Lors de l'émission Face à l'Info du 9 juillet, la journaliste Charlotte d'Ornellas revient sur la Une du journal communiste «L'Humanité» qui cible les aides aux entreprises.
00:00Alors c'est vrai que les aides publiques aux entreprises ne fonctionnent pas aussi simplement, on va dire, qu'un transfert de l'argent du contribuable vers, au hasard, les caisses du journal L'Humanité.
00:09Là c'est très simple, il y a de l'argent du contribuable qui est pris, qui devient l'argent de l'État, l'argent public, qui va dans les caisses de L'Humanité.
00:15Les aides publiques aux entreprises, c'est un peu plus compliqué que ça.
00:18Alors L'Humanité fait sa une sur un dossier qu'elle connaît bien, là il faut le reconnaître, puisque vous savez, le patron de L'Humanité est un sénateur communiste
00:25et qu'il était rapporteur de l'enquête sénatoriale sur la question des aides publiques aux entreprises.
00:30Donc il connaît parfaitement le rapport qui est à la une de son journal.
00:35Il a été fait au terme de l'audition d'une dizaine de représentants des services de l'État, des institutions publiques, des économistes, des syndicats de salariés,
00:42le MEDEF également, le ministre de l'Économie et aussi 33 dirigeants des plus grandes entreprises françaises.
00:49Et je le note, puisque le président de la commission, qui est lui les Républicains, qui n'aboutit pas aux mêmes conclusions que son ami rapporteur communiste,
00:57mais les deux ont été agréablement surpris de la manière dont les chefs d'entreprise répondaient, notamment sur la question des aides, et de manière absolument transparente.
01:06Ils notent que l'État est beaucoup plus opaque et ne sait absolument pas par où passe l'argent, par qui, parce que vous allez voir, le système est un petit peu compliqué, comme d'habitude,
01:15beaucoup plus que les dirigeants d'entreprises.
01:17Alors, le patron de l'humanité, lui, dénonce la première dépense de l'État.
01:22C'était le but, évidemment, de ce chiffre en une de l'humanité.
01:25Les 211 milliards seraient la première, le premier poste de dépense de l'État.
01:30Alors, si on rentre dans le détail, c'est un peu plus compliqué que ça.
01:33Vous allez voir, la première de ces dépenses est 140 milliards de réduction d'impôts ou d'exonération de charges sociales.
01:40Il ne s'agit pas donc d'un cadeau d'argent public fait aux entreprises, mais d'une ristourne, on pourrait dire, sur les charges que l'on...
01:47Alors, c'est là où je vous disais, l'État gère extrêmement bien ses finances, c'est-à-dire que vous mettez des taxes sur le rendement d'une entreprise,
01:52puis quand vous trouvez que c'est un peu trop, vous faites des exonérations sur les taxes, comme ça, ça passe par 14 personnes différentes.
01:58Bon, mais à la fin, les 140 milliards, en l'occurrence, ce n'est pas un don qui est fait aux entreprises, c'est une taxe qui est réduite.
02:04C'est de l'argent qu'on prend un peu moins aux entreprises, ce n'est pas la même chose.
02:07Très important à souligner.
02:09Ensuite, il y a 31 milliards dans ce chiffre de prêts remboursables, notamment les PGE, on se souvient.
02:14Question des PGE et des garanties publiques.
02:17Là, encore une fois, ce n'est pas de l'argent qui est pris dans les caisses de l'État pour être donné aux entreprises.
02:20Et enfin, il y a 40 milliards qui sont en effet des subventions directes aux entreprises.
02:24L'immense majorité d'entre elles sont fléchées vers des entreprises qui appartiennent à l'État, évidemment.
02:30Mais le plus drôle, c'est que le Figaro, qui a été attaqué assez récemment par un élu communiste, n'est-ce pas, sur sa une, précisément sur une question économique d'ailleurs,
02:40pourrait être d'accord avec le constat de cet argent, de la manière dont cet argent entre l'État et les entreprises est géré.
