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00:00Avant de parler, messieurs, de Najat Vallaud-Belkacem à la Cour des Comptes nominée,
00:03parlons des propositions de François Bayrou.
00:06Forcément, c'est l'actualité de la semaine.
00:07Pour faire plus d'économies, 43 milliards d'euros précisément sur le budget de l'année prochaine pour notre pays,
00:13Jules Torres, Georges Fenech, combien de propositions vont sauter ?
00:17C'est une très bonne question.
00:19Combien de propositions vont sauter ?
00:20C'est toujours pareil, c'est un peu le jeu des 7000 différences.
00:23On commence par une image et on va voir l'image qu'on aura dans quelques mois.
00:27C'est le gouvernement qui va sauter, c'est le Premier ministre qui va sauter.
00:31Avec des propositions pareilles, à mon sens, en l'état actuel des choses,
00:36il n'y a aucune chance que François Bayrou ne soit pas censuré.
00:39Ensuite, il peut aller dans la négociation avec les socialistes, mais honnêtement, je ne les sens pas.
00:44D'ailleurs, on dit que la nomination de Najat Vallaud-Belkacem pourrait avoir peut-être un lien de cause.
00:49Ça, je ne sais pas, on en parlera tout à l'heure.
00:52Mais je ne sens pas aujourd'hui les socialistes qui ont réagi très durement au plan proposé par François Bayrou
00:57et l'épargner comme ils l'ont fait la dernière fois.
00:59Il y a encore moins le Rassemblement National parce qu'il faut quand même voir quelque chose.
01:03Il y a deux choses, à mon avis, par rapport au RN.
01:05D'abord, le désir de censure est en train de monter considérablement chez les Français
01:09et particulièrement chez l'électorat de Marine Le Pen et de Jordan Bardala.
01:13On est à quasiment 70% de volonté chez l'électorat RN.
01:16Donc le RN ne pourra pas, pendant des mois, dire qu'on ne va pas censurer François Bayrou.
01:20Et la deuxième des choses, c'est que le RN ne censurera pas que s'ils peuvent avoir un gain politique.
01:26On s'en souvient, Marine Le Pen avait décidé de censurer pour protéger les retraités
01:31lors du gouvernement Barnier sur cette fameuse désindexation des retraites.
01:35Pas de bol, François Bayrou l'a également mis dans son projet.
01:38Donc on sait que tout tient entre les mains soit des socialistes, soit du Rassemblement National
01:42et visiblement, ils ne veulent pas épargner le Premier ministre.
01:46Donc ça va être très dur et donc, à mon avis, plus que les propositions,
01:49ce sera le gouvernement et le Premier ministre qui sauteront.
01:52Oui, ils ont déjà affiché la couleur, les partis d'opposition.
01:56De toute façon, ce budget, il ne pourrait passer, je dirais, que par le 49-3.
02:02Ça, c'est évident.
02:03Donc ça va déclencher quoi ?
02:04Ça va déclencher, effectivement, une motion de censure.
02:07Et il y a toutes les probabilités pour qu'effectivement,
02:10M. Bayrou soit obligé de remettre son tablier à la rentrée.
02:15Après, un pays a besoin d'un budget.
02:17Que va-t-il se passer ?
02:18C'est toute la question qui sera posée au Président de la République.
02:21Est-ce qu'il va dissoudre ?
02:22Est-ce qu'il ne va pas dissoudre ?
02:24Est-ce qu'il va nommer derrière un autre Premier ministre ?
02:26Pour faire quoi ? Quel autre budget ?
02:28Vous voyez, on est dans l'incertitude la plus totale.
02:31Et les vraies mesures ont perdu du temps.
02:33Et Jules Teres a raison tout à l'heure en disant
02:34pourquoi vous n'allez pas vraiment frontalement pour faire les bonnes mesures ?
02:38Parce qu'il a bien répondu, M. Cazeneuve, il n'y a pas de majorité.
02:41Donc, les vraies mesures pour faire réduire ce déficit de manière réelle,
02:45c'est effectivement des mesures structurelles
02:48qui nécessitent une majorité à l'Assemblée nationale.
02:51Georges Fenech, Jules Torres, vous écoutez Europe 1, 19h35.
02:54Alors, on le disait, une pléiade de mesures
02:56pour réussir à trouver plus de 40 milliards d'euros d'économie l'année prochaine.
