:21:38 sur le côté.
01:21:40 Sous les gravats, les fenêtres
01:21:42 brisées, les effets personnels,
01:21:44 il y a encore des gens
01:21:46 qui dormaient tranquillement
01:21:48 quand le premier séisme a frappé
01:21:50 et qui se sont retrouvés piégés
01:21:52 et mordus par le froid glacial
01:21:54 de la nuit.
01:21:56 Leurs proches sont pris de panique et fous de rage.
01:21:58 Ils accusent le gouvernement
01:22:00 d'avoir tardé à envoyer de l'aide
01:22:02 dans cette ville tenue par l'opposition.
01:22:04 Mais enfin, ce mardi après-midi,
01:22:06 l'aide arrive.
01:22:08 Un pont aérien et des hélicoptères militaires,
01:22:10 des équipes de sauvetage
01:22:12 avec des pelleteuses et des chiens.
01:22:14 Malgré cela, les corps sans vie
01:22:16 continuent de sortir des décombres
01:22:18 alourdissant encore un peu.
01:22:20 Un bilan qu'on mettra peut-être
01:22:22 des mois à établir.
01:22:24 "En effet, d'ailleurs on me précise,
01:22:26 on est à plus de 7000 morts
01:22:28 à l'heure où l'on se parle.
01:22:30 7800 précisément,
01:22:32 me dit Samira Oulette dans l'oreillette.
01:22:34 Des milliers de personnes qui se retrouvent
01:22:36 à la rue dans une situation d'errance.
01:22:38 C'est terrible à dire, mais chaque minute
01:22:40 qui passe, c'est une minute d'espoir en moins
01:22:42 pour retrouver des survivants, Tatiana."
01:22:44 "Ce qui est terrible, c'est surtout qu'on se dit,
01:22:46 souvenez-vous, en 1999 déjà,
01:22:48 il y avait eu un séisme terrifiant
01:22:50 avec 17 000 victimes.
01:22:52 Et ce qui est terrible, c'est qu'on sait
01:22:54 qu'ils sont en fait sur une méga faille.
01:22:56 C'est la région la plus
01:22:58 sismique au monde.
01:23:00 Et donc il y a une vraie question
01:23:02 qui se pose. C'est-à-dire que malheureusement,
01:23:04 ça ne pourrait être que le début
01:23:06 d'une suite de séismes.
01:23:08 Et avec le Big One qui pourrait être attendu
01:23:10 à Istanbul, qui est quand même hyper peuplé.
01:23:12 Et donc la question qui va se poser, c'est
01:23:14 comment est-ce qu'on peut arriver ?
01:23:16 D'abord, évidemment, là, comment est-ce qu'on fait
01:23:18 pour sortir des décombres ? Parce qu'il y a le froid,
01:23:20 la neige, etc. Donc c'est terrifiant
01:23:22 et il y a des conditions absolument dramatiques.
01:23:24 Ça, c'est la première chose. Mais par ailleurs, comment on va faire
01:23:26 pour prévenir, malheureusement,
01:23:28 la possibilité de nouveaux séismes ?
01:23:30 - Il faut trouver l'exemple japonais, l'exemple américain, qui est très important à suivre.
01:23:32 - Et voilà, bien sûr. Mais donc ça,
01:23:34 c'est absolument terrifiant. Et heureusement,
01:23:36 il y a une aide internationale qui est en train d'arriver.
01:23:38 Je voyais qu'Emmanuel Macron avait promis un hôpital
01:23:40 de campagne qui allait être justement établi.
01:23:42 Les Américains vont aussi apporter
01:23:44 l'aide très conséquente, les Allemands.
01:23:46 Mais c'est absolument dramatique.
01:23:48 - Les Français sur place.
01:23:50 - Et ces images sont terrifiantes parce que
01:23:52 chaque jour qui passe, c'est justement des morts en plus.
01:23:54 Et l'OMS disait qu'on risquait
01:23:56 de faire x8, vous disiez 7000 morts,
01:23:58 on risquait de faire x8 avec le nombre de morts.
01:24:00 - C'est absolument terrible. Et je le répète, chaque minute
01:24:02 qui passe, ce sont des victimes en plus.
