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  • 30/05/2025
D’un côté, on a un Mélenchon qui déteste les primaires, de l’autre un Glucksmann qui déteste les insoumis et au milieu, ceux qui tentent une ultime union des gauches. La proposition de François Ruffin pour 2027 trouve sa source dans la victoire du NFP lors des législatives, mais comment former une union à gauche si elle est amputée d’une partie de ses membres dès l’élection ?
Tandis que le PS, en plein congrès, cherche son nouveau premier secrétaire, Libération vous propose de vous projeter dans la guerre des gauches sur la primaire.

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Transcription
00:00Est-ce que la gauche n'est pas en train de rejouer sa partition habituelle, la désunion systématique ?
00:05Vous l'avez probablement vu dans Libération, François Ruffin propose l'organisation d'une primaire Geyser pour la gauche.
00:12Mais d'un côté on a un Mélenchon qui déteste les primaires, et de l'autre un Glucksmann qui déteste les insoumis.
00:18Mais alors comment on peut former une union à gauche si elle est amputée d'une partie de ses membres dès l'élection ?
00:22Comment tout ça peut-il se concrétiser ? Comment est-ce que ça rebat les cartes du contexte politique actuel ?
00:28Aujourd'hui, on vous projette dans la guerre des gauches.
00:33Et pour le faire, on reçoit Jonathan Boucher-Pétersen, tu es notre chroniqueur politique à Libération.
00:38Salut Jonathan !
00:39Salut !
00:39Est-ce que tu y crois à cette primaire, ou est-ce que c'est voué à l'échec ?
00:44Elle n'est pas simple, évidemment cette question n'est pas simple parce qu'on est très loin du but, on est dans des moments un peu d'instabilité.
00:53Est-ce que j'y crois à cette primaire ? En fait on ne sait pas exactement de quoi on parle quand on dit une primaire.
00:58C'est-à-dire que si c'est la proposition de François Ruffin, je pense que lui-même n'y croit pas.
01:02Ce n'est pas tellement le sujet de poser une proposition crédible, c'est plus d'enclencher une réflexion autour de ce nécessaire rassemblement de la gauche.
01:10Et là on a des cultures politiques, des agendas, des stratégies qui sont très différents.
01:14Donc je pense que c'est évidemment trop tôt pour faire complètement la météo, de dire ça arrivera, ça n'arrivera pas.
01:20En revanche ce qui est sûr c'est que la seule fois où la gauche a réussi à peser ou à faire des scores un peu significatifs ces derniers temps lors des législatives,
01:28c'est quand elle était rassemblée.
01:29Donc ça il y avait une forme de nécessité fait loi.
01:31Après on ne peut pas non plus mettre de côté le fait que Jean-Luc Mélenchon est totalement opposé au système de la primaire
01:40et que son identité politique c'est la différenciation par rapport aux socialistes.
01:44Donc il n'y a pas de raison qui change d'avis à ce niveau-là.
01:48Qu'au milieu on a un certain nombre de personnes qui ont des conceptions différentes de la primaire.
01:53Est-ce que c'est une primaire pour départager simplement des candidats qui viendraient chacun avec leur programme ?
01:58Est-ce que c'est d'abord l'élaboration du plateforme commune et après la désignation de celui ou celle qui est le ou la mieux placée pour la porter ?
02:05Et de l'autre côté on a évidemment vu Raphaël Glucksmann qui est un peu hors parti,
02:09en tout cas qui est à la tête de son petit groupuscule Place Publique qui est quand même très en retrait de la vie politique nationale
02:14et qui se sert d'une certaine manière du spectre très large posé par François Ruffin qui dit de Poutou à Hollande
02:20pour dire qui dit de Poutou à Hollande dit avec les insoumis même si on sait que la question ne se pose pas.
02:25Et comme lui il y a cette espèce de différenciation qu'il a tout à fait le droit d'assumer avec les insoumis sur beaucoup de sujets
02:33notamment les questions internationales, que ce soit Gaza, Israël ou que ce soit l'Ukraine.
02:40Il y a une vision géopolitique et des visions sur un certain nombre de sujets, de valeurs qui sont très différentes.
02:46Donc il se sert de ça alors qu'il est plutôt bien placé dans les sondages et qu'il a le sentiment je pense de pouvoir exister par lui-même
02:51d'être un peu sur la même stratégie que Mélenchon, de dire je ne vais pas m'abîmer dans cet exercice
02:56qui a été vertueux dans certaines circonstances, on pense évidemment à François Hollande à l'époque
03:00mais qui peut aussi être un exercice assez délétère quand la primaire se résume à la capacité,
03:07enfin en tout cas la volonté d'affirmer ces différences.
03:09Merci beaucoup de regarder cette vidéo, j'espère qu'elle vous plaît.
03:12Si c'est le cas abonnez-vous à la chaîne YouTube de Libération, on publie des entretiens comme ça chaque semaine.
03:16Sachez que c'est une discussion qui est menée en direct sur Twitch,
03:19donc vous pouvez nous rejoindre également là-bas si vous voulez y participer.
03:23Et d'ici là je vous souhaite un bon visonnage.
03:25Mais tu l'as dit au début, la gauche elle a réussi à s'unir avec le NFP,
03:30et ça c'est plutôt formidablement fait, mais c'est parce que c'était les élections législatives.
03:34Je veux dire là il y a un autre enjeu, là c'est 2027, c'est pas pareil.
03:38De toute façon il y a des élections qui par nature poussent au rassemblement,
03:42et des élections qui par nature poussent à l'éparpillement.
03:44Les européennes, qui étaient aussi des élections pas si anciennes que ça,
03:48on a bien vu que la gauche, parce qu'il y a des conceptions différentes sur ces questions-là,
03:52a plutôt eu tendance à se disperser.
03:56Ça a été plutôt profitable d'ailleurs à Raphaël Glucksmann,
03:58qui a pu aussi, et au Parti Socialiste,
04:01qui ont pu rééquilibrer le rapport de force avec les insoumis.
04:04La présidentielle c'est vrai que c'est une élection très statutaire, identitaire,
04:07où chacun veut exister quitte à faire 3% ou 2%,
04:11ce qui est un peu navrant pour les électeurs de gauche,
04:13mais c'est vrai qu'un parti qui n'est pas représenté à la présidentielle
04:15a le sentiment d'être déclassé,
04:17donc ça, ça pousse chacun à vouloir porter ses couleurs.
04:21Donc après on est sur des lignes de...
04:23Je pense que ce débat il n'est pas tranché,
04:24en revanche qui est sûr c'est quand on interroge les électeurs de gauche
04:27sur quel que soit le moyen pour y arriver,
04:29la volonté d'unité, la volonté de plutôt s'appuyer sur ce qu'il y a de commun
04:32que sur les différences qui sont des différences évidentes sur un certain nombre de sujets.
04:37Mais voilà, ce qu'on a toujours tendance à minorer,
04:38c'est qu'il y a quand même du commun à gauche
04:40et que les partis politiques ont plutôt tendance à faire vivre
04:43ce qui les différencie et les singularise.
04:44Donc ça crée parfois, la désespérance c'est peut-être un peu fort,
04:49mais une forme de lassitude de l'électorat de gauche face à des chapelles
04:52qui, un, sont de moins en moins représentatives,
04:56deux, ont de moins en moins la capacité de peser par elles-mêmes.
04:58Et ce qui est un peu compliqué, c'est que ceux qui pourraient être la locomotive de la gauche
05:03ne sont pas du tout dans cette dynamique-là.
05:05C'est-à-dire que Jean-Luc Mélenchon, il fait sa sauce d'une certaine manière
05:07en solo depuis qu'il a quitté le PS.
05:09Ça fait partie de sa force.
05:11Après, à chaque fois qu'il a proposé le rassemblement,
05:13c'est tout le monde est bienvenu, mais derrière moi et derrière mon programme.
05:16On a eu un commentaire dans le chat de Galatis V ou Galatis V
05:20qui nous dit au moins on en discute maintenant et pas huit mois avant l'élection.
05:24C'est un bien fait.
05:26C'est un petit progrès, mais après on en discute avec des gens qui disent
05:30ce que je disais au début, qui disent vraiment pas tous la même chose.
05:33Le fait que les Verts aient eu leur congrès, ça clarifie un peu.
05:36Le fait que les socialistes, début juin, le Congrès sera derrière eux,
05:40ça clarifiera aussi un petit peu la position.
05:43Donc voilà, François Ruffin, il a allumé la mèche d'une certaine manière.
05:45Ça ne veut pas dire que les prises de position du moment
05:47seront forcément les prises de position à la fin
05:49parce que c'est très difficile de savoir qui est exactement placé,
05:53comment pour la future présidentielle.
05:55Donc il y aura évidemment un enjeu des sondages.
05:57Il y aura évidemment un enjeu d'opinion et de pression de l'électorat de gauche
06:01sur ses responsables ou ses irresponsables.
06:04D'ailleurs, selon l'attitude des uns et des autres.
06:06Après, il y a au moins une certitude, c'est que Mélenchon n'en sera pas,
06:10que Mélenchon sera candidat.