03:00Les deux jours fériés qui pourraient sauter,
03:02monétisation de la cinquième semaine de congés payés envisagés,
03:04suppression de 3 000 postes dans la fonction publique.
03:06Ça a été fustigé toute la semaine de part et d'autre.
03:09On parle toujours de ce qui ne va pas.
03:11Est-ce qu'il y a peut-être des mesures qu'il faut quand même sauvegarder ?
03:13Il y a peut-être des bonnes.
03:14Moi, je pense que toutes les mesures qui ont été avancées par François Bayrou
03:16sont des bonnes mesures et qu'il faut les mettre sur la table
03:18au vu de l'état alarmant des finances et des comptes publics du pays.
03:23Le problème, c'est un petit peu ce que je reproche à François Bayrou,
03:27c'est de ne pas avoir tout mis sur la table.
03:29C'est-à-dire qu'il y a beaucoup de sujets.
03:31Moi, je pense que le sujet des jours fériés,
03:33il peut être intégré dans une discussion sur un projet de loi, de budget.
03:38En revanche, il faut qu'il y ait tout sur la table.
03:42Donc moi, je regrette qu'on n'ait pas un vrai débat sur la question du temps de travail,
03:45sur ces 35 heures qui, on l'a vu depuis 25 ans,
03:48l'instauration des 35 heures ont réduit notre compétitivité, notre productivité.
03:54Et honnêtement, on est l'un des pays où on ne travaille pas assez
03:57par rapport aux autres pays de l'OCDE.
04:00Ça, c'est la première des choses.
04:01Ensuite, il y a, à mon sens, la question des fonctionnaires
04:03qui a été un petit peu levée par François Bayrou,
04:05mais seulement 3 000 fonctionnaires jusqu'à 2017.
04:08Et le non-remplacement d'un centre-trois.
04:09Voilà, et le non-remplacement d'un centre-trois, ce n'est pas assez.
04:11On avait des candidats, et Georges les connaît bien,
04:14un certain François Fillon qui proposait 400 000 suppressions de fonctionnaires.
04:18Et là, c'était des milliards d'un coup.
04:19Donc il y a ça, on l'a dit avec M. Cazeneuve,
04:22la question des pensions de retraite.
04:24On sait qu'aujourd'hui, la grande majorité de l'augmentation
04:27de nos dépôts publics est imputable à la question des pensions de retraite.
04:30On sait qu'en 2030, on aura quasiment entre 10 et 15 milliards
04:34de déficits sur cette question des retraites.
04:37Ce sera beaucoup plus en 2040.
04:38Évidemment, on a une société qui fait moins d'enfants.
04:42On a plus que 1,7 actif pour un retraité.
04:45C'est évidemment pas assez.
04:47Donc voilà, il y a toutes les mesures de François Bayrou sont bonnes,
04:49mais il faut le mettre dans un grand plan très large.
04:51Mais en effet, c'est ce que Georges a dit, on n'a pas de majorité.
04:54Il n'y a pas de majorité, donc il ne peut pas y avoir de lignes fortes,
04:57vraiment de rupture.
04:59C'est une rupture qu'il faut.
05:00Imaginez le taux d'endettement de la France aujourd'hui,
05:03c'est absolument phénoménal.
05:05Mais moi, Georges, à vous entendre,
05:06j'ai l'impression vraiment qu'on est bloqués en fait.
05:07On est bloqués.
05:08C'est-à-dire que c'est un coup d'épée dans l'eau,
05:09c'est qu'on ne tire pour rien.
05:10Je vais vous donner mon sentiment, très franchement.
05:12Toutes ces mesures, c'est des rustines.
05:14Elles sont certes nécessaires, mais c'est des rustines.
05:17On passe le temps, c'est ça ?
05:17Vous dites 3 000 fonctionnaires.
05:19Depuis l'arrivée d'Emmanuel Macron en 2017,
05:22il y a 180 000 fonctionnaires de plus.
05:24Alors qu'il avait promis de les baisser.
05:25Il avait promis de les baisser.
05:26C'est quoi ça ?
05:27Donc après, on nous dit niche fiscale,
05:30mais lesquelles ?
05:31Pour l'instant, on ne sait pas.
05:32On nous dit, on va supprimer des agences,
05:34mais lesquelles ?
05:35Pour l'instant, on ne sait pas.
