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Ce mardi 15 juillet, dans son édito, Raphaël Legendre s'est penché sur les grandes lignes du budget censé offrir 40 milliards d'économie que François Bayrou va dévoiler aujourd'hui. Cette chronique est à voir ou écouter du lundi au vendredi dans Good Morning Business, présentée par Sandra Gandoin sur BFM Business.

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Transcription
00:00C'est notre rendez-vous du jour. 16h, François Bayrou dévoile son budget censé offrir 40 milliards d'économies, Raphaël.
00:06Est-ce que c'est vraiment l'Himalaya qu'on nous promet ou un mérage budgétaire de plus ?
00:10Oui, Sandra, pardon, ça y est, après deux mois de suspense, on y est.
00:14Le Premier ministre va enfin dévoiler les grandes lignes du projet de loi de finances pour 2026, mais pas de panique.
00:19On ne rentrera pas dans les détails tout de suite. La vraie copie finale, elle, ne sera prête que dans deux mois.
00:25Encore un peu de boulot à Bercy et on n'est pas à l'abri de quelques surprises.
00:29Mais on connaît déjà les grandes orientations, la philosophie d'abord.
00:34Tout le monde va être mis à contribution, le Premier ministre a déjà prévenu.
00:39Le slogan, c'est l'année blanche, une année où, pour être clair, les dépenses comme les prestations sociales seront gelées.
00:46Et c'est un choix, évidemment, qui risque de provoquer quelques colères.
00:50C'est quand même 5 à 6 milliards d'euros d'économies sur les prestations sociales,
00:54y compris sur les minima sociaux, y compris sur les retraités,
00:582 milliards sur les aides aux associations,
01:01entre 500 et peut-être 1 milliard sur les agences de l'État.
01:05Bref, il y a de quoi faire des mécontents.
01:08L'objectif, évidemment, vous le savez, c'est ramener le déficit de 5,4 à 4,6 % en 2026.
01:16La marche est haute.
01:16Mais je rappelle que la moyenne des déficits de la zone euro est d'ores et déjà en 2025 à 3 %.
01:22On est très, très en retard.
01:25Donc, nous avons intérêt à tenir les promesses et notamment les tenir sur les économies.
01:31C'est la promesse de François Bayrou avec des hausses d'impôts limitées.
01:36Oui, c'est ça.
01:37Il n'a dit pas de hausse d'impôts.
01:38Donc, est-ce qu'il va réussir à tenir cette là précisément qui intéresse beaucoup de monde ?
01:42Est-ce qu'il a fait le travail sur le papier ?
01:44A priori, oui.
01:45Autant Michel Barnier qui avait promis 40 milliards l'année dernière, lui aussi, on n'en avait trouvé que 20 au final à avoir des comptes.
01:51Autant là, les économies devraient être un peu plus substantielles avec des hausses d'impôts qu'on dit limitées à 5 milliards d'euros.
02:00Ça semble un bon équilibre si on fait 35 milliards d'économies et 5 milliards de hausses d'impôts.
02:04Encore une fois, attendons de voir la copie finale en septembre.
02:08Pour les hausses d'impôts, on parle de gel du barème de l'impôt sur le revenu.
02:16Si on fait un peu la liste, ça serait 1 à 2 milliards.
02:18De la contribution sur les hauts patrimoines qui sera maintenue, là, ça serait 2 milliards d'euros.
02:24Pour les plus aisés, il faudra évidemment un peu justice fiscale.
02:26Et puis, le nettoyage des niches fiscales, justement, qui se finissent toujours en hausse d'impôts,
02:32elles sont évaluées à environ 1 milliard d'euros.
02:37Ça pourrait vite monter.
02:38C'est pour ça que je lance là le signal d'alarme.
02:42Parce qu'on parle aussi de la suppression de l'abattement de 10% sur les pensions des retraites.
02:47C'est 4 milliards de plus.
02:48On a aussi parlé hausse de la CSG pour les retraités.
02:51Là, ça serait plus d'un milliard de hausse d'impôts en plus.
02:55Il y aura la taxe sur les petits colis qui, elle, est d'ores et déjà annoncée.
02:58500 millions.
02:59Bref, il pourra y en avoir beaucoup d'autres.
03:00Donc, attention, Sandra, attention.
03:03C'est bien, c'est multiforme.
03:04Ça se niche partout, finalement.
03:06On devrait quand même avoir une majorité d'économie.
03:08Mais on rappelle quand même que le président de la République a rajouté 6 milliards et demi de dépenses supplémentaires pour les armées il y a deux jours.
03:14Et oui, absolument.
03:15Une illustration d'un problème récurrent, Sandra.
03:18Le Premier ministre qui essaie de tenir les cordons de la Bourse,
03:21mais qui se retrouve confronté à un président dont la rigueur budgétaire, franchement, n'a jamais été sa priorité.
03:28Et la liste des désirs du chef de l'État est longue.
03:32En plus, des 6 milliards et demi de hausse d'impôts du budget des armées.
03:37Emmanuel Macron ne veut pas d'augmentation du coût de travail.
03:40Il ne veut pas de hausse d'impôts.
03:41Il ne veut pas qu'on touche à sa réforme des retraites.
03:45En résumé, pas touche à son héritage économique, globalement.
03:50Seulement, voilà, depuis la crise des gilets jaunes, on a un président qui appuie à la fois sur le côté pro-business, libéral,
03:58les baisses d'impôts, mais aussi sur la pédale des dépenses.
04:03Puis alors là, comme un keynésien sous stéroïde, résultat des courses,
04:07à force d'appuyer sur l'accélérateur et le frein, on finit en tête à queue.
04:10C'est exactement là où se trouvent les comptes publics aujourd'hui, dans un rouge cramoisi,
04:16avec toujours le même mantra derrière.
04:19Il faut stimuler la croissance pour redresser les comptes publics.
04:24Et ça, il a raison.
04:26C'est vrai que la croissance fait remonter le PIB et donc fait baisser le taux de déficit et le taux de dette.
04:33Et pour ça, il devrait y avoir des réformes.
04:36Le Premier ministre veut relancer des négociations sur l'assurance chômage et le marché du travail.
04:41Il pourrait y avoir du lourd.
04:42C'est des déatants partiels.
04:44On revoit les indemnités journalières en cas de maladie.
04:46Ouverture des magasins les jours fériés.
04:49Autant de mesures qui pourraient figurer dans une loi Bayrou.
04:52C'est ce dont on parle aujourd'hui.
04:54Alors beaucoup, en même temps, s'interrogent sur les capacités du gouvernement
04:57à faire passer une telle loi à l'Assemblée.
04:59Mais il semble que l'exécutif soit enfin décidé à renouer avec les réformes pro-business.
05:04Tant mieux, tant mieux.
05:06Et un dernier point, puisqu'on est dans les tant mieux, pour nourrir un peu l'optimisme sur cette fin de chronique.
05:10Je suis allé revoir quand même l'état de nos finances publiques depuis l'année dernière.
05:14Le déficit de l'État.
05:16Les derniers chiffres dont on dispose, c'est le 31 mai 2025.
05:19Et bien entre le 31 mai 2024 et le 31 mai 2025.
05:22On a quand même réduit notre déficit de près de 20 milliards d'euros.
05:2719,5 milliards très précisément.
05:31Donc on avance petit à petit.
05:33On avance.
05:34Le déficit quand même de l'État au 31 mai s'établit toujours à 94 milliards d'euros.
05:39C'est beaucoup.
05:39Merci.
05:40Merci.
05:41Merci.
05:42Merci.

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