06:12Voilà, avec ça, il faut en tenir compte.
06:13Donc après, la difficulté ou l'enjeu, c'est est-ce qu'il y a une possibilité
06:17de faire exister une deuxième candidature de rassemblement
06:20qu'elle s'appelle unitaire, qu'elle s'appelle commune ?
06:23À la limite, les mots ne sont pas très importants.
06:24Mais voilà, est-ce qu'il y a suffisamment de communs pour...
06:27C'est un peu la formule d'Olivier Faure, qu'il a dit aussi plusieurs fois,
06:31même si là, il en parle moins parce que le temps du Congrès éloigne de ce genre de problématiques.
06:35Mais voilà, de Ruffin à Glucksmann, il ne faut pas être naïf.
06:38Il y a des différences programmatiques.
06:40Il y a aussi peut-être une capacité à se rassembler.
06:41Et justement, dans le tchat, Mehdi vient de nous écrire, je ne vois pas l'intérêt de la primaire.
06:46Vous croyez sincèrement que Mélenchon se rangerait derrière Hollande s'il gagnait ?
06:51Très objectivement, non ?
06:52Il faut évidemment que Mélenchon, et c'est légitime, n'a aucun intérêt à prendre le risque d'une primaire
06:57qui devrait le conduire ou l'obliger, si tant est qu'il la perde, à se ranger derrière Hollande.
07:02Il n'y a pas de... Voilà, il a construit son identité politique par la rupture avec les socialistes.
07:07Et il a construit la croissance de son mouvement électoral par la différenciation avec le quinquennat Hollande
07:13et par l'inventaire le plus dur de la gauche au pouvoir de 2012 à 2017.
07:17Donc il y a tout à fait une cohérence de Jean-Luc Mélenchon à ne pas jouer le jeu de la primaire.
07:21Ça, je pense qu'il faut en prendre acte.
07:22Il faut arrêter de tourner autour du pot.
07:24C'est sa stratégie.
07:25C'est légitime, d'une certaine manière.
07:27La question, elle ne se pose pas vraiment.
07:28Elle se pose plus entre Ruffin, Autun, Casté, Olivier Faure, qui est pour l'instant encore à la tête du PS, Marine Tondelier.
07:35Voilà, toute cette... Fabien Roussel, toute cette gauche qui est plurielle.
07:41Ça, il ne faut pas se mentir.
07:42Ce ne sont pas des gens qui sont interchangeables et qui pensent exactement pareil sur tous les sujets.
07:46Mais est-ce qu'ils sont capables ou est-ce qu'ils considèrent utiles,
07:49est-ce que les électeurs considèrent nécessaire de construire une autre candidature à côté de celle de Jean-Luc Mélenchon ?
07:55Parce qu'il y a aussi quand même pas mal d'électeurs qui, certes, ont pris acte du fait que Mélenchon avait fait 22% en 2022.
08:01Mais voilà, est-ce qu'il est capable d'être de nouveau celui qui rassemble les gauches dans leur diversité ?
08:07L'honnêteté oblige à dire que depuis 2022, on a plutôt été dans une forme de fracturation et de mise à distance mutuelle
08:15que de rassemblement dans la dynamique du NFP.
08:17Mais c'est un petit peu, je pense, ce qui représente toutes les questions qu'on peut se poser quand on est un électeur à gauche.
08:26C'est que, est-ce que tout ça, ça ne va pas juste porter énormément de désunion dans une situation où ça va être délétère pour la présidentielle 2027,
08:34étant donné que Marine Le Pen, ou en tout cas un représentant du RN en fonction de ce qui se passe, a des chances d'aller au second tour ?
08:40Comment est-ce que ça peut se construire ? Est-ce que ça ne va pas juste, comme on le dit tout le temps, diviser la gauche,
08:44diviser les voies, est impossible d'amener quelqu'un au second tour ?
08:51Mais c'est en ça que la politique, c'est autant une photographie statique à l'instant T qu'on peut commenter,
08:57mais c'est d'abord une dynamique et l'approche d'un scrutin produit parfois des effets qu'on n'a pas imaginés.
09:05Quand Yannick Jadot, à l'époque, décide de se retirer pour Benoît Hamon, personne ne l'avait imaginé.
09:09Quand Benoît Hamon, tout d'un coup, est à 14% et finit beaucoup plus bas parce que son électorat est parti vers Mélenchon
09:16et nourrit un score important des Insoumis, on ne l'avait pas forcément anticipé.
09:21La constitution d'une NFP qui s'est faite quand même très très vite,
09:25donc c'est Ruffin qui sort cette expression et cette dynamique-là et les gens s'y inscrivent.
09:30Moi, je me souviens avoir fait beaucoup d'émissions de plateau ou écrit de papier
09:33où on ne savait pas sur quoi ça allait déboucher, il se trouve que c'est arrivé.
09:37La NUP, même, NUPES, selon comment les gens le prononcent, pareil,
09:41personne ne l'avait vraiment anticipé et ça arrive.
09:43Donc je pense qu'il ne faut pas être absolument défaitiste, il faut être lucide aussi.
09:47C'est-à-dire qu'il y a, entre Mélenchon, même entre Ruffin et Glucksmann, je le disais,
09:52il y a des différences programmatiques.
09:54Ce n'est pas simplement l'envie d'exister ou simplement le fait que la désunion fait partie
09:58des maladies chroniques de la gauche.
10:01Il y a aussi des gauches qui sont...
10:02Après, la question, c'est de savoir si des gauches diverses arrivent à créer des dynamiques communes
10:07ou si, comme certains le pensent aux deux extrémités de cette gauche-là,
10:11elles sont irréconciliables et il faut en prendre acte.
10:14Et ça, ce n'est pas tranché.
10:16Je trouve que parfois, les positions sont un peu plus rigides du côté des dirigeants que des électeurs.
10:21Une des questions auxquelles il faut répondre dans ce sujet-là, c'est qui seront les acteurs ?
10:27On l'a bien compris, Mélenchon et la primaire, ça ne se fera pas.
10:33Glucksmann, a priori, il a dit, pas de primaire pour moi, tant qu'il y a Mélenchon.
10:38Ce sera qui, du coup ?
10:38C'est pour ça que la photographie d'une primaire, le casting d'une primaire telle qu'il se posera,
10:42alors il y a certains plaît pour que cette dynamique-là s'enclenche après les municipales.
10:47Ce qui est aussi ça qui pèse, c'est que chacun a envie d'exister pendant les municipales.
10:50Donc c'est vrai que tout ce qui crée de la confusion, tout ce qui crée de la...
10:52Voilà, chacun a envie de...
10:54Et c'est aussi fort du résultat des municipales que chacun pourra dire.
10:57Le PS qui dira, moi je suis toujours une force implantée localement,
11:01même si nationalement ça reste assez faible lors de la dernière présidentielle, voire très faible.
11:05À l'inverse, les écolos, est-ce qu'ils arrivent à confirmer la percée municipale qu'ils avaient faite lors des dernières élections
11:12avec la conquête d'un certain nombre de grandes villes, que ce soit Lyon, que ce soit Bordeaux, etc.
11:17À l'inverse, est-ce que les insoumis, qui ont toujours été très faibles sur le plan local,
11:20arrivent à conquérir un certain nombre de villes détenues par la gauche ?
11:23Tout ça, ça rebat aussi un petit peu les cartes du rapport de force, donc ça pèsera.
11:28Et surtout, il y a surtout le côté, qu'est-ce qu'on met en premier ?
11:33Est-ce que c'est la capacité à se dire, voilà, on se met d'accord sur une plateforme commune
11:38qui n'est pas complètement le programme du PS, qui n'est pas complètement le programme des écolos,
11:41qui n'est pas complètement la sensibilité de Raphaël Glucksmann,
11:44qui n'est pas complètement celle de Ruffin ou d'Autun,
11:46mais l'urgence, les circonstances, la puissance de la droite, qu'elle s'appelle Édouard Philippe,
11:51ou qu'elle soit beaucoup plus extrémisée encore, comme Bruno Rutaillot,
11:54le spectre de l'extrême droite porté par Marine Le Pen ou par Jordan Bardella,
11:59qui fait plus de 30% au premier tour.
12:00Ça, ça crée des circonstances dont, quand on est à deux ans du scrutin,
12:04chacun a tendance à faire fi, mais qui vont peser,
12:07qui vont peser sur les esprits et les âmes.
12:09Donc, il ne faut pas être prétentieux et penser qu'on peut tout à fait écrire le scénario de cette présidentielle.
12:16En revanche, il y a quelques constantes.
12:17C'est que la gauche divisée, à moins que Mélenchon fasse mieux que la fois précédente,
12:21a très peu de chances de jouer autre chose qu'un rôle de spectateur.
12:25Donc, ça, c'est quand même un questionnement.
12:27Que le RN, que ce soit Jordan Bardella ou Marine Le Pen, est très fort.
12:31Que Édouard Philippe, aussi silencieux soit-il,
12:33est quand même autour de la barre des 20-22% et semble qualifié pour le deuxième tour.
12:38Et que, voilà, Bruno Rutaillot a semblé un peu quand même tuer le match à droite.
