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François Bayrou prévoit 43,8 milliards d'euros pour 2026. Des économies, mais aussi la promesse de relancer la productivité en France. Pour y parvenir, le Premier ministre souhaite supprimer deux jours fériés. Est-ce une bonne méthode ? Faut-il travailler plus pour gagner autant ? Le chômage est-il encore raboté dans le budget ? On en parle avec Bernard Vivier, directeur de l'Institut Supérieur du Travail. - Tous les matins à 6h40, l'actualité du point de vue des auditeurs de RMC. Chaque jour, trois questions autour d'un sujet d'actualité. Témoignages, réactions et débats : RMC est LA radio de l'interactivité.

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Transcription
00:00A la recherche de 43,8 milliards d'euros des économies mais aussi la promesse de relancer la productivité en France.
00:12Au lendemain des annonces du Premier ministre, je pose les trois questions pour comprendre à Bernard Vivier,
00:16directeur de l'Institut supérieur du travail. Bonjour Bernard Vivier.
00:19Bonjour.
00:19Le monde du travail tel qu'il a été décrit par le Premier ministre hier est ce qui attend les travailleurs en France.
00:25D'abord supprimer deux jours fériés c'est un levier qui semble efficace pour produire plus ?
00:30C'est un petit morceau du chantier parce que supprimer deux jours fériés,
00:35d'ailleurs on ne sait pas si c'est une habileté ou une maladresse de la part du Premier ministre.
00:39Ça peut être une habileté si c'est un pivot factice comme on dit dans une négociation,
00:43c'est-à-dire lâcher du lest quelques temps après avoir rencontré les organisations syndicales,
00:48ou bien c'est une maladresse parce que psychologiquement c'est très mauvais,
00:52c'est fait un grand débat, nous avons en Europe, nous sommes la France,
00:57nous avons 11 jours fériés, nous sommes dans la moyenne européenne,
01:02et puis effectivement c'est important, le débat va se poser, le Premier ministre a été...
01:06Sur le choix des jours ?
01:07Oui, le choix des jours, ce sera lundi de Pâques, le 8 mai,
01:10n'oublions pas que Valéry Giscard d'Estaing avait supprimé le 8 mai,
01:14en disant on a le 11 novembre, on a le 8 mai, ça y est, ça fait deux fois qu'on a gagné la guerre contre l'Allemagne,
01:19on peut quand même un peu, et puis ça a été remis par François Mitterrand, bon...
01:23Alors, sur le choix des dates, c'est vrai qu'on aurait pu parler du 11 novembre,
01:26c'est une guerre plus ancienne, il y a moins de survivants,
01:29on aurait pu parler du 15 août, qui est au milieu de l'été,
01:32là il y avait aussi l'idée de s'attaquer aux gruyères du mois de mai.
01:35Oui, bien sûr, bien sûr, mais c'est un petit morceau du dossier,
01:39vous venez de le dire, il y a entre 40 et 45 milliards d'euros à économiser, à gagner,
01:45une dette à rembourser, et tout a été dit dans le propos du Premier ministre,
01:50dans les 6-7 premières minutes, il nous a dit, voilà, si nous ne faisons rien,
01:55nous serons comme la Grèce il y a 10 ans, et nous pouvons en sortir,
01:59l'exemple de l'Italie le montre, oui, nous devons faire des efforts,
02:03tout le monde va devoir s'y mettre, alors reste à savoir qui va devoir s'y mettre.
02:07Mais alors, moi c'est ça la question, parce que ça fait plusieurs semaines
02:09qu'on entend quand même que dans notre pays, ceux qui travaillent,
02:12travaillent bien et travaillent assez, que le problème, en réalité,
02:16il est sur ceux qui ne travaillent pas, on va penser aux plus jeunes,
02:18on va penser aux seniors, on va penser à des moments de la vie.
02:22Là, aujourd'hui, on demande encore à nouveau un effort à ceux qui travaillent déjà.
02:25Oui, le dispositif de François Bayrou, c'est un râteau très large,
02:30un stop à la dette, et ensuite il faut produire plus.
