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00:00A l'heure où on tourne cette vidéo, ils sont plus d'1,3 millions à protester contre la loi Duplomb.
00:06Pour la créatrice de cette pétition historique, cette loi Duplomb est une aberration scientifique, éthique, environnementale et sanitaire.
00:13Dans les faits, ce texte réintroduit un néonicotinoïde interdit, facilite la construction des élevages intensifs les plus grands
00:20et qualifie les mégabassines d'intérêt général majeur.
00:24Pour les partisans à cette loi, elle permet de lever les contraintes à l'exercice du métier d'agriculteur,
00:28mais pour les opposants, derrière cet objectif, il y a un recul écologique majeur.
00:33Et face à ce recul, cette pétition historique ouvre la possibilité d'un nouveau débat parlementaire,
00:39puisqu'elle a largement dépassé les 500 000 signatures.
00:41Alors, pour tout comprendre à la loi Duplomb, aux conséquences politiques de cette pétition historique,
00:46eh bien on vous propose de rencontrer Paul Quignot, directeur délégué de la rédaction de Libération.
00:50Salut Paul, comment vas-tu ?
00:51Très bien, bonjour tout le monde.
00:52Pour commencer, Paul, ma première question est sur cette pétition qui a récolté plus d'un million de signatures.
01:00Dans l'édito qui est sorti dans le journal de ce matin, tu le qualifies d'élan salutaire. Pourquoi ?
01:06Pour deux raisons, assez simple en fait.
01:09C'est une bonne nouvelle parce que, d'abord parce que ça veut dire qu'il y a énormément de citoyens qui se mobilisent
01:16et qui s'intéressent à la politique. On dit souvent, et c'est juste, qu'il y a un désengagement citoyen à l'égard de la politique,
01:27qu'il y a une prise de distance, voire parfois même un peu de dégoût.
01:31Donc moi je me réjouis quand il y a des citoyens qui s'emparent d'un outil démocratique qui existe depuis 2019,
01:36qui est ce droit de pétition sur le site de l'Assemblée nationale,
01:39et que ce droit de pétition donne une possibilité de nouveaux débats parlementaires.
01:44Voilà, moi je trouve que c'est plutôt réjouissant de voir que la politique peut mobiliser des citoyens.
01:51D'autant que ce n'est pas une période anodine, c'est l'été.
01:53Et qu'on est au cœur de l'été, que les gens ont plutôt la tête en vacances.
01:57Et donc voilà, c'est la première raison.
01:59Et je suis un peu inquiet quand je vois des gens qui méprisent cet élan-là,
02:05parce que notre démocratie, elle ne va pas bien.
02:07Et tout ce qui peut la régénérer et montrer que les citoyens continuent d'être préoccupés par la vie de la cité,
02:16moi ça me fait plaisir.
02:17Merci beaucoup de regarder cette vidéo, j'espère qu'elle vous plaît.
02:21Si c'est le cas, abonnez-vous à la chaîne YouTube de Libération.
02:23On publie des entretiens comme ça chaque semaine.
02:26Sachez aussi que c'est une discussion qui est menée en direct sur Twitch.
02:28Donc si ça vous intéresse, vous pouvez nous y rejoindre.
02:31Et d'ici là, je vous souhaite un bon visonnage.
02:33Est-ce que tu dirais que c'est un nouvel élan de démocratie ? Pourquoi ?
02:39Il faut raison garder.
02:41Voilà, c'est une pétition, mais en même temps, c'est un vrai engagement.
02:46Parce que les gens ne signent pas juste comme ça sur un coin de table et s'en foutent après.
02:51Ils sont obligés de donner leur nom, de remplir un certain nombre de choses.
02:55Donc c'est un geste important.
03:00Il faut relativiser, mais encore une fois, notre démocratie, elle est en panne, elle est menacée.
03:05Il y a un vent mauvais qui souffle aux Etats-Unis, dans certains pays d'Europe.
03:11Donc voilà, de voir que les Français, que la chose politique, que le débat politique,
03:17quel qu'il soit, là on parle d'agriculture, d'environnement,
03:21mais quel qu'il soit, voilà, c'est encore une fois, il y a un outil qui existe, il s'en empare.
03:27Moi, je dis bravo.
