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Sur sa paillasse, une nouvelle crapule.
Elle y veillera, j’en suis certain.
Le ciel gris, l’orage proche, mes yeux humides.
Ainsi va la vie !
Le médaillon de ma chose au pelage noir et la barbiche blanche rangée dans le tiroir, elle jappe.
J’ouvre.
Transcription
00:00La chose partie, souvenir, c'était une respiration, un regard attendri, une vision médiocre, des poils partout, elle est encore là, une impression, elle reste dans mon paysage, une odeur persistante, une évanescence, l'oubli impossible, charpente encore mon appartement avec précaution.
00:22Les derniers temps, ses pattes fragiles trahissaient ses trajectoires, et boum, la chute inévitable, tenace, elle recommençait, une semaine déjà, sur sa paillasse, une nouvelle crapule, elle y veillera, j'en suis certain, le ciel gris, l'orage proche, mes yeux humides, ainsi va la vie.
00:44Le médaillon de ma chose au pelage noir et la barbiche blanche, rangé dans le tiroir, elle jappe, j'ouvre, ce n'était qu'illusion de mes émotions, de mon amour est perdu, de nos communications perdues.
01:00Allô, y a-t-il quelqu'un à l'autre bout du fil ? Bip bip, le cabot que vous réclamez, s'en est allé un peu plus loin, en terre obscure, une nouvelle boule de poils me frôle, demande de l'attention, une vie devant elle.
01:16Attention au départ, prenez votre billet, il faut en profiter, bien des bêtises sont au programme, elle mord déjà des câbles électriques.
01:25Est-ce bon ? C'est sûrement son questionnement ? Non ! Voilà, c'est presque un retour en arrière, ma choupette s'est endormie.
01:34Bonjour Céleste, sa couleur fauve, au caractère doux, elle commence son travail de sape.
01:41Les années vont passer, elle s'imprégnera en moi, me bouleversera, une petite voix me dit, profites-en bien.
01:47La vie court bien trop vite, son cœur bat bien trop fort, elle vieillira et...
01:54Chut ! Il me plaît de penser que ma nouvelle chose sera éternelle.