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24H EN HOPITAL PSYCHIATRIQUE !

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Transcription
00:00Aujourd'hui, nous allons visiter un hôpital psychiatrique.
00:02C'est le centre hospitalier du pays d'Aigurande.
00:04On va rencontrer différentes personnes qui sont porteurs de plusieurs maladies mentales.
00:08La schizophrénie, la bipolarité, etc.
00:11Vous êtes prêts pour la vidéo ? C'est parti !
00:30Ni pour les autres.
00:30Il faut arrêter de stigmatiser les personnes.
00:32C'est pour ça qu'on est là aujourd'hui.
00:34C'est le centre hospitalier du pays d'Aigurande.
00:37Il y a plusieurs structures.
00:38L'unité d'admission, l'UMD, l'unité d'hospitalisation complète du CEL et un centre de réhabilitation.
00:44Et il en existe plein d'autres.
00:45Christophe, enchanté.
00:46Bonjour Thibaut.
00:47La forme.
00:48Du coup, Christophe, tu es le directeur ici de l'hôpital psychiatrique.
00:50C'est le centre hospitalier du pays d'Aigurande.
00:52On l'appelle aussi CHPE.
00:53Est-ce que tu peux nous présenter l'hôpital un petit peu alors ?
00:55On est un hôpital de santé mentale, psychiatrique.
00:59Aujourd'hui, on représente 500 salariés, 200 lits d'hospitalisation complète, des places d'hospitalisation de jour.
01:05On est proche de quelle grande ville ici ?
01:06En fait, on est à mi-chemin entre Brive et Clermont-Ferrand.
01:10Adrien, ça va ?
01:11Salut, ça va et toi ?
01:12Très très bien.
01:12Merci en tout cas de nous accueillir.
01:14Ici, on est où alors ?
01:15Donc ici, on est aux admissions, au centre hospitalier du pays d'Aigurande.
01:17C'est un service de soins sans consentement.
01:19Donc les patients sont hospitalisés ici.
01:21Donc c'est de la santé mentale et on est sur un secteur fermé.
01:23Donc les patients n'ont pas conscience de leurs troubles.
01:26Qui les amène alors du coup ?
01:27Ça peut être soit par les urgences, soit les forces de l'ordre parfois également.
01:31D'accord.
01:31Donc des patients qui auront commis des troubles à leur public ou des délits.
01:34Par où ils rentrent ? C'est quoi le chemin ?
01:36L'entrée, elle est juste ici.
01:38Nous, on les accueille.
01:38Donc c'est les infirmiers qui les accueillent avec les aides-soignants.
01:41Ensuite, on va voir le médecin psychiatre.
01:42Le médecin psychiatre lui va faire un premier entretien d'accueil.
01:44Soit le patient, il va aller dans le service, c'est-à-dire que son état n'est pas non plus très grave.
01:49Il pourra être avec les autres patients ou bien alors on pourra avoir des chambres d'observation,
01:54notamment pour les risques supérieurs.
01:55D'accord.
01:55C'est-à-dire que c'est des patients qui auront essayé de mettre fin à leur jour.
01:58Et pour les protéger d'eux-mêmes, on va les avoir à proximité de nous dans des chambres
02:02en attendant pouvoir être intégrés dans le service.
02:06C'est une chambre, c'est ça ?
02:07C'est ça.
02:07En fait, quand les patients arrivent, c'est des patients qui ont décompensé leur pathologie psychiatrique
02:12ou alors des patients qui entrent aussi dans la maladie,
02:14qui ont connu des parcours de vie un peu difficiles,
02:16qui vont vouloir mettre fin à leur jour.
02:17Et donc quand il y a des tentatives, bien souvent, les patients sont amenés ici
02:20parce qu'ils ne veulent pas se faire aider.
02:22La seule solution qu'ils trouvent, c'est de mettre fin à leur jour.
02:24Donc nous, on va essayer de les accompagner, de comprendre ce qui s'est passé,
02:26un développement traumatique.
02:27Et donc l'entrée, elle est là-bas.
02:28Nous, on va les amener sur ce patio-là, où il y a deux chambres.
02:31Parce que nous, on a 15 places.
02:33Mais ces deux chambres, elles sont vraiment séparées des autres
02:34pour permettre aux patients d'être plus au calme au départ.
02:37Pour les aider à se calmer.
02:38Exactement.
02:38Se calmer ou se ressourcer, ne pas être en contact direct avec d'autres personnes.
02:41Ok.
02:42Et du coup, c'est un exemple de chambre ?
02:43Donc voilà, c'est une chambre d'observation.
02:44Le patient, il peut entrer et sortir comme il en a envie.
02:46C'est-à-dire qu'il n'est pas fermé à clé.
02:47Donc on ne ferme pas à clé le patient ici.
02:48Et on sera équipé avec du matériel anti-suivre.
02:51C'est des couvertures qui sont indéchirables.
02:53L'armoire est fermée, donc ça veut dire qu'il n'y a pas d'accès à des cordons,
02:56des choses comme ça.
02:56Et on a également une caméra.
02:57C'est la seule chambre du service avec la chambre d'isolement qui a une caméra.
03:00Et je remarque aussi au niveau du bureau, du coup, qu'il n'y a pas d'angle, c'est
03:03ça, pour éviter qu'il se...
03:04Exactement.
03:05On a fait un achat dans ces chambres d'observation de matériel qui est incassable et qui est aussi
03:10lourd.
03:10Ok.
03:10Donc ça permet d'éviter de jeter le matériel sur les soignants également, parce que
03:14parfois les patients, malgré eux, ils peuvent être violents envers les soignants, mais
03:18c'est assez rare.
03:19Et le lit également, il pèse très lourd, environ 200 kilos.
03:22Ça sert à quoi le bouton rouge, là ?
03:23Donc le bouton, là, en fait, c'est un appel pour les malades.
03:26Pendant combien de temps le patient va rester dans cette chambre-là ?
03:28C'est vraiment une transition.
03:30Le patient qui vient dans cette chambre, il va y rester en général une semaine.
03:33Ok.
03:33Ça peut parfois être moins.
03:34On a des patients qui vont y rester des fois 2-3 jours.
03:37Ça suffit pour que le patient ait confiance en nous et qu'on puisse aller sur un autre
03:41lieu dans le service.
03:42Comment les patients viennent ici ? Est-ce que c'est de leur plein gré ? Est-ce que
03:45des fois, c'est obligatoire ?
03:47Alors, en fait, la loi est très claire.
03:49La règle, c'est l'hospitalisation libre consentie.
03:52En France, nous avons un régime juridique qui permet d'aborder l'hospitalisation dans
03:56le cadre de ce qu'on appelle les soins sans consentement.
03:59Grosso modo, il y a deux axes.
04:01Les soins à la demande du représentant de l'État, c'est le préfet.
04:03Et l'autre partie, c'est les soins psychiatriques à la demande d'un tiers.
04:06C'est un manque de la famille.
04:08Tout à fait.
04:08Les deux axes des soins sans consentement sont obligatoirement validés par un certificat
04:13médical qui va attester du fait que le consentement est altéré et ne permet pas de consentir
04:19librement aux soins.
04:20Après, il y a tout un tas de procédures très rigoureuses, avec notamment, pour ce qui nous
04:23concerne, le contrôle du juge des libertés, qui va venir voir si, sur le fond et la forme,
04:28l'hospitalisation est légale.
04:30Comment faire si un patient ne souhaite pas être soigné ?
04:33Alors, la famille peut s'adresser au médecin traitant.
04:35Le patient peut être amené aux urgences.
04:37Mais comme je le disais tout à l'heure, il y a obligatoirement une validation médicale.
04:41Alors, soit c'est un médecin traitant, soit un médecin urgentiste qui va poser un diagnostic
04:44et qui va dire qu'il faut peut-être voir une hospitalisation ou des soins un petit
04:50peu plus étayés, mais dans le cadre d'une altération du consentement, avec des critères
04:55très précis qui sont déterminés par la loi.
04:57C'est normal.
04:58Pourquoi ? Parce qu'on prive de liberté, quelque part, une personne qui est certes
05:02malade, mais qui n'a rien demandé.
05:04Donc, c'est très important que nous ayons des barrières qui vont faire qu'on va garantir
05:09finalement que les libertés individuelles sont garanties et respectées.
05:13Quelle est la différence ici ?
05:14Donc, la chambre d'isolement, elle, c'est vraiment le dernier recours.
05:17C'est-à-dire que le patient est dans un tel état qu'on n'a pas d'autre moyen que
05:19de le mettre en chambre d'isolement.
05:20D'accord.
05:21Pendant une semaine, c'est ça aussi ?
05:22Alors, la chambre d'isolement, non.
05:23Elle, elle sera vraiment au cas par cas et à l'heure par heure presque.
05:27C'est-à-dire qu'un patient peut entrer ici, rester une demi-heure.
05:30Ok.
05:30Si la crise, elle cède au bout d'une demi-heure, pas besoin de faire plus.
05:33Ok.
05:34A savoir que ces chambres, elles sont légiférées.
05:36Ouais.
05:36Le médecin doit prescrire et nous, on doit tirer une surveillance beaucoup plus constante.
05:40Ça casse un petit peu avec les idées reçues des fois qu'on a avec, tu sais, les
05:43chambres capitonnées un petit peu.
05:46C'est ça.
05:46En effet, ça reste une chambre qui est fermée, mais on essaye toujours d'être présent.
05:49On a une caméra également.
05:50On ne parle pas au micro au patient, on vient le voir directement aussi.
05:54Dès que le patient peut sortir, il sort.
05:56Donc là, l'idée, c'est de protéger le patient de lui-même.
05:58Ouais.
05:59Et des autres.
06:00Bien sûr.
06:00Ok.
06:00Comment tu arrives à calmer un patient ?
06:02On a des formations pour la désescalade de la violence qui sont faites au sein de l'hôpital
06:06par des formateurs extérieurs ou des formateurs en interne.
06:09Et ensuite, le savoir, il se transmet entre les soignants, entre les anciens et les plus jeunes.
06:14Est-ce que cette unité, là où on est aujourd'hui, c'est un lien avec l'unité des malades difficiles
06:18ou alors c'est à part ?
06:19En fait, si tu veux, nous, c'est un service fermé, mais non sécurisé.
06:21Les patients qui entrent ici, on peut les adresser en UMD.
06:23C'est-à-dire que si nos patients, on n'arrive pas à traiter leur pathologie, qu'ils sont
06:27trop difficiles, trop violents, trop agressifs envers les autres ou envers eux-mêmes, on pourra
06:31les transférer en UMD.
06:32Et l'UMD, là, sur un séjour plus long, arrivera à faire des choses plus complexes au
06:37niveau thérapeutique et au niveau de l'accompagnement pour aider encore mieux les patients que nous.
06:41Nous, on est sur de la psychiatrie générale, alors que sur l'UMD, on sera sur de la psychiatrie
06:44sécurisée pour des patients qui ont des troubles encore plus forts.
06:48Ça fait combien de temps que tu es directeur, toi, ici, de la structure ?
06:50Ça va faire 11 ans.
06:51Quel type de pathologie ont les patients, du coup, ici, au sein de l'hôpital ?
06:55On a uniquement des autorisations sur la psychiatrie adulte, donc à partir de 18 ans.
06:59Ça peut être de l'anxiété, de la dépression, des addictions, et la schizophrénie.
07:04Ok, c'est celle qu'on retient le plus souvent quand on pense hôpital psychiatrique.
07:08Oui, pourquoi ? Parce qu'elle fait le buzz et qu'aujourd'hui, nous, ce qu'on souhaite
07:10vraiment au travers de la journée que l'on va passer ensemble, c'est de déstigmatiser.
07:14Et donc, c'est ce qu'on souhaite à ce stade faire découvrir ce qu'est un hôpital psychiatrique
07:19avec toute sa variété d'offres de soins, hospitalisation complète, hospitalisation
07:25de jour et ambulatoire, avec des prises en charge graduées, adaptées, toujours dans
07:29une idée de réhabilitation.
