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  • hier
C’est une ballade musicale, vagabonder, prendre l’air, sourire à l’atmosphère.
Mais les bagnoles klaxonnent, elles ne sont pas en joie.
Pourquoi ?
Elles se moquent bien du ciel bleu, leurs rugissements m’indiffèrent.
Transcription
00:00C'est une balade musicale, vagabonder, prendre l'air, sourire à l'atmosphère.
00:06Mais les bagnoles klaxonnent, elles ne sont pas en joie. Pourquoi ?
00:11Elles se moquent bien du ciel bleu, leurs rugissements m'indiffèrent.
00:15Un papillon vient se poser sur la rambarde de mon balcon,
00:19et les vieilles mégères, aux pneus crissants, voudraient bien écraser le piéton nonchalant.
00:25Des accélérations brutales, elles désirent gagner du temps sur le temps.
00:30Elles nous disent le plaisir de leur enfer.
00:34Elles n'envisagent pas la lenteur, leurs pistons bien trop explosifs vrombissent à folle allure.
00:40Un arrêt, un feu rouge, je les oppresse.
00:44Les automobilistes préfèrent enfreindre les règles de la société, des hominidés.
00:49Salut, pauvre con, au double pot d'échappement.
00:52C'est, il paraît, des bagnoles sportives. Je ris.
00:55A m'en décrocher la mâchoire.
00:58Au volant, un athlète bedonnant au crâne dégarni.
01:02Un faux jeûne, aux jeans, dernier cri, lunettes de soleil, haut de gamme et gants.
01:08L'arrogance du fainéant au porte-monnaie bien plein me fait peine.
01:12L'urgence pour lui est de faire savoir que son avoir déborde de son armoire.
01:19Même les jours de pluie, ces moches dames en veulent au bas de pantalons du kidam bien sage sur son trottoir.
01:26Attention aux éclaboussures.
01:29Et le chauffeur chauffard rit de créer tant de tourments.
01:33L'avènement des automobiles électriques est un ravissement.
01:37Elles glissent sans déranger sur un asphalte apaisé.
01:42Mon voisin d'un air narquois me regarde en astiquant sa Subaru.
01:48S'il le faut, je serai le dernier des mohékans, me dit-il fièrement.
01:52Quand sa dulcinée chante, mes oreilles perdent un ou deux points d'audition.
01:57Alors, de temps en temps, je m'exile en chemin crotté pour oublier le prix du carburant et celui de la bêtise.
02:07Laisse là ta mécanique et viens me rejoindre en pays de lenteur, de douceur.
02:12Et si nous vivions en harmonie, et si nous prenions le temps de regarder le vol des étourneaux,
02:18c'est, je vous l'accorde, un concours de vitesse, une chorégraphie.
02:23Mais elle est naturelle.