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00:00Europe 1 13h, 13h, 14h, Stéphanie Demuru.
00:04Et à 13h17 Stéphanie, on vous retrouve avec vos deux débatteurs et invités pour décrypter l'actualité.
00:09Ophélie Roch, professeure de français et journaliste, et Vincent Roy, journaliste et écrivain.
00:14Absolument, bonjour Ophélie Roch, bonjour Vincent Roy.
00:18Bonjour.
00:19Alors la nuit a été plus calme, heureusement quand même, parce qu'il ne faudrait pas qu'il y ait des émeutes quand même dans toutes les villes de France en permanence.
00:27Il n'empêche, elles ont été très touchées ces villes, Béziers, Nîmes, Limoges, Vendôme, ça a été plus calme.
00:35Et pour cause, il y a eu des couvre-feux, notamment à Nîmes, à Lyon.
00:39Il y a eu aussi la compagnie du maintien de l'ordre de CRS qui a été envoyée, notamment à Limoges, en renfort.
00:45Mais alors la question qu'on se pose, c'est évidemment, quelle solution pérenne pour enrayer ce fléau ?
00:53On écoutait Robert Ménard ce matin sur Europe 1, CNews, non Europe 1 d'ailleurs, pas CNews, CNews, c'était Carl Olive.
01:02Et écoutez ce qu'il propose, notamment sur ces narco-trafiquants qui sont liés aux violences.
01:08Nous on a une liste de 12 familles qui vivent de la drogue.
01:12Il faut, pour arriver à jeter ces personnes-là, je choisis le mot, à dessein, même s'il est provocateur, à mettre dehors des logements sociaux.
01:22Écoutez, on en a, ça fait deux ans que ça dure.
01:24Il faut simplifier les procédures, il faut nous simplifier la vie.
01:29Il faudrait normalement pouvoir virer les gens tout de suite pour que ça serve d'exemple.
01:34Deux ans après, qu'est-ce que vous voulez qu'on fasse ?
01:35Tout est trop compliqué. La loi en France, elle est trop compliquée.
01:39Oui, Robert Ménard, globalement, qui parle d'une loi compliquée, il appelle au secours l'État,
01:45parce que c'est vrai que ses maires, ils sont en première ligne, Vincent Roy.
01:48On parlera de l'expulsion des délinquants, mais c'est vrai que d'une manière globale, les maires sont en première ligne.
01:53Bien entendu, il a complètement raison. La seule difficulté, c'est l'état de droit.
01:57Si vous mettez une famille dehors, vous avez un droit opposable au logement.
02:01Et par conséquent, ces familles, bien que dehors, il va falloir les reloger.
02:05Donc, en réalité, et on peut soupçonner d'ailleurs, à ce propos, que dans le nouveau logement,
02:10elles recommencent leurs exactions diverses et variées.
02:13Donc, en fait, vous ne faites que déplacer le problème.
02:17C'est toute la difficulté.
02:18C'est-à-dire qu'aujourd'hui, il faut vraiment faire table rase,
02:23si l'on veut lutter efficacement contre le narcotrafic.
02:27Il faut faire table rase, non pas des lois que nous avons, d'abord les appliquer,
02:32mais remettre, si j'ose dire, de l'ordre dans ces lois même,
02:36de manière à ce qu'elles soient beaucoup plus efficaces.
02:39Puisque là, comme je vous le disais, dans le cas qui nous occupe,
02:42s'il s'agit d'expulser, certes, on peut le faire avec un certain nombre de difficultés,
02:45puisque je crois que Robert Ménard va expulser une famille...
02:48Non, mais c'est d'ailleurs le combat du maire de Francouville,
02:51Xavier Melqui, c'est son spalle de bataille.
02:53Ce sont tous les maires.
02:54On ne peut pas expulser les délinquants, ça paraît surréaliste.
02:56Absolument.
02:57On met le sang, quoi.
02:58Une fois que vous les avez expulsés.
02:59Il y a un autre souci aussi, c'est-à-dire que 20-30% des délinquants
03:03qui ont été captés par la police sont des mineurs.
03:07Donc, c'est vrai que la peine, se pose la question de la peine, en fait, sur la famille.
03:10C'est-à-dire que parfois, moi, ça m'est déjà arrivé, en classe,
03:13d'avoir, je parle au niveau des lycéens,
03:15d'avoir des enfants qui, clairement, vous le disent.
03:19Moi, j'ai des parents qui sont complètement dysfonctionnels.
03:22Mes parents, ils ne sont pas là.
03:23C'est moi, j'avoue.
03:24Je mets un petit peu du cash à la maison en vendant des produits,
03:28en faisant des choses comme ça.
03:29La question, on se pose, c'est de dire à quel moment, en fait,
03:33on peut aussi faire reporter sur les parents la responsabilité des enfants.