07:31Ce n'est pas une fin en soi d'être à l'hôpital psychiatrique.
07:33Bien sûr, parce que pour les familles, des fois, j'imagine que ça peut être un peu
07:36perçu comme un drame de se dire qu'un de ces membres de la famille doit aller
07:39à l'hôpital psychiatrique, mais montrer que ce n'est pas une fin en soi et on peut réussir
07:42à...
07:42Nous travaillons beaucoup avec les familles, parce que c'est fondamental dans le rétablissement.
07:47On est à l'interéquipe, donc les soignants du matin vont transmettre les informations
07:51à l'équipe d'après-midi.
07:52Bonjour !
07:53Bonjour !
07:54Enchanté, bonjour ! Merci de nous recevoir.
07:56On est dans le bureau soignant, c'est ici que se passe le plus clair notre travail.
08:01Cette pièce, du coup, à quoi elle sert alors ?
08:02On se réunit tous les jours avec les médecins, les infirmiers, les aides-soignants.
08:05On a aussi nos ASH et nos alent de prévention qui viennent ici.
08:08Ça nous permet de recevoir les informations et de se les transmettre entre nous.
08:12Que le centre névralgique de...
08:13Bien sûr ! Ça marche.
08:14Bon, on vous laisse travailler alors.
08:15Alors, pour les transmissions, du coup...
08:16Qui a fait un épisode d'énurésie cette nuit.
08:20Au niveau du comportement, toujours beaucoup dans la demande.
08:22Du coup, ce matin, il a participé pour l'installation des guirlandes.
08:26Il s'est impliqué pendant 10 minutes, c'était une demande de sa part.
08:28Je ne sais pas si vous étiez au courant, il a perdu 6 kilos, lui, depuis le 1er décembre,
08:33donc en 10 jours.
08:34Sachant qu'en plus, il avait fait un épisode où il avait chauffé pas mal.
08:38Depuis la pyrétique, il a été mis sous antibiotiques.
08:41Il a eu un scan pulmonaire hier, donc on est toujours en attente au niveau du compte-rendu.
08:45Et il était quand même pas mal fatigué.
08:46Donc là, dernièrement, les repas ont été pris en chambre.
08:49Et le Valium a été baissé aussi.
08:51Il sort de chambre ?
08:52Oui.
08:52Quand ça va, il sort.
08:54Il sort pour aller fumer.
08:55Quel type de personnel est nécessaire pour bien faire fonctionner un hôpital psychiatrique ?
08:59Ça commence par des médecins psychiatres, également des médecins généralistes.
09:02Un encadrement soignant, des infirmiers, des aides-soignants, des éducateurs, pour une
09:07petite partie de notre activité, médecins addictologues.
09:10Et puis, pour qu'on puisse tous fonctionner, il faut ce qu'on appelle des fonctions support.
09:14C'est la comptabilité, c'est les ressources humaines, c'est les achats.
09:17Une entreprise ?
09:18Un petit peu.
09:18Voilà.
09:19Une entreprise un peu particulière, qui a une mission de service public et qui travaille sur
09:22de l'humain, avec des humains.
09:23Alors, ici, où est-ce qu'on est alors ?
09:25Ici, on est dans la partie espace de vie du service.
09:28Donc là, nos 15 patients, ils peuvent venir dans cet espace tous les jours, faire des
09:32activités, rester aussi devant la télé, faire des activités avec les soignants, on
09:36peut faire des jeux de société, des activités créatives.
09:39Ils jouent entre eux un petit peu ou pas forcément ?
09:41Si, les patients peuvent jouer entre eux, selon les affinités, bien sûr.
09:44Après, il y a des patients qui ne s'entendent pas forcément.
09:46Là, dernièrement, il y a une patiente qui nous a fait des peintures sur les murs,
09:50parce qu'elle avait une âme plutôt artistique, c'est assez sympathique.
09:52On l'a accompagné dans ça.
09:54Ensuite, ici, on a un bar qui nous sert de bar thérapeutique, entre guillemets.
09:59Là, les patients vont venir boire la tisane le soir, par exemple, avec l'équipe de nuit,
10:02ça leur permet de faire une petite transition entre le jour et la nuit.
10:05Vous nouez des liens avec les patients ?
10:06Oui, alors on essaie de ne pas entrer, en revanche, dans l'intimité, parce qu'on doit
10:11savoir faire la part des choses entre la vie professionnelle et la vie privée.
10:14On doit trouver la juste distance.
10:15D'accord, ok, je comprends.
10:16On ne peut pas tutoyer les patients, par exemple, faire quelque chose.
10:18Vous essayez de maintenir une sorte de hiérarchie, quand même, un petit peu ?
10:22Ce n'est pas de hiérarchie, on n'est pas contre eux, mais on est là pour les accompagner,
10:25mais on ne doit pas rentrer dans l'amicalité.
10:29On a un jardin d'intérieur.
10:31Ah, c'est magnifique, c'est un jardin japonais.
10:33Il a été réalisé en grande partie avec nos patients.
10:36En quoi ça aide les patients de planter, de travailler avec leurs mains ?
10:40Finalement, c'est un peu oublier leurs problèmes et de leur prouver qu'ils peuvent nous aider
10:44dans la vie du service.
10:46Ce jardin, comme tu l'as dit, il est beau, il est apaisant.
10:48Donc, c'est aussi apporter un peu sa pierre à l'édifice et pour nos patients, voilà,
10:52ils peuvent arriver un peu fanés parfois et repartir complètement fleuris.
10:55Est-ce que les patients ont conscience qu'ils sont en hôpital psychiatrique ?
10:59Alors, pas forcément.
11:00Quand ils arrivent dans le service, dans un service comme ça, qui est lumineux, avec
11:03de beaux jardins, ils n'ont pas l'impression d'être enfermés.
11:05Bien sûr.
11:06Cet enfermement, on ne le ressent pas forcément ici.
11:08Enfin, je ne sais pas toi, mais...
11:09Exactement, l'idée d'avoir des grandes baies vitrées et tout, ça casse un petit peu,
11:11encore une fois, avec l'idée qu'on se fait un petit peu des hôpitaux psychiatriques,
11:15voire même du terme un peu pejoratif, asile un petit peu, de se dire, c'est fermé,
11:19il y a des barbelés.
11:20Et là, on se voit qu'en fait, il y a une grande baie vitrée.
11:23On est là pour soigner les patients et pas, entre guillemets, seulement pour les enfermer.
11:27Puis, on vise l'autonomie parce que nos patients, même en soins sans consentement,
11:30on les amène à l'extérieur, c'est-à-dire qu'on va retourner chez eux, à leur domicile,
11:33faire des visites à domicile pour voir si leur logement est en bon état,
11:36s'ils sont capables de revenir dans leur logement, tester les habiletés sociales,
11:39est-ce qu'en société, est-ce qu'avec du public, ils vont réussir à être adaptés ?
11:44Et la plupart du temps, ça fonctionne.
11:45Nos patients aussi, ils ont des permissions de sortie autour de l'hôpital.
11:48On n'a jamais de fugue ou très peu.
11:50Comment vous réagissez du coup en cas de fugue, justement ?
11:52En cas de fugue, généralement, on commence déjà par aller faire un tour autour de l'hôpital.
11:55Oui, bien sûr.
11:56On retrouve nos patients la plupart du temps.
11:58En moyenne, combien de temps les patients restent ici ?
12:00Vos admissions, nous, la durée moyenne de séjour, elle est d'un mois.
12:02Parce qu'on a des patients qui vont rester parfois une semaine.
12:04Et ça peut aussi aller jusqu'à 2-3 mois, mais généralement, on est sur un mois.
12:08Est-ce que les activités au sein de l'hôpital psychiatrique ont évolué au fur et à mesure des années ?
12:12Oui, très clairement.
12:13Aujourd'hui, on est sur une activité principale d'hospitalisation complète.
12:17On a énormément développé l'activité d'hospitalisation de jour.
12:20Et on a énormément développé les solutions ambulatoires,
12:25c'est-à-dire les consultations, soit à domicile, soit dans nos centres de consultation.
12:28Et notre particularité, c'est qu'on fait aussi des petits ateliers collectifs
12:31au travers de ce qu'on appelle les centres d'accueil thérapeutiques à temps partiel,
12:34qui ne sont pas forcément calés dans des locaux qui nous appartiennent.
12:38Mais au travers d'un minibus, on va chercher les patients,
12:41on les ramène vers le soin au travers de l'atelier collectif.
12:43Et comme en Corrèze, en Haute-Corrèze en tout cas, on a peu de transports en commun,
12:46ça nous permet d'essayer de faire en sorte que tout le monde bénéficie d'une prise en soins de qualité.
12:51Tu t'occupes ton métier du coup ?
12:54Ah ouais, moi j'ai bien.
12:55C'est impressionnant en fait.
12:56Salle de sport ?
12:56Salle de sport.
12:57C'est ce à quoi je pense ?
12:58C'est une petite salle de sport, tu peux aller voir.
13:00Ok.
13:00Il est sympa quand même.
13:01Nos patients ont réussi.
13:02On a quelques haltères, on a un patient qui a monté le projet aussi avec une infirmière,
13:06qui a par exemple installé un tableau pour les exercices.
13:09Tu rigoles, mais en vrai c'est pas...
13:10Avec le sac de frappe qui est là, les kettlebells, les haltères, le rameur.
13:16Moi je te fais un WOD.
13:17Là franchement, il y a un entraînement cool à faire.
13:18Vendredi soir, c'est sparring avec les patients ?
13:20Ça peut, ça peut.
13:24Et du coup c'est quoi cette salle ?
13:25On a une salle de bien-être également.
13:27Dans cette salle, on a une balnéothérapie.
13:29Et du coup les patients peuvent venir ici pour se faire coiffer en prenant rendez-vous ?
13:32C'est ça en rendez-vous.
13:32En fait, là c'est nos soignantes qui vont faire des soins avec les patients.
13:35Donc ça va être un maquillage.
13:36Là on voit que la patiente est en train de faire un washing.
13:38Elle est en train de se faire lisser les cheveux par une aide soignante.
13:41On a une baignoire qui fait balnéothérapie.
13:43Là l'objectif ça va être quoi ?
13:44Ça va être de proposer un apaisement au patient quand même.
13:46Un patient qui aurait un rapport au corps un peu compliqué.
13:49Le contact de l'eau avec des bulles, ça peut être très bien.
13:53Et on a aussi une table de massage.
13:55C'est pas vraiment des massages, c'est du toucher bien-être.
13:56C'est qu'on n'est pas des masseurs.
13:58En fait, on n'est pas des kinés des masseurs.
13:59Mais nos soignants peuvent amener quelques petites techniques.
14:02Ah super !
14:03Du coup, pourquoi les patients iraient chez vous pour avoir une consultation
14:06plutôt que d'aller dans un hôpital entre guillemets plus classique
14:09ou chez un médecin généraliste ?
14:10Nous sommes des spécialistes.
14:11De la santé mentale ?
14:12De la santé mentale.
14:13Ok.
14:14Et l'accès chez nous est totalement libre et gratuit.
14:18Nous avons une mission de service public.
14:19Alors sur nos centres de consultation, c'est du lundi au vendredi.
14:22Mais nos unités d'hospitalisation sont ouvertes 7 jours sur 7, 24 heures sur 24.
14:26Et nous accueillons quel que soit le statut de la personne.
14:30Est-ce que vous avez plus patients hommes ou patients femmes ?
14:32C'est compliqué de faire une moyenne.
14:34Je dirais qu'on a plus d'hommes quand même.
14:35Et les moyennes d'âge à peu près ?
14:36Là on a eu une période où on avait beaucoup de patients qui avaient une vingtaine d'années.
14:39Mais ça va jusqu'à 60, 70 ans.
14:41Après on a des services spécialisés pour accueillir les personnes plus âgées.