03:27La deuxième raison qui me fait dire que cette pétition ou cet élan est une bonne nouvelle,
03:36c'est évidemment sur le fond du sujet.
03:39Donc de quoi on parle ?
03:41On parle d'une loi qui est censée aider les agriculteurs à exercer leur métier.
03:48On sait que l'agriculture est en crise.
03:50On a eu un mouvement agricole il n'y a pas très longtemps,
03:53qui a signifié ce malaise agricole.
03:57Il est réel, il ne faut pas le négliger.
03:59On sait que les agriculteurs ne vont pas bien
04:01et qu'ils ont des difficultés à exercer leur métier.
04:05Mais si ce texte est intéressant, c'est qu'il fait frotter deux sujets majeurs.
04:13Ce dont on vient de parler, le modèle agricole français
04:16et les contraintes environnementales.
04:19Or, moi, ma conviction, c'est que ça soit lors de la crise agricole.
04:25Souvenez-vous quand Gabriel Attal était Premier ministre
04:27et qu'il avait été dans une ferme, exposé son plan pour sauver l'agriculture
04:32et essayer de régler les problèmes.
04:35Alors là, c'est une loi d'un député LR qui avait la même ambition.
04:41Sauf que ma conviction, c'est que dans ces deux moments,
04:44quand Gabriel Attal avait présenté ses propositions
04:47et à l'occasion du débat de cette loi,
04:51les choses n'ont pas été mises sur la table.
04:54Et que les vrais problèmes du modèle agricole français
04:59ne sont pas abordés.
05:01Et que la seule réponse que les politiques apportent
05:04depuis des années et des années aux difficultés des agriculteurs,
05:08c'est la reconduction de la même chose.
05:10La perpétuation d'un modèle qui montre depuis maintenant
05:14un certain nombre d'années ses limites,
05:17et notamment ses limites environnementales.
05:19Donc cette pétition, elle a le mérite de faire frotter ces deux sujets.
05:23Et on sait bien que la transition écologique, c'est compliqué,
05:27que ça remet en cause des choses, des systèmes,
05:31des manières de produire, des manières de consommer.
05:35Mais si on ne fait pas ce travail-là,
05:37et si on ne va pas au bout des choses,
05:38et si on n'essaye pas de manière raisonnable
05:42de mettre tout le monde autour de la table
05:44et d'examiner les enjeux économiques,
05:46la survie du modèle agricole
05:49et le respect des contraintes environnementales,
05:52eh bien on continuera d'aller dans le mur
05:54et ce n'est pas possible.
05:57Justement, c'est le moment de rentrer un peu dans le cœur de cette loi du plomb.
06:01Est-ce que tu peux nous faire un tour d'horizon ?
06:03C'est quoi le cœur de cette loi du plomb ?
06:06Encore une fois, les agriculteurs sont face à des exigences de productivité,
06:13de rentabilité et ils ont aussi la mission évidemment de nourrir les Français,
06:20mais au-delà de beaucoup plus de monde.
06:22Donc c'est soi-disant de leur donner les moyens de travailler
06:27en enlevant un certain nombre de contraintes environnementales
06:30dont l'emblème de ça, c'est effectivement le retour,
06:36l'autorisation, l'utilisation de ce pesticide.
06:41Alors sur ce pesticide, il y a deux choses.
06:44Je pense que ces dangers pour la biodiversité sont avérés.
06:51Comme tous les nicotinoïdes,
06:56les apiculteurs sont catastrophés par l'utilisation de ce produit.
07:02Donc là-dessus, il n'y a pas tellement de débat.
07:07Il peut y en avoir un tout petit peu plus sur les risques sur la santé humaine.
07:10Il y a des études qui tendent à montrer qu'effectivement,
07:15via l'alimentation, c'est ce qu'un médecin explique dans Libération ce matin,
07:20que ça peut avoir des effets sur la santé et notamment des nouveaux-nés.
07:28Donc, alors c'est contesté.
07:30Les gens qui sont favorables à la loi disent oui,
07:33mais au niveau européen, il n'est pas interdit.
07:37Donc, c'est qu'il n'y a pas de problème.