02:47Notamment lorsque le rapport sénatorial lui-même appelle à un choc de rationalisation de ces dépenses-là,
02:53notamment en raison des allers-retours dont je vous parlais, il liste ce rapport sénatorial, je vous assure, j'ai re-lui trois folles chiffres pour être sûr,
03:00il y a 2252 dispositifs d'aide distincts.
03:04Non.
03:04Aujourd'hui, on est à 2252 dispositifs.
03:07J'aimerais bien savoir comment tout ça est géré.
03:09D'ailleurs, à la fin du rapport, ils expliquent que l'État est un petit peu perdu lui-même sur la gestion de ces dispositifs d'aide distincts,
03:16encore une fois, sur la seule question des entreprises.
03:18Mais probablement qu'en effet, la distinction se ferait sur la question de la lecture de ces aides.
03:23Le Figaro, à l'inverse de l'humanité, expliquerait que ces aides pourraient disparaître,
03:29notamment les 140 milliards de réduction ou d'exonération de charges sociales,
03:33si évidemment les taxes et les charges sociales étaient réduites plutôt que d'être augmentées
03:38pour ensuite être en partie exonérées.
03:42Et voilà pour le détail de ce chiffre qui, en effet, est impressionnant à la une du journal.
03:47J'adore vos enquêtes.
03:49Alors, beaucoup ont, par ailleurs, fait remarquer au journal l'humanité qu'il touchait lui-même
03:55dans des proportions tout autres des subventions publiques.
03:59Est-ce qu'ils ont raison de le faire ?
04:00C'est vrai que s'il y a de l'argent qui va à l'entreprise de l'humanité,
04:03c'est objectivement une aide publique aux entreprises.
04:05C'est indiscutable.
04:07Et en effet, beaucoup ont fait remarquer à l'humanité, en 2023,
04:09en cumulant les différentes aides du ministère de la Culture.
04:12Vous savez, il y a des aides, ce que le ministère de la Culture appelle les aides au pluralisme.
04:15Il y a les aides au pluralisme qui vont à différents...
04:19Les aides au pas ?
04:19Au pluralisme, on va y venir.
04:21Et les aides au pluralisme.
04:22Et ensuite, vous avez des aides, ce qu'on appelle l'aide papier,
04:26justement à l'achat de papier, à la distribution.
04:29Donc, il y a des aides directes et des aides plus indirectes
04:31pour aider le journal, on va dire, à se diffuser ou à se fabriquer même.
04:35Donc, en additionnant toutes ces aides, l'humanité a touché 6,5 millions d'aides directes et indirectes
04:44pour l'année 2023.
04:45Mais c'est très important de le dire parce que le grand public ne sait pas à quel point
04:48l'État aide financièrement la presse écrite.
04:52Absolument.
04:53Et l'humanité en particulier, 6,5 millions.
04:56Et Gabriel rappelait hier qu'il y a quelques années, l'humanité était en danger.
05:02La publication était en danger et qu'elle avait été renflouée par l'État.
05:06Donc, le tout, 6,5 millions d'euros pour une diffusion d'un peu plus de 9 millions d'exemplaires sur l'année.
05:12C'est un quotidien, l'humanité.
05:149 millions d'exemplaires, 6,5 millions d'aides.
05:17Je pense qu'en proportion, ils n'ont pas envie qu'on fasse le ratio avec les entreprises
05:20sur le chiffre d'affaires et les aides publiques.
05:23Vraiment, ils ne veulent pas qu'on fasse cette addition-là.
05:25Et ce n'est pas tout, surtout, la fête de l'humanité est, par exemple, subventionnée via le pass culture.
05:32C'est encore une subvention, c'est encore de l'argent public.
05:34La TVA est réduite, comme pour tout le monde, mais c'est encore une manière de subventionner.