14:43Impliquer pour une personne âgée, d'être en service avec des jeunes, patients...
14:47Ok, je te comprends.
14:48Bonne journée, bon courage.
14:49Merci, bonne journée.
14:53Bonjour.
14:54Bonjour.
14:54Donc ici, où est-ce qu'on est alors ?
14:56Dans une salle d'apaisement que les patients peuvent venir utiliser seuls.
15:00Quand ils en ressentent le besoin, sur des périodes d'angoisse, d'agitation,
15:03on peut leur proposer de venir ici, se poser.
15:05On peut aussi les accompagner sur ces moments-là.
15:07Et sur des temps donnés, on va vraiment faire des petits groupes où on va faire de la relaxation.
15:11Et du coup, toi, à la base, tu es aide-soignante, c'est ça ?
15:13Oui, moi je suis aide-soignante.
15:14J'ai fait plusieurs formations en interne, dont l'initiation à la relaxation et tout ce qui est bien-être.
15:19Donc je fais fréquemment néothérapie ou relaxation avec les patients.
15:22On va vraiment s'adapter en fonction de l'humeur du jour, des angoisses du jour, etc.
15:27Et tu sens que les patients, ça les aide ?
15:29Oui, vraiment.
15:29Ça les aide, ça les pose.
15:31On est vraiment dans du lâcher-prise, en fait.
15:34Et ça donne aussi des outils pour les aider à contrôler tout ce qui est angoisse, stress.
15:39Ici, on est au self.
15:40Donc le self des patients, c'est vraiment comme un self qu'on peut connaître dans la vie de tous les jours.
15:44Les patients, toujours dans la quête d'autonomie, on vient avec eux ici.
15:47Ils prennent leur plateau, leur couvert, et ensuite, ils vont passer pour récupérer leur nourriture.
15:51Il n'y a pas de place à titrer.
15:52Les patients, ils s'installent où ils veulent dans le self.
15:54L'été, ils peuvent même aller manger dehors.
15:55On a deux tables à l'extérieur, donc on ouvre les bévitrés.
15:58Est-ce que les patients qui sont dans ce service-là sont amenés à guérir ou plutôt à stabiliser ?
16:03On a les deux.
16:03Donc il y a des gens qu'on arrive à soigner, à soigner complètement.
16:06Et puis il y a des patients qu'on stabilise plutôt.
16:08Ici, c'est vraiment une période de crise.
16:09Quand les patients ont appris qu'on se lance de ces troubles, on va pouvoir aller sur une autre étape.
16:13Un service plus ouvert ou alors un suivi à domicile aussi.
16:15Une période de crise, il vient ici et après, il part.
16:17Quand il commence à aller mieux et qu'il est consentant aux soins, on peut amorcer une sortie.
16:20Il y a un téléphone ?
16:21Oui.
16:22Peut-être que tout le monde est surpris.
16:23Les patients ont le droit à leur téléphone.
16:25Ils ont le droit aussi d'avoir des ordinateurs portables.
16:28C'est sur avis médical et avis de l'équipe.
16:29Finalement, le médecin, il va se renseigner auprès de nous.
16:32Est-ce que le patient, il est en capacité d'avoir son téléphone ?
16:34Est-ce qu'on peut lui donner ? Est-ce qu'il ne fait pas n'importe quoi avec ?
16:36On a des patients qui vont se mettre en danger, qui vont acheter beaucoup de choses sur les réseaux,
16:39qui vont aller parler avec des gens qui ne sont pas recommandables pour eux.
16:42Dès lors qu'on sait que le patient, on peut lui faire confiance sur ça,
16:45OK, le téléphone, on peut y aller.
16:46Du coup, les patients ont toujours des droits ici ?
16:49Les patients, même en soins sans consentement, ça ne leur enlève pas les droits fondamentaux.
16:52Ils sont des patients comme les autres.
16:53Ils ont le droit d'aller et venir.
16:55Alors, on va restreindre leur liberté en interne.
16:58En revanche, on ne peut pas leur enlever la communication avec l'extérieur.
17:01Et aussi la notion de déambulation dans le tiers.
17:04Gaëlle, enchantée !
17:06Enchantée !
17:06La forme !
17:07Gaëlle, c'est quoi ton métier ici ?
17:09Je suis infirmière en pratique avancée.
17:11C'est quoi la différence avec une infirmière ?
17:12J'ai été infirmière pendant une dizaine d'années et après, j'ai repris les études.
17:17J'ai fait un master 2 pour développer des compétences supplémentaires
17:20et pour pouvoir assurer le suivi des patients.
17:22Je travaille essentiellement en ambulatoire avec les médecins généralistes
17:24pour rencontrer des patients à la fois qui ont des dépressions,
17:27d'autres qui ont des troubles psychotiques tels que la schizophrénie,
17:30des troubles de la personnalité, troubles bipolaires.
17:33Pourquoi tu t'es dit, toi, un jour, je vais travailler dans le milieu psychiatrique ?
17:36Moi, je n'ai que travaillé en psychiatrie.
17:38Moi, ce qui m'intéresse, c'est d'avoir du contact avec les personnes,
17:41de pouvoir les accompagner.
17:43Et tu te sens utile, j'imagine, au quotidien ?
17:44Oui, oui, oui.
17:45C'est quoi les qualités, selon toi, de travailler dans le domaine de la psychiatrie ?
17:49C'est les capacités d'écoute et d'empathie.
17:53Bonjour, Thibaut, enchanté.
17:55Bonjour, Thibaut, enchanté.
17:56Tu connais Thibaut et le chiffre ?
17:58Bien sûr.
17:58Il y a eu une salle de sport, en plus, à côté.
18:01Oui, oui, j'ai vu.
18:01Tu y vas ou pas trop ?
18:03Un petit peu.
18:04Et bien, bonne activité, en tout cas.
18:11La différence, intérieur, extérieur.
18:14Bonjour, enchanté.
18:14Thibaut, enchanté.
18:15Bonjour, Thibaut, enchanté.
18:16Ça va ?
18:17Enchanté, ça va.
18:18La forme ?
18:19La forme.
18:20Très bien, merci de me recevoir, en tout cas.
18:21En tout cas, ça me fait plaisir.
18:23Et bien, plaisir partagé.
18:24Bon courage et très bonne journée.
18:26Merci.
18:26Merci, au revoir.
18:30Alors, Julien, comment s'appelle le service où on va maintenant ?
18:32Donc, on va dans le service de suite, qui est un service qui travaille avec les foyers
18:35occupationnels et les ESAT ou les CAT.
18:39D'accord.
18:39Qu'est-ce que vous voulez dire, ESAT, SAT ?
18:42Alors, c'est des foyers qui proposent aux personnes handicapées de travailler.
18:48Quand ils ont des décompensations, qu'ils se sentent mal, qu'ils se trouvent angoissés,
18:51en dépression, on leur propose un séjour ici pour les réadapter à leur foyer et ils
18:54retournent à leur lieu d'habitation.
18:56Que je comprenne bien, quel type de patients vous avez ici par rapport à l'autre endroit ?
19:00Alors, ici, on a des personnes, on a un service ouvert.
19:03Les personnes ne sont pas en obligation de soins, donc elles peuvent sortir quand elles
19:05veulent.
19:06Donc, ils ont accès à l'extérieur.
19:07On a des personnes qui vont être essentiellement plutôt déficitaires, donc qui sont dépendantes
19:11ou alors en perte d'autonomie.
19:12Et on va travailler de la réhabilitation pour les orienter vers l'extérieur ou un retour
19:16au foyer.
19:16Comment vous les aidez ici à aller mieux ?
19:18Alors, ça peut se passer par des entretiens thérapeutiques, beaucoup d'entretiens,
19:21beaucoup de relationnels, par des activités, des accompagnements sur l'extérieur pour
19:25les réadapter à la société, à la gestion des budgets, à gérer leur vie quotidienne
19:29tout simplement.
19:30D'accord.
19:30Des gestes d'hygiène au jour le jour, que ce soit aller sous la douche pour certains
19:34s'il y a besoin.
19:35Et puis après, par des jeux, par du relationnel essentiellement.
19:38En quoi c'est plus intéressant pour eux de venir ici plutôt que d'être suivi par un
19:41psychiatre ou un psychologue ?
19:43Parce qu'il y a un suivi au quotidien et vraiment au jour le jour.
19:45D'accord.
19:45Ils dorment ici ?
19:46Ils dorment ici, c'est de l'hospitalisation complète et vraiment il y a un suivi en
19:49permanence et une surveillance permanente pour ces patients.
19:52Ça permet aussi d'avoir un cadre un peu plus contenu.
19:54Quand il y a trop d'espace parfois ou trop de stimuli à l'extérieur, ça peut faire
19:57monter les angoisses et ça peut les aider du coup à les apaiser ne serait-ce que par
20:00le cadre du service.
20:01Donc ça passe par des activités, voilà, ça, ça peut paraître anodin mais derrière
20:05ça on peut évaluer la concentration de la personne, sa capacité à avoir une stratégie,
20:10le respect des règles, le respect du cadre, des soignants, des relationnels.
20:14Donc à quoi ressemble une chambre ?
20:16Donc voilà, les chambres des patients.
20:18Ouais.
20:18Donc ils ont tout le nécessaire.
20:21Leur armoire pour ranger leurs affaires, une salle de bain.
20:24Est-ce que vous faites attention pour éviter les tentatives de suite ici ou pas dans ce
20:28genre de pièces ?
20:28Quand il y a des personnes qui ont des velletistes, bien souvent il y a une surveillance en chambre
20:33d'isolement ou en chambre d'apaisement qui sont, elles, surveillées, peuvent être
20:37surveillées par des caméras.
20:39En général, ils ne sont pas ici.
20:40D'accord.
20:40Et vous n'avez pas non plus de caméras ici ?
20:42Non, vous parliez tout à l'heure des droits fondamentaux de la personne, le droit
20:45à l'image en fait partie, on ne peut pas les surveiller en permanence.
20:47Il y a une intimité à respecter.
20:49Seulement si l'état de santé de la personne l'impose.
20:53Bonjour.
20:53C'est Dylan.
20:54Comment tu t'appelles ?
20:55Eddie.
20:55Eddie, enchanté Eddie.
20:56C'est ta chambre ?
20:57Ah oui, fan de manga ?
20:59Wow.
21:00Ça fait combien de temps que tu es ici toi ?
21:02Deux ans.
21:02Deux ans ici ?
21:03Qu'est-ce que tu aimes faire au quotidien toi ?
21:05Je veux dessiner, me bouquiner.
21:07Dragon Ball, ah oui, je vois ça.
21:09One Piece aussi ?
21:10Et ça va, tu ne t'ennuies pas trop ici ?
21:11Non, ça va.
21:12Tu as des amis ici ou pas ?
21:15Ouais.
21:18Ça fait combien de temps que vous vous connaissez ?
21:20Six ans.
21:21Six ans cette année.
21:22Ça fait combien de temps que tu es là toi du coup ?
21:24J'étais pompier d'abord.
21:26Wow, ok.
21:27Ça va, tu ne t'ennuies pas trop, c'est bon ?
21:28Je vois le sport.
21:31Ouais, tu fais du sport un peu ici ?
21:33Je regarde tes YouTube.
21:34Ouais, tu regardes YouTube ?
21:35C'est qui tes YouTubeurs préférés ?
21:37Thibaut.
21:37Ah, très bonne réponse.
21:39Tu veux leur dire de mettre un pouce bleu en bas de la vidéo ?
21:41Pouce bleu.
21:42Trop bien, merci beaucoup en tout cas.
21:49On verra jamais des reportages sur la psychiatrie comme ça.
21:51Du coup, la structure ici, vous avez l'hôpital psychiatrique et vous avez l'UMD.
22:02Ça veut dire quoi, UMD ?
22:03C'est la même chose.
22:03Bonjour, Thibaut, enchanté.