12:43Donc, il a une surface dont ne profite pas la gauche aujourd'hui.
12:45Tu l'as sous-entendu, tu l'as expliqué un petit peu aussi.
12:49Ça se repose aussi sur tes enjeux programmatiques.
12:51C'est-à-dire qu'aujourd'hui, à gauche, je vois très bien quel est le programme des Insoumis.
12:58Ils ont bien bossé.
13:00C'est très clair.
13:01On le sait.
13:02On peut s'y référer.
13:03Ce qui a été d'ailleurs un peu ou prou le programme de NFP.
13:06Pour les autres...
13:07Non, ce n'est pas encore très clair pour les autres.
13:09Parce qu'un François Ruffin, il est plus dans l'affirmation de sa différence par rapport à LFI.
13:14C'était un peu aussi la dynamique de sa prise de distance.
13:18C'était d'abord, voilà en quoi je suis différent.
13:21Donc, c'est tout le débat qu'il y a eu lors des dernières législatives sur LFI qui vise plutôt les quartiers populaires en marge des métropoles.
13:27Quand Ruffin est plutôt dans la réaffirmation d'un vote plus rural, les tours et les bourgs, selon son expression.
13:34Donc, ça, c'est à peu près la seule chose qu'on peut identifier.
13:36Les écolos, c'est toujours la même difficulté, en fait.
13:41Alors que la question écologique arrive en tête des préoccupations.
13:44Alors qu'il y a un certain nombre de ruptures qui semblent assez inévitables dans le capitalisme tel qu'il s'organise aujourd'hui.
13:51Voilà, vorace financièrement, vorace sur les ressources.
13:55Une difficulté quand même pour les écolos à être le réceptacle de ce vote-là.
13:59Parce que Mélenchon occupe aussi une grande partie de la radicalité écolo.
14:03Les socialistes, on peut imaginer que ce congrès, en tout cas, non pas soit une forme de clarification,
14:09mais permette au moins de dire stop ou encore à Olivier Faure.
14:12Alors, pour dire les choses très grossièrement, Olivier Faure est plutôt dans une logique de rassemblement à gauche,
14:17même si la prise de distance semble assez actée avec LFI aujourd'hui.
14:22En tout cas, c'est quelqu'un qui prône le rassemblement de Ruffin à Glucksmann,
14:25qui ne fait pas la candidature d'un socialiste un préalable aux discussions.
14:31Et du côté de Nicolas Maillot-Rossignol et la clique assez disparate qu'il soutient,
14:35c'est beaucoup plus la réaffirmation des socialistes comme étant légitime à occuper le devant de la scène sous leurs couleurs.
14:44Et donc, eux, c'est beaucoup plus un truc identitaire socialiste de dire,
14:47voilà, c'est derrière les socialistes que le rassemblement doit se faire.
14:50Après, elles et les uns et les autres n'ont pas beaucoup bossé ces dernières années.
14:55Ce n'est pas facile de bosser quand électoralement, ça ne va pas bien, en fait,
14:58parce qu'on est déjà dans des zones de tension, dans des clivages qui se font plus sur des lignes de stratégie politique,
15:06d'alliance et des choses comme ça.
15:07Donc, ça prend beaucoup de place.
15:08Et voilà, côté Olivier Faure, ils ont lancé une démarche de préparation d'un programme socialiste
15:13dans la perspective de 2027.
15:15C'est bienvenu.
15:16Je pense que ça n'a pas encore franchi du tout le mur du son médiatique.
15:18Mais voilà, c'est sûr qu'il y a un vrai avantage comparatif du côté de la France insoumise
15:23qui laboure l'avenir en commun, donc leur programme depuis des années.
15:27Une gauche du rupture assumée, une gauche écologique qui a clairement rompu
15:33avec ce qu'on pouvait appeler le productivisme avant.
15:35Donc, ça, c'est intéressant.
15:36Après, on voit que sur tous les sujets internationaux, géopolitiques
15:39ou de façon parfois assez malhonnête dans les critiques qui peuvent leur être faites,
15:44mais sur les questions, comme on dit, d'universalisme, de république,
15:47qui sont toujours un peu des grands mots,
15:48il y a un clivage qui est entretenu à gauche.
15:51Raphaël Glucksmann, c'est plus une gauche morale, une gauche de valeur.
15:54On ne sait pas exactement ce qu'il pense.
15:55Si on dit la fiscalité, l'écologie, le pouvoir d'achat, l'industrie,
15:59on ne sait pas exactement.
16:00Donc, pareil, il y a un enjeu de clarification.
16:03En revanche, il bénéficie, et les élections européennes étaient sûrement
16:06l'élection la plus confortable pour lui, d'une forme de crédit sur les valeurs.
16:10Mais tout ça est quand même encore, quoi qu'on en dise, très flou.
16:15La seule zone de clarté, c'est sa force.
16:17Elle est du côté des Insoumis et de Mélenchon.
16:20En revanche, elle est aussi le principal obstacle au rassemblement
16:24pour des raisons humaines, politiques,
16:26qu'on a largement documentées ces dernières semaines, ces derniers mois,
16:30et malheureusement aussi ces dernières années.
16:31Sur cet aspect programmatique, notamment du PS,
16:34Bobby Dacharu, dans le tchat, nous dit
16:36qu'il faudrait que le PS développe un programme de rupture économique
16:39s'il voulait être crédible.
16:42Déjà, je ne sais même pas si c'est dans leur ADN d'avoir un programme de rupture économique.
16:44Si, si, c'est pour le coup, parce que le PS, en gros,
16:47ils sont quand même sortis du quinquennat Hollande lestés
16:49du fait que la gauche n'avait pas été au rendez-vous de ses promesses,
16:54qu'une grande partie de l'électorat de gauche
16:55avait le sentiment d'avoir assisté à une politique de centre-droit,
16:59pas très claire avec la politique de l'offre
17:01qu'a reprise Emmanuel Macron,
17:02avec le CICE, qui quand même, c'était des dizaines de milliards
17:05distribués aux entreprises sans contrepartie,
17:08d'une ambition écologique qui a été un peu à géométrie variable.
17:11Sur la question des valeurs, la déchance de nationalité,
17:13ça a quand même été quelque chose qui a beaucoup marqué.
17:16Sur les questions migratoires,
17:17effectivement, avec Manuel Valls à l'intérieur,
17:20puis Manuel Valls à Matignon,
17:21ce n'était quand même pas le cœur de la gauche
17:22qui battait au sommet de l'État.
17:25Donc, il y a eu un vrai exercice de droit d'inventaire assez sévère,
17:29même de la part des socialistes et d'Olivier Faure.
17:31Les relations ne sont pas du tout bonnes entre Olivier Faure et François Hollande,
17:34par exemple.
17:35On n'est pas du tout dans cette continuité-là.
17:36Et c'est un peu, je trouve, la difficulté,
17:39c'est qu'ils n'ont pas réussi.
17:39En fait, au-delà de dire qu'on n'est pas dans cette continuité-là,
17:43ils ont eu du mal à dire dans quoi on se projette pour la suite.
17:45Donc, c'est une chose de rompre et de clarifier le côté
17:47on n'est pas la gauche hollandaise,
17:49ou en tout cas, on n'est pas la gauche qui a exercé le pouvoir de 2012 à 2017.
17:54Mais c'est encore autre chose,
17:56parce que les enjeux aussi sont un peu différents,
17:58parce qu'arriver à redéfinir une feuille de route
18:00qui soit une offre politique
18:02et pas simplement une distanciation
18:04par rapport à un moment qui est plutôt un mauvais souvenir
18:07pour une majorité d'électeurs de gauche.
18:09La preuve en étant l'impossibilité pour François Hollande
18:13de se présenter en 2017,
18:15et la popularité très faible qui était la sienne à la fin du mandat.
18:19Mais je pense que deux ans, ça laisse quand même,
18:21même si c'est un an pour laisser le temps d'une primaire,
18:23ça laisse le temps aussi de faire un certain nombre de propositions claires.
18:27Il y a un enjeu à impacter.
18:29Donc, ça veut dire que ce n'est pas une gauche de gestion.
18:32Et c'est un peu tout le débat.
18:33Le débat au sein du Congrès PS,
18:35il se fait entre soi-disant ceux qui fricotent avec LFI
18:38et ceux qui ne veulent rien avoir à faire avec LFI.
18:41Mais au-delà de ça, c'est quand même plus,
18:43si on dit que la ligne fort,
18:45c'est toujours compliqué à définir,
18:46mais est plutôt une ligne de rupture
18:48par rapport à la social-démocratie molle
18:50qu'a été celle de François Hollande.
18:53Et que derrière Nicolas Maillot-Rossignol,
18:54on a plutôt des gens qui,
18:56où sont des élus locaux
18:58dont on ne sait pas exactement ce qu'ils pensent
18:59sur la scène nationale ?
19:01Carole Delga, le maire de Montpellier,
19:03Mickaël Delafosse, ce genre de personnes.
19:06Mais il n'y a pas vraiment de...
