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00:00Europe 1 Soir Weekend, 19h21, Guillaume Lariche.
00:04Avec Jules Torres, journaliste politique OJD, puis Georges Fenech également, ancien magistrat.
00:10Messieurs, je voulais vous parler de Najat Vallaud-Belkacem à la Cour des Comptes,
00:14nommée donc une nomination qui fait un petit peu la polémique.
00:18Le PS dément tout compromis, tout marchandage politique,
00:21sur proposition du Premier ministre François Bayrou, l'ancien ministre de gauche,
00:24a donc été nommé conseillère maître à la Cour des Comptes, c'est le titre.
00:27Chargé du contrôle de la dépense publique, en tout cas les accusations de copinage n'ont pas traîné, n'ont pas tardé.
00:34Comme l'évoque le canard, le canard enchaîné, certains parlent d'un pacte scellé avec François Bayrou
00:38pour obtenir le soutien des députés PS sur son budget.
00:41Est-ce que c'est crédible selon vous, Georges Fenech ?
00:43Écoutez, ça je n'en sais rien. Est-ce qu'il y a eu un pacte ? Est-ce qu'il n'y a pas eu un pacte ? Je n'en sais rien.
00:48Ce que je sais par contre, c'est que cette nomination, quand même,
00:52c'est un petit peu ce qu'on appelle d'habitude et plus longtemps, d'ailleurs, la République des copains et des coquins.
00:56C'est-à-dire qu'on nomme...
00:58Mon nomme, là, attention, c'est un poste qui est quand même particulier, c'est un poste de magistrat.
01:03C'est un poste de magistrat de la Cour des Comptes
01:05qui va être chargé, donc, de contrôler les comptes publics,
01:09que ce soit ceux de la nation, ceux des collectivités locales.
01:13Madame Najat Baloubekassel nous dit, j'ai passé un concours.
01:15Non, désolé, madame, vous n'avez pas passé un concours.
01:18Un concours, moi, je sais ce que c'est.
01:20Il y a des épreuves avec l'anonymat, on fait des devoirs, on a des notes, etc.
01:26Là, c'est un recrutement quasiment sur dossier, avec un entretien, sans doute avec un jury qui met un avis,
01:33mais ça n'est pas un vrai concours au sens du concours de Sciences Po ou de l'ENA ou de l'NM.
01:38Puisque là, on est nommé.
01:39En fait, ce qu'on appelle, c'est le tour extérieur.
01:42Moi, le tour extérieur ne me choque pas qu'on puisse nommer des personnalités extérieures.
01:46Pourquoi pas ? Ça apporte toujours une richesse.
01:49Mais là, attention, là, c'est quand même un poste de magistrat avec une connotation politique sur tout ça aussi.
01:57Et l'apparence, vous voyez, la notion d'apparence.
02:00Elle est l'épouse, effectivement, du président du groupe social.
02:03Alors, je ne sais pas s'il y a eu un pacte, mais en apparence, ça pose un problème tout de même.
02:07Jules Torres, le timing arrive comme ça, quelques jours après les annonces du Premier ministre François Bayrou pour obtenir des économies.
02:14Et certainement, l'aide de la gauche, il y aura bien besoin d'aide, notre Premier ministre.
02:18Je trouve que cette affaire est intéressante en de nombreux points.
02:22D'abord, en effet, c'est ce que beaucoup dénoncent depuis plusieurs années, c'est cette République des Copains et des Copains dont Georges a très bien parlé.
02:31C'est-à-dire que toutes ces institutions de la République sont là pour recycler les anciens barons socialistes.
02:38M. Moscovici gère la Cour des Comptes.
02:40Il avait ramené Mme Valérie Rabault au début de l'année parce qu'elle avait été battue aux législatives par une députée RN.
02:48Il lui a dit, bon, non, mais ne t'inquiète pas, je vais te prendre à la Cour des Comptes, tu vas venir.
02:51Mme Vallaud-Belkacem, qui touche de l'argent du contribuable depuis maintenant 20 ans, s'ennuyait visiblement à France Terre d'Asile.
02:58Bon, elle a demandé à M. Moscovici de revenir, ça c'est le premier point.
03:02Et puis le deuxième, c'est sur l'emprise et la dérive idéologique de toutes ces Cours suprêmes.
03:08C'est-à-dire que vous avez un président de la Cour des Comptes, bon, il est socialiste, c'est pas grave, c'est pas interdit, c'est pas encore interdit,
03:14mais qui fait venir tous ses amis socialistes, des anciens ministres, que les Français ont rejetés dans les urnes depuis maintenant longtemps.
03:20Je vous rappelle quand même qu'il y a trois ans, le Parti Socialiste a fait 1,7% à l'élection présidentielle
03:26et que les socialistes contrôlent toutes les institutions.
03:29La Cour des Comptes, on l'a dit, le Conseil d'État, M. Tabuteau, est un socialiste.
03:34Le Conseil constitutionnel dont on parle très souvent était dirigé par M. Fabius, socialiste.
03:39Il est désormais par Richard Ferrand, macroniste, mais ancien socialiste.
03:44Donc, il y a une dérive idéologique, toutes ces personnes, on peut rajouter la Cour européenne des droits de l'homme,
03:50on peut regarder du côté du CESE, voilà, on a un vrai problème dans notre pays,
03:55c'est que j'ai pas l'impression que la France soit très à gauche, que les Français soient très à gauche,
03:59j'ai pas l'impression que la France soit socialiste, mais les socialistes dirigent toutes les institutions de la République.
04:06Donc elle n'est pas légitime, selon vous, M. Fabius ?
04:08Non seulement elle n'est pas légitime, mais elle est militante, elle est idéologisée,
04:11et on le voit, toutes les actualités nous le montrent.
04:15Quand il y a le débat, pendant la loi immigration, la Cour des comptes, ça sert à nourrir le débat public.
04:21Eh bien, la loi est promulguée, on l'envoie se casser et être censurée devant le Conseil constitutionnel.
04:26Quelques jours plus tard, M. Moscovici publie avec la Cour des comptes un rapport qui nous dit
04:31qu'on a quand même un État alarmant de notre immigration.
04:35Il assume d'avoir retardé cette question-là parce qu'il ne voulait pas interférer dans le débat politique.
04:40C'est le rôle de la Cour des comptes de nourrir le débat politique.
04:43Quand le Conseil constitutionnel censure 35 articles de la loi immigration,
04:47vide de son sens la loi sur la justice des mineurs de M. Attal,
04:51vide de son sens quelques mesures de la loi sur le narcotrafic,
04:55enlève certains articles de la loi sur la sécurité dans les transports.
04:59On a une dérive idéologique de toutes les institutions que contrôlent aujourd'hui les socialistes.
05:04Jean-Ceuf Fénac, ce que pointe du doigt, Jules Torres, est très très important et j'ajoute très grave.
05:08parce qu'en 2027, le pays aura peut-être besoin d'une véritable alternance, voyez-vous.
05:15Et le peuple est souverain, que je sache.
05:17Sauf que son tapis dans l'ombre, aujourd'hui,
05:20une armada de politiques déguisées, j'allais dire, en juges,
05:28de toutes les institutions que vient d'énumérer Jules Torres
05:31et qui vont être le frein à un changement de politique radicale.
05:37Ils sont prêts, ils attendent.
05:38Au conseil constitutionnel, au conseil d'état, dans la juridiction administrative,
05:42partout, tout ce qui vient d'être dit, c'est vrai.
05:44Donc se pose dans notre pays aujourd'hui un vrai problème de fond démocratique,
05:50de séparation des pouvoirs, de l'alternance,
05:53dans la mesure où ces institutions sont trustées
05:55par des courants politiques qui ne se cachent même plus, d'ailleurs,
05:59c'est tellement flagrant,
06:00et qui vont être des freins à toute velléité de changements politiques en 2017.
06:05Europe 1, 1952, et ça fait réagir Jules Torres.
06:08Oui, et moi, ce qui me heurte à chaque fois,
06:11c'est en effet à quel point on a des débats très idéologiques
06:14au sein d'institutions qui ne devraient pas vraiment l'être.
06:16Être au conseil constitutionnel, c'est pour l'intérêt des Français,
06:19c'est pour veiller aux équilibres parlementaires,
06:22veiller à ce que le déroulement de la démocratie se déroule d'une bonne manière.
06:27Moi, je regrette, par exemple, le temps où Philippe Séguin
06:30était premier président de la Cour des Comptes.
06:34Georges pourra me le dire, puisqu'il connaissait très bien Philippe Séguin,
06:37il était vraiment aux manettes à ce moment-là.
06:39Il était respecté à droite et à gauche.
06:42Les décisions de la Cour des Comptes n'étaient pas autant contestées.
06:43Alors je vous pose la question, vous voyez qui puisse être justement respecté
06:46par la droite et par la gauche ?
06:47Vous avez un nom en tête, Jules Torres ?
06:48Là, tout de suite, je n'en ai pas,
06:49parce que malheureusement, on a aussi un débat politique
06:52qui ne permet plus cela.
06:54Richard Ferrand, j'ai été un petit peu dur avec lui,
06:57arrive à parler à la droite comme à la gauche.
06:59Donc, ce n'est pas un mauvais président du conseil constitutionnel.
07:02C'est juste qu'il avait été battu dans les urnes,
07:03que les Français n'en voulaient plus.
07:05Et moi, je déplorais une sorte de recasage.
07:07Mais on a des débats où, quand on est de gauche,
07:10on n'a plus le droit de parler aux gens de droite.
07:11Quand on est de droite, on n'a plus le droit de parler aux gens de gauche.
07:14Donc, c'est un petit peu compliqué quand on veut diriger une démocratie.
07:17Oui, moi, je vais beaucoup plus loin que ça.
07:18Je pense qu'il y a une réflexion à porter sur les profils
07:22qui devraient être retenus et nommés dans des grandes institutions
07:25comme le conseil constitutionnel.
07:27Est-ce que vous trouvez normal que ce soit un ancien premier ministre
07:30ou un ancien président d'Assemblée nationale,
07:33donc quelqu'un qui a une forte connotation politique,
07:36et ça, c'est valable pour la droite comme pour la gauche,
07:37qui soit à la tête d'une juridiction,
07:39qui est chargée d'être indépendant vis-à-vis du pouvoir législatif, exécutif.
07:44Ça pose un vrai problème.
07:45Merci.
07:46Merci.
07:47Merci.
07:48Merci.

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