01:24:04 Écoutez quelques survivants.
01:24:06 - Nous avons tout perdu.
01:24:12 Nous avons perdu nos maisons,
01:24:14 nous avons perdu nos parents, nous avons perdu nos proches.
01:24:16 10 ans de guerre ne nous ont pas
01:24:18 vraiment affecté, mais la minute et demie
01:24:20 du séisme nous a beaucoup touchés.
01:24:22 - J'ai perdu mes enfants,
01:24:24 ma maison et mon mari.
01:24:26 Je vis dans une école maintenant.
01:24:28 Nous n'avons plus rien.
01:24:30 - Toutes les 5 minutes,
01:24:32 nous enterrons les corps
01:24:34 de 4 ou 5 personnes
01:24:36 qui ont péri dans le séisme.
01:24:38 Nous n'avons pas arrêté depuis le matin.
01:24:40 Jusqu'à présent, nous avons enterré
01:24:42 plus de 50 corps.
01:24:44 Et hier, nous avons enterré environ 85 personnes
01:24:46 qui reposent en paix.
01:24:48 - Je le disais il y a un instant,
01:24:50 on en a parlé hier soir.
01:24:52 D'ailleurs, Jean-Sébastien Caréma et Alexandre étaient là.
01:24:54 Ce ne sont pas les séismes
01:24:56 qui tuent, ce sont les bâtiments
01:24:58 qui s'effondrent. Donc oui, bien sûr
01:25:00 que le risque zéro n'existera
01:25:02 jamais, mais vous avez des règles de construction
01:25:04 parasismique qui sont très
01:25:06 bien utilisées, notamment au Japon,
01:25:08 aux Etats-Unis, dans les endroits les plus sensibles.
01:25:10 Est-ce que les Turcs
01:25:12 peut-être ont
01:25:14 pas forcément toujours
01:25:16 limité les risques d'effondrement avec le
01:25:18 développement urbain, qui est celui
01:25:20 que l'on voit dans ces régions-là ?
01:25:22 - Ils payent un prix malheureusement
01:25:24 très très élevé. C'est dramatique, mais
01:25:26 des sismologues avaient alerté. - Bien sûr, mais la
01:25:28 faille, tous les scientifiques le savent.
01:25:30 - Parce qu'ils ont construit
01:25:32 énormément ces dernières années, sur des terrains
01:25:34 d'ailleurs où il ne fallait pas,
01:25:36 des immeubles largement sociaux,
01:25:38 mal construits. Ils n'ont évidemment pas
01:25:40 construit à la japonaise
01:25:42 avec des normes antisismiques.
01:25:44 Et en plus, ce greffe
01:25:46 là-dessus, donc il y a un, l'imprévoyance,
01:25:48 deux, le fait évidemment d'avoir
01:25:50 utilisé des matériaux qu'il ne fallait pas,
01:25:52 et trois, il y a la corruption, la corruption
01:25:54 des promoteurs immobiliers, la corruption des
01:25:56 autorités. Et c'est pour cela
01:25:58 qu'aujourd'hui c'est un drame absolu, parce que non seulement
01:26:00 il y a beaucoup de victimes.
01:26:02 Alors, c'est terrible, mais
01:26:04 ce pays en plus devrait être
01:26:06 plus préparé que la moyenne
01:26:08 à des tremblements de terre, puisque depuis
01:26:10 l'an 1900, il y a eu
01:26:12 18 tremblements de terre,
01:26:14 d'une haute intensité,
01:26:16 donc de plus de 7 degrés sur l'échelle
01:26:18 ouverte de Richter.
01:26:20 Donc, on peut dire quand même que les autorités
01:26:22 là, malheureusement, sont prises de court, mais ça ne devrait pas
01:26:24 être le cas. - 23 millions de
01:26:26 personnes sont potentiellement exposées,
01:26:28 dont environ 5 millions de personnes vulnérables,
01:26:30 mais en garde l'Organisation mondiale de la santé.
01:26:32 Le président turc Erdogan a
01:26:34 décrété un deuil national de 7 jours en Turquie.