22:05Loïc, enchanté.
22:05Merci de nous recevoir.
22:06L'unité pour malades difficiles, c'est une des spécificités de notre hôpital.
22:11Il y en a 9 en France, c'est ça ?
22:1210.
22:1210 en France.
22:1310.
22:13Qui accueillent des patients qui ont besoin de soins très pointus.
22:17Nous avons 40 lits aujourd'hui d'unités pour malades difficiles.
22:21C'est quoi ton métier, toi ?
22:22Donc moi, je suis cadre de santé sur l'unité de l'UMD2 et également sur l'espèce sociale et l'ergothérapie.
22:28Donc l'UMD, ça veut dire quoi ?
22:30Donc c'est l'unité pour malades difficiles.
22:32C'est des malades qui vont être enfermés, c'est ça ?
22:34Alors nous, on n'emploie pas vraiment le terme enfermé.
22:36Ils peuvent reprendre, c'est bien sûr.
22:37Donc on est plus sur du soin.
22:39L'accompagnement.
22:40Voilà, l'accompagnement et c'est du soin en effet sans consentement.
22:43Vous êtes combien à travailler ici dans l'UMD ?
22:45Nous, on a 2 unités d'UMD, 20 soignants par unité, 5 du matin, 5 du soir.
22:51Allez, on te suit du coup vers notre activité.
22:54On va aller à l'activité sur l'ergothérapie.
22:56Est-ce qu'en hôpital psychiatrique, il n'y a que des patients violents ?
23:00Non.
23:00Non, non, alors il arrive dans des établissements, les services qui sont le plus fermés,
23:04qu'on reçoive des patients en début qui sont en crise.
23:07En crise, ça veut dire qu'ils se débattent, ils ne veulent pas recevoir les soins ?
23:09Non, ils ont une souffrance, ils sont on va dire en décompensation de leurs troubles.
23:12Alors ils ne sont pas tous violents.
23:14La décompensation d'un trouble, ça ne se manifeste pas par la violence.
23:17Il y a d'autres choses, les hallucinations, le délire.
23:18Et puis il y a surtout une souffrance qui est très importante.
23:21Bien sûr, lié à un problème passé.
23:23Et lié à leurs troubles.
23:24Tu parlais des crises.
23:26Comment on gère ?
23:26On a des personnels qui sont formés pour intervenir et désamorcer la crise.
23:31Et comment ça se désamorce ?
23:32On va essentiellement avec la personne, s'il est les émotions qu'elle est en train de vivre.
23:37Essayer aussi de repérer un petit peu l'événement déclencheur.
23:40L'important, c'est d'essayer de redonner de l'espoir.
23:42Beaucoup de dialogue, j'imagine.
23:44Oui, de l'écoute aussi.
23:44Du coup, là, on va aller à l'ergothérapie, c'est ça ?
23:46Oui, c'est ça.
23:47Ça veut dire quoi, l'ergothérapie ?
23:49C'est un service où on réalise toutes les activités pour les patients.
23:53Et donc, sur le service d'ergothérapie, nous avons trois éducateurs, un ergothérapeute et un éducateur sportif.
24:01Bonjour !
24:02Bonjour !
24:03Thibaut, enchanté !
24:04C'est la première fois d'ergothérapie.
24:05Enchanté !
24:05Oui, il fait heureusement le féminin.
24:07Bonjour, Thibaut, enchanté !
24:08Du coup, Martin, quel est ton métier ici ?
24:10Et du coup, je suis ergothérapeute, donc l'idée, c'est d'animer des activités thérapeutiques pour accompagner les patients.
24:15Donc, l'idée, c'est qu'on va travailler à travers différents médias, donc que ce soit des ateliers plutôt manuels,
24:21donc tout ce qui est la mosaïque, le travail du cuir, du bricolage, comme on fait dans cette salle-là,
24:26pour travailler un petit peu l'estime de soi.
24:28Le lion est magnifique, hein ?
24:29C'est toi qui retaille le carreau, quoi.
24:31Exactement.
24:31Wow !
24:32Pour un fou, ça va, là ?
24:33C'est magnifique, hein ?
24:34Merci, c'est génial.
24:35À quel rythme ils font ce genre d'activités ?
24:37Deux à trois activités par semaine.
24:39Ok.
24:39Donc, on essaie de cibler tout ce qui va être créatif, expressif,
24:42avec aussi d'autres ateliers qui vont travailler les émotions, les habiletés sociales et les activités physiques.
24:46L'idée, c'est de sortir un petit peu du quotidien, de montrer un petit peu autre chose, stimuler, comme tu disais, gagner confiance ?
24:52Pour pouvoir gagner de l'autonomie.
24:53Ok.
24:53Ça fait juste bien, quoi.
24:54Ça me fait sortir un petit peu de ce cadre de l'hospitalisation, et voilà, j'ai le cuir, j'ai beaucoup d'activités,
25:00et je remercie beaucoup les ergothérapeutes, comme Martin, comme Rémi,
25:05comme éducatrice spécialisée, ceux qui nous entendent, ils sont à l'écoute.
25:09Quelles sont tes activités, toi, ici, au sein de l'UMD ?
25:11Moi, le principal, que j'aime, moi, personnellement, c'est l'espace social en haut.
25:14On a le droit de se libérer, on paye sur l'ordinateur avec des musiques, parce qu'on a moins de musique ici.
25:19D'accord.
25:20Avec un ordinateur, une chaîne YouTube, et j'arrive vraiment chez nous.
25:22Tu taperas Thibaut InShape sur YouTube.
25:24Thibaut InShape.
25:25Merci beaucoup, en tout cas, prends soin de toi.
25:27Avec plaisir.
25:27Beau courage.
25:28Avec plaisir, c'est bien.
25:28Et bon rétablissement, en tout cas.
25:30Merci, merci.
25:33Ah, trop bien, sans se vise.
25:35Bonjour.
25:36Alors, tu t'entraînes combien de fois par semaine, ici, toi ?
25:38Une à deux fois par semaine.
25:40Ok, super.
25:41Et du coup, tu as un programme de muscu ?
25:42Alors, il y a des séances libres, mais sinon, il y a des programmes.
25:45D'accord, super.
25:46Très beau biceps.
25:47Très belle vaine du biceps.
25:54Dans les prisons, par exemple, il y a les ERIS, qu'on appelle les unités qui sont là pour intervenir en cas de crise.
25:59Est-ce que vous, vous avez des unités aussi qui sont là pour vous aider en cas de crise ?
26:03Non.
26:03Nous, on fait essentiellement du soin.
26:05Nous ne sommes surtout pas une prison.
26:07Nous accueillons parfois des personnes qui ont le statut de détenu, mais parce qu'ils ont besoin de soin.
26:12Nous faisons tout pour éviter l'hospitalisation, mais quand elle est nécessaire, la personne peut être hospitalisée.
26:17Et dès que la personne va mieux, eh bien, elle retourne.
26:19Et il n'y a aucune idée de carcéralité.
26:21C'est très important.
26:22On a horreur de faire du sensationnel, parce que ces personnes ont besoin de soin et n'ont pas besoin de sensationnel.
26:27Et alors, d'abord, Thibaut, on compte sur toi.
26:29Pour nous permettre de faire passer cette image.
26:32Avec grand plaisir.
26:32Ça veut dire, demain, si quelqu'un a une addiction, il peut venir se faire soigner en hôpital psychiatrique.
26:36Oui, et librement.
26:37Ce que l'on va rechercher, c'est son adhésion aux soins.
26:39Parce qu'il s'en sortira d'autant mieux que s'il est adhérent aux soins, à ce qu'on va lui proposer.
26:43Bien sûr, oui.
26:43Et ça, c'est super important.
26:45Le trouble le plus connu du grand public, c'est la schizophrénie.
26:47Est-ce qu'il existe différents niveaux ?
26:50Il y a plusieurs troubles psychotiques, mais après, la schizophrénie, en soi, c'est un trouble particulier.
26:55Avec des atteintes plus ou moins sévères, selon les personnes, qui répondent aussi plus ou moins bien au traitement.
27:00Les personnes qu'on va avoir en hospitalisation aussi, ici, c'est ceux qui vont soit être en début de maladie.
27:06Et qui vont avoir besoin peut-être de la mise en place d'un traitement pour être stabilisé.
27:09Ou d'autres personnes qui, avec des événements particuliers, peuvent décompenser.
27:13Et d'autres qui ont plus de difficultés avec les traitements à être stabilisés.
27:16Il y a des personnes qui ont des troubles schizophréniques et qui vivent très bien,
27:20qui peuvent avoir un travail, qui sont réinsérées socialement.
27:22Comment on soigne ces personnes-là ?
27:24Pour la schizophrénie, une partie qui va être au traitement, c'est les neuroleptiques.
27:28Mais après, il y a un travail qui est essentiel avec eux, surtout ce qui est réhabilitation psychosociale.
27:33Sur la psychoéducation aussi, pour qu'ils connaissent un petit peu mieux leurs troubles et comment vivre avec.
27:38D'accord.
27:41Alors, du coup, où est-ce qu'on va alors ?
27:42Une unité où les patients peuvent venir faire des activités pour sortir un petit peu du quotidien.
27:48Vraiment sur un temps à l'extérieur de l'hospitalisation.
27:50Quelle est la moyenne d'âge des patients ici ?
27:52Entre 20 et 30 ans.
27:54Ah, c'est jeune.
27:56L'entrée en maladie, notamment la schizophrénie, se fait de manière relativement jeune.
28:02Et du coup, vous stabilisez en UMD à peu près de 20 ans jusqu'à 30 ans et après, ils peuvent aller dans d'autres...
28:07Alors, ça dépend.
28:08On a aussi des personnes beaucoup plus âgées.
28:10Ça dépend de comment la maladie évolue.
28:13Ça va ?
28:13Bonne chérie.
28:15Oh, là, t'as un crime.
28:16J'avais un crime.
28:17J'avais un crime au courant.
28:18Ça va ?
28:19Ça va ?
28:19Ça va ?
28:19C'est trop cool, on fait un reportage sur l'UMD.
28:22Ça va ? Tu connais les vidéos ou quoi ?
28:23Ouais, je connais les vidéos.
28:24Tu fais combien de temps que t'es là, toi ?
28:25Moi, ça va faire 8 mois.
28:27T'as quel âge ?
28:28J'ai 24 ans.
28:30Vous êtes infirmier ici à l'UMD.
28:31De combien de patients vous vous occupez ici ?
28:33On a une vingtaine de patients là, dans l'unité.
28:35D'accord.
28:35Est-ce que les patients qui sont à l'UMD ici ont forcément commis un crime ?
28:39Non, non, non, pas du tout, non, non.
28:41Quel type de profil on peut avoir à peu près ?
28:43C'est beaucoup la schizophrénie, pharanoïde, avec de la persécution.
28:47Les patients qui viennent ici en UMD, c'est parfois en prévention ou c'est plutôt une fois qu'ils sont passés à l'acte ?
28:53Par rapport à des passages à l'acte, dans les unités où ils n'arrivent plus à gérer, donc ils nous les envoient.
28:57Toi, en tant qu'infirmier, est-ce que t'as subi une formation supplémentaire ?
29:01Puis ISP, donc j'avais une formation psy.
29:04C'est les anciennes formations qui n'existent plus.
29:07Qu'est-ce que t'aimes dans ton métier, toi ?
29:09Moi, c'est le contact avec les patients, le contact avec les gens d'une manière générale, le relationnel.
29:15Est-ce que t'arrives à nouer un contact facilement avec tous les patients ?
29:18Ou des patients, des fois, ils veulent rester tranquilles ?
29:21Ah oui, mais il faut respecter.
29:23J'ai assez une bonne intuition.
29:25Il y a des patients qui aiment plus le contact, il y en a d'autres qui sont plus réticents.
29:29Il faut respecter tout ça.
29:30Et quand on est bien avec un patient, on peut plus l'aider à progresser dans son soin.
