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Transcription
00:00On s'arrête au Soudan où le gouvernement et l'armée soudanaise ont réagi à l'annonce samedi de la mise en place d'un gouvernement parallèle par les forces de soutien rapide.
00:09Il comprend un conseil présidentiel, un gouvernement et un gouverneur pour le Darfour.
00:13Pour en parler avec nous, Marc Laverne, chercheur au CNRS et l'un des meilleurs spécialistes du pays. Bonsoir.
00:18Bonsoir.
00:19Merci d'avoir accepté notre invitation sur France 24.
00:22Alors je le disais, en mars dernier, les forces de soutien rapide et leurs alliés signent à Nairobi une constitution de transition.
00:29Samedi, un gouvernement parallèle de transition a été nommé. C'est une étape de plus.
00:33Quelle est la stratégie des forces de soutien rapide alors qu'ils ont perdu du terrain, notamment à Khartoum ?
00:38Est-ce qu'on est dans la survie du côté de M&I ?
00:41C'est un plan B en quelque sorte, puisque l'espoir des forces de soutien rapide, c'était d'abord de s'emparer de la capitale et de l'ensemble du pays.
00:51Ça a échoué sans doute parce que ce sont finalement des gens qui ont un armement léger, qui se déplacent rapidement.
00:58Mais qui n'ont pas d'expérience de gestion d'un pays.
01:02Alors là, on arrive à une nouvelle phase qui est effectivement de présenter un visage comme l'armée l'a fait,
01:10qui puisse être accepté par les pays occidentaux, par les pays étrangers.
01:14Donc, de manière à élargir leur cercle de soutien, une façon d'obtenir une sorte de respectabilité qui leur manque parce qu'ils apparaissent jusqu'à présent comme des mercenaires,
01:28comme des gens qui sont des perturbateurs et pas du tout des gens qui ont une organisation et qui peuvent gérer un État.
01:35Du côté de l'armée régulière, le général Al-Bourhan, nouveau Premier ministre Kamel Idris, s'est rendu pour la première fois à Khartoum le 18 juillet.
01:43Je rappelle que le gouvernement est toujours basé à Port-Soudan.
01:46En deux ans, la guerre a déplacé 14 millions de Soudanais, dont un million et demi en Égypte.
01:51L'Égypte qui a mis en place des trains destinés aux Soudanais qui souhaitent rentrer au pays.
01:56Regardez ces images commentées par Adi Minte.
02:00Sur le parvis de la gare du Caire, des centaines de familles, valises à la main, prêtes à embarquer pour un retour au pays.
02:11Nous avons décidé de retourner au Soudan car la situation est plus sûre.
02:15Dieu merci, les choses sont redevenues normales. Le pays est plus stable.
02:22A bord de ce train, elle s'apprête à traverser l'Égypte, direction Aswandal Sud.
02:29Un voyage de 12 heures avant de poursuivre en bus jusqu'à la frontière soudanaise.
02:35Cette opération est portée par les autorités égyptiennes en coordination avec l'ambassade du Soudan au Caire.
02:42Les conditions se sont un peu améliorées.
02:44L'initiative du gouvernement égyptien et de notre ambassade nous a encouragés à rentrer chez nous.
02:53Ces retours interviennent après la reprise de Khartoum par l'armée régulière.
02:58800 personnes avaient déjà franchi la frontière la semaine dernière.
03:02Jusqu'à 2 millions de réfugiés pourraient régagner le Soudan d'ici la fin de l'année, selon les Nations Unies.
03:09Marc Laverne, on le voit dans ce reportage, des Soudanais qui rentrent dans leur ville, plus de 1,3 million selon l'ONU.
03:18Un Premier ministre en visite à Khartoum.
03:21Est-ce qu'une reprise des activités politiques et économiques dans la capitale soudanaise est réaliste aujourd'hui ?
03:28Écoutez, la capitale a été dévastée en partie par l'armée qui disposait d'une aviation et qui a bombardé les bâtiments, y compris les habitations.
03:37Donc il faut reconstruire un peu toutes les infrastructures, remettre en place tous les services, toute l'administration.
