Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • aujourd’hui
Regardez L'invité de RTL Matin avec Stéphane Carpentier du 16 juillet 2025.

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:006h, 9h, RTL Matin, avec Stéphane Carpentier.
00:04Pour tout savoir, pour tout comprendre, la suite de notre matinale spéciale consacrée à ce traitement de choc dévoilé hier par le locataire de Matignon, François Bayrou.
00:12On va parler du sort et du cas des entreprises, qu'elles soient petites, moyennes ou grandes même.
00:17Avec Amireza Tophigui qui est donc en direct avec nous, vous êtes le président de la CPME. Bonjour à vous.
00:22Bonjour.
00:22Vous avez pris un café là juste derrière le studio, vous avez croisé Sophie Binet, la leader de la CGT, qui sortait du studio assez en colère sur les annonces du Premier ministre.
00:32Et elle vous a adressé un chapeau, bravo, vous êtes les gagnants des annonces.
00:36Moi je pense que les gagnants c'est surtout notre économie aujourd'hui.
00:39C'est les entreprises bien évidemment, mais aussi tous les salariés qui travaillent dans les entreprises.
00:43J'aimerais rappeler quand même que le budget 2025 qui a été voté en début d'année, ça a été quasiment tous les efforts sur les entreprises.
00:48Et on voit aujourd'hui les résultats, c'est qu'on a une économie qui ralentit, on n'a jamais eu autant de faillites que ces derniers mois.
00:55Et notamment des belles et des grosses PME partout sur les territoires.
00:58Donc moi je suis bien évidemment très content de voir que pour une fois on a un discours de vérité.
01:02Et j'aimerais donc saluer les mesures courageuses qui ont été annoncées par le gouvernement et le Premier ministre hier.
01:07Des mesures courageuses et un discours de vérité.
01:09Concrètement en termes de millions d'euros, je crois 900 millions d'euros de financement en fonds propres supplémentaires à l'investissement dans les entreprises.
01:16Ça c'est une somme qui va bien et notamment pour les PME ?
01:20Oui par exemple il y a ça, il y a aussi le fait d'avoir une vraie politique autour du travail.
01:25De dire que le travail doit mieux payer que le non-travail.
01:29Qu'il faut assouplir les conditions, notamment à travers les CDD, le rachat de congés payés.
01:34Qu'il faut pousser à travailler plus.
01:36Et ça c'est important parce qu'aujourd'hui on doit avoir une politique autour du travail pour pouvoir financer notre modèle social,
01:42pour pouvoir financer les grandes priorités de la nation.
01:44Vous êtes chouchouté, est-ce que je peux me permettre de dire ça ?
01:47Que les entreprises de notre pays sont chouchoutées aujourd'hui par les autorités, par l'exécutif ?
01:51Moi je pense qu'elles ont surtout besoin aujourd'hui d'être soutenues face à un contexte international qui est très difficile,
01:56face à un contexte économique qui, moi je le rappelle, on n'a jamais eu autant de faillites qu'aujourd'hui.
02:01Donc c'est pas une question d'être chouchouté, c'est une question d'être protégé.
02:03Moi ce que j'aimerais en effet c'est que l'ensemble du pays soit derrière ces PME, derrière ces entrepreneurs,
02:07parce que si demain on n'a plus d'entreprises en France, on n'a plus d'emplois en France, on n'a plus d'activités sur les territoires.
02:15Donc oui il est capital qu'aujourd'hui l'ensemble de la nation soutienne ces PME, soutienne ces entreprises, soutienne ces entrepreneurs.
02:21Il y a une hausse de 60% de défaillance de nos petites et moyennes entreprises intermédiaires sur l'année 2024,
02:27une hausse de 60% par rapport à la moyenne.
02:29On va arrêter, vous pensez, avec ces annonces-là du chef du gouvernement, cette hémorragie ?
02:35On peut la freiner ?
02:36On peut la freiner, bien évidemment c'est un début, mais ça ne va pas suffire aujourd'hui.
02:39Il y a des points qui ont été proposés hier qui sont intéressants.
02:43Le fait de dire que le financement du modèle social ne doit pas reposer uniquement sur le travail.
02:48C'est-à-dire qu'aujourd'hui dans une économie ouverte, ça ne peut pas être le travail qui finance tout notre modèle social.
02:54Parce que si on veut sauver notre modèle social, il faut bien être conscient que tout le monde doit le payer.
02:58Et ça ne peut pas être juste les entreprises et les salariés.