07:39Sauf que c'est plus compliqué que ça et qu'au niveau européen,
07:44effectivement, s'il est vrai que ce produit est autorisé dans d'autres pays,
07:48c'est aussi parce qu'il y a des suspicions aussi sur le fait
07:53que les fabricants de ce produit n'ont pas, depuis des années,
08:00amené les éléments que lui demandaient les autorités européennes
08:04sur la nocivité du produit.
08:06Donc, voilà, il y a une espèce de politique du fait accompli.
08:10Il y a une dizaine d'années, il y a eu un rapport qui est sorti pour pointer les risques
08:14qui demandait effectivement aux fabricants d'apporter des éléments pour nourrir le dossier.
08:21Ces éléments n'ont pas apporté.
08:23Et puis voilà, depuis dix ans, on l'utilise.
08:25Et donc, on dit, en gros, la politique du fait accompli.
08:29Et on voit bien que sur d'autres produits, on découvre aujourd'hui des choses,
08:36des produits qu'on utilise depuis 20, 30, 40, 60 ans,
08:40qu'il y a eu des conséquences sur la santé, et y compris sur la santé des agriculteurs.
08:45C'est là où je trouve que le débat n'est pas à la hauteur,
08:53parce que oui, les agriculteurs eux-mêmes sont concernés par ces risques-là.
08:58Et il y a des agriculteurs eux-mêmes qui luttent contre cette loi aussi ?
09:02Oui, parmi les pétitionnaires, il y a évidemment beaucoup d'agriculteurs.
09:09Alors, il y a des représentants de la filière bio.
09:13Il y a la Confédération Paysanne, qui est le syndicat de gauche des agriculteurs,
09:18et plutôt aussi est montée au créneau.
09:21Donc, on est face au même rapport de force dans le monde agricole,
09:28puisque la FNSEA, qui est le principal syndicat agricole,
09:33est favorable à ce texte.
09:35Mais la FNSEA est aussi un syndicat qui fait la pluie et le beau temps
09:40dans le monde de l'agriculture depuis 40 ans ou 50 ans.
09:46Et que derrière la FNSEA, on sait aussi qu'il y a des lobbies de l'agroalimentaire.
09:53Et voilà.
09:54Donc, après ces lobbies, ils ont le droit de faire leur travail.
10:00Justement, moi j'ai envie de rentrer dans ces questionnements
10:03autour de l'élaboration de ce texte.
10:05Mais avant cela, si vous avez des interrogations très précises
10:08sur cette loi du plomb, sur ce pesticide,
10:12je vous invite à aller visiter le site de Libération,
10:14notamment cet interview dont tu parlais, Paul.
10:16C'est le président de l'association Alerte des médecins sur les pesticides,
10:20qui revient sur le succès du record de la pétition contre le texte,
10:23et détaille également les risques sanitaires identifiés
10:25qu'engendre l'acétamipride, que la loi permet de réintroduire.
10:29Donc ça, c'est une interview que vous pourriez retrouver sur le site de Libération,
10:32des propos qui ont été requis par Apolline Leromancer.
10:35Je veux préciser aussi que parmi les signataires,
10:37parce qu'il y a une petite musique qui commence à s'élever
10:40en disant que c'est une pétition qui est instrumentalisée
10:43par la gauche, voire l'extrême gauche.
10:46Et les écolos, évidemment.
10:49Que les écolos, que la France insoumise,
10:52que les partis politiques de gauche participent à la dynamique de cette pétition,
10:58ça me paraît une évidence.
10:59Sauf qu'il y a aussi derrière,
11:02et parmi les gens qui ont alerté sur les risques de cette loi,
11:06il y a des scientifiques,
11:08il y a des gens du CNRS,
11:10il y a des juristes,
11:12enfin bref, donc c'est aussi ça qui est intéressant dans cette pétition,
11:17c'est que ce n'est pas que des militants.
11:20Il y a énormément de gens
11:22qui ne font pas de la politique toute la journée
11:27et qui ont signé cette pétition,
11:30et avec, encore une fois, des scientifiques.
11:33Il y a des gens qui bossent dans des laboratoires du CNRS
11:35qui alertent sur le danger de cette loi.
11:37Tu nous parlais du rôle des lobbies dans l'élaboration de cette loi.
11:40Est-ce que tu peux nous expliquer comment ça s'est passé ?
11:42Parce que c'est l'une des revendications derrière cette pétition.