03:37Alors, en effet, il faudrait, je pense, prendre en amont,
03:39c'est-à-dire de dire, il est trop tard pour avoir des gamins de 16, 17, 18 ans
03:43qui sont dans la rue, il est déjà trop tard.
03:44Il y a quelque chose au niveau de la parentalité qui, déjà, s'est fracturé.
03:48Mais c'est qu'est-ce qu'on peut faire en amont ?
03:51Et en effet, pour l'instant, il n'y a pas de règle, en fait.
03:54Non seulement, il n'y a pas de règle.
03:55L'état de droit, c'est vrai qu'il protège énormément ces gens-là.
03:58Et en même temps, démentibuler l'état de droit,
04:00on se pose la question, c'est qu'est-ce que ça ferait ?
04:02Est-ce que ça aiderait davantage ?
04:03C'est même pas dit, en fait.
04:05Le démentibuler, je ne sais pas.
04:06En tous les cas, il s'agit de faire évoluer l'état de droit.
04:09Sur la justice des mineurs, par exemple,
04:11on se rend bien compte que,
04:13et qui est une grande question aujourd'hui,
04:15on se rend bien compte qu'elle n'est plus adaptée.
04:18Non, ça sent vrai.
04:19Tant il est vrai que le mineur d'aujourd'hui
04:20n'est pas celui des années 50.
04:23Donc, quand M. Attal a voulu
04:25faire évoluer cette justice des mineurs,
04:27vous avez vu qu'il s'est heurté à un mur.
04:30Donc, il y a vraiment,
04:33si l'on veut lutter efficacement,
04:35il faut revoir la copie de la justice,
04:39notamment, des peines,
04:41et vraiment, il faut faire évoluer cette loi.
04:43Il faut surtout les appliquer,
04:45parce qu'il y a la question aussi
04:46du juge d'application des peines,
04:48évidemment, derrière.
04:49Ça, on peut en parler, oui.
04:50C'est tout un sujet, ça aussi.
04:51C'est tout un sujet, oui, oui.
04:52On a le sentiment,
04:54enfin, les Français ont le sentiment,
04:55et à juste titre, d'ailleurs,
04:58qu'aujourd'hui, la justice,
05:00protège davantage le délinquant
05:03qu'elle ne pense aux victimes.
05:06Je vous propose d'écouter Étienne Blanc,
05:08sénateur LR,
05:09sur le travail de terrain, justement, des maires.
05:11Il demande plus de pouvoir,
05:14en tout cas, qu'on fasse plus confiance
05:15aux élus locaux. Écoutez-le.
05:17L'essentiel du travail doit être fait par l'État.
05:21Tout ce qui est renseignement,
05:23surveillance des trafils internationaux,
05:25acheminement et surveillance de l'acheminement
05:27en France de cette drogue,
05:29surveillance des flux financiers, etc.
05:31Ça, c'est le travail de l'État.
05:33Les collectivités territoriales,
05:35elles apportent un plus.
05:37C'est la surveillance de rue.
05:38Et c'est une chose qui est très importante,
05:40c'est l'information et le renseignement.
05:42Parce que quand vous êtes maire,
05:44vous savez tout ce qui se passe dans le délin.
05:46Vous savez les familles qui trafiquent.
05:48Vous savez où ça se passe dans la cité.
05:50Eh bien, ces informations et ces renseignements,
05:53ils doivent remonter vers les services de l'État.
05:55C'est très important ce qu'il dit,
05:57Étienne Bion, il connaît bien le sujet,
05:58puisqu'il est auteur d'un rapport sur le narcotrafic.
06:02Moi, j'ai eu l'exemple, j'ai eu l'occasion
06:03de faire un reportage en Alsace,
06:06notamment, où le maire prend les choses en main.
06:10Il y a vraiment une chaîne pénale,
06:11une justice de proximité.
06:13Ça commence justement chez vous,
06:14chez les professeurs, Ophélie Roch,
06:16qui signale les délinquants à problème.
06:20Le maire prend le relais.
06:21Puis la justice,
06:23s'il faut, on confie le délinquant
06:24aux sapeurs-pompiers qui le prennent en main.
06:27C'est un vrai exemple de terrain
06:28qui a ses résultats.
06:31Il y a beaucoup de choses comme ça
06:32qui sont faites en France.
06:33Pourquoi on n'arrive pas à le mettre
06:34à l'échelle de l'État, tout simplement ?
06:37Déjà parce que je pense qu'il n'y a aucun cadre légal.
06:40Donc c'est vrai que c'est compliqué.
06:41C'est prévu, c'est la justice de proximité.