02:33Produire plus, ça veut dire travailler plus pour un grand nombre de personnes.
02:36Ceux qui travaillent vont devoir travailler un peu plus,
02:39mais ceux qui ne travaillent pas encore, ou ceux qui travaillent à rythme réduit,
02:43vont devoir travailler.
02:44La question de l'emploi des seniors est un gisement important de richesse,
02:49parce qu'un senior qui ne travaille pas, il touche des allocations chômage ou une retraite,
02:54s'il se remet à travailler, nous sommes en deçà des autres pays européens,
02:58eh bien, c'est double avantage, il ne coûte pas la collectivité en chômage ou en retraite,
03:03et par contre, il produit des cotisations.
03:05Il y a aussi eu la promesse d'un grand volet assurance chômage,
03:09un chantier ouvert à maintes reprises, on peut le rappeler quand même depuis 2017,
03:12et la ministre du Travail parle d'affiner l'éligibilité,
03:15on va couper dans les allocations chômage, dans l'accès aux allocations chômage,
03:19ça c'est efficace pour relancer l'activité ?
03:21En partie, c'est un vieux débat, et aujourd'hui politiquement c'est très difficile,
03:25syndicalement c'est très difficile aussi,
03:27les organisations syndicales avec le patronat sortent d'un conclave,
03:31où ils sont tous sortis un peu lessivés, difficiles,
03:35et la mesure envisagée, on la connaît,
03:38aujourd'hui il faut avoir travaillé 6 mois pendant les 24 mois précédents
03:42pour avancer au chômage,
03:44on parle de 8 mois sur les 20 derniers mois,
03:47ce sont des mesures difficiles à prendre,
03:49autoritaires,
03:50mais c'est dans la musette du Premier Ministre.
03:54Alors Astrid Panosian-Bouvet, la ministre du Travail,
03:56a aussi évoqué les ruptures conventionnelles,
03:58alors j'avoue que ça reste encore un peu flou,
04:00mais elle veut revoir les conditions d'indemnisation des ruptures conventionnelles,
04:04objet, dit-elle, de beaucoup d'abus,
04:06il y a beaucoup d'abus en la matière ?
04:07Il y en a des abus qui sont d'ailleurs des abus concertés
04:10entre le salarié et l'entreprise.
04:13Oui, ça c'est un cas où ça se passe bien entre le patronat et le...
04:15C'est-à-dire, au lieu d'avoir une rupture dure
04:18avec une faute plus ou moins envisagée
04:21pour ensuite éviter d'aller au prud'homme,
04:24on met en place une rupture conventionnelle,
04:26mais on repasse, pardonnez-moi l'expression,
04:28elle est familière,
04:29on repasse la patate chaude à la collectivité qui paye,
04:31et c'est pas l'entreprise.
04:33Donc nous avons un bon système.
04:36Mais c'est quand même l'idée originelle de la rupture conventionnelle.
04:38Oui, c'est une bonne chose,
04:40c'est-à-dire qu'au lieu d'aller au combat et au conseil de prud'homme,
04:43on s'entend avant et on rompt à l'amiable d'une certaine façon.
04:47Merci beaucoup Bernard Vivier,
04:49directeur de l'Institut supérieur du travail.
04:51Comment le monde du travail, l'assurance chômage,
04:54on a parlé des jours fériés
04:55et cette question des ruptures conventionnelles,
04:57on va la suivre parce que ça manque encore de précisions,
04:59mais peut-être que vous en avez bénéficié en tant que salarié,
05:02que vous y avez eu recours aussi en tant qu'employeur,
05:04vous n'hésitez pas à vous témoigner au 32-16.
05:06Bernard Vivier, directeur de l'Institut supérieur du travail,
05:08merci beaucoup de nous avoir éclairé ce matin.
05:09On continue tout au long de la matinée sur RMC
05:12de décortiquer les annonces,
05:15décrypter les annonces de François Bayrou hier après-midi.
05:18Il est 6h50.

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