05:36Vous voyez, on est dans le flou,
05:38en plus sur certaines mesures
05:39qui peuvent être effectivement intéressantes.
05:41Mais encore une fois, où est la ligne directrice
05:43pour rompre ce cercle infernal
05:46où ce qui nous attend, en fait,
05:48ce sont les agences de notation
05:49et peut-être, qui c'est, le FMI ?
05:52Qui pourrait nous placer sous tutelle ?
05:53Alors, 19h37, c'est Europe 1 soir week-end.
05:56Dans ces mesures, il y a aussi la monétisation
05:58de la cinquième semaine de congés payés
06:00qui passerait donc par une modification de la loi.
06:02C'est une obligation.
06:03Si ça passe, chaque entreprise va pouvoir racheter
06:04cette cinquième semaine à ses salariés
06:06qui le souhaitent.
06:07Et eux, en fonction des accords de branche,
06:09de 10 à 25% de rémunération
06:11en plus, moi, j'ai toujours entendu dire
06:13travailler plus pour gagner plus.
06:14Là, ce serait travailler un petit peu plus.
06:16Donc, une semaine qu'on céderait à son employeur
06:18pour gagner 25% de plus peut-être
06:19sur sa fiche de paye.
06:21C'est plutôt...
06:22On l'avait déjà entendu,
06:24du temps de Nicolas Sarkozy.
06:25Le problème, c'est qu'on partirait
06:27sur le même principe
06:28que ce qui est proposé jusqu'ici
06:29pour le rachat des RTT,
06:31mais quelque chose
06:32qui ne fonctionne pas trop
06:33chez les entreprises.
06:33Donc, pourquoi ce qui ne fonctionne pas
06:35avec les RTT
06:36pourrait marcher avec cette semaine de congés ?
06:37C'est une très bonne question.
06:38D'abord, les entreprises n'arrivent toujours pas
06:41à se mettre d'accord
06:42avec leurs employés.
06:44Et surtout,
06:45on a 5 semaines de congés payés en France.
06:49On peut considérer
06:50que c'est mieux que certains pays.
06:53Depuis 1982, cette cinquième semaine.
06:54Absolument.
06:55On parle souvent de la crise de la démographie.
06:58On sait que les enfants,
07:00les vacances scolaires,
07:01sont autour d'entre 14 et 16 semaines par an.
07:05Je ne vois pas les parents.
07:06Aujourd'hui, si on veut avoir une vraie démographie,
07:09une vraie politique familiale,
07:10renoncer à une cinquième semaine
07:12pour en avoir seulement 4,
07:13c'est-à-dire 4 fois moins
07:15que leurs propres enfants.
07:17Donc, j'ai un peu du mal
07:18avec cette question-là.
07:19Je pense qu'il faut la mettre sur la table.
07:21C'est un bon sujet.
07:22Et si c'est...
07:23Ah si, si les salariés ont le choix.
07:24Si les salariés ont le choix,
07:25c'est très bien.
07:25En revanche, il ne faut pas forcer
07:26les salariés,
07:28parce que je pense que là, pour le coup,
07:29ce serait un débat,
07:30encore une fois, très symbolique.
07:32Et je pense que ce ne serait pas une bonne chose
07:35de forcer à nouveau les actifs.
07:38Mais sans forcer,
07:38on peut laisser le choix.
07:40On peut laisser le choix.
07:41Une discussion par branche,
07:42comme on dit,
07:43d'industrie.
07:44Voilà.
07:45Que ceux qui veulent effectivement
07:46renoncer à une cinquième semaine
07:47puissent le faire.
07:48Ils y trouveront un avantage financier.
07:50Il ne faut pas que ça pénalise,
07:51évidemment, l'entreprise.
07:53Mais encore une fois,
07:54c'est la liberté, le travail.
07:56Donc, ceux qui veulent travailler plus,
07:57ils doivent pouvoir le faire.
07:58Au niveau législatif,
07:59ça a une chance d'aboutir,
08:00si c'est maintenu ?
08:01En termes de temporalité ?
08:02Parce qu'on parle pour l'année prochaine.
08:03Est-ce que ce ne serait pas
08:04un peu trop proche ?
08:06Est-ce que les accords de branche,
08:08tout ça, ça prend du temps ?
08:09Bien sûr.
08:10Ça va s'étaler dans le temps.