29:35Pourquoi t'es là, toi, à la base ?
29:37Moi, je suis là parce que j'avais consommé du cannabis.
29:40J'ai conduit une voiture sans la possession du permis.
29:42Comment t'as réagi au début quand t'as dit que t'allais être en UMD ?
29:45Étant donné que j'avais vu les reportages sur YouTube de l'UMD en Corrèze, j'étais un petit peu choqué.
29:51J'avais des appréhensions.
29:52Et finalement, je me suis rendu compte que c'était un endroit psychiatrique dans lequel il y a plus de thérapie et de moyens mis en place pour nous.
29:59Quelle maladie t'ont décrété, toi, ici, du coup ?
30:01Moi, je suis schizoaffectif, je souffre de délire de persécution.
30:06Aussi, je fais des insomnies.
30:07T'as l'impression qu'on t'en veut de tout ?
30:09Ouais, c'est quelque chose comme ça.
30:11Je vais me sentir persécuté parce que j'ai galéré dans ma vie un peu.
30:14T'avais été, toi, en hôpital psychiatrique classique avant d'être ici ?
30:17Oui, bien sûr.
30:18C'était quoi la différence entre où t'étais avant et ici ?
30:20Le service est beaucoup plus ouvert en psychiatrie d'origine.
30:24On a notamment les permissions, droit au téléphone, Internet, tout ça.
30:29On ne fait pas le droit à Internet ?
30:30Jamais.
30:30Là, tu n'ennuies pas trop ?
30:31On disait...
30:32C'est un petit peu dur pour un jeune comme moi.
30:34Au début, quand on t'a donné le traitement, tu étais réticent ?
30:37Ou alors tu t'es dit, c'est pour ma santé, ça me fait du bien ?
30:40Disons qu'au début, je n'avais pas trop confiance au médicament.
30:43Puis je me suis rendu compte que ça pouvait aider, en fait.
30:46Comment tu te sens aujourd'hui, 8 mois plus tard ?
30:48Changer. J'ai pris un petit peu en maturité.
30:51Puis j'avance sur ma maladie, puisque je ne suis plus dans le déni.
30:54Et ça, c'est un des trucs le plus dur à accomplir.
30:57Qu'est-ce que tu aimerais faire, toi, ensuite, une fois que tu auras terminé ici ?
30:59Je ne sais pas. Je vais peut-être me lancer dans la maçonnerie ou le BTP.
31:03Je te souhaite d'y arriver, de réussir.
31:04Ah, merci beaucoup.
31:05Avec plaisir. Courage, mec.
31:06Merci, Thibault.
31:07Avec plaisir, soins-toi bien, en tout cas.
31:08Damn !
31:09Damn, on est là !
31:10Et du coup ?
31:11Eh bien, donc là, on va dans une des deux unités du MD.
31:16D'accord, OK.
31:16À partir de là, en fait, toutes les portes sont fermées, appelées, parce qu'en effet, ils vont en activité selon un planning.
31:24Quand ils sont accompagnés ?
31:25Voilà, et accompagnés.
31:26C'est un peu l'idée.
31:28Super.
31:29Léonie, enchantée.
31:30Enchantée.
31:30Ça va, la forme ?
31:31Ça fait combien de temps que tu es infirmière ?
31:32Un an et demi.
31:33D'accord. Ah, c'est tout frais ?
31:34Oui.
31:34À quel moment tu t'es dit « je veux travailler dans le milieu psychiatrique » ?
31:37J'ai découvert la psychiatrie en deuxième année d'études, en stage. Je suis tombée amoureuse de la psychiatrie.
31:42De quoi les patients ont le plus besoin, quand tu les vois ?
31:45D'écoute, de soutien, puis ils ont besoin de temps aussi.
31:49Est-ce que tu n'as pas peur, des fois, d'être en contact avec des personnes dans ce milieu-là ?
31:53Justement, je me suis toujours dit que le jour où j'aurais peur, je ne travaillerais plus en EMD.
31:57Donc non, je n'ai pas peur. Il faut savoir quand même faire attention à ce qu'on fait, repérer quand un patient commence à se sentir moins bien.
32:05Mais non, je n'ai pas peur.
32:06D'accord. Quelles sont les qualités, tu penses, pour un infirmier qui travaille justement en EMD ?
32:11Savoir travailler en équipe, la patience, la séduité et l'écoute.
32:17Quel type d'activité les patients sont amenés à faire au sein du service ?
32:20La semaine, ils ont tout ce qui est entretien avec les médecins psychiatres, entretien avec la psychologue,
32:26aussi les entretiens avec nous, les aides-soignants.
32:29Et puis sinon, il y a les activités en plus.
32:31Donc par exemple, quand ils sont dans la cour, ils ont accès au ballon de basket.
32:35Ok.
32:36Ils ont une table de ping-pong, ils peuvent faire des jeux de société.
32:39Et puis nous, de notre côté, en tant que soignants, on peut aussi faire faire des activités,
32:42atelier musique, dessin, coloriage.
32:45Trop bien.
32:45C'est beaucoup de relationnel.
32:46Oui, c'est ça.
32:49Très beau bicep, ça.
32:50Hello, Molly.
32:50Enchanté, bonjour, Thibaut.
32:51Wow !
32:52Tu fais quoi comme sport ?
32:53Tu fais du rugby, de la boxe style, je suis brésilien.
32:56Wow ! Comment t'as eu un mollet comme ça ?
32:58On sort de la corde à sauter.
32:59300 pompes par jour dans ma chambre.
33:01300 pompes par jour dans ta chambre ?
33:02Ça te fait du bien ?
33:04Ouais, ça me libère.
33:04Pourquoi t'as été dans la psychiatrie, toi, à la base ?
33:06Bah, j'avais fait une crise de paranoïa.
33:08On ne sait pas, un trouble de maladie, on pense que je suis schizophrène,
33:11mais les médecins trouvent que je suis borderline TDAH.
33:14C'est-à-dire que j'ai un trouble de l'attention hyperactif.
33:15Je vois des neurologues, je vois des psychologues.
33:17Qui essaient de comprendre un petit peu pourquoi...
33:19Parce que ça fait qu'un mois que je suis là, il ne faut pas tout savoir.
33:22Bien sûr, ouais, ça prend du temps, le temps de...
33:23Bien sûr.
33:24Quand tu dis au début, t'as fait une crise de paranoïa, ça veut dire quoi ?
33:26J'ai l'impression qu'on voulait me faire du mal et je m'étais mis en blocage.
33:30Je ne parlais plus, je ne discutais plus.
33:32Et mon père a trouvé ça très bizarre.
33:34Il m'a ramené à l'hôpital.
33:35Après, à l'hôpital, je ne parlais pas, donc ils m'ont mis en psychiatrie.
33:38J'ai fait cinq jours en psychiatrie.
33:39Comme j'avais dit que j'étais jeune, mon père m'a ramené chez moi.
33:42Et j'étais toujours délirant.
33:44Et après, mes amis et ma famille m'ont aidé à me reconstruire.
33:47Et un an plus tard, je suis retourné à l'hôpital et ils m'ont dit, j'étais schizophrène.
33:50Ça s'est déclenché comme ça, tu penses, ça ?
33:52Non, c'est des stupéfiants, en fait.
33:54Tu penses que c'est à cause des stupéfiants ?
33:56Ouais, moi, je vous conseille un autre truc pour les jeunes.
33:58Ne fumez pas de shit.
33:59Ça m'a détruit ma vie.
34:00Putain.
34:01Faites du sport, ne vivez pas d'alcool.
34:03Faites de la vie, la vie, elle est belle.
34:05Il n'y a plus d'autre plaisir dans la vie que des stupéfiants et des alcools.
34:08Comment t'as appris que tu allais venir ici à l'UMD, toi ?
34:10Moi, j'étais dans mon hôpital d'origine et j'ai menacé des infirmiers.
34:13Ils m'ont trouvé trop violent pour un hôpital normal.
34:16Donc, ils m'ont mis dans le sud, ici, qui est plus protégé, où il y a plus de soignants.
34:20Et où on est plus à l'écoute, on est plus soigné, on a un plus grand suivi thérapeutique.
34:25Est-ce que les traitements que tu prends ici, toi, ça te fatigue ?
34:28Dans mon hôpital d'origine, je prenais beaucoup plus de traitements qui me cassaient.
34:31Je vivais à la nuit, je faisais beaucoup de sport à la nuit.
34:33C'est pour ça que ça me retenait.
34:35Et depuis que je suis arrivé ici, ils m'ont baissé tout mon traitement qui me cassait.
34:39Ils ont plus un travail psychologique avec moi qu'un travail...
34:42Plus de la discute, des échanges...
34:44Que me casser avec des médicaments.
34:45Bon courage, bon rétablissement, en tout cas.
34:47Merci.
34:479-2, je crois des cadavres, on est là, on baisse tout !
34:50Dédicat à tout Champigny, 9-4, on est ensemble, à guerre.
34:53C'est 9 jours pour sauter ici.
34:55J'espère que tu me vois, on se voit dans pas longtemps.
34:59Maman, je sais que tu penses à moi, je pense à toi.
35:01Je t'aime, ton fils va bien.
35:03Non, c'est pas la prison, c'est pas ce que je te disais.
35:06Je t'aime, maman, mais pardonne-moi pour toutes mes bêtises.
35:08Comment tu décèles que ton enfant peut avoir des pathologies
35:11qui nécessitent un traitement ou une prise en charge ?
35:15Est-ce qu'il y a des signes, quels pourraient être les signes
35:16qui peuvent alerter les parents ?
35:18La schizophrénie, ça va être des personnes,
35:21par exemple, notamment quand elles vont rentrer dans les études,
35:23parce qu'elles vont être soumises à un stress important.
35:26Et c'est des personnes qui vont peut-être s'isoler davantage,
35:30qui vont avoir plus de difficultés dans les interactions sociales.
35:34Après, il peut y avoir des hallucinations, des choses comme ça.
35:36Si on voit que notre enfant a des hallucinations,
35:39comment ça se renseigner un petit peu auprès d'une structure comme la vôtre ?
35:42Oui.
35:43Tout ce qui est bipolarité ?
35:44Alors ça, c'est un lien aussi, qu'on va dire, un peu plus complexe.
35:46Après, même que ce soit la schizophrénie,
35:49il faut que ce soit des symptômes qui soient présents au moins pendant 6 mois.
35:52Il faut une observation médicale, des éléments comme ça.
35:54Sur la bipolarité, il y a deux choses.
35:56Il y a soit la dépression, soit des épisodes qu'on appelle maniaques ou hypomaniaques,
36:00où la personne a plus de difficultés.
36:02Il va vraiment y avoir un impact fonctionnel sur son quotidien.
36:05Après, chez les enfants, on observe plus des troubles du déficit de l'attention.
36:09Il peut y avoir des troubles du spectre, tout de suite.
36:17Sandra, ça va ?
36:18Ça va, c'est bien.
36:18La forme ?
36:19Oui.
36:19Quel type de patient on a juste derrière ?
36:21Ici, on a des patients qui sont en hospitalisation libre,
36:25qui souhaitent s'engager dans leurs soins.
36:27On fait aussi un petit peu de réhabilitation psychosociale
36:30sur des hospitalisations un petit peu plus longues,
36:32contrairement aux autres qui durent à peu près trois semaines.
36:35Allez, c'est parti alors, let's go, on te suit alors.
36:37On passe par là.
36:38Allez.
36:39Merci.
36:40Bonjour.
36:41Bonjour, enchantée.
36:42Bonjour.
36:44Léa, c'est quoi ton métier ?
36:45Je suis infirmière en psychiatrie.
36:47Ton but, du coup, c'est de prendre soin des patients
36:49et de faire des activités avec eux pour les stimuler, c'est ça ?
36:52Oui, oui, mais après, il n'y a pas que la stimulation,
36:54il y a aussi l'apaisement, il y a aussi les entretiens,
36:57il y a des outils à médiation, il y a le jeu aussi.