19:07On sent que c'est plus le côté
19:09la social-démocratie de gouvernement,
19:11qui sont des mots très faibles,
19:12très creux pour les électeurs.
19:15Donc ça passe par
19:16qu'est-ce qu'on fait sur le volet fiscal ?
19:18Qu'est-ce qu'on fait sur l'usage de l'argent public ?
19:21Quel avenir pour les services publics ?
19:23Dans quelle mesure on prend en compte
19:24l'urgence économique, écologique, pardon ?
19:27Comment ça se décline sur la question agricole ?
19:29Les sujets, on les voit de toute façon passer.
19:32Quel rapport on a à la dette ?
19:33Quel rapport on a...
19:34Toutes ces questions-là, en fait,
19:35elles font assez souvent l'actualité.
19:39Et c'est vrai qu'on comprend bien
19:41ce que disent les insoumis.
19:42On a un petit peu moins de mal,
19:44un peu plus de mal, pardon,
19:45à identifier ce que pensent les autres.
19:46Le congrès du PS,
19:48c'est un peu un exemple
19:49de démocratie interne
19:51au sein d'un parti de gauche.
19:52On est en plein dedans.
19:54Ils sont en train de décider
19:55qui va prendre la tête du PS,
19:57si je résume.
19:59Mais c'est pas très représentatif
20:01de toute la gauche.
20:02Il n'y a pas tant d'électeurs que ça.
20:05Est-ce que c'est pas pareil
20:05sur une primaire ?
20:06Non, non.
20:07Après, une primaire,
20:08ça dépend de ce qu'on appelle
20:09parce que la primaire,
20:10c'est comme quand on dit proportionnel
20:12pour changer le mode de scrutin.
20:13Une fois qu'on a dit ce mot-là,
20:14on n'a pas dit grand-chose.
20:15Une primaire,
20:16est-ce que c'est une primaire
20:17réservée aux adhérents ?
20:18Par exemple, LR,
20:20le point commun entre Wauquiez et Retailleau,
20:22c'est qu'ils ont dit
20:22qu'il y aurait un processus
20:24de désignation pour le candidat,
20:25mais qui se ferait
20:26à l'intérieur du parti.
20:27Donc ça veut dire
20:32de la fenêtre
20:33et c'est de mobiliser des gens
20:34qui ne s'inscrivent pas
20:35dans ces démarches partisanes
20:36le reste du temps.
20:37Donc c'est des exemples
20:37de primaires ouvertes,
20:38le plus ouvertes possible,
20:40associant le plus possible
20:41les associations,
20:42les ONG,
20:43la société civile,
20:44de déborder du cadre
20:45partisan habituel
20:46parce qu'il est aujourd'hui
20:48assez riquiqui
20:49dans l'ensemble
20:50des forces de gauche.
20:51Donc c'est une primaire,
20:53elle est intéressante
20:53quand elle rassemble
20:54plusieurs millions de personnes.
20:55Donc c'est la primaire
20:56qui porte François Hollande candidat,
20:58c'est la primaire
20:58qui désigne François Fillon
20:59en 2017 aussi
21:01parce que François Fillon,
21:02quand même,
21:03il est le gagnant
21:04d'une primaire
21:04qui avait rassemblé
21:05des milliers d'électeurs
21:06et s'il n'y avait pas
21:06des affaires
21:07qu'il avait rattrapées
21:08dans la période électorale,
21:10il aurait très probablement
21:11été au deuxième tour
21:12vu qu'il fait quand même
21:13autour de 20%
21:13malgré les affaires.
21:15Donc la primaire,
21:15c'est en ça que le diagnostic
21:18de François Ruffin
21:18d'une primaire geyser,
21:20bon l'expression,
21:20je ne sais pas
21:20si elle est très parlante,
21:22en tout cas d'une primaire
21:22qui déborde
21:23et qui crée
21:24un effet boule de neige
21:26ou une dynamique
21:27qui va au-delà
21:27de la somme
21:29des parties
21:29qui participent.
21:31Voilà,
21:31ça c'est quelque chose
21:32qui peut être intéressant.
21:34Après,
21:35il ne faut pas non plus être...
21:36C'est difficile
21:37d'avoir un avis
21:39complètement tranché
21:39parce que,
21:40comme je le disais au début,
21:41la primaire,
21:41ça peut être
21:41un exercice
21:43de dépassement collectif
21:44comme un exercice
21:45de fragmentation
21:46et de différenciation
21:47et de polarisation
21:48pendant la primaire.
21:50Si ça se passe
21:50entre des gens
21:51qui se détestent,
21:52honnêtement,
21:53c'est assez délétère.
21:53La primaire
21:54dont a bénéficié
21:55Benoît Hamon
21:55et dont Manuel Valls
21:57et François de Rugy
21:58se sont distanciés
21:59dès qu'ils ont constaté
22:00qu'ils l'avaient perdue.
22:01Voilà,
22:01elle n'a pas été
22:02un accélérateur
22:03de particules massifs
22:03au-delà de la campagne
22:04un peu K1-K
22:06du candidat Hamon.
22:07Donc voilà,
22:07il y a...
22:08Mais simplement,
22:09le statu quo
22:10d'une candidature
22:11Mélenchon
22:12un peu isolationniste
22:13dans son couloir
22:14et le Cafarnaum
22:16à côté,
22:17je ne suis pas sûr
22:18que ça enthousiasme
22:19complètement
22:19l'électeur de gauche.
22:21Après,
22:21il y a une autre lecture
22:22qui est de dire
22:23Glucksmann avance,
22:26Mélenchon avance
22:27et il n'y a pas
22:28d'espace au milieu.
22:28On peut entendre aussi
22:30le fait que
22:30Raphaël Glucksmann
22:31c'est une social-démocratie
22:32certes un peu moins...
22:34Un peu plus de gauche
22:35parce qu'il n'est pas...
22:36Voilà,
22:37il n'est pas complètement débile
22:37et on voit que l'électorat de gauche
22:39a envie de rupture
22:39sur un certain nombre de sujets.
22:41Mais on a hâte de l'entendre
22:42surtout sur tous les sujets
22:43que j'ai pu évoquer
22:44un peu avant.
22:45Et Jean-Luc Mélenchon
22:46on sait où il est.
22:47Donc voilà,
22:47il y a deux gauches.
22:48Une gauche de rupture,
22:49une gauche un peu moins de rupture
22:51mais un peu plus radicale
22:52que par le passé.
22:53Et peut-être que ça prend
22:54l'espace de la gauche,
22:55tout ça,
22:55et qu'au milieu
22:56il y en a qui ont raté le coche.
22:57Peut-être que François Ruffin
22:58à force de tergiverser
22:59a raté le coche.
23:01Peut-être qu'à force
23:01de ne pas arriver
23:02à rassembler
23:02les insoumis
23:05ou Clémentine Autain
23:07ou Lucie Casté
23:08ou des socialistes.
23:08Et en même temps
23:10on ne sait pas
23:10de quoi l'avenir est fait.
23:11Donc sans tomber
23:12dans des schémas
23:13un peu baroques
23:14et foireux
23:15qui avait été
23:15la première citoyenne
23:16qui avait désigné
23:17Christiane Taubira,
23:18il n'est pas dit
23:19que dans un an
23:20face à un constat
23:21d'échec collectif
23:22il n'y a pas un sursaut.
23:23Il faut garder l'espoir.
23:24Moi je voudrais
23:25qu'on analyse un peu
23:26cette proposition
23:27de François Ruffin
23:28qu'on reprenne un peu
23:28à la base.
23:30Est-ce qu'il y a
23:31une analyse à faire
23:31sur cette tactique politique
23:32de présenter une primaire
23:33telle qu'il a présentée ?
23:35Est-ce que c'était
23:36pour former un front
23:39avec un ennemi commun
23:40au sein de la gauche
23:40qui resterait Mélenchon ?
23:42Est-ce que Glucksmann
23:42a sabré ce projet-là ?
23:45Comment est-ce que tu analyses
23:45politiquement cette proposition
23:46de François Ruffin ?
23:47Lui c'est vraiment de dire
23:48je rallume là
23:50au même titre
23:50que la flamme olympique
23:51revient le 21 juin
23:52au Tuileries
23:53c'est je rallume
23:54la flamme du NFP.
23:56Le NFP quand même
23:57je rappelle
23:57était de Poutou à Hollande
23:58formellement.
24:00C'est-à-dire que
24:00comme candidat à NFP
24:02on a eu des gens du NPA
24:04comme François Hollande
24:05lui-même
24:06d'ailleurs qui a été élu.
24:08Donc lui
24:09François Ruffin
24:10il est simplement
24:10dans le côté
24:11je m'inscris
24:11dans cette dynamique-là.
24:13Entre-temps
24:13il se trouve que Mélenchon
24:14est candidat
24:15et on sait que la présidentielle
24:16mais c'est plutôt de dire
24:18qu'il sonne le toxin
24:19parce que ce qui a justifié
24:21la création du NFP
24:22la dynamique du NFP
24:23c'est-à-dire le risque RN
24:25quand on va aborder
24:27quand on va se rapprocher
24:28du premier tour
24:28de la prochaine présidentielle
24:29on pourra faire
24:30le même constat.