01:26:36 Je vous le disais, l'aide internationale
01:26:38 arrive d'un petit peu partout sur la planète,
01:26:40 notamment de la part de Français,
01:26:42 dont nous avons recueilli le témoignage
01:26:44 sur zone, tout à l'heure, c'était
01:26:46 dans la soirée, des secouristes français qui travaillent
01:26:48 main dans la main avec les secouristes turcs.
01:26:50 Regardez.
01:26:52 - On fait partie des équipes cynotechniques.
01:26:54 On avait des doutes
01:26:56 sur la présence ou non
01:26:58 de potentielles victimes. Les chiens
01:27:00 tournaient autour d'une zone, mais c'était rien
01:27:02 de très très clair. On a
01:27:04 envoyé en plus un radar,
01:27:06 un équipement spécial qui permet de détecter
01:27:08 des battements de cœur
01:27:10 dans des zones très profondes, et ce
01:27:12 matériel n'a rien donné.
01:27:14 Donc, avec un commun accord avec nos
01:27:16 collègues turcs, nous allons
01:27:18 continuer, d'un côté
01:27:20 l'équipe française et de l'autre l'équipe
01:27:22 turque, à continuer le déblément
01:27:24 des différents
01:27:26 étages qui se sont écroulés.
01:27:28 Clairement, ce que l'on voit, c'est que la zone est
01:27:30 très très dense en débris, et donc
01:27:32 il se peut que la densité
01:27:34 de débris pose
01:27:36 problème au niveau de la remontée
01:27:38 des efflux pour des potentielles victimes
01:27:40 survivantes, et également
01:27:42 gêner la machine
01:27:44 qui fonctionne avec du radar.
01:27:46 - Ça laisse assez peu d'espoir ce qu'on entend,
01:27:48 c'est-à-dire qu'il y a tellement de débris, c'est tellement dense,
01:27:50 l'intensité était tellement grande que
01:27:52 les espoirs sont très très minces
01:27:54 de retrouver des...
01:27:56 des survivants, pardon. Allez, deux
01:27:58 derniers mots là-dessus, Jean-Sébastien Carima.
01:28:00 L'aide internationale, l'aide du Rosange, ce qui
01:28:02 coordonne, c'est clair, l'importance. - Malheureusement, ça rappelle
01:28:04 une règle invariable, pour se protéger
01:28:06 des catastrophes naturelles, il faut être
01:28:08 un pays riche. Et donc, tous les gens
01:28:10 qui veulent de la décroissance, mais malheureusement,
01:28:12 j'ai envie de vous dire, ça n'est pas dans des
01:28:14 pays pauvres qu'on a les moyens de construire avec des normes
01:28:16 antisismiques, d'éviter justement
01:28:18 de construire, parce que là on disait, il faut bien qu'ils
01:28:20 logent leur population. La Turquie, les gens
01:28:22 n'ont pas vu sous des tentes
01:28:24 habitables... - Mais bien sûr, personne ne dit ça.
01:28:26 - Non mais je sais bien que personne ne dit ça. - Et quand vous avez des gens
01:28:28 mal intentionnés qui construisent
01:28:30 hors-de-hors des plans d'architectes
01:28:32 pour favoriser... - Il y a de la corruption,
01:28:34 enfin, regardez le PIB par habitant
01:28:36 de la Turquie, il n'est pas celui du Japon,
01:28:38 il n'est pas celui de la Californie.
01:28:40 Mais oui, mais malheureusement, j'ai envie de vous dire,
01:28:42 et c'est ce qu'on oublie toujours dans les raisonnements sur la décroissance,
01:28:44 il y a des gens qui, eux, pour pouvoir ne serait-ce
01:28:46 que vivre et survivre précisément,
01:28:48 ont besoin de vivre dans des pays
01:28:50 où il y a les moyens de se protéger.
01:28:52 - Oui, c'est vraiment cette part de tragique
01:28:54 et ça se joue donc dans les prochaines heures,
01:28:56 les prochaines minutes, il faut l'aide internationale
01:28:58 qui arrive le plus rapidement possible
01:29:00 parce que ça dure quoi? Quelques secondes?
01:29:02 Quelques minutes, tout au pire?