36:59Il y a plein de choses, en fait, pour accompagner les patients
37:01en fonction de ce dont ils ont besoin, en fait.
37:04Léa, ils servent à quoi, les jeux que vous faites ?
37:06Alors, nous, les jeux, ils ont un but thérapeutique.
37:09Il y a plusieurs strates.
37:10Ça nous permet d'identifier un peu la personne.
37:12Parce que c'est des moments où on est un peu plus détendu,
37:14donc la personnalité est un peu plus détendu.
37:16Si elle est riche, par exemple ?
37:17Oui, ça peut être révélateur d'un certain mode de fonctionnement,
37:20si c'est fait avec humour, si au contraire, ça crée une forte colère.
37:22Oui, bien sûr, les mauvais joueurs et tout.
37:24Voilà, ça peut après être des choses
37:26où on peut travailler sur un entretien.
37:29Ça peut voir comment elle est avec le groupe,
37:30si c'est plus des leaders, des suiveurs,
37:33si c'est facile de demander quelque chose aux voisins ou pas du tout.
37:36Et après, il y a tout ce qui va être, nous,
37:37sur l'évaluation un peu cognitive.
37:39Est-ce que la personne est en capacité de se concentrer,
37:41retenir les informations, donc avoir une bonne mémoire,
37:44utiliser un langage adapté ?
37:46Si vous, vous venez dans cette pièce sans rien,
37:48sans nous dire qui vous êtes,
37:49et que vous voyez qu'on est en train de jouer,
37:51là, c'est un peu soft aujourd'hui.
37:52Mais des fois, il y a des grands éclats de rire.
37:54Vous me dire, mais qu'est-ce qu'ils font ces gens, en fait ?
37:56Ce n'est pas du tout du soin.
37:58Et en fait, si.
37:59En fait, nous, il y a toujours,
38:00on est toujours dans l'observation,
38:02on est toujours dans quelque chose,
38:03parce qu'on va le ramener au soin.
38:04Sandra, est-ce que vous avez des personnes dépressives ici, par exemple ?
38:07Oui, on a des personnes dépressives
38:08qui passent souvent par les urgences.
38:11On a une patientèle qui est assez jeune, quand même,
38:13qui développe souvent des troubles de la personnalité
38:16ou borderline.
38:17Comment ces jeunes développent ces troubles de la personnalité ?
38:20Un exemple, parmi tant d'autres,
38:22c'est souvent dû à un abandon pendant l'enfance,
38:24de la maltraitance de la part des parents,
38:27de l'inceste,
38:28et parfois aussi du harcèlement scolaire,
38:31où la gestion des émotions
38:33ne va pas être abordée de la même manière.
38:36En fait, il lui faut les bons codes,
38:37les bons codes sociaux
38:39qui sont apportés par sa famille et ses parents.
38:41C'est vrai, tu vas bien ?
38:42Enchanté.
38:43T'as quel âge, toi ?
38:4325 ans.
38:44Pourquoi tu viens ici, alors, toi ?
38:45Parce que je souffre d'une maladie...
38:47Comment ça s'appelle ?
38:48C'est la schizofrémie affective.
38:50Comment ça s'exprime ?
38:51Ça veut dire quoi ?
38:52En fait, on entend des voix
38:55où on voit des choses.
38:57C'est compliqué à gérer.
38:58C'est arrivé du jour au lendemain ?
38:59Suite à quelque chose de mon enfance
39:02qui m'a complètement détruit dans ma vie.
39:04Qu'est-ce que c'est, ces choses, ces voix
39:05que tu entends, que tu vois ?
39:07Ce n'est pas des voix méchantes.
39:08Ce sont des voix qui rassurent ?
39:10Oui, ce sont des voix rassurantes.
39:11Comment tu vis avec ces voix ?
39:13Dans mon quotidien, parfois, c'est dur.
39:15Ça fait des retours, des rechutes.
39:17Tu repenses à ce qui s'est passé avant ?
39:19C'est ça.
39:20Quelle passion est le plus fréquent ici ?
39:21On a beaucoup de personnalités borderline ou état limite
39:25et beaucoup de dépressions
39:28avec des tentatives de suicide
39:30et qui vont avoir des comportements à risque.
39:32Les addictions, tout ce qui est produits toxiques,
39:35les scarifications qui peuvent aller jusqu'à la tentative de suicide.
39:38Par prise de médicaments, souvent, c'est des IMV.
39:41Ça veut dire intoxication médicamenteuse volontaire.
39:44J'ai rendu mon appartement et tout ça.
39:46D'accord, tu vis ici ?
39:47Je vis ici pour l'instant
39:48et je suis en attente d'un CAT, un ESAT
39:51pour personnes en situation de handicap avec un hébergement.
39:55Tu dors ici ? Tu manges ici ?
39:57Exactement.
39:57Depuis combien de temps, là ?
39:58Ça fait 8 mois que je suis là, à peu près.
40:00Est-ce que tu prends un traitement médicamenteux, toi ?
40:02Oui, oui.
40:03Le traitement te permet d'avoir moins de vision,
40:07d'entendre moins de voix ?
40:08Oui, exactement.
40:08Jusqu'au moment où il y aura une autre chute,
40:11cette maladie fait qu'on est admis
40:13à des rechutes tout le temps.
40:15C'est quoi, une rechute ?
40:16En fait, si on n'est pas bien,
40:17on va se renfermer sur nous-mêmes
40:19et puis ensuite, on va entendre des voix et tout ça.
40:22C'est comme ça.
40:23Est-ce que tu vas être amené à te faire du mal, toi, sur toi-même ?
40:26Non, je ne suis pas dangereux, ni pour les autres.
40:28D'accord, tu n'es pas dangereux ni pour toi, ni pour les autres.
40:30Ni pour les autres.
40:36Virginie, ça va la forme ?
40:37Oui, super.
40:38Virginie, où est-ce qu'on va rentrer, là, du coup ?
40:40Alors, on rentre sur le service qui s'appelle Valorison.
40:42C'est un centre expert de réhabilitation psychosociale.
40:45D'accord, ça intervient à quel moment, ça, de la maladie, du patient ?
40:49Eh bien, ça intervient au moment où l'usager a un projet de vie.
40:52Donc, son projet de vie, ça peut être un projet de reprise de travail,
40:55un projet de reprise d'études,
40:56de continuer de faire des stages,
40:58mais également de prendre un appartement d'autonomie.
41:01Alors, l'idée, c'est d'aider ces jeunes-là à avancer dans la vie.
41:03La maladie, ça n'est pas une entité,
41:05ce n'est pas leur personnalité.
41:06Ils ont cette maladie, comme on peut avoir un diabète,
41:08comme on peut avoir autre chose,
41:09et ça n'empêche pas de travailler,
41:10ça n'empêche pas d'avoir une vie sociale et une vie professionnelle.
41:13Les jeunes, ils ont quel âge, à peu près, en moyenne ?
41:14La moyenne, 18-25,
41:16mais bon, ça peut aller un petit peu au-delà aussi, bien entendu.
41:18Allez, on va rencontrer ces jeunes, alors c'est parti.
41:20Let's go.
41:23Il y a un point très important sur lequel je voudrais insister,
41:25c'est les soins de réhabilitation.
41:27Parce qu'effectivement,
41:28on peut souffrir d'une pathologie psychiatrique,
41:31mais être amené à reprendre ensuite,
41:34à l'issue de l'hospitalisation,
41:35une vie, on va dire, entre guillemets, classique,
41:37avec un suivi après qui peut s'étaler sur plusieurs années.
41:40Mais cette idée de réhabilitation,
41:41tu vas la découvrir aussi,
41:42elle est fondamentale dans notre offre de soins.
41:44Non, c'est pas dit bonjour.
41:45Ça va, Thibaut, enchanté.
41:47Non, c'est pas dit bonjour.
41:48Florence, la forme.
41:49Florence, est-ce que tu peux nous expliquer ton parcours, toi, alors ?
41:52Je suis rétablie de troubles psychiques
41:53et je suis super aidante en santé mentale.
41:55C'est un DU.
41:56Ok.
41:56Et donc, je travaille depuis maintenant près d'un an et demi.
41:59J'aide mes pères à se rétablir.
42:00Tu as vu quoi comme maladie à la base ?
42:02Normalement, on ne le demande pas.
42:03Ah pardon, excuse-moi, désolé, désolé, excuse-moi.
42:05Mais bon, je peux le dire.
42:07Donc, je suis rétablie de troubles bipolaires.
42:08À quel âge tu as été décrété bipolaire ?
42:10Alors, le diagnostic a été assez tardif.
42:14Maintenant, je suis rétablie depuis une bonne vingtaine d'années.
42:16Il y a des troubles de l'humeur.
42:17D'accord.
42:18C'est l'humeur qui est donc en phase haute,
42:20donc une phase maniaque.
42:21On est en phase dépressive.
42:22C'est une variation de l'humeur qui est pathologique.
42:25C'est vraiment très, très compliqué à vivre
42:26et ça peut durer pendant des années,
42:28justement parce qu'on va compenser.
42:29Ça gâche toute la vie.
42:30Compenser, ça veut dire temporiser ?
42:32Compenser, faire semblant.
42:33Masquer, se masquer à soi-même aussi.
42:35On n'a pas envie d'être malade.
42:37Et puis la stigmatisation,
42:38donc ça, j'oublie d'en parler.
42:40Bien sûr.
42:40La stigmatisation et l'auto-stigmatisation,
42:43ça c'est quand même, c'est terrible.
42:44J'étais professeure d'anglais auparavant.
42:47D'accord.
42:47Et effectivement, quand j'ai été diagnostiquée,
42:49les centres de réhab n'existaient pas.
42:50D'accord.
42:51Les pères aidants n'existaient pas non plus.
42:53Le souci à l'époque,
42:54c'est qu'on m'a un peu, entre guillemets,
42:56enterré-vivant.
42:57En fait, on m'a dit que je ne travaillerai plus,
42:59que je ne ferai plus rien,
43:00que je serai pensionnée à vie.
43:01Et mes parents n'ont pas non plus été aidés.
43:04J'ai ramé, on peut dire.
43:06Ça a été long de se rétablir seule.
43:08J'ai réussi,
43:09mais j'ai quand même échoué
43:10à de nombreuses reprises
43:11parce que j'ai voulu retravailler
43:12en fait par moi-même
43:14sans parler de ma maladie.
43:16J'ai échoué
43:16et j'ai quand même découvert finalement
43:18le métier de père aidant.
43:20J'ai repassé un diplôme.
43:23J'ai réussi ce diplôme.
43:24Et maintenant, je peux aider mes pères
43:26à se rétablir.
43:27Et je travaille surtout en santé mentale.
43:29Si un professionnel de santé va dire
43:30« je comprends ce que vous avez vécu »,
43:32je dis « moi, je sais ce que tu as vécu ».
43:34Alors, on n'a pas tous
43:35le même vécu forcément.
43:36Mais j'ai été hospitalisée
43:38à de nombreuses reprises.
43:39Il m'est arrivé des choses
43:40quand même assez compliquées.
43:41On a un vécu similaire.
43:44Est-ce que tu peux expliquer
43:44ce qui se passe à cette réunion ?
43:46On a avancé sur l'atelier théâtre.
43:47C'est une pièce,
43:48c'est partie d'une idée
43:49de ***
43:50qui voulait faire un atelier théâtre
43:52pour parler autour de la maladie.
43:53Et c'est vrai que ça nous aide.
43:55On est tous assez investis.
43:56Et c'est vrai que ça a ce côté aussi thérapie
43:57puisqu'on peut se libérer par la parole.
43:58Ça nous aide sur beaucoup de choses.
44:00Raconter, se reconnaître,
44:01comprendre les étapes de la maladie.
44:03Toi, tu es porteur de quelle maladie ?
44:04TDAH.
44:05Donc avec une hyperactivité mentale,
44:06physique aussi.