24:32Quand on voit même
24:32les sondages de deuxième tour
24:33pour ce qui va
24:34là aussi loin du scrutin
24:35tout ça
24:35on a quand même
24:36plutôt le sentiment
24:37que le RN
24:37est plus fort au premier tour
24:39qu'il était
24:39la fois précédente
24:40et qu'il est moins
24:41moins clivant
24:42ou en tout cas
24:43que le barrage
24:44dont a profité
24:45Emmanuel Macron
24:45par deux fois
24:46est quand même
24:47beaucoup plus friable
24:48cette fois-ci
24:49donc voilà
24:50c'est pour ça que
24:50quand je dis que la politique
24:52c'est de la dynamique
24:53c'est aussi des circonstances
24:54des prises de conscience
24:55une dramatisation
24:57ou en tout cas
24:57une intériorisation
25:00des enjeux
25:00qui se fait
25:01de façon progressive
25:01là c'est pas normal
25:03que tout le monde
25:04ne s'engouffre pas
25:05dans le jeu de la primaire
25:06c'est assez logique
25:08que
25:08dans la façon
25:09de poser le sujet
25:10au départ
25:10on ne soit pas
25:11dans un truc excluant
25:12donc que François Ruffin
25:14prenne l'arc
25:14le plus large possible
25:15ça a du sens
25:16mais comme je le disais
25:17au début
25:17François Ruffin
25:18il est au moins
25:19aussi intelligent que nous
25:20et il connait mieux
25:21les insoumis que nous
25:22il sait très bien
25:23quand il dit ça
25:23que ça se fait
25:24dans une équation
25:25qui à la fin
25:26de toute façon
25:27se fera sans les insoumis
25:28ça c'est quelque chose
25:29dont il faut prendre acte
25:30et qui n'est pas forcément
25:30critiquable
25:31c'est pour ça que
25:32l'axe de Ruffin
25:34à Glucksmann
25:34a plus de sens
25:36comme réflexion collective
25:37parce qu'au milieu
25:39il y a des petites chapelles
25:40de la gauche
25:41et des personnalités
25:42qui ne seraient pas
25:42inintéressantes
25:43d'entendre débattre ensemble
25:44moi je l'ai écrit
25:45dans un billet
25:46mais honnêtement
25:47des débats des primaires
25:48où il y aurait
25:48François Ruffin
25:49Lucie Casté
25:50Clémentine Autain
25:51Fabien Roussel
25:52et Raphaël Glucksmann
25:53pour citer des noms
25:55un peu au hasard
25:56c'est pas un débat
25:57inintéressant
25:57il y a des nuances
25:58moi je pense
25:59qu'il y a une capacité
26:00aussi à se rassembler
26:01et je pense que
26:02Raphaël Glucksmann
26:03comme l'essentiel
26:03de son identité politique
26:05c'est
26:06et ça a été
26:06sa campagne des européennes
26:07c'est
26:08je n'ai rien à voir
26:09avec LFI
26:09qui en plus
26:10doit être ses convictions
26:11c'est pas que de la stratégie
26:12il est assez normal
26:14que face à la proposition
26:15de François Ruffin
26:15qui est de Poutou
26:17à Hollande
26:17ils disent
26:18moi je rentre pas là-dedans
26:19en revanche
26:19c'est pour ça
26:20tout ça va se sédimenter
26:21quand tout d'un coup
26:22collectivement
26:24la gauche
26:24non-mélenchonienne
26:25prendra acte
26:25que ça se fait
26:26sans Mélenchon
26:27l'arc va un petit peu
26:29se rétrécir
26:30et on verra
26:31comment les uns
26:31et les autres
26:32se positionnent
26:32c'est difficile
26:34de faire complètement
26:35la météo
26:35des deux prochaines années
26:36est-ce qu'on peut
26:37faire un petit bilan
26:38des précédentes primaires
26:40qui ont pu
26:41se passer à gauche
26:41moi je pense notamment
26:42à Benoît Hamon
26:43alors là j'ai un petit trou
26:43si Benoît Hamon
26:44c'était une primaire
26:45ou c'était le congrès
26:46du PS
26:46non c'était une primaire
26:48mais du coup
26:49ça a donné quelque chose
26:50de relativement désastreux
26:51non ça a pas donné
26:52quelque chose de désastreux
26:53parce que dans la foulée
26:54de sa désignation
26:55à la primaire
26:55après le reproche
26:56qu'on a fait à la primaire
26:57c'est que
26:58ça avait tendance
26:59à désigner
26:59le candidat
27:02le plus à gauche
27:02en tout cas dans la primaire
27:03à laquelle a participé
27:04Benoît Hamon
27:04c'était ça
27:05qui était pas le même genre
27:06de primaire
27:06que la primaire très ouverte
27:07de François Hollande
27:08c'est que ça a désigné
27:11un candidat
27:11qui était très à gauche
27:12ça c'est ce qu'on dit
27:13les gens qui voulaient pas le soutenir
27:14trop clivant
27:16trop polarisé
27:16après Benoît Hamon
27:19quand il gagne la primaire
27:20il est plutôt porté
27:20par cette dynamique là
27:21et il y a des sondages
27:22où il est plus ou moins
27:23au coude à coude
27:24avec Jean-Luc Mélenchon
27:25assez en amont
27:26du premier tour
27:27mais plutôt au coude à coude
27:2814%
27:2915%
27:30quelque chose comme ça
27:30donc quelque chose
27:31sur lequel on peut construire
27:32une dynamique
27:33qui amène à 20%
27:34si les choses se passent bien
27:35rétrospectivement
27:36Benoît Hamon est le premier
27:37à dire qu'il n'a pas fait
27:38une très bonne campagne
27:39non plus
27:39il a la formule pour dire
27:42j'ai fait une campagne
27:42de premier ministre scandinave
27:43donc le revenu universel
27:45quelque chose
27:46d'intéressant
27:47sur le plan systémique
27:48mais un peu trop complexe
27:49et pas assez impactant
27:50donc là dessus
27:52il y a aussi
27:52la responsabilité
27:53du candidat
27:54est-ce qu'il est capable
27:55de franchir le palier
27:56de la désignation
27:57et de hausser
27:59le niveau de jeu
27:59et ça Benoît Hamon
28:00il n'en a pas été capable
28:01quand Jean-Luc Mélenchon
28:02faisait une très bonne campagne
28:03de l'autre côté
28:04donc on a vu une bascule
28:05dans une logique
28:07de vote utile
28:07en faveur de Jean-Luc Mélenchon
28:09est-ce que ça
28:10c'est écrit
28:11que ça se passe toujours
28:11comme ça
28:12du côté insoumis
28:12ils en sont convaincus
28:13ils disent nous
28:13on sait faire campagne
28:14on a un programme
28:15on est là
28:16à deux ans du scrutin
28:17peut-être
28:18avec des sondages
28:19plus flatteurs
28:19que les fois précédentes
28:20donc les mêmes causes
28:21produiront les mêmes effets
28:22moi je pense que Mélenchon
28:24s'est abîmé quand même
28:25aux yeux du reste de la gauche
28:27ces dernières années
28:28qu'il a l'âge qu'il a
28:29et que c'est pas impossible
28:30que ce soit aussi
28:31un peu la candidature de trop
28:32ou une candidature
28:33qui est moins vertueuse
28:34ou moins entraînante
28:35que les fois précédentes
28:36donc c'est le pari
28:37que fait Raphaël Glucksmann
28:38en disant moi
28:38j'affirme ma candidature
28:39dès maintenant
28:40chacun sait mes différences
28:42et ma différenciation
28:43avec les insoumis
28:44et je vais rassembler
28:45toute la gauche
28:46qui ne se reconnaît pas
28:48dans les insoumis
28:48après est-ce que
28:49des gens qui sont séduits
28:50par la personnalité
28:51de François Ruffin
28:52ou de Clémentine Autain
28:54se rassembleraient
28:55derrière Raphaël Glucksmann
28:56de façon mécanique
28:57sans passer par un processus
28:59de désignation
28:59qui s'appellerait des primaires
29:00ça c'est une question
29:01mais même les politiques
29:03eux-mêmes
29:04dans le chat
29:05c'est ce que les gens
29:05un peu disent
29:07Ruffin, Autain ou Les Verts
29:09ne sont-ils pas plus proches
29:10de l'éléfic
29:10que de Glucksmann franchement
29:11un autre commentaire
29:13Ruffin ou Autain
29:13n'iront pas contre Mélenchon
29:15ils sont globalement
29:15sur la même ligne de rupture
29:16enfin je veux dire
29:17si jamais Glucksmann
29:18étant dans un truc d'hypothèse
29:20gagne cette primaire
29:22et le représentant
29:23de cette gauche
29:24en dehors de Mélenchon
29:25dans quel monde
29:26Ruffin ou Les Verts
29:28peuvent le suivre
29:29c'est pour ça que l'enjeu
29:30c'est pour ça que je pense
29:31que c'est intéressant
29:31ceux qui disent
29:32que si un certain nombre
29:34de personnalités
29:35plurielles
29:35je rappelle que
