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Dans son édito du 15/07/2025, Jules Torres revient sur les économies de 40 milliards d'euros prévues par François Bayrou

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Transcription
00:00C'est une très bonne question puisqu'on sait qu'en termes budgétaires, il y a toujours ceux qui promettent et ceux qui paient, ceux qui distribuent et ceux qu'on ponctionne.
00:07Et dans la France de 2025, ce ne sont jamais les mêmes.
00:10D'un côté, il y a l'État, il subventionne, il recrute, il arrose, il dépense sans compter.
00:15Et de l'autre, il y a les actifs, les classes moyennes, les salariés, les indépendants, ceux qui bossent, déclarent, cotisent, toujours appelés à l'effort mais jamais invités à la fête.
00:23Cet après-midi, François Bayrou dévoile donc son plan d'économie.
00:2640 milliards d'euros à trouver d'ici 2026, il aime parler d'Himalaya, François Bayrou, cette fois, il ne suffira plus de le contempler, il faudra le grimper.
00:35Et il aimerait que les Français grimpent avec lui mais sans oxygène et l'esté de 30 ans d'imprévoyance publique.
00:41Le constat, il est connu, il est martelé, il est presque devenu un bruit de fond, une dette abyssale, un déficit hors de contrôle, une sécurité sociale au bord de la rupture.
00:50La France vit à crédit mais continue de rêver comme si de rien n'était.
00:53Alors François Bayrou hausse le ton, il alerte, il dramatise, très bien, mais qui va payer ?
00:58Qui va réellement porter l'effort budgétaire ? Le Premier ministre parle d'un effort partagé, le mot est noble, mais dans les faits, on sait comment ça finit.
01:07À la fin, c'est toujours le même qui trinque et en ce moment, il s'appelle Nicolas.
01:10Alors justement, qui est ce Nicolas dont vous parlez et dont on risque d'entendre beaucoup parler aussi en ce moment ?
01:16Je crois, Nicolas, c'est ce Français qu'on n'invite jamais dans les débats, mais qui finit toujours par passer à la caisse.
01:22Un personnage né sur les réseaux sociaux dont le prénom est devenu un symbole qui cristallise aujourd'hui un ras-le-bol, un ras-le-bol fiscal et budgétaire.
01:30Il n'est ni assisté, ni nanti, il ne frotte pas, n'optimise rien, il bosse, il déclare tout, il subit les hausses et serre les dents.
01:36Et quand l'État parle d'effort, c'est à lui qu'on pense puisque Nicolas paye toujours.
01:41Justement, l'effort, il arrive. On nous parle du gel du barème de l'impôt sur le revenu.
01:46En gros, son salaire va augmenter un peu, mais son taux d'imposition beaucoup plus.
01:50On va parler d'une année blanche sur les dépenses publiques, c'est-à-dire moins de services, mais autant de prélèvements.
01:55On va demander par exemple à Nicolas de travailler sur un jour férié en plus.
01:58Ça fait partie des pistes évoquées et par Emmanuel Macron et par François Bayrou.
02:02Voilà le plan, il est discret, il est efficace et surtout, il est ciblé.
02:06Il est ciblé toujours sur les mêmes, sur les classes moyennes et les actifs.
02:10Cette colonne vertébrale qu'on ponctionne à chaque tour de vis budgétaire commence à en avoir moire.
02:16Elle n'est jamais ménagée.
02:17Alors oui, elle ne bloque pas les routes, elle ne crie pas dans la rue, elle ne va pas manifester,
02:22elle ne va pas casser, elle ne va pas aller taper les policiers, elle ne va pas violenter,
02:26elle ne va rien saccager, mais elle s'épuise et le problème, c'est qu'elle ne croit plus du tout à l'équité fiscale.
02:31Pendant ce temps, on a un État qui continue de s'étendre, qui dépense à non plus finir,
02:35qui a des agences qui se multiplient, qui a des doublons qui prospèrent
02:39et qui coûtent un pognon de dingue pour reprendre les mots d'Emmanuel Macron.
02:43En gros, les actifs en ont marre de payer tout pendant que l'État ne regarde pas son propre budget.
02:48Est-ce que François Bayrou a encore, je ne sais pas, une carte pour nous surprendre ?
02:52Ou est-ce que c'est déjà trop tard ?
02:53C'est une bonne question et François Bayrou parle souvent, vous savez, de courage,
02:57mais le vrai courage, on a bien compris que ce serait de rompre avec des attitudes un petit peu paresseuses
03:01auxquelles l'État nous a habitués ces 40 dernières années,
03:04c'est-à-dire de toujours faire payer les mêmes, les actifs et les classes moyennes.
03:09Ce mardi, on nous promet un plan global, mais à la lecture des pistes évoquées,
03:13tout ressemble à un recyclage des vieilles recettes, on en a parlé.
03:16Rien sur la réforme de l'État, rien sur le milieu administratif,
03:19rien sur les doublons, rien sur les aides sans contrôle, rien sur les subventions,
03:22rien sur la contribution française à l'Union européenne,
03:25on donne beaucoup plus que ce qu'on reçoit, rien sur le coût de l'immigration,
03:28ça c'est l'éléphant dans la pièce que personne ne veut traiter.
03:32Bref, on a bien compris qu'on ménageait les structures,
03:35on ménageait les symboles et on ménageait les clientèles.
03:38En revanche, ce qu'on ne ménage jamais, c'est Nicolas, c'est les classes moyennes, c'est les actifs.
03:42En revanche, on préserve toujours certains archaïsmes de notre politique.
03:46Pourtant, François Bayrou, il joue très gros, d'abord il joue sa crédibilité,
03:49ensuite il joue son avenir à Matignon,
03:53et si François Bayrou ne renverse pas la table cet après-midi,
03:56on risque bien d'assister à un exercice de communication de plus,
04:01un coup de rabot sans lendemain et toujours sur les mêmes,
04:04sans jamais effleurer le cœur du problème.
04:06Alors le problème, c'est qu'à force d'écraser ce qui finance tout,
04:09l'État finira par perdre ce qui le maintient encore debout,
04:12c'est-à-dire la confiance de ses piliers.
04:15Nicolas et les actifs ne bloquent pas les raffineries,
04:17ils ne hurlent pas, ils ne cassent rien, ils ne menacent personne.
04:20On l'a dit, ils ne descendent pas dans la rue.
04:22En revanche, ils ont quelque chose qui sert beaucoup,
04:24et notamment dans une démocratie, ça s'appelle le bulletin de vote.
04:27Sous-titrage Société Radio-Canada

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