11:45Alors, les lobbies, ça existe.
11:48Ça existe au Parlement européen,
11:50ça existe aux Etats-Unis,
11:51et ça existe évidemment aussi en France.
11:54Ça ne me choque pas qu'il y ait des corporations
11:55qui essayent d'influer sur le contenu des textes parlementaires.
12:01Ça s'appelle la politique.
12:02Et donc, oui, bien sûr que le lobby agroalimentaire a pesé,
12:11que la FNSEA a pesé.
12:13Il faut se rendre compte de ce que c'est la FNSEA.
12:16Je le disais tout à l'heure,
12:17c'est un syndicat agricole qui est présent
12:21dans tous les lieux,
12:24dans toutes les réunions départementales,
12:29chambres d'agriculture, etc.
12:31et qui a un pouvoir sur la classe politique
12:38qui est quasiment inégalé dans le paysage en France.
12:44Je pense, oui, que la FNSEA
12:47dicte beaucoup de choses dans le secteur agricole.
12:53Donc, le travail...
12:55Ça, c'est du lobbying.
12:57L'autre aspect et l'autre chose critiquable
13:01dans l'élaboration de la loi,
13:03c'est son parcours parlementaire.
13:05Puisqu'il y a eu une espèce d'entourloupe dans son examen.
13:11C'est que pour...
13:12Alors, au prétexte qu'il y avait un nombre
13:14très, très, très important d'amendements
13:16déposés par les oppositions de gauche,
13:19les partisans du texte ont utilisé une astuce parlementaire
13:24qui a consisté à faire voter une motion de rejet à l'Assemblée.
13:29Donc, vous imaginez ce que ça veut dire.
13:30Ça veut dire que les partisans du texte
13:32ont voté une motion de rejet du texte.
13:35Dans quel but ?
13:37Dans le but de terminer les débats à l'Assemblée
13:39le plus rapidement possible.
13:41En gros, d'arrêter les débats à l'Assemblée, tout simplement.
13:44Et de renvoyer le texte en commission paritaire
13:45puisqu'il avait été adopté au Sénat.
13:47Et donc, de couper court la discussion.
13:49Donc, y compris dans sa genèse démocratique
13:53et dans son élaboration démocratique,
13:57il y a quand même un petit vice de forme.
14:00Et justement, cette pétition,
14:01qui est donc un record, c'est historique,
14:03plus d'un million de signataires,
14:05elle pourra voir, cette pétition,
14:07elle pourra voir quel effet sur le débat ?
14:10Alors, statutairement, si j'ose dire,
14:14les textes qui ont été votés en 2019
14:16et qui concernent le règlement de l'Assemblée
14:19stipulent qu'à partir de 100 000 signataires,
14:23la pétition peut être déposée
14:25sur la plateforme de l'Assemblée.
14:27À partir de 500 000 signatures,
14:31elle peut engendrer un débat
14:33sur le sujet en question.
14:35Non, elle peut.
14:38Je n'ai pas dit qu'elle entraîne forcément.
14:42Ce n'est pas une obligation parlementaire.
14:46Donc, après, ça, ça va être une question
14:47de discussion au sein des instances de l'Assemblée,
14:50évidemment, de la présidente,
14:52du bureau des présidents
14:54et de la discussion de l'ordre du jour.
14:57Et ces discussions-là,
14:58elles vont dépendre de quoi ?
14:59Elles vont dépendre, évidemment,
15:00du rapport de force
15:01qui va continuer de s'installer
15:03entre maintenant et la rentrée parlementaire.
15:05parce que je rappelle
15:06qu'il n'y a pas en ce moment
15:08de cession à l'Assemblée.
15:11Donc, les députés sont en vacances.
15:13Donc, il n'y a pas de discussion
15:14et le texte, il ne va pas revenir
15:16la semaine prochaine à l'Assemblée.
15:17En revanche,
15:18il y a un rapport de force
15:19qui va s'installer,
15:20qui va continuer pendant l'été
15:21entre les différents groupes politiques,
15:23avec l'opinion publique,
15:25dans les médias, etc.
15:28Et on verra ce qui se passe
15:30à la rentrée.
15:31La présidente de l'Assemblée nationale
15:33l'a dit hier
15:34qu'elle était plutôt favorable
15:36à ce qu'il y ait un débat.