29:36dans la gauche plurielle
29:38de Lionel Jospin
29:40par exemple
29:40il y avait des gens
29:41dont on pouvait pointer
29:42à longueur de journée
29:42c'est vrai que ça c'est un exemple
29:43du nom
29:44qui s'est bien passé
29:45mais c'était ce qu'on rappelait
29:46au moment du NFP
29:47en disant
29:47voilà il y avait des gens
29:48qui étaient pro-nucléaire
29:49avec des gens
29:49qui étaient anti-nucléaire
29:51il y avait des gens
29:52qui étaient dans une gauche
29:52plus radicale
29:54et d'autres d'une gauche
29:54plus sociale-démocrate
29:57ou réformiste
29:57donc la question
29:58c'est pas ça
29:59la question c'est
29:59est-ce qu'il y a
30:00et c'est pareil
30:00et ça vaut pour tout
30:02en fait
30:02en fait l'enjeu
30:04c'est pour ça
30:05que je pense
30:05que la simple primaire
30:06où chacun viendrait
30:07avec son programme
30:08et où on départagerait
30:09ces gens là
30:09serait pas très productive
30:10ou très vertueuse
30:11parce qu'effectivement
30:12chacun repartirait
30:13avec ces différences
30:14en revanche
30:15s'il y a un travail
30:15un peu constructif
30:16qui est fait
30:17sur une plateforme commune
30:18ça c'est la proposition
30:19par exemple
30:19d'une Lucie Casté
30:20une plateforme commune
30:22donc ça veut dire
30:23un temps de négociation
30:23une forme de
30:24un peu ce qu'on attendait
30:25à l'échelon au-dessus
30:27quand on s'est dit
30:28il y a un enjeu
30:29alors je vais essayer
30:31de le dire simplement
30:31mais de construire
30:32des contrats de gouvernement
30:33quand on fait des alliances
30:34par exemple les macronistes
30:35ils auraient eu tout intérêt
30:36avant de s'allier avec LR
30:38pour faire l'alliance
30:39un peu baroque
30:39à laquelle on assiste aujourd'hui
30:41de prendre le temps
30:42d'un contrat de gouvernement
30:42c'est-à-dire
30:43on n'est pas d'accord sur tout
30:44on écarte d'ailleurs
30:45un certain nombre de choses
30:45sur lesquelles on sait
30:46qu'on ne sera jamais d'accord
30:47mais en revanche
30:47il y a un socle commun
30:48qui est suffisamment large
30:49pour nous rassembler
30:50ça si cette gauche
30:51non-mélenchonienne
30:52est capable de faire ce travail
30:53je ne dis pas qu'il est évident
30:54je ne dis pas qu'il est
30:55pour le coup
30:56si Ruffin et Glucksmann
30:57étaient d'accord sur tout
30:58on n'aurait même pas ce sujet là
30:59on sait que c'est compliqué
31:01on sait qu'il y a des nuances
31:02on sait qu'il y a aussi
31:03une forme de richesse
31:04dans cette diversité là
31:05s'il y a un travail
31:06pour un socle commun
31:07et qu'après
31:08les électeurs de gauche
31:09au sens large
31:09sont appelés
31:10à déterminer
31:11qui est le plus à même
31:12de porter ce socle commun
31:13sachant que c'est
31:14un travail d'équipe
31:15et l'idée c'est de sort
31:16en fait
31:16c'est d'arriver un peu
31:17à dépersonnaliser
31:19ou à désindividualiser
31:20l'aventure présidentielle
31:22sachant que tout pousse
31:23à l'inverse
31:23puisqu'on est dans
31:24la mythologie de la cinquième
31:25de la rencontre
31:26entre un homme et un peuple
31:27mais simplement
31:28si on compte que là-dessus
31:30alors c'est le statu quo
31:31et c'est ce que je disais tout à l'heure
31:32dans ces cas-là
31:32on peut aussi prendre acte
31:34ça en satisfait certains
31:35de dire
31:35il y a Glucksmann
31:36c'est la gauche sociale-démocrate
31:37un peu teintée
31:39de l'expérience
31:39des échecs de François Hollande
31:42de l'autre côté
31:42il y a une gauche de rupture
31:43qui est celle
31:44d'Angeloque Mélenchon
31:45et basta
31:46ça peut être ça
31:47mais je ne suis pas sûr
31:47que ça réponde
31:48à quand même
31:49ce qu'attendent les électeurs
31:50qui est de la dynamique
31:52de rassemblement
31:53du commun
31:53de l'unité
31:54et l'unité
31:55ne veut pas dire
31:55l'indifférenciation
31:56c'est simplement
31:57la capacité
31:57à se dépasser
31:58collectivement
31:59après si la gauche
31:59n'est pas capable
32:00on verra
32:01si Glucksmann
32:02ou Mélenchon
32:02sont capables
32:03d'aller au deuxième tour
32:04ce qui semble sûr
32:06c'est qu'en candidat
32:07de deuxième tour
32:08ils auront du mal
32:09à rassembler
32:09les gens dont ils ont besoin
32:11Est-ce que
32:12cette idée
32:13d'une primaire
32:14ce qu'elle pourrait
32:15en donner
32:15ça rebat les cartes
32:17du contexte politique
32:18général
32:19entre Mélenchon
32:21Edouard Philippe
32:22le Rassemblement National
32:24Bruno Retailleau
32:25Gabriel Attalais
32:25etc.
32:26Il y a eu un sondage
32:27Harris Interactive
32:28qui a été commandé
32:29par la revue
32:30Regards
32:30je me suis fait
32:32une petite capture
32:32d'écran
32:32pour ne pas dire
32:33de bêtises
32:33sur les dates
32:35qui a fait beaucoup parler
32:37peut-être que vous en avez
32:37entendu parler
32:38donc ça c'était
32:39au mois d'avril
32:40fin avril
32:40donc un sondage
32:41Harris Interactive
32:42qui disait que
32:4326% des électeurs
32:44voteraient pour un candidat
32:45unique de la gauche
32:47donc ça c'est la vision
32:47un peu fantasmagorique
32:48unique ça veut dire
32:49de Poutou à Hollande
32:50en gros
32:51ça ça n'existe pas
32:5320%
32:54si les insoumis
32:54partaient seuls
32:55de leur côté
32:55donc ce sondage
32:56il ne dit pas
32:57une photographie
32:58de ce que sera le premier tour
32:59mais il disait
32:59la façon dont on peut
33:00le comprendre
33:01c'est de dire que
33:02un
33:02il y a une possibilité
33:04pour faire exister
33:05une candidature
33:06avec toutes les difficultés
33:07qu'on a évoquées
33:08mais à côté de celles
33:09de Jean-Luc Mélenchon
33:10et que cette candidature
33:11est plutôt privilégiée
33:12par la majorité
33:14des électeurs de gauche
33:15et permet de faire jeu égal
33:16avec celui qui est
33:17pour l'instant
33:18le deuxième du scrutin
33:20avec toutes les réserves
33:21à deux ans du vote
33:21mais
33:22Edouard Philippe
33:23qui est autour de 20-22%
33:24donc la question qui se pose
33:25c'est pas tant d'aller
33:26concurrencer les 30-32-33-34%
33:29d'une Agenda de Bardella
33:30ou d'une Marine Le Pen
33:31mais c'est de dire
33:32à quel seuil
33:33est la qualification
33:34pour le second tour
33:35on voit
33:36en tout cas
33:37en l'état
33:38et peut-être que Mélenchon
33:39est capable
33:39dans la façon
33:41de faire campagne
33:42dans les deux ans qui viennent
33:43de faire oublier
33:45un certain nombre
33:45de positions
33:47ou de sorties
33:48ou de façons
33:50de faire de la politique
33:51qui l'ont quand même
33:51abîmée depuis 2022
33:53mais en l'état
33:54on sent qu'il y a
33:55une prime
33:56qui est donnée
33:56à la capacité
33:57de rassemblement
33:58donc voilà
34:00après
34:00c'est une candidature
34:01un peu hypothétique
34:02parce que
34:02depuis qu'on discute
34:04on se rend bien compte
34:04que c'est pas facile
34:05de désigner l'homme
34:06ou la femme providentielle
34:07qui vient de réporter
34:08ce rassemblement
34:09mais encore une fois
34:10je le répète
34:10je pense que
34:10la seule solution
34:11c'est que toutes les personnes
34:13de bonne volonté
34:14fassent l'effort
34:15d'un socle programmatique
34:17commun
34:17et après
34:18viennent se présenter
34:19à une primaire
34:20de désignation
34:21sur quelle est
34:22la meilleure personne
34:22pour porter
34:23en première ligne
34:24ce qui forcément
34:25est un travail d'équipe
34:26mais la question
34:27que je me pose
34:28sur ce
34:28tu parles de Mélenchon
34:29au deuxième tour
34:30moi ce qui m'inquiète
34:32c'est que vu
34:32les
34:34comment dirais-je
34:35les discours politiques
34:36comme monde du NFP
34:37de
34:38certains
34:39macronistes
34:40certains
34:41qui disaient
34:43non quand même pas