05:38Et quand vous lisez un article sur l'humanité, sur le site de l'humanité, par exemple,
05:42à la fin, on vous propose de faire un don au journal en vous précisant, en gros caractère,
05:47que les dons, en l'occurrence, que vous faites à l'humanité, comme pour les entreprises,
05:51elles sont exonérées d'impôts.
05:52Vous avez encore deux tiers de ces dons qui sont exonérés par le biais de l'argent public.
05:57Donc, en effet, les gens ont raison de rappeler qu'en l'occurrence,
06:00ce sont des subventions qui sont accordées directement à un journal qui perd
06:03et qui a perdu ces dernières années beaucoup de lecteurs.
06:07Et le pluralisme, vous avez tiqué sur cette question des aides au pluralisme.
06:13En effet, le pluralisme, alors on le découvre, on découvre un peu plus chaque jour.
06:16Le pluralisme, c'est pareil, la définition, elle nous semblait évidente,
06:18elle ne l'est pas toujours tant que ça.
06:19Alors, le pluralisme, ce n'est pas forcément accepter les idées différentes dans les médias.
06:24Ça, ça ne relève pas du pluralisme.
06:26Il y a des gens qui ont moins le droit de parler.
06:29C'est encore moins la présence légitime dans le débat public d'idées extrêmement populaires.
06:36Non, le pluralisme, c'est subventionner des idées qui perdent du poids dans la population
06:39avec l'argent de ceux qui les rejettent précisément, c'est-à-dire le contribuable.
06:44Mais tout ça, évidemment, l'humanité ne s'attarde pas dessus.
06:47Et à vrai dire, pour être parfaitement honnête, l'humanité a au moins le mérite d'assumer sa ligne politique,
06:52je pense, et notamment économique.
06:54Personne ne leur contestera ça.
06:57Mais ce n'est pas le seul repère, l'humanité, de défenseur de subventions en tout genre
07:01et adepte d'un verrouillage très soviétique du débat public par ailleurs.
07:04Quand ça vient de l'humanité, on n'est pas très étonné.
07:06C'est leur héritage et leurs revendications.
07:10Mais ça dépasse les frontières de l'humanité.
07:12Le journal, évidemment.
07:13Je vais préciser ça.
07:14Vous voulez parler, Charlotte, de l'annonce faite par Aurore Berger, aujourd'hui même,
07:21du financement d'un projet de coalition d'associations pour de meilleurs signalements à l'ARCOM.
07:31De quoi s'agit-il concrètement ?
07:32Alors, c'est exactement ça.
07:33Dans un contexte d'économie, ça n'aurait échappé à personne.
07:36On cherche de l'argent absolument partout.
07:38Eh bien, Aurore Berger annonce, aujourd'hui même, que la croisade lancée il y a quelques années
07:42contre la haine, avec tous les guillemets, et je renvoie aux multiples chroniques de Mathieu.
07:46Cet été, si on vous manque, vous pouvez aller retrouver les chroniques de Mathieu sur la haine.
07:51Alors, cette croisade s'intensifie.
07:53Des subventions vont être accordées à des associations qui en avaient déjà,
07:57pour qu'elles puissent être, je cite, en lien direct avec l'ARCOM.
08:00L'ARCOM, je n'ai pas besoin de présenter, à noter les spectateurs.
08:02De manière, et je cite toujours Aurore Berger, à ce qu'elles soient prioritaires.
08:07Donc, les associations reçoivent déjà de l'argent, elles vont en recevoir plus.
08:10Je cite encore Aurore Berger.
08:12Elle dit, oui, les associations sont déjà aidées, mais elles vont l'être encore plus,
08:16pour qu'elles puissent recruter des gens qui vont être dédiés à la lutte contre la haine en ligne.
08:20Donc, vous avez des associations, il va y avoir une coalition d'associations.
08:23On augmente les subventions pour embaucher des gens qui vont aller pourchasser la haine en ligne.
08:29Alors, c'est toujours le même sujet.
08:30Personne n'est pour la haine, ni en