15:38Alors, le fait qu'il y ait un débat
15:39ne veut pas dire
15:41abrogation du texte
15:42comme le réclame la pétition.
15:44Il faut être clair là-dessus.
15:47Il peut y avoir
15:47un nouveau débat
15:48sur la loi Duplomb,
15:51mais qui serait un débat sans vote
15:53et qui, à l'arrivée,
15:53ne changerait rien.
15:55Mais peut aussi y avoir
15:55un nouveau débat avec vote
15:57qui pourrait mener
15:58à l'abrogation de cette loi
15:58ou pas du tout ?
15:59Bien sûr, oui, tout est possible.
16:02Et ça, ça dépend
16:02du rapport de force
16:03qui s'installera
16:04et du rapport de force politique.
16:06Il y a aussi des étapes préalables.
16:08Et c'est un des arguments
16:09du sénateur Duplomb
16:12qui dit que, voilà,
16:14cette pétition,
16:16elle a été aussi instrumentalisée
16:18pour peser
16:19sur le Conseil constitutionnel
16:21qui a été saisi
16:22sur la validité de la loi.
16:25Et donc, le Conseil constitutionnel,
16:27si je ne me trompe pas,
16:27doit se prononcer
16:28autour de la mi-août,
16:29autour du 10.
16:30J'ai une petite hésitation
16:32sur la date précise,
16:32mais je crois que c'est ça.
16:34Donc, voilà,
16:35il y a aussi un parcours,
16:36mais ça, c'est un parcours classique,
16:38de validation de la loi
16:40par des instances
16:41quand elles sont saisies.
16:42Ça a été le cas
16:43sur le Conseil constitutionnel.
16:44Donc ça, ça peut être
16:45une première étape.
16:46Et après, c'est de la politique, en fait.
16:48Et justement,
16:49pour parler de politique,
16:50cette pétition,
16:51elle a quels effets
16:53sur les différents camps politiques.
16:56Par exemple,
16:57la Macronie,
16:57qui porte aussi ce texte.
17:00Quel remou,
17:00cette pétition a-t-elle
17:01sur la Macronie ?
17:03Alors, c'est un tout petit peu tôt
17:04pour le savoir,
17:06mais où elle peut avoir
17:08des effets
17:10sur les soutiens du président,
17:13c'est qu'ils ont été divisés
17:16au moment du vote.
17:17C'est-à-dire que, voilà,
17:18on sait déjà
17:19que la majorité présidentielle,
17:21elle n'est pas costaud-costaud.
17:25Et sur ce sujet-là,
17:26autant le Rassemblement national
17:28et la droite,
17:30les LR,
17:31ont voté tous pour,
17:34il y a eu des débats
17:36au sein de Renaissance.
17:39Donc, voilà,
17:40ça veut dire que la pétition
17:42et les débats,
17:43les discussions
17:44qui vont avoir lieu,
17:46peuvent ouvrir des brèches
17:48dans la solidité
17:50des soutiens du président.
17:54Mais c'est encore
17:55un tout petit peu tôt, là.
17:57Il y a des différentes sensibilités
17:59dans cette majorité relative.
18:02Donc, après, encore une fois,
18:04ça va être une histoire
18:05de rapport de force.
18:06Ouais.
18:07Ça fissure déjà un petit peu,
18:09ce camp.
18:10Tu l'as dit,
18:11il y a eu des débats contradictoires
18:13au sein de la Macronie
18:14pendant le vote du texte.
18:16Mais est-ce que ça peut aller plus loin ?
18:17Ça commence un tout petit peu,
18:19mais en même temps,
18:20l'objet est suffisamment nouveau
18:23et inédit
18:25pour que les gens,
18:29que ça prenne un tout petit peu de temps.
18:31On le saura un peu plus
18:32dans la journée, d'ailleurs,
18:35parce qu'il y avait ce matin
18:36à l'Assemblée nationale
18:37une conférence de presse
18:38du groupe Renaissance
18:40où, hasard de calendrier,
18:43il était question de...
18:45Voilà, le groupe travaille
18:46sur des rapports,
18:49sur des sujets,
18:50et il y en avait un ce matin
18:51qui devait dévoiler
18:53leur conclusion
18:54sur, justement,
18:55les questions
18:55de transition écologique.
