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Selon le dernier baromètre du cabinet de conseil Mercer, le taux d’absence au travail atteint le niveau inédit de 5,8 % dans le secteur privé en 2024. Une hausse sur laquelle revient Benoît Perrin, directeur général Contribuables associés.

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Transcription
00:00Sur les arrêts maladies de plus de 18 mois contrôlés, vous aviez 50% des arrêts maladies qui étaient injustifiés.
00:05C'est le premier point, le deuxième point, et on voit depuis un certain nombre d'années l'explosion des arrêts maladies,
00:10plus 40% dans le privé, plus 50% dans la fonction publique d'État, plus 50% dans les collectivités locales et plus 74% dans les hôpitaux.
00:19Ce qui sont des chiffres absolument incroyables et qui témoignent effectivement d'un gros enjeu.
00:23Pourquoi gros enjeu ? Parce que la santé, vous savez, c'est 20% de la dépense publique.
00:27Donc quand vous touchez à la santé, vous faites des grosses économies.
00:31Et d'ailleurs, il faut le préciser, je crois, c'est que vous avez, dans le déficit de la sécurité sociale,
00:36la Caisse nationale d'assurance maladie qui est à l'origine de 70% du déficit.
00:40Donc autrement dit, pour faire des économies, vous êtes obligés de regarder ce qui se passe dans le secteur de la maladie
00:46et particulièrement dans le secteur des arrêts de travail qui ont, vous l'avez dit, explosé ces derniers temps.
00:50Et il y a eu un avant et un après Covid aussi, on le voit dans ce baromètre.
00:55Alors c'est très juste, il y a des raisons de fond des arrêts maladie.
00:58Un, vous avez une population active qui vieillit.
01:01Donc quand vous avez une population qui vieillit, par définition,
01:04elle est plus éligible à des problèmes de troubles musculosquelétiques,
01:07qui est effectivement un vrai problème, des sujets d'arthrose.
01:11Ça c'est la première raison.
01:12La deuxième raison, c'est que vous aviez des secteurs qui sont effectivement,
01:16qui ont des conditions de travail assez dégradées.
01:18On parle évidemment souvent de l'hôpital.
01:20On parle aussi des services à la personne, dont on voit d'ailleurs, dans le rapport qui vient d'être publié,
01:25qu'ils sont éligibles à beaucoup justement d'arrêts maladie, plus 10% dans ce secteur-là.
01:30Et puis, il y a, je crois, une raison aussi de motivation des salariés.
01:33Et là, vous en revenez au sujet central, qui est le sujet du salaire.
01:37C'est vrai qu'il est difficile lorsque vous savez que les augmentations salariales ne vont pas venir,
01:42notamment parce que les entreprises françaises ne vont pas bien,
01:44et deux, parce qu'il y a de plus en plus de charges, eh bien, il est difficile d'être motivé.
01:49Et puis, je rajouterai trois raisons très rapides, qui sont un peu originales.
01:51La première, vous avez raison, chez les jeunes, on voit de plus en plus de burn-out,
01:55de plus en plus de dépression.
01:57Et là, on voit les effets directs du confinement.
02:00Et puis, on doit avouer aussi qu'il y a une certaine distanciation
02:04qui se crée entre les salariés et leur entreprise,
02:06notamment, je crois, par le télétravail.
02:09Vous savez qu'on ne voyait jamais vos collègues, vous n'êtes jamais dans vos bureaux,
02:12vous ne voyez jamais vos managers.
02:13C'est difficile, quand même, de trouver du sens à votre travail.
02:15Donc, vous êtes un peu en recul.
02:18Et puis, troisième et dernière raison un peu particulière, je crois,
02:22c'est que je crois qu'on ne valorise pas assez le travail.
02:25Et donc, dans une société qui valorise à longueur de temps
02:27tout ce qui est divertissement, tout ce qui est loisir,
02:31eh bien, c'est difficile, je crois, pour les salariés français
02:33de goûter, en fait, à l'effort du travail.
02:36Et Dieu sait que quand on a la chance d'avoir un boulot qui nous plaît,
02:40eh bien, on se lève plus facilement, évidemment,
02:42que lorsqu'on est à un boulot qui a, évidemment, manque de sens.
02:45Sous-titrage Société Radio-Canada
02:48Sous-titrage Société Radio-Canada
02:50Merci.
02:51Merci.

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