44:07Tout le monde n'a pas un TDAH.
44:08Disons qu'on a tous des...
44:10Ok.
44:10Chacun a une maladie différente.
44:11Un problème différent, ouais.
44:12Et du coup, faire une activité théâtre,
44:14t'aide toi ?
44:14C'est vraiment une thérapie, comme tu disais ?
44:16Parce que ça aide à accepter les étapes
44:18qu'on a pu connaître dans le soin et tout.
44:22On peut s'y reconnaître,
44:23on peut s'y exprimer.
44:24C'est un projet auquel on s'investit.
44:25C'est quelque chose de vraiment concret.
44:27C'est un projet dans lequel on s'investit
44:28toutes les semaines,
44:30de manière régulière.
44:31C'est parfait.
44:31C'est pour ça que j'ai essayé une thérapie un peu.
44:33Ouais, ouais.
44:33Ça aide tout le monde
44:34et c'est une émulation.
44:35Tu vas bien la forme ?
44:36Oui, ça va.
44:37Check.
44:38Nickel.
44:38Toi, tu étais porteuse
44:39de quelle maladie, toi, à la base ?
44:41Ben, je suis schizophrène paranoïa.
44:43Comment ça s'est décrété,
44:44cette maladie, à la base ?
44:45J'attendais des voix.
44:47Qu'est-ce qu'elles faisaient,
44:47ces voix ?
44:47Elles disaient quoi ?
44:48Ben, elles me disaient des trucs horribles.
44:50Si tu disais de toi,
44:51je m'en te laisserai tranquille.
44:52Il fait tout mal.
44:53Wouah.
44:54Elles sont arrivées
44:55à quel moment de ta vie, ces voix ?
44:56J'avais 21 ans,
44:57du jour au lendemain.
44:59Comment t'as réagi
44:59au moment où t'as entendu ces voix ?
45:01T'en as parlé à ta famille ?
45:02Non, j'étais perdu.
45:03Je restais tout seul,
45:04avec mes voix.
45:05Pendant combien de temps ?
45:06Un an, avec mes voix,
45:08parler avec eux,
45:09même s'ils me suivaient,
45:10même s'ils me disaient
45:10des trucs horribles.
45:12Et ensuite,
45:12t'as voulu en parler à quelqu'un,
45:13c'est ça ?
45:14J'en ai parlé à l'infirmière de Croos.
45:16C'est elle qui m'a envoyé
45:17directement à l'hôpital psychiatrique.
45:20Est-ce que toi,
45:20t'avais des appréhensions
45:21avant d'entrer à l'hôpital psychiatrique ?
45:23Oui, j'avais peur,
45:24parce que moi,
45:24je pensais que l'hôpital psychiatrique,
45:26c'était pour les fous.
45:27Je ne savais pas
45:28comment ça allait se passer là-bas.
45:29Est-ce que je vais raconter
45:31des gens qui sont fous,
45:33qui sont...
45:33Ouais, qui peuvent te faire du mal.
45:35Ouais, c'est ça.
45:36Ta famille t'a aidé un petit peu
45:37à ce moment-là,
45:38à mieux comprendre ?
45:39Non, je n'avais pas de famille.
45:40Ma famille, sur ma yacht,
45:42je suis en lycée
45:42pour mes études
45:43et je suis tombé malade.
45:44Wow, ok.
45:45Et tu ne leur as pas dit
45:46à ce moment-là ?
45:47Non, parce que j'ai peur
45:49de l'incompréhension
45:50qu'ils ne me comprennent pas.
45:51Du coup,
45:51tu as été directement
45:52dans l'hôpital psychiatrique ?
45:53Oui.
45:53Pendant combien de temps ?
45:5411 mois, c'était à Clermont.
45:56Ça va ?
45:57Ça va.
45:57La forme ?
45:58Tu as quel âge ?
45:5836.
45:59Tu fais quoi dans la vie ?
46:00Je travaille en espace vert,
46:02en ESOT.
46:02Toi, tu as été diagnostiqué
46:03avec quelle maladie,
46:04du coup, toi ?
46:05C'est assez compliqué
46:06parce qu'il n'y a jamais eu
46:07de diagnostic réel posé
46:10partant de la schizophrénie,
46:12bipolaire,
46:13anxio-dépressif.
46:14À quel âge
46:15ça s'est développé,
46:16tu penses ?
46:16Ça a commencé,
46:17j'étais adolescent,
46:18je ne comprenais pas
46:18ce qui se passait.
46:19Mon refuge,
46:20ça a été l'alcool et la drogue.
46:24Très importante.
46:25Comment ta famille a réagi
46:26à ce moment-là ?
46:26Ma famille n'a pas été un soutien,
46:29au contraire.
46:29Déjà, ils ne voulaient pas comprendre
46:31et eux aussi ont des problèmes
46:32avec l'alcool.
46:34Comment on sait
46:34si on est bipolaire ou pas ?
46:36On ne le sait pas,
46:37mais quand on commence
46:39à avoir quand même
46:40quelques fragilités,
46:42il ne faut pas hésiter
46:42à en parler à ses proches,
46:44à consulter,
46:45à se faire aider.
46:45Et la chance
46:46qu'on les gêne maintenant,
46:47je dirais,
46:48c'est d'avoir
46:49des centres de réhabilitation.
46:51On ne dit pas le mot patient,
46:52on dit le mot usager, c'est ça ?
46:53L'usager ou personne concerné.
46:54Quand tu dis
46:54« il t'est arrivé des choses difficiles,
46:56est-ce que tu peux donner
46:56un exemple peut-être ? »
46:58Quand j'ai fait ma tentative,
47:01j'ai été contentionnée
47:02en réanimation.
47:03Ça veut dire attachée, c'est ça ?
47:05Oui, c'est quelque chose
47:06qui, quand on se réveille,
47:08quand on est contentionnée,
47:09ça marque la vie.
47:10Et l'idée,
47:10c'est de montrer aujourd'hui
47:11que tu as pu...
47:12On peut dépasser ça.
47:13On peut dépasser ça ?
47:14On le dépasse,
47:15on prend du recul
47:15et on prend du recul
47:16avec tout ce qu'on a vécu.
47:17Et un père aidant,
47:18il est rétabli
47:19et il prend du recul
47:20avec tout ce qu'il a vécu
47:21et il peut aider
47:22la personne en face de lui
47:24à vivre,
47:25à prendre le chemin
47:26du rétablissement.
47:27Comment on aide
47:28quelqu'un qui est bipolaire
47:29et qui ne souhaite pas être aidé ?
47:30On ne peut pas l'aider.
47:31Moi, je ne peux pas aider tout le monde.
47:33C'est honnêtement,
47:33je ne suis pas magicienne.
47:34Si on ne veut pas être aidé,
47:35on n'est pas aidé.
47:36Quand on commence à consulter,
47:37quand on est en centre de réhab,
47:38c'est qu'on a déjà envie d'être aidé.
47:40D'accord.
47:40À quel moment
47:41tu as décidé de te dire
47:42ou de réaliser
47:43que je ne vais pas bien
47:45et qu'il faut que je me fasse aider ?
47:46Quand j'ai fait
47:46ma première tentative de suite,
47:48j'ai eu le réflexe
47:49d'appeler mon médecin traitant
47:50et d'en discuter avec elle.
47:51Elle a été de très bons conseils.
47:53Elle m'a redirigé
47:54vers le CMP
47:54où j'ai passé plusieurs séances
47:56avec une aide psychologue.
47:58Elle m'a redirigé
47:59justement sur mon horizon.
48:00Est-ce que c'était dur
48:01pour toi de te dire
48:02j'ai besoin d'aide ?
48:03Pour son ego,
48:04oui.
48:04Ça a été très compliqué
48:05en tant qu'homme.
48:07C'est pour ça
48:08que je te pose la question.
48:08On a un ego qui est quand même
48:10à peu près surdimensionné,
48:12je dirais.
48:12Après, j'ai quand même des enfants.
48:14Je me suis dit
48:15si je veux montrer autre chose,
48:17des choses négatives
48:17et montrer qu'on peut réussir
48:19à faire quelque chose,
48:20il fallait que je me fasse aider
48:20pour moi et pour mes proches.
48:22J'étais en hôpital psychiatrique.
48:24Déjà, comment tu t'es senti-toi
48:25en arrivant là-bas
48:26avec tous les préjugés
48:27qu'on peut avoir ?
48:28Non, j'étais assez dans le déni,
48:29en fait.
48:29Quand je ne pensais pas
48:30à un processus
48:31de moment où il y a des gens
48:32avec des camisodes,
48:33je n'étais pas parti là-dedans.
48:34C'est vrai,
48:34quand j'y suis arrivé,
48:36je me suis tout de suite isolé.
48:37Et au fil du temps,
48:38en fait,
48:39j'ai remarqué
48:39que c'était des gens
48:40tout simplement
48:41qui étaient comme moi,
48:42qui cherchaient tout simplement
48:43une réponse à un besoin
48:45et de l'aide.
48:47Je dirais qu'au final,
48:48ça a été une expérience
48:49qui a été plutôt positive.
48:50C'est ouf !
48:50Et se dire finalement,
48:51on n'est pas ça.
48:52Du coup, tu as 30 ans,
48:53tu cherches un métier,
48:54toi, c'est ça ?
48:54J'ai déjà un métier,
48:55je travaille en ESAT.
48:56Est-ce que c'était dur
48:57de trouver un métier ?
48:58Oui, c'était dur.
48:59Parce qu'avant,
49:00je n'étais pas stabilisé.
49:04de travailler.
49:05Laurence,
49:06c'est quoi le nom
49:06de ton métier, toi ?
49:07Alors, moi,
49:07je suis job coach.
49:08J'interviens sur l'insertion
49:09professionnelle
49:10des usagers qu'on reçoit.
49:12Donc, systématiquement,
49:14ils sont reçus
49:14en premier entretien
49:15pour évaluer un projet.
49:17Parfois, en discutant,
49:19en échangeant,
49:20en travaillant,
49:20en rendant possibles
49:21les situations.
49:22Quand on est patient
49:24avec un diagnostic,
49:25on ne se projette pas
49:26sur des possibles.
49:27On travaille,
49:27c'est d'envisager
49:28des possibles.
49:28Comment réagissent
49:29les entreprises ?
49:30Est-ce qu'ils sont ouverts
49:31ou ils sont souvent fermés ?
49:32Alors, de plus en plus ouverts,
49:33de plus en plus,
49:34ils ont besoin d'informations.
49:35C'est d'ailleurs, en fait,
49:36un petit peu la problématique
49:37des usagers
49:38et des employeurs.
49:39Les usagers, en fait,
49:40sont questionnés
49:41sur qu'est-ce qui se passe,
49:43qu'est-ce que vous avez.
49:44Et donc, les usagers
49:44auraient tendance à répondre
49:46« j'ai telle pathologie »,
49:47alors que les employeurs
49:48ont besoin de savoir
49:49quelles sont les compensations,
49:50qu'est-ce qu'on a besoin
49:51de faire pour vous,
49:52de mettre en place pour vous.
49:53Il y a un problème
49:54de communication,
49:55c'est source d'angoisse
49:56pour les usagers
49:56et source d'inquiétude
49:57et aussi pour les employeurs.
49:59L'idée, c'est de montrer
50:00que ces personnes-là
50:01peuvent travailler,
50:01avoir un travail normal.
50:02Bien sûr,
50:03dans des conditions
50:03peut-être particulières,
50:04je pense à des consignes
50:05qui sont claires,
50:06des temps aussi de pause
50:07dans la journée,
50:09des travails à temps partiel.
50:10Est-ce que ça fait partie
50:11de la case
50:11des handicaps invisibles ?
50:13Oui.
50:13Est-ce que c'était dur
50:14de trouver un métier pour toi ?
50:15C'était très dur
50:16parce que déjà,
50:16j'ai un traitement
50:17qui est très conséquent.