18:58Ça tombe bien.
18:59Donc, voilà,
18:59je pense que cette réunion
19:01et ces discussions
19:02à l'Assemblée
19:03et la présentation
19:04par le groupe Renaissance
19:07de ces travaux
19:08sur l'accélération
19:09de la transition écologique
19:10va être l'occasion
19:10justement de sonder
19:12un peu les cœurs
19:13des élus.
19:16L'extrême droite
19:16qui, elle,
19:17soutient le texte,
19:18est-ce que cette pétition
19:19a des effets
19:20sur ce camp politique-là ?
19:22Est-ce que l'extrême droite
19:23a réagi à cette pétition
19:24qui a réuni
19:25autant de cinétaires ?
19:26Alors, je n'ai pas en tête
19:28une réaction officielle
19:29de Marine Le Pen,
19:30mais sans surprise,
19:32voilà,
19:33le RN a voté ce texte
19:35et continuera de le soutenir
19:37avec l'argument
19:39de soutenir les agriculteurs,
19:43ce qui est sa ligne directrice
19:48avec la fausse idée aussi
19:52que le RN est toujours
19:54auprès des travailleurs,
19:58des agriculteurs,
19:58des gens qui sont en difficulté.
20:01Voilà, je trouve qu'il y a
20:02de la part du RN,
20:04mais aussi de la droite
20:06sur la question
20:07des agriculteurs,
20:09voilà,
20:10une facilité politique
20:13qui est déconcertante,
20:16en fait,
20:16parce que,
20:18encore une fois,
20:19je l'ai dit au tout début
20:19et c'est important,
20:21c'est important de dire ça
20:23que, voilà,
20:24le débat,
20:26il n'est pas contre
20:26les agriculteurs.
20:29Le débat,
20:30si on veut avancer
20:31dans ce pays
20:31sur la transformation
20:33des modèles,
20:35sur l'adaptation
20:36de nos modes de production,
20:38de consommation,
20:40il faut avoir,
20:41il faut qu'on ait ce débat
20:42sur comment continuer
20:45de permettre aux agriculteurs
20:46de travailler,
20:47de produire,
20:48parce que, voilà,
20:49il ne faut pas se raconter
20:49d'histoire.
20:50Bien sûr,
20:50on a besoin des agriculteurs,
20:52on a besoin
20:53des gens
20:54qui travaillent la terre,
20:56qui,
20:57enfin, bref,
20:58qui nourrissent les gens,
21:00mais on a aussi besoin
21:02de préserver l'environnement
21:03parce que les agriculteurs
21:06seront à terme
21:07les premières victimes
21:09du système
21:11trop productiviste
21:13que ceux qui prétendent
21:15les défendre
21:17poussent depuis maintenant
21:1850 ans.
21:19Et la gauche ?
21:21Est-ce que ce moment
21:22politique qu'on vit,
21:23c'est un réveil
21:24d'une gauche écolo
21:25qui s'unit
21:26autour de ce même
21:28étendard
21:28qu'est l'écologie ?
21:30J'irais mollo là-dessus
21:34parce que,
21:37encore une fois,
21:37c'est un moment important,
21:39c'est pas non plus,
21:42c'est pas l'heure
21:44de la révolution
21:44et de la réconciliation
21:45intégrale à gauche,
21:46j'y crois pas une seconde,
21:51la gauche va essayer
21:52de capitaliser,
21:54de profiter
21:55de cet élan populaire
21:56et c'est bien normal,
21:57elle a bien raison,
21:58d'abord parce que ça pousse
21:59des thèmes
22:00qui lui sont chers
22:01et après,
22:03il y a de la manière
22:04de s'en servir politiquement,
22:06mais ne croyons pas
22:10que c'est un moment
22:12où les socialistes
22:15et les insoumis
22:15vont s'embrasser sur la bouche
22:16dans quinze jours.