08:12Est-ce que pour qu'il y ait
08:12cette résonance, justement,
08:13dans le budget,
08:14ça prend du temps ?
08:14Mais enfin, en tout cas,
08:15l'idée est lancée.
08:17Parmi les autres idées,
08:18Jules Torres et Georges Fenech,
08:19l'État qui demande
08:205,3 milliards d'euros d'économie
08:23aux collectivités locales
08:24pour l'année prochaine,
08:25ce qui représente plus du double
08:26que cette année,
08:27avec 2,2 milliards.
08:28Les élus dénoncent
08:29une contribution disproportionnée.
08:30On peut le comprendre.
08:31Si on vous demande
08:31de faire double d'efforts,
08:32ça peut être le cas.
08:33Moi, je me pose la question
08:34qui est-ce qui va payer
08:35la facture au final ?
08:36Est-ce qu'on ne serait pas
08:37encore en train de se dire
08:38tiens, ceux qui sont propriétaires
08:39d'une maison ou d'un logement
08:41pourraient payer une taxe foncière
08:42un petit peu plus élevée ?
08:43Georges Fenech.
08:44Oui, c'est possible.
08:45Moi, je ne sais pas
08:45comment vont faire
08:46les collectivités locales
08:47qui sont déjà à l'os,
08:48depuis la suppression,
08:49notamment, de la taxe d'habitation.
08:51Je me demande d'ailleurs
08:51si c'était une bonne chose
08:53que d'avoir supprimé
08:54ce qui était quand même
08:55la ressource pour la commune
08:56et qui avait un sens
08:58et une justification
08:58puisque la taxe d'habitation
09:00permettait d'améliorer
09:01votre environnement immédiat.
09:02Voyez-vous ?
09:03Donc, je ne sais pas du tout
09:05comment cela va se mettre en place.
09:075 milliards,
09:08ça me paraît
09:08beaucoup, beaucoup, beaucoup.
09:10C'est absolument
09:11le même problème
09:12qu'on a depuis tout à l'heure.
09:14C'est qu'il faut trouver
09:14des milliards un petit peu partout.
09:16Et évidemment,
09:17les collectivités sont bien souvent
09:19pointées du doigt
09:20parce qu'on dit
09:20qu'il y a trop d'élus,
09:21on dit qu'il y a trop
09:21il y a des régions,
09:23il y a des départements,
09:24il y a des conseillers
09:26d'agglomération.
09:27Donc là, c'est vrai,
09:27le fameux millefeuille territorial
09:29dont on parle en permanence
09:30et le millefeuille administratif,
09:31bon, on pourrait peut-être
09:32en couper.
09:32Moi, je ne suis pas contre
09:33qu'on ait un débat
09:34sur la...
09:36Voilà, c'est exactement ça.
09:37Moi, je ne suis pas contre
09:38qu'on fusionne
09:39les départements
09:39et les régions
09:40qu'on n'est plus qu'un conseiller.
09:41Ça s'appelle
09:41un conseiller territorial.
09:42On l'avait fait à l'époque.
09:43Nicolas Sarkozy l'avait fait.
09:44François Hollande l'avait supprimé.
09:45Le vrai problème, en fait,
09:46dans tout ça,
09:47c'est que depuis tout à l'heure,
09:48on a un débat
09:48sur ce budget,
09:50sur les propositions,
09:51mais en réalité,
09:52à chaque fois,
09:53on se dit
09:53c'est possible
09:54à condition d'avoir
09:55une majorité.
09:56On ne l'a pas.
09:57Donc je pense que finalement,
09:58le vrai sujet,
10:00c'est l'impuissance du politique,
10:01c'est qu'on avance sans cap
10:02et que pendant deux ans,
10:03jusqu'à la prochaine présidentielle,
10:04je crois que c'est dans
10:05620 jours,
10:06il n'y aura rien.
10:07On ne pourra rien faire.
10:09On ne pourra pas
10:09faire de réformes structurelles,
10:11on ne pourra pas changer le pays,
10:12on ne pourra pas modifier
10:12drastiquement nos lois.
10:14Donc on va être,
10:15en effet,
10:16condamné à faire de la rustine
10:17et alors qu'il nous faudrait
10:19une tronçonneuse,
10:21on a François Bayrou
10:23qui a un taille haie
10:24ou un sécateur
10:25pour les plus...

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