50:18Et c'est pareil,
50:18c'est pour te poser aussi ?
50:20Oui, c'est pour me poser,
50:21c'est pour me calmer,
50:22c'est pour réguler
50:24un peu mon humeur
50:25parce que j'ai une humeur
50:26très instable et toque.
50:27Pour le travail,
50:28c'était compliqué.
50:29Trouver un travail
50:30dans un fonctionnement
50:31classique,
50:32c'est pas possible.
50:34C'est pour ça
50:34que je me suis orienté
50:35sur un ESAT.
50:36On a des éducateurs
50:37qui s'adaptent
50:38à nos besoins
50:39et du coup,
50:40ça nous permet
50:41de travailler
50:41dans un milieu sécurisé
50:43et de s'épanouir
50:44quand même
50:44dans le travail.
50:45J'ai voulu suivre
50:47une formation,
50:48je n'ai pas échoué
50:49mais je n'ai pas pu
50:50la continuer
50:51parce que je suis refuté.
50:52C'est quoi des rechutes ?
50:54Mes rechutes venaient
50:54parce que j'ai arrêté
50:55le cachet.
50:56Quand j'allais mieux,
50:57je me disais
50:57que là,
50:58je suis guéri,
50:59c'est bon,
50:59j'ai arrêté le cachet
51:01et là,
51:01je rechutais,
51:02je recommençais
51:04à attendre des fois.
51:05Du coup,
51:05j'étais obligé
51:07d'être re-hospitalisé
51:08et j'ai fait
51:09des allers-retours
51:09comme ça à l'hôpital.
51:10Et maintenant,
51:11j'ai compris du coup,
51:12j'arrêterai jamais
51:12mes cachets.
51:14Pour te stabiliser,
51:15avant,
51:15tu prenais plein de médicaments,
51:16j'ai lu l'avaler.
51:17Aujourd'hui,
51:18t'as une injection ?
51:19Oui,
51:19une fois par mois.
51:20C'est un aldol.
51:21C'est un neuroleptique ?
51:22Oui.
51:23C'est toi qui te l'as fait
51:23toute seule ?
51:24Non,
51:24c'est une infirmière.
51:25D'accord,
51:26une fois par mois ?
51:26Une fois par mois.
51:27Et après,
51:27c'est fini ?
51:28Après,
51:28c'est fini,
51:28on est tranquille.
51:29Ah ouais,
51:30waouh !
51:30T'entends plus les voix,
51:31toi ?
51:32Oui,
51:32j'attends plus.
51:33Ah,
51:33donc ça marche bien ?
51:34Oui.
51:34Est-ce que les entreprises,
51:35des fois,
51:35elles ont un pourcentage,
51:36elles doivent obligatoirement...
51:38Alors,
51:38dans les faits,
51:39effectivement,
51:48il y a quand même
51:48une réflexion
51:50sur la question du handicap.
51:51Après,
51:51de toute façon,
51:52l'employeur,
51:53il cherche quelqu'un
51:53qui soit opérationnel.
51:55Il ne cherche pas
51:55à recruter une personne handicapée.
51:57Avant tout,
51:58ils sont salariés potentiels.
51:59Parfait.
52:00Bon courage,
52:00en tout cas,
52:00dans votre réussite
52:01dans vos projets.
52:03Tu disais,
52:03tu as travaillé dans une école.
52:05Le jour où tu as été
52:06diagnostiquée bipolaire,
52:07on t'a fermé les portes,
52:08c'est ça ?
52:09Alors,
52:09je ne l'ai pas dit.
52:10Quand j'ai recommencé à travailler,
52:11je n'ai pas dit
52:12que j'étais malade.
52:13Je voulais être comme tout le monde.
52:14Est-ce que le regard des gens
52:15a changé ?
52:16Dans ma famille,
52:16déjà,
52:16le regard des gens a changé.
52:18Donc forcément,
52:19sur mon lieu de travail,
52:20je ne l'ai pas dit.
52:20Donc,
52:20j'ai recommencé à travailler
52:21comme avant.
52:22J'ai recommencé,
52:22la charge de travail
52:23était exactement la même
52:24qu'avant.
52:25Donc,
52:25c'était trop compliqué à gérer.
52:27L'humeur a recommencé
52:28à monter comme avant.
52:29Et donc,
52:29j'ai échoué quatre fois de suite.
52:31Quatre fois de suite,
52:31je me suis recassé la figure.
52:33Donc,
52:33c'est vraiment très,
52:34très compliqué.
52:34Bien sûr.
52:34Mais la prévention des rechutes,
52:36on en parle.
52:36Mais c'est vrai
52:37qu'il faut échouer
52:38pour se rendre compte
52:39qu'on n'est pas capable
52:40d'être comme avant.
52:41Il faut faire le deuil
52:41de la personne
52:42qu'on était avant
52:43pour pouvoir entamer
52:44un bon processus
52:45de rétablissement.
52:46Mais c'est compliqué
52:47à faire tout ça.
52:48Bien sûr.
52:48Et un père aidant
52:49est là aussi
52:50pour pouvoir expliquer
52:51à la personne
52:52qu'il y a une solution
52:53qu'on peut s'en sortir.
52:54On peut s'en sortir,
52:55oui.
52:55Mais c'est un travail
52:57de longue et de même.
52:57Alors,
52:58Thibaut,
52:58check.
52:59Ça va ?
52:59C'est bien.
53:00Vous connaissez l'école.
53:01Ça va ?
53:01Tu te sens à l'aise
53:02pour être interviewé ?
53:03Bien sûr.
53:04J'ai interviewé toute la vidéo.
53:05C'est moi qui m'ai interviewé.
53:06Donc,
53:06dites-moi tout alors.
53:07Donc,
53:07Thibaut,
53:07après toutes ces heures
53:08passées avec nous,
53:09est-ce que tu peux nous dire
53:10ce qui t'a le plus étonné
53:12finalement dans cette visite ?
53:13On est très loin
53:14des stéréotypes
53:15et des clichés
53:15qu'on peut avoir
53:16de la psychiatrie,
53:17de Shutter Island,
53:18Vol au-dessus d'Anikuku.
53:19Tous ces films-là
53:20qui entretiennent
53:21un petit peu
53:21le mythe de l'hôpital psychiatrique.
53:22Moi,
53:23j'entendais vraiment
53:23avoir des grandes grilles
53:24avec des piques,
53:25des corbeaux,
53:26des gens errants
53:28dans les hôpitaux.
53:29Et en fait,
53:29on se rend compte
53:29que c'est clair.
53:31C'est un hôpital
53:32un peu comme les autres
53:33sauf que ça traite
53:34de la maladie mentale
53:35et des maladies psychiatriques.
53:36On a envie d'aider
53:36ces personnes-là.
53:37Je pense que cette vidéo
53:38qu'on a faite aujourd'hui ensemble
53:39va permettre
53:40d'éveiller les gens
53:41sur la psychiatrie
53:42et ils auront un regard
53:43complètement différent
53:44sur ce que c'est
53:45qu'un hôpital psychiatrique
53:47et du coup,
53:47rassurer peut-être
53:48eux-mêmes
53:49ou leurs enfants
53:49ou leurs proches
53:50qui des fois doivent
53:51aller en hôpital psychiatrique
53:52et se dire
53:52que c'est juste des gens
53:53qui souffrent
53:54et qui ont besoin d'être aidés.
53:55Et qu'est-ce qui t'a le plus ému ?
53:56Ce qui m'a ému,
53:57c'est tous les témoignages
53:58qu'on a pu entendre
53:59des personnes
54:00par exemple
54:01qui ont fait tant de types de suicides
54:02qui sont réhabilitées
54:03aujourd'hui par exemple
54:04ou qu'on a rencontrées
54:05qui sont encore
54:06à l'hôpital psychiatrique
54:07et j'ai l'impression
54:07que la maladie
54:08leur est un peu tombée dessus
54:09comme ça
54:09du jour au lendemain
54:10et du coup,
54:11l'idée,
54:11c'est d'aider ces personnes-là
54:13et pas non plus
54:14de les mettre dans un coin
54:15et de se dire
54:16ils font partie de la société
54:17et il faut les aider.
54:18On a encore de gros efforts
54:19à faire sur la santé mentale
54:20auprès du grand public
54:21mais il y a de nouveaux métiers
54:22qui sont créés aujourd'hui
54:23comme le métier de père aidante
54:24qu'on a rencontré
54:25et on continue d'avancer
54:26dans le bon sens.
54:27Vous recrutez aussi à l'hôpital ?
54:28Exactement.
54:29Oh là c'est bien amené.
54:31La vidéo n'est pas sponsorisée.
54:32Attention,
54:33je vous vois venir
54:33dans les commentaires.
54:34Vous recherchez quoi
54:35comme type de personne,
54:36comme type de profil ?
54:36De tout.
54:37Des infirmiers,
54:38des psychiatres,
54:38des aides-soignants,
54:39du côté administratif et logistique.
54:41Envoyez tout simplement
54:41un CV à recrutement
54:43arrobase chpe.fr
54:45Pourquoi pas travailler
54:46dans un psychiatrique
54:46et se sentir vraiment utile ?
54:48C'est vraiment le mot.
54:48Donner du sens
54:49à son travail finalement.
54:50Est-ce que tu aurais
54:50un message à faire passer
54:51à toutes les personnes,
54:52aux parents ou aux enfants
54:53qui sont bipolaires
54:55pour rassurer les parents peut-être ?
54:57Il ne faut pas avoir peur en fait.
54:58Je pense que la psychiatrie,
55:00il faut arrêter
55:00de stigmatiser les personnes.
55:02C'est pour ça qu'on est là aujourd'hui.
55:03On est des gens comme tout le monde.
55:04Qu'est-ce que tu dirais
55:05à toutes les personnes
55:06qui entendent des voix ?
55:07C'est d'en parler
55:08au plus vite possible
55:09parce que ça fait vraiment souffrir
55:11quand on garde ça pour soi
55:13et demander de l'aide
55:14à l'hôpital psychiatrique
55:16qui n'est pas des fous.
55:17C'est des gens
55:17qui sont malades.
55:19Avant de passer à l'acte,
55:20de se faire du mal,
55:21de dire qu'on n'est pas seul
55:22et de justement
55:23aller chercher l'aide
55:24avant que ça soit trop tard.
55:25Ça peut sauver notre vie
55:26tout simplement.
55:26Tout à fait.
55:27On vit dans un monde
55:28où les jeunes
55:28avaient une perspective d'avenir
55:30et compliquée à avoir.
55:32Il ne faut pas s'isoler
55:33parce que je les vois,
55:35ils vont aller s'isoler sur TikTok
55:36et regarder des vidéos.
55:37À scroller.
55:38À scroller.
55:39Sortez de chez vous,
55:40allez vous promener,
55:41voyer des gens
55:42de la vraie vie,
55:43avoir une vie sociale.
55:45Tout simplement discuter.
55:46Je voudrais simplement
55:47remercier en fait
55:48les centres de réhab d'exister
55:50parce que ça aide
55:52beaucoup de personnes.
55:53Moi, ça m'aurait bien aidé
55:53à l'époque.
55:54L'essentiel,
55:54c'est que je puisse aider
55:55maintenant des personnes
55:56comme moi.
55:57Je voudrais faire des remerciements
55:58au CMP,
55:59au médecin traitant
56:00et je voudrais faire
56:01des remerciements
56:02à Valorissant.
56:02Grâce à eux,
56:03j'ai réussi à avoir une vie
56:04qui est maintenant stable.
56:05Il y a toujours des complications
56:06forcément,
56:07mais grâce à eux,
56:08je suis sorti de cet enfer.
56:10Super.
56:10Merci beaucoup.
56:11Merci à toi.
56:12Merci encore pour l'accueil en tout cas.
56:13Merci beaucoup.
56:14Bonne journée.
56:14Merci à toi Thibaut.
56:15Au revoir.
56:16Ciao.

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