06:43C'est la justice de proximité,
06:44mais vous voyez bien que selon
06:45la personnalité du maire,
06:47les choses se font ou ne se font pas,
06:48selon aussi la personnalité peut-être
06:50des gens sur qui il peut compter.
06:52Parce que comme vous le dites,
06:54il y a tout un écosystème de personnes.
06:56Il suffit qu'il y ait quelqu'un dans le maillon
06:57qui décide de ne pas faire remonter l'information.
06:59Moi, je pense qu'on oublie trop souvent
07:01qu'il y a beaucoup aussi parfois,
07:02on le voit notamment à l'école,
07:03mais je pense que c'est pareil
07:04dans plein d'autres secteurs,
07:08des gens qui aussi, par idéologie,
07:09disent non mais je ne suis pas là
07:10pour faire de la délation,
07:11donc je ne remonte pas l'information.
07:13C'est compliqué.
07:14Malheureusement, on ne fait pas passer
07:16forcément la patrie avant les partis,
07:18qu'il y a beaucoup d'idéologies et de rivalités.
07:20Il y a beaucoup de rivalités,
07:21et puis aussi un deuxième problème
07:22qu'il avait abordé en tout début
07:23de ses propos,
07:25c'est le problème est certes
07:27de trouver les familles qui font ça,
07:30et souvent on sait les repérer,
07:31mais tant qu'il n'y a pas
07:32de coordination entre États,
07:34tant que le Maroc,
07:35tant que des pays comme le Qatar
07:38continuent à inonder nos marchés.
07:41C'est au-delà du sujet local,
07:42effectivement.
07:43Oui, mais on ne peut rien faire sans,
07:44c'est-à-dire que de toute façon,
07:46on peut enlever une famille,
07:47tant qu'il n'y a rien qui est fait
07:48sur les superstructures,
07:49c'est-à-dire sur les dirigeants
07:50de ces cartels-là,
07:51ils trouveront quelqu'un d'autre,
07:53et ils trouveront de plus en plus jeunes,
07:54et ils trouveront par les réseaux sociaux.
07:56Donc c'est sans fin,
07:56c'est une histoire sans fin,
07:57il faut couper la tête de l'hydre en fait.
07:59Et oui, et puis bon,
07:59encore une fois,
08:01on a ce débat depuis des mois,
08:03des années,
08:03mais il y a aussi des consommateurs,
08:05on en parle un peu moins quand même,
08:06Vincent Roy,
08:07toujours des consommateurs,
08:08il y en aurait plus de 5 millions.
08:10Vous vous souvenez,
08:11Gérald Darmanin,
08:12plaidé pour,
08:13par exemple,
08:13une généralisation des saisies,
08:15confiscation des téléphones portables
08:16de consommateurs de drogue,
08:18parce qu'apparemment,
08:18ils commandent avec leurs téléphones portables,
08:21bon, c'est une idée,
08:22mais enfin,
08:23est-ce qu'on devrait plus cibler les consommateurs ?
08:26Il n'y a pas un tabou là-dessus quand même ?
08:28Si vous voulez lutter efficacement,
08:30il faut cibler tous les étages de la fusée,
08:34si j'ose dire,
08:34c'est-à-dire les grands producteurs
08:37les consommateurs,
08:39enfin,
08:39toute la chaîne,
08:40de celui qui consomme,
08:42jusqu'à celui qui surveille,
08:44jusqu'à celui qui cache la marchandise,
08:47c'est absolument toute la chaîne
08:49qui doit être touchée,
08:51évidemment,
08:52évidemment,
08:53jusqu'au blanchiment de l'argent,
08:54jusqu'au...
08:55Voilà,
08:55tout est lié.
08:56Vous savez que vous avez
08:57un rapport de l'Opfra,
09:00publié hier ou ce matin,
09:02enfin, hier, je crois,
09:03à propos de la DZ Mafia,
09:06qui fait un lien,
09:07c'est écrit noir sur blanc,
09:09sur la connexité entre le narcotrafic
09:12et la politique migratoire,
09:15qui est la d'autre,
09:16c'est-à-dire entre l'immigration
09:17et le narcotrafic.
09:19Ce rapport est tout à fait,
09:22tout à fait accablant.
09:23On va continuer à parler de ça.
09:25Robert Ménard parlait aussi
09:26des places de prison.
09:27On parlera d'ailleurs des prisons
09:28avec Vendin Le Vieil,
09:30puisqu'il y a eu un transfert
09:32de 17 détenus.
09:34Et vous verrez,
09:34il y a aussi eu des choses
09:35qui se sont passées
09:35dans cette prison du Nord.
09:37On en parlera dans quelques instants
09:38sur Europe 1.
09:39Europe 1, 13h,
09:40c'est jusqu'à 14h,
09:41avec Stéphanie Demureux
09:42sur Europe 1.

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