34:44parce que ce que je vais dire
34:45je crois que les socialistes
34:46ne l'ont pas dit
34:47mais des macronistes
34:48ou des républicains
34:50qui disaient
34:51moi entre un deuxième tour
34:52NFP
34:53donc Mélenchon
34:54et le rassemblement national
34:56je vote rassemblement national
34:57il y a même moyen
34:58qu'au deuxième tour
35:00il y a un fonds républicain
35:00non plus contre l'ERN
35:01il existe d'ailleurs
35:03il est formulé par certains
35:04mais il y a
35:04après
35:05moi j'ai tendance
35:06depuis le début
35:06à lister un certain nombre
35:08de fautes
35:09commises par Jean-Luc Mélenchon
35:10mais il y a une diabolisation
35:11absolument hallucinante
35:13aussi
35:13des insoumis
35:15d'une manière générale
35:16donc c'est
35:17après
35:17c'est toujours un jeu
35:18un peu pervers
35:19parce que
35:19être diabolisé
35:20par ce qu'ils considèrent
35:21être le système
35:22c'est bien la preuve
35:23qu'ils n'en sont pas
35:24qu'ils sont anti-système
35:25donc ça nourrit aussi
35:26une partie de leur
35:26de leur électorat
35:27et en même temps
35:28dans un premier tour
35:29on garde sa pureté
35:31d'une certaine manière
35:32et en même temps
35:32on voit tous les sondages
35:33dans un deuxième tour
35:34la principale faiblesse
35:35de cette gauche là
35:37pour des bonnes
35:37et pour de très mauvaises raisons aussi
35:39c'est qu'elle est
35:39très peu rassembleuse
35:40et qu'effectivement
35:41côté LR
35:42côté une grande part
35:43des macronistes
35:44même s'il y a quand même
35:45une part des macronistes
35:46qui oublient
35:47qu'ils ont profité
35:48de la dynamique
35:48de Front Républicain
35:49au deuxième tour
35:50ils étaient quand même
35:51bien contents
35:51qu'un certain nombre
35:53d'électeurs de gauche
35:54Macron le premier
35:54ou même que des insoumis
35:56se retirent
35:57oui bien sûr
35:57mais ça a été le cas
35:58après ça a été le cas
36:00en faveur d'Elisabeth Borne
36:01par exemple
36:02il y a plein de cas comme ça
36:04mais l'amnésie en politique
36:05c'est assez classique
36:06ce qui est sûr
36:07c'est que
36:08c'est développé
36:09quand on entend
36:10Laurent Wauquiez dire
36:11que LFI
36:12c'est le principal ennemi
36:13de la République
36:13tout en faisant les yeux doux
36:15au RN
36:15et en appelant
36:16un rassemblement de la droite
36:17de LR
36:18à Sarah Knafo
36:19oui les lignes ont bougé
36:20donc d'un côté
36:21le barrage contre le RN
36:22est plus friable que jamais
36:23et de l'autre côté
36:25l'idée
36:25d'une ostracisation
36:26de LFI
36:27par une partie
36:28enfin par de plus en plus
36:30de partis politiques
36:31ça aussi ça a cru
36:32ces dernières années
36:33donc c'est
36:33à la limite
36:34que ce soit pour de bonnes
36:35ou de mauvaises raisons
36:36ça peut faire des débats passionnants
36:38ce qui est sûr
36:38c'est qu'il y a un état de fête
36:40et c'est pour ça
36:40que je dis que
36:41la capacité de rassemblement
36:43et de
36:43déjà dans un premier tour
36:45et à fort sur lui
36:46dans un deuxième tour
36:47c'est plutôt altéré
36:48du côté de LFI
36:49et singulièrement
36:50la figure de Jean-Luc Mélenchon
36:51donc après
36:52il y a une partie
36:52dont je continue à dire
36:54qu'elle est le fruit
36:55d'une diabolisation
36:55assez scandaleuse
36:57il y a aussi eu
36:58des fautes politiques
36:59ou en tout cas
36:59qu'on peut reprocher
37:01aussi à Jean-Luc Mélenchon
37:02plus le fait
37:03que l'organe même
37:05des insoumis
37:06n'est pas absolument
37:07enthousiasmant
37:07comme lieu
37:09de démocratie interne
37:10tout ça
37:11ça fait un cocktail
37:12qui quand même
37:13rend
37:14alors peut-être
37:15que je suis très pessimiste
37:16et très méchant
37:17avec les insoumis
37:17mais en l'état
37:18moi je ne mettrais pas
37:19une pièce
37:19sur un Jean-Luc Mélenchon
37:20capable de refaire 22%
37:21j'ai une question
37:23très naïve
37:24tant qu'on est en train
37:24de parler
37:25de Jean-Luc Mélenchon
37:26je ne crois pas
37:27qu'il s'est exprimé
37:28officiellement
37:29sur l'idée
37:29de cette primaire
37:30mais ça paraît
37:31très évident
37:31qu'il n'y participerait pas
37:35mais étant donné
37:36que
37:37c'est
37:39l'homme fort à gauche
37:40d'une certaine manière
37:4122%
37:42etc
37:42pourquoi il ne veut pas
37:44y participer
37:45il pourrait gagner
37:45à tous les coups
37:46a priori
37:46il a peur
37:47il flippe d'une primaire
37:48je ne pense pas
37:48qu'il a peur
37:49ça ne l'intéresse pas
37:51de se resituer
37:53dans une gauche
37:54plus diverse
37:55s'ils sont allés
37:57dans le NFP
37:58les insoumis
37:59c'est aussi
38:00parce qu'entre temps
38:01il y avait eu
38:01les européennes
38:02et qu'ils avaient fait
38:03un score plus faible
38:03et qu'on n'était plus
38:05dans l'équation
38:05juste pour faire
38:06un tout petit peu
38:07le récit
38:07en gros
38:082022
38:0922%
38:12de Jean-Luc Mélenchon
38:14à la présidentielle
38:14une hégémonie
38:15assez évidente
38:16ou en tout cas
38:16une domination
38:17assez évidente
38:18sur le reste
38:19de la gauche
38:19la NUP
38:20la NUPES
38:21voit le jour
38:22c'est les autres
38:23forces de gauche
38:24qui sont reçues
38:25par Jean-Luc Mélenchon
38:26dans le local
38:27des insoumis
38:28pour voir
38:28en gros
38:29voilà ce que je suis prêt
38:30à vous lâcher
38:30avec une
38:32voilà une imprégnation
38:33très forte
38:33des insoumis
38:34la NUP
38:35vogue
38:37espère un peu
38:39en route
38:39la dissolution arrive
38:41prend tout le monde
38:41de court
38:42à commencer par les macronistes
38:43mais prend aussi
38:43la gauche de court
38:44entre temps
38:45il y avait eu
38:45les européennes
38:46qui avaient un peu
38:46rééquilibré
38:47les rapports de force
38:48avec le score
38:48de Raphaël Glucksmann
38:49dans une élection
38:50qui est de toute façon
38:51traditionnellement
38:51très défavorable
38:52aux insoumis
38:53là François Ruffin
38:55sort l'expression
38:56du nouveau front populaire
38:57et même dans la scénographie
38:59les choses ne se font pas pareil
39:00c'est plus les insoumis
39:02qui reçoivent
39:03en mode force dominante
39:04les autres partis
39:05c'est les autres partis
39:06hors LFI
39:08qui se mettent d'accord
39:09en disant
39:09on va s'unir
39:10et qui rencontrent
39:12dans un lieu plus neutre
39:13les insoumis
39:14pour dire
39:14voilà comment on peut
39:15se répartir
39:15et on voit d'ailleurs
39:16que dans le nombre
39:17de députés
39:17il y a plutôt eu
39:18un rééquilibrage
39:20dans la somme globale
39:21même si les insoumis
39:22ont très peu perdu
39:23de députés
39:24d'une séquence à l'autre
39:25mais entre temps
39:25les socialistes
39:26en ont eu plus
39:27les écolos
39:27en ont eu plus
39:28voilà
39:28donc il y a eu
39:29quand même
39:30ce rééquilibrage
39:32et ce fait
39:33que la dynamique
39:34de 2022
39:34avec un Jean-Luc Mélenchon
39:36hégémonique
39:36a plutôt eu tendance
39:37à s'étioler un petit peu
39:38comme après
39:39en plus chacun
39:40a eu tendance
39:42à se différencier
39:43des insoumis
39:43sur la question
39:44de Gaza
39:44sur la question
39:46de l'Ukraine
39:46à un certain moment
39:47tout ça étant
39:48encore une fois
39:49je le répète
39:49je ne fais pas du tout
39:50les insoumis
39:51les seuls responsables
39:52de cette situation
39:52mais voilà
39:54Jean-Luc Mélenchon
39:56il y a quand même
39:58une forme de cohérence
39:59dans son positionnement
40:00et dans sa façon
40:01de faire de la politique
40:02depuis qu'il a rompu
40:03avec les socialistes
40:04c'est de tracer sa route
40:05de tracer son chemin
40:06d'élaborer un programme
40:07et c'est vraiment
40:09quand les circonstances
40:11ne laissent pas d'autre choix
40:12qu'ils finissent par toper
40:14pour des élections