22:17Ce qui est intéressant aussi
22:18sur ce moment,
22:21c'est qu'on est
22:22depuis maintenant
22:23quelques mois
22:24dans ce qu'on appelle
22:26un backlash écologique
22:27et qu'on sent,
22:29ça vient,
22:31et l'élection de Trump
22:32a ouvert les vannes
22:34là-dessus
22:35et on commence
22:36à le sentir chez nous
22:37effectivement
22:38où les enjeux
22:40environnementaux,
22:42la transformation,
22:44la transition écologique
22:45avait mauvaise presse
22:47et on sentait
22:48dans les priorités
22:51gouvernementales
22:52que ça commençait
22:53à passer au second plan.
22:55Donc moi,
22:55ce que j'écris ce matin
22:56dans mon édito,
22:57c'est que
22:57c'est une sorte
22:59de backlash
22:59au backlash écologique
23:00et ça,
23:01c'est intéressant.
23:02Alors,
23:03comment,
23:03et je dis ça
23:04par rapport
23:04à la question précédente
23:05sur la gauche
23:06et les partis,
23:07comment les écologistes
23:10vont en profiter,
23:13est-ce que ça va profiter
23:15à d'autres,
23:17c'est intéressant,
23:19mais au-delà
23:19du côté partidaire
23:21des choses,
23:23c'est aussi
23:24le fait
23:26que
23:26un certain nombre
23:28de citoyens
23:29sont en train
23:29de dire
23:30à nos responsables,
23:32n'oubliez pas
23:33les questions environnementales.
23:34C'est un point
23:37qui est un peu charnière
23:37sur le bon
23:38parce que c'est
23:38la première fois
23:39je crois qu'une pétition
23:40dépasse les 500 000
23:41et peut mener
23:42à un débat parlementaire.
23:43C'est une première,
23:43c'est totalement inédit.
23:451,3 millions
23:46et peut-être
23:47qu'on sera
23:47à 1,5 millions,
23:481,6 millions,
23:491,7 millions
23:49cet après-midi,
23:50j'en sais rien.
23:51Mais oui,
23:52c'est totalement inédit.
23:54Je voudrais juste
23:55du coup reprendre
23:55cette question
23:56de Cholestérol
23:56qui est assez précise
23:58sur les agriculteurs.
24:00Il nous dit
24:01que la plupart
24:01des agriculteurs
24:03vont partir
24:03à la retraite
24:04d'ici à 10 ans.
24:05Est-ce qu'on connaît
24:06le modèle agricole
24:06voulu par cette nouvelle
24:08génération d'agriculteurs
24:09avec pesticides,
24:10des engrais,
24:11des cultures biologiques ?
24:12Est-ce que tu as
24:12des billes là-dessus ?
24:13Sinon on pourra
24:14inviter les gens
24:15à aller consulter l'IB ?
24:17Je ne suis pas
24:18un spécialiste
24:20ou un rubricard
24:22comme on dit
24:23dans le jargon
24:23de journaliste
24:24du monde agricole
24:25mais
24:26l'agriculture
24:30elle est
24:31d'une diversité
24:32très très forte
24:34entre
24:35des
24:36céréaliers
24:38de la Beauce
24:39et des gens
24:40qui font de l'élevage
24:40en montagne.
24:42Il y a
24:42des mondes
24:43qui sont
24:44très très différents
24:45entre
24:46des
24:47exploitants
24:48en Bretagne
24:51qui font
24:52du porc
24:53et qui demandent
24:54à ce qu'on continue
24:55d'agrandir
24:55leurs exploitations
24:56même si
24:57on sait
24:58que les nitrates
24:58font des dégâts
25:00et polluent
25:02la baie de Saint-Brieuc
25:04par exemple.
25:06Entre
25:06l'agriculture
25:08industrielle
25:09intensive
25:10et l'agriculture
25:12bio
25:12l'agriculture
25:13de montagne
25:14il y a
25:16une diversité
25:17de métiers
25:18il y a
25:20une diversité
25:21politique
25:21la confédération
25:24paysanne
25:24pousse plutôt
25:25un modèle
25:26d'agriculture
25:27raisonnée
25:28la FNSEA
25:29pousse
25:30avec
25:31les gouvernements
25:32et le lobby
25:34agro-industriel
25:35une agriculture
25:36intensive
25:36c'est
25:38ces débats-là
25:41qu'il faut avoir
25:41et c'est ça
25:42qu'il faut mettre
25:42sur la table
25:43est-ce qu'on peut
25:44continuer
25:44comme avant ?
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