L’AFP lance un cri du cœur : « Sans intervention immédiate, les derniers reporters de Gaza vont mourir »

Le Soir

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La Société des journalistes de l’Agence France Presse a publié un communiqué ce lundi 21 juillet pour dénoncer les conditions de vie et de travail désastreuses de ses collaborateurs à Gaza qu’elle craint « voir mourir de faim ». Ces journalistes luttent pour survivre et informer là où la presse internationale est interdite. Myriam Adam est vice-présidence de la SDJ de l’AFP. Elle revient sur ce cri d’alerte rare dans l’histoire de cette agence de référence.

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00:00Sans intervention immédiate, les derniers reporters de Gaza vont mourir.

00:04Ces mots sont issus d'un communiqué publié ce lundi par la Société des journalistes de l'agence France Presse.

00:09La rédaction alerte sur les conditions de vie et de travail désastreuses de leurs collaborateurs palestiniens

00:15qui luttent chaque jour pour survivre et informer dans un territoire où, pour rappel,

00:20la presse internationale est toujours interdite d'exercer.

00:23Ces journalistes représentent donc les dernières voix à pouvoir encore témoigner de ce qu'il se passe dans cette zone.

00:28Ce week-end, on a reçu des témoignages, des vidéos et des messages de nos collègues sur place

00:36qui nous disaient qu'en fait, ils n'arrivaient plus à se lever pour aller travailler.

00:39Il faut savoir que c'est une situation qui est inédite.

00:41Depuis 1944, on a eu des journalistes qui ont été blessés, qui ont été tués sur le terrain, qui ont été prisonniers.

00:49Mais on n'a jamais eu de journaliste qui ne peut plus aller travailler parce qu'il manque de nourriture et il manque d'eau.

00:55Ce sont des journalistes qui vivent dans les mêmes conditions que tous les Gazaouis.

00:59C'est-à-dire qu'en fait, ils sont déplacés de camp en camp.

01:03Certains réussissent à retourner dans ce qui reste de leur maison, qui ont été bombardés, qui sont en ruines.

01:09Il n'y a évidemment très peu d'électricité, il n'y a pas d'hygiène, il manque d'eau potable.

01:15Ils tombent malades parce qu'ils n'ont pas d'eau potable.

01:17Il n'y a pas de nourriture et quand il y en a, c'est très cher.

01:21Un de nos journalistes nous a dit qu'en fait, ils n'avaient pas de quoi acheter quelques tomates.

01:27Et demain, s'ils ne sont plus là, on n'aura plus de témoignages.

01:31La majorité d'entre eux a perdu des proches, ils ont perdu des amis, ils ont perdu tout ce qu'ils avaient.

01:37Leur maison, ils n'ont plus rien.

01:39En fait, la seule chose qui les fait tenir, c'est effectivement de témoigner.

01:41Et ils nous l'ont dit, il n'y a que ça qui nous fait tenir, de partir un reportage pour le fait de pouvoir témoigner et de parler de nous.

01:48Après ce cri d'alarme de l'AFP, le ministre des Affaires étrangères français Jean-Noël Barraud a réagi ce mardi sur France Inter.

01:55C'est tout autant inacceptable de s'apercevoir que la presse libre et indépendante n'a pas accès à Gaza.

02:01Je demande que la presse libre et indépendante puisse accéder à Gaza pour montrer ce qu'il s'y passe et pour en témoigner.

02:09Et cette situation dramatique que vivent les personnes à Gaza menacées par la famine,

02:14imposer les tirs israéliens et les maladies,

02:17le journaliste Rami Abou Jamous nous l'a raconté en fin de semaine dernière dans un message vocal bouleversant.

02:22Salut les amis, toujours vivants.

02:25Je veux parler de cette nouvelle arme que ça a été imposée, ou bien ça a été exercée par l'occupation depuis le 2 mars.

02:32C'est l'arme de la famine.

02:33Cette arme-là qui est en train de massacrer la population, surtout les plus vulnérables, les enfants, les femmes,

02:40les personnes âgées, les femmes enceintes, les bébés.

02:44On est encerclés, bombardés, il n'y a plus rien qui entre et on est vraiment dans la famine.

02:48On entend des enfants qui pleurent dans les rues parce qu'ils n'arrivent pas à manger.

02:53On voit des gens, comment ils sont maigres.

02:55On voit l'épuisement de la population entière qui sont devenus non seulement maigres,

03:01mais aussi psychologiquement épuisés.

03:05C'est la pire des choses quand on n'arrive pas à donner à notre enfant à manger ou à boire.

03:09Reporters sans frontières estiment qu'environ 200 journalistes ont été tués à Gaza,

03:14dont 43 dans l'exercice de leur fonction.

03:16Au moins 59 000 personnes sont mortes à la suite de l'offensive destructrice d'Israël.

03:20Et plus d'une centaine d'ONG alertent aujourd'hui sur la propagation d'une famine de masse dans l'enclave palestinienne.

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