40:15où ils avaient tous
40:15à y gagner
40:16là dans un premier tour
40:17de présidentielle
40:18lui il pense que
40:19s'il se compromet
40:20avec quelque chose
40:21qui ressemble à des socialistes
40:22et bien il va perdre
40:23une partie de sa base électorale
40:24qui dira
40:25c'est une forme
40:25de retour en arrière
40:26donc sa stratégie
40:27c'est plutôt
40:28qui est contestable
40:29questionnable
40:30et qui n'est pas sûr
40:31du tout d'aboutir
40:32c'est plutôt de dire
40:32j'avance
40:34on a un programme
40:35on a un candidat
40:36on a des forces militantes
40:37on avance
40:38et on va aller mobiliser
40:40dans les quartiers populaires
40:42et chez les abstentionnistes
40:44des gens
40:45qui ne participent pas
40:46aux élections habituellement
40:47et qui vont
40:48faire se lever
40:49une nouvelle
40:49une nouvelle majorité
40:51ça pour le coup
40:52ça peut s'interroger
40:53mais
40:54voilà
40:55ça reste un parti
40:57qui
40:57voilà
40:58dont la création
41:01s'est faite
41:01par la rupture
41:02avec
41:02les socialistes
41:04et ceux qui fricotaient avec eux
41:05donc les écolos
41:06en partie
41:07même si effectivement
41:08on peut se dire
41:10que la ligne
41:11de Marine Tondelier
41:12et la façon d'être
41:13de Marine Tondelier
41:14peut être tout à fait
41:15compatible
41:16avec les insoumis
41:17elle est moins compatible
41:19avec Jean-Luc Mélenchon
41:20mais justement
41:21les écolos
41:23ils se sont prononcés
41:24sur la primaire
41:24je ne crois pas avoir vu ça
41:25non les écolos
41:25c'est un peu
41:26baroque
41:27il y avait eu
41:28une initiative
41:29dans Libération aussi
41:30de Lucie Casté
41:31et Marine Tondelier
41:32qui défendait
41:34l'idée
41:34d'une candidature
41:35unique
41:35plutôt dans une idée
41:38de montrer
41:39que c'était
41:39ce que les électeurs
41:40attendent
41:40et mettre
41:41Jean-Luc Mélenchon
41:42sous pression
41:42pour qu'il évite
41:43de partir en solo
41:44comme il l'a fait là
41:45et comme il accélère
41:46et comme il risque
41:46de ne pas en démordre
41:47donc c'était un peu
41:48comme Ruffin
41:49c'était quelque chose
41:50d'un peu théorique
41:51de dire
41:51l'horizon doit rester
41:53celle d'une candidature
41:55unique
41:55après il y a une nuance
41:56entre Lucie Casté
41:57qui est comme je l'expliquais
41:58dans l'idée
41:58de plateforme programmatique
42:01puis désignation
42:02de la personne
42:02la mieux placée
42:03pour le porter
42:04et Marine Tondelier
42:06elle est plus
42:06dans une logique
42:07de primaire
42:08des territoires
42:09où il y aurait
42:10des espèces
42:10de débats
42:11par thématique
42:13donc c'est pas hyper clair
42:14Marine Tondelier
42:14elle est pas
42:15complètement claire
42:15là-dessus
42:16puis je pense
42:18qu'elle n'exclut pas
42:18à titre personnel
42:19de porter des couleurs
42:20écolo
42:20si elle voit
42:21que le rassemblement
42:22est pas possible
42:22chacun ménage
42:24un peu les deux
42:24les socialistes
42:25c'est pareil
42:26ils se disent
42:26en fait il y a une prime
42:28où en tout cas
42:28chacun se dit
42:29je veux pas être
42:30identifié
42:30comme étant le diviseur
42:31et en même temps
42:33chacun se prépare
42:35voire a très envie
42:36d'aller porter
42:37les couleurs
42:38de son parti
42:38dans la présidentielle
42:39donc c'est
42:40mais tout ça
42:41est un jeu un peu
42:41c'est autant humain
42:43que délétère
42:44bon avant de terminer
42:46cet échange
42:47j'ai une dernière question
42:48qui va essayer
42:49d'un petit peu
42:49rebattre toutes ces cartes
42:51non
42:51mais aujourd'hui
42:52qu'est-ce qu'on attend
42:53qu'est-ce qui manque
42:54pour que cette primaire
42:55se passe
42:56moi je pense que
42:58plus qu'une primaire
42:58qui se passe
42:59on attend
42:59la démonstration
43:02que les forces de gauche
43:03sont au travail
43:04vraiment au travail
43:05qu'on n'est pas simplement
43:07dans la stratégie
43:09de
43:09moi je me vois bien
43:11faire ça avec lui
43:12moi je me dirais
43:12enfin voilà
43:13oui ou non
43:14ou à LFI
43:14c'est pas suffisant
43:16pour aborder une présidentielle
43:17donc des choses
43:19voilà
43:19donc la capacité
43:20à exister
43:21dans le débat public
43:21avec
43:22encore une fois
43:25c'est toujours difficile
43:25d'être que sévère
43:26avec les partis
43:27parce que
43:27le jeu médiatique
43:29et la façon
43:30d'aborder la présidentielle
43:31pour la plupart des médias
43:32c'est une course
43:33de petits chevaux
43:33de personnalité
43:34mais je pense que
43:35quand même
43:35moi je pense
43:38qu'il serait capable
43:39de publier
43:40des propositions communes
43:41sur un certain nombre
43:42de sujets
43:42ça ferait du bien
43:43à la gauche
43:44mais c'est bosser
43:45bosser
43:45bosser
43:46bosser
43:46parce que
43:47le simple jeu
43:48de balancier
43:48de dire
43:49avec le macronisme
43:50on revient
43:50dans le clivage
43:51droite-gauche
43:51et les forces
43:52traditionnelles
43:53vont en profiter
43:54on voit bien
43:55que c'est pas suffisant
43:56côté LR
43:57ils ont pas tellement
43:58plus bossé
43:59mais on sait
44:00que voilà
44:00Bruno Retailleau
44:01a une identité politique
44:02qui est je pense
44:03assez claire
44:03pour les électeurs
44:04et pour ceux
44:04qui le soutiennent
44:05ça en fait pas
44:06un poids lourd
44:07du premier tour
44:07d'une présidentielle
44:08mais au moins
44:08on sait
44:08qu'il est très libéral
44:10très conservateur
44:11très réactionnaire
44:12même
44:12il profite
44:13d'une tribune
44:14médiatique
44:14qui est importante
44:15sur un certain
44:15nombre de sujets
44:16au ministère
44:17de l'intérieur
44:17ça c'est pas quelque chose
44:19dont les forces
44:19de gauche
44:20peuvent profiter
44:20donc voilà
44:21être dispersé
44:22et être dans
44:23l'opposition
44:23c'est pas la meilleure
44:24façon d'aborder
44:25une présidentielle
44:26donc il faut bosser
44:28avoir des choses
44:28à dire
44:28et convaincre
44:29les électeurs
44:30qu'une alternance
44:31serait pas juste
44:32une mécanique
44:33bénéfique
44:35mais une possibilité
44:37de vraiment
44:37changer la vie
44:38pour reprendre une expression
44:39un peu typée
44:39voilà
44:40la force de Jean-Luc Mélenchon
44:41je le répète
44:42c'est que
44:42les gens qui votent pour lui
44:43ils savent où ils vont
44:44et ils savent pourquoi faire
44:46donc il faut que le même travail
44:48soit fait
44:48est-ce que chacun le fait
44:49dans son coin
44:50j'ai peur que ce soit pas
44:51très vertueux
44:51est-ce que
44:53voilà
44:53les gens qui se disent
44:54les défenseurs
44:55d'une candidature commune
44:56et bien qu'ils nous fassent
44:57la démonstration
44:57qu'il y a la possibilité
44:58de mettre en place
44:59un programme commun
45:00c'est ça
45:00au moins Jean-Luc Mélenchon
45:02il a un cap clair
45:03c'est ce qu'il dit
45:04il avait été interrogé
45:05je crois
45:05je sais plus dans quelle émission
45:06en disant
45:06mais comment on fait
45:07pour gagner une élection
45:08il dit on a un candidat
45:09et un programme
45:10c'est une bonne base
45:11après on peut avoir
45:12des candidats
45:13et un programme
45:14ça c'est la primaire
45:15un peu imaginative
45:17que porte Lucie Casté
45:19voilà
45:20encore une fois
45:20si on a que des candidats
45:21et pas de programme
45:22ça ne signera pas très bien
45:23c'est la première phase
45:33pour travailler
45:33il n'y a plus
45:41l'allination
45:42il n'y a plus
45:43la première phase
45:44c'est la première phase
45:45et c'est la première phase
45:46naid
45:46on sait
45:47ce qu'il y a plus
45:50et c'est là
45:50c'est qui
45:50c'est la première phase
45:51c'est la première Birds
45:51et la première phase

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