03:43Alors effectivement, une bonne partie des fonctionnaires et des gens qui ont une certaine autorité se sont réfugiés en Égypte, peuvent rentrer.
03:50On a vu là qu'il y a une partie des gens qui rentrent en train dans des conditions très confortables finalement.
03:58Mais il ne faut pas oublier que la moitié des 60 millions de Soudanais aujourd'hui manquent de tout, c'est-à-dire y compris d'ailleurs de nourriture.
04:06La capitale, c'est une chose. On peut effectivement commencer à reconstruire.
04:11Mais tout ça prendra des années, coûtera des sommes extraordinaires que les Soudanais n'ont pas.
04:17Et puis la situation n'est pas stabilisée, en particulier dans l'ouest du pays, c'est-à-dire au Darfour,
04:22où il y a toujours ces forces qu'on dit rebelles, mais qui sont en fait ces supplétifs de l'armée,
04:27qui essayent eux aussi de jouer leur carte pour se faire reconnaître par la communauté internationale.
04:32Et justement, je voudrais qu'on fasse un point, un arrêt sur le terrain.
04:36Depuis 15 mois, les forces de soutien rapide assiègent la ville d'El-Facher au Darfour,
04:40jusqu'à maintenant contrôlée par l'armée. La situation humanitaire est désastreuse.
04:44Est-ce qu'on peut dire que les FSR jouent leur va-tout et jettent leur dernière force à El-Facher ?
04:50En quelque sorte, oui. Il s'agit de prendre la capitale du Darfour, effectivement,
04:56où l'armée est retranchée dans un camp, mais elle arrive à résister.
04:59Et puis l'aviation soudanaise bombarde, y compris les camps de réfugiés qui sont autour,
05:04comme à Boucho et d'autres camps en périphérie,
05:07où il y a des centaines de milliers de réfugiés de tout le Darfour,
05:10qui sont là et qui ne sont pas accessibles à l'aide humanitaire internationale.
05:14Donc une situation humaine désastreuse, mais aussi une situation politique bloquée
05:18pour les forces de soutien rapide.
05:20Et où est la société civile ? On a l'impression que la société civile a été exclue
05:23ou elle est absente de ce conflit qui se joue actuellement au Soudan ?
05:27Elle est effectivement prise entre deux contradictions,
05:31parce qu'elle ne veut pas de l'armée et elle ne veut pas non plus de ses supplétifs.
05:35Donc il y a un ancien Premier ministre, il y a eu une transition démocratique
05:39qui avait été engagée déjà en 2019 et puis qui a échoué.
05:45L'armée a repris effectivement la main.
05:48Mais il y a encore toute cette société civile, en particulier issue du centre du pays,
05:54qui est à l'étranger et qui est soutenue par des pays étrangers aussi
05:57et qui essaye de se faire entendre entre ces deux forces armées.
06:01– Et ce sera ma dernière question, Marc Laverne, est-ce qu'un accord de paix
06:04entre les deux parties, plus de deux ans après la guerre,
06:08est-ce qu'un accord de paix est aujourd'hui envisageable ?
06:10Est-ce que les deux parties sont prêtes à parler ?
06:13– Théoriquement, on pourrait dire que oui, parce que les supplétifs
06:17qui sont en rébellion contre l'armée étaient les supplétifs de l'armée.
06:20Donc ces gens-là se connaissent parfaitement.
06:23Les chefs se connaissent, sont travaillés ensemble à l'époque du maréchal Omar al-Bachir
06:29et l'ont trahi ensemble pour prendre sa place en quelque sorte.
06:34Donc sur le plan psychologique, oui, mais sur le plan du partage des richesses du Soudan,
06:38c'est une autre affaire puisque les forces de soutien rapide
06:41vivent en particulier de l'or qu'elles extraient dans le Darfour
06:44et qu'elles exportent à Dubaï.
06:46Donc chacun a des soutiens étrangers aussi.
06:49Donc c'est une situation qui, encore aujourd'hui, est assez inextricable.
06:52– Inextricable.
06:52– Sous-titrage ST' 501

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