01:29:04 J'ai le sentiment qu'il y a des répliques,
01:29:06 mais c'est très court. - Oui, c'est ça,
01:29:08 mais les conséquences, c'est sur des décennies,
01:29:10 et on le voit notamment en Haïti, où ça avait fait
01:29:12 à peu près 200 000 morts, c'était à peu près
01:29:14 la même intensité, et on parlait de pauvreté.
01:29:16 - C'est la pauvreté qui tue aussi.
01:29:18 - Haïti qui est un des pays les plus pauvres au monde.
01:29:20 On suivra attentivement parce que ça nous tient
01:29:22 à coeur vraiment de voir l'évolution
01:29:24 des recherches, des secours en Turquie.
01:29:26 On va essayer demain ou après-demain
01:29:28 d'ailleurs d'être avec un de ces sauveteurs en direct
01:29:30 dans ce soir-info pour pouvoir vous faire vivre
01:29:32 au plus près le travail de ces hommes
01:29:34 qui sont eux aussi extrêmement courageux.
01:29:36 C'est quasiment la fin de cette émission.
01:29:38 Vous savez qu'on essaie de changer
01:29:40 totalement d'humeur dans la dernière minute
01:29:42 pour qu'on aille se coucher
01:29:44 avec le sourire et qu'on oublie l'espace
01:29:46 d'un instant le marasme de l'actualité.
01:29:48 Petite question,
01:29:50 est-ce que vous avez un chien? Quelqu'un a un chien ici?
01:29:52 - J'en ai eu un. - Vous avez eu un chien?
01:29:54 - Oui, avec ma famille. - Qui n'est plus là?
01:29:56 - Combien d'années il a vécu? - Quand même,
01:29:58 près de 14 ans. - J'ai mieux.
01:30:00 J'ai beaucoup mieux. J'ai le chien le plus vieux du monde.
01:30:02 Le chien le plus vieux du monde, c'est Bobby.
01:30:04 - Oh Bobby! - Bobby, regardez Bobby.
01:30:06 C'est un raffaïro de l'Atenlerjo.
01:30:08 Alors je prononce très mal.
01:30:10 Il a vécu toute sa vie dans un village près de
01:30:12 Laira au Portugal. A votre avis,
01:30:14 très vite parce que je suis en retard, quel âge il a?
01:30:16 - 27 ans. - Vous n'êtes pas loin.
01:30:18 - 23.
01:30:20 - Il a aujourd'hui, à l'heure
01:30:22 où l'on se parle, 30 ans
01:30:24 et 272 jours.
01:30:26 En moyenne, un chien de sa race vit
01:30:28 entre 12 et 14 ans.
01:30:30 En plus d'être le chien le plus âgé, Bobby est aussi
01:30:32 le plus vieux chien de tous les temps.
01:30:34 Jamais un chien n'a vécu
01:30:36 plus longtemps que Bobby.
01:30:38 - Il y a un état civil.
01:30:40 - Oui, alors j'arrive. Il y a un berger
01:30:42 australien nommé Bluey qui a vécu
01:30:44 29 ans, 5 mois entre 1910 et 1939.
01:30:46 Mais oui, mon cher Jean-Sébastien,
01:30:48 la date de naissance de Bobby est confirmée
01:30:50 par un service vétérinaire local.
01:30:52 - Je parlais de tous les autres chiens du monde.
01:30:54 - Oui, aussi. Son âge a pu être vérifié
01:30:56 grâce à une base de données d'animaux de compagnie
01:30:58 créée par l'Union Nationale des Vétérinaires au Portugal.
01:31:00 On embrasse Bobby.
01:31:02 On espère qu'il va vivre 30 années de plus.
01:31:04 C'est un bon chien, mon Bobby.
01:31:06 - Ne lâche pas, Bobby.
01:31:08 - Le climat et la bouffe portugais, je pense.
01:31:10 - Voilà. Merci, Alexandre, pour ce commentaire essentiel.
01:31:12 Merci à Samira Oulad,
01:31:14 Thierry Cabane, qui m'aide à brillamment
01:31:16 préparer cette émission. Merci à tous les 5.
01:31:18 Merci à vous de nous suivre.
01:31:20 Rendez-vous demain. Bonne nuit.
01:31:22 ♪ ♪ ♪
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