03:00On ne peut pas toujours demander plus aux salariés, toujours demander plus aux entreprises.
03:03Et donc, au-delà de ce budget, il y a des choses qui ont été mises sur la table hier,
03:06et qui sont intéressantes et qui redonnent de la vision long terme pour les entreprises.
03:10Maintenant, ce n'est que des premières annonces.
03:12Nous, on va être vigilants sur le fait que, dans tout le débat budgétaire qu'il va y avoir,
03:15et lorsqu'on va rentrer dans les détails, parce que les détails n'ont pas été donnés hier,
03:18lorsqu'on va rentrer dans les détails, qui finalement, pas d'entourloupe.
03:22François Bayrou a répété à plusieurs reprises hier qu'on doit travailler plus pour financer le modèle social.
03:27Les salariés, concrètement, ils doivent bosser plus aujourd'hui dans notre pays.
03:31C'est comme ça qu'on relance un peu la valeur travail, la productivité aussi ?
03:35Le premier point, déjà, c'est de rendre moins incitatif le non-travail.
03:39Et ça, c'est capital aujourd'hui.
03:41Ceux qui travaillent, on ne peut pas toujours demander plus d'efforts à ceux qui travaillent,
03:44sans demander des efforts à ceux qui ne travaillent pas.
03:45Et donc, le fait de dire que, notamment sur l'assurance chômage,
03:49que les conditions d'anonymisation doivent évoluer, ça, c'est un point important.
03:54Maintenant, il faut que, collectivement, on soit capable de travailler plus
03:57pour pouvoir répondre aux priorités de la nation.
04:01On parle de notre souveraineté militaire, on parle également de la transition écologique.
04:05Donc, oui, il faut, collectivement, pouvoir travailler plus.
04:07Si on prend les jours fériés, par exemple,
04:09on a plus de jours fériés que nos voisins européens.
04:11Donc, il n'est pas anormal qu'on puisse se dire qu'il y a deux jours fériés
04:15qui soient travaillés en plus pour pouvoir, justement, produire plus,
04:18pour pouvoir permettre à notre économie de financer notre modèle social.
04:21Et moi, je le redis, notre ambition collective, elle doit être de sauver notre modèle social.
04:25Et pour le sauver, il faut avoir les moyens de se le payer.
04:26On a onze jours fériés, dans notre pays.
04:29Par exemple, neuf en Allemagne.
04:30Neuf en Allemagne, neuf aux Pays-Bas, neuf au Danemark.
04:32Mais alors, chez les Italiens, il y en a beaucoup plus.
04:34Chez les Espagnols, il y en a beaucoup plus.
04:36C'est vrai qu'on est au milieu sur cette histoire.
04:38Est-ce que la potentielle suppression de ces deux jours fériés,
04:40annoncée par François Bayrou, ça répond à la demande, justement,
04:43et ça peut aider les entreprises à bosser encore plus et à produire plus ?
04:47C'est, aujourd'hui, bien évidemment, une demande globale que nous, on porte,
04:51c'est de dire qu'il faut mettre le travail au centre du projet de notre société.
04:55Donc, vous, vous trouvez bien qu'on supprime deux jours fériés ?
04:57C'est bien pour les entreprises ?
04:58C'est une bonne proposition, oui, aujourd'hui.
05:00Mais ce n'est pas bien pour les entreprises, c'est bien pour notre économie.
05:03C'est bien pour notre pays, aujourd'hui.
05:05Donc, vous savez, même les entreprises, elles vont avoir un défi,
05:07c'est de réussir, pendant ces deux jours, à créer assez d'activités
05:11pour pouvoir compenser le coût supplémentaire pour l'entreprise.
05:14Parce que ce n'est pas deux jours gratuits pour l'entreprise.
05:15Elles vont devoir payer les salariés.
05:17Et donc, moi, ce que je rappelle juste, c'est que ces deux jours fériés,
05:20c'est pourquoi ?
05:21C'est pour pouvoir créer, justement, plus d'activités,
05:23pour pouvoir financer notre modèle social,
05:24pour pouvoir financer notre souveraineté militaire.
05:27Et donc, oui, c'est bon pour notre économie.
05:29C'est bon pour notre économie, c'est bon pour nos entreprises,
05:31mais c'est bon pour tout le monde, donc.
05:32Amir Reza Tofighi, parmi les mesures,
05:34il y a la taxe sur les petits colis à venir,
05:36notamment ceux en provenance de Chine.
05:38Ça, c'était dans vos demandes.
05:39Ça doit permettre quoi ? Un rééquilibrage de la concurrence, c'est ça ?
05:43Alors, oui, c'était dans nos demandes.
05:44Vous savez, moi, j'ai pu écouter avec attention hier,
05:47on a de nombreuses demandes qu'on a eues, qui ont été reprises,
05:50et notamment celles-là.
05:52Aujourd'hui, on est envahi par ces petits colis à bas coût.
05:56Et ce qu'il faut bien comprendre, c'est que
05:57c'est en train de tuer notre commerce de proximité,
05:59c'est en train de tuer notre économie dans les territoires.
06:02Et donc, nous, on a milité pour avoir une taxe sur ces petits colis,
06:04bien plus forte que ce que, je pense, le Premier ministre annoncera à la fin,
06:09parce que nous, on a parlé de 25 euros par colis.
06:10Là, aujourd'hui, on est plutôt sous l'ordre de 2 euros,
06:13mais la problématique, c'est que c'est une règle européenne qu'il faut revoir.
06:17Mais oui, c'est une demande qu'on a portée,
06:18c'est un début de réponse.
06:20Maintenant, ça ne suffira pas.
06:21Donc, on sera vigilant à ce que ce ne soit qu'un début,
06:23mais c'est important aujourd'hui de remettre de l'équité,
06:26parce que ces petits colis, c'est quoi ?
06:28C'est des colis qui arrivent de Chine
06:29à des très, très bas prix,
06:31qui ne respectent aucune norme sanitaire,
06:33aucune norme écologique.
06:34Et nous, en face, on nous demande,
06:36quand on produit en France, de respecter beaucoup de normes,
06:38et ça, je le comprends.
06:39Mais on ne peut pas, en même temps, respecter ces normes
06:40et laisser notre économie ouverte sur ces petits colis.
06:42Donc, c'est un début de réponse.
06:44Ça ne suffira pas,
06:45mais je suis très heureux, en effet,
06:46d'avoir entendu hier que ça va être mis en place très rapidement.
06:48Il y a une vigilance qu'on peut entendre chez vous,
06:50évidemment, par rapport à tout ça.
06:51Vous verrez comment ça va évoluer.
06:53Vous n'êtes pas hors actualité.
06:55Vous entendez bien que l'opposition
06:56veut censurer le gouvernement
06:58et François Bayrou,
06:59que Sophie Binet, leader de la CGT,
07:01appelle à la mobilisation.
07:02Peut-être qu'à l'arrivée, il n'y aura pas tout ça.
07:06Oui, peut-être qu'à l'arrivée, il n'y aura pas tout ça.
07:08Mais vous savez, encore une fois,
07:09et je pense que c'était l'intérêt d'avoir un discours de vérité
07:11du Premier ministre,
07:13c'est que nous sommes au bord de la falaise
07:17et il faut bien comprendre que notre dette, aujourd'hui,
07:21notre déficit, est hors contrôle.
07:23Et que si, collectivement,
07:24on n'est pas capable de prendre ces mesures courageuses,
07:27il y a un moment donné
07:27où la situation de la France sera trop grave
07:31et on n'aura peut-être plus, nous,
07:33les cartes en main,
07:34il sera peut-être le FMI qui viendra demain
07:35nous dicter.
07:37Et François Bayrou l'a rappelé hier,
07:38en parlant de la Grèce,
07:39lorsque le FMI est venu,
07:41c'était 20% de moins pour les fonctionnaires,
07:4315% de moins pour les retraités,
07:44c'est terrible.
07:45Et ce n'est pas ça qu'on a besoin en France.
07:46On a besoin d'avoir un discours de vérité,
07:47on a besoin que tout le monde comprenne
07:48qu'il va falloir faire des efforts.
07:51Et encore une fois,
07:52ces efforts ne sont pas importants,
07:53ramener à la masse globale,
07:54quand on dit que c'est 2% de baisse
07:58sur la dépense publique,
07:59et c'est important d'ailleurs de rappeler
08:00que la condition de tous les efforts,
08:03c'était que l'État baisse ses dépenses publiques.
08:05Et l'État a, dans les mesures annoncées hier,
08:07proposé de baisser la dépense publique.
08:08Donc moi je pense qu'il faut
08:09qu'il y ait une responsabilité globale aujourd'hui,
08:10l'heure est à l'urgence,
08:12et donc il faut que collectivement
08:13tout le monde soit au rendez-vous.
08:13Le message est entendu.
08:15Merci Amir Eza Tofighi d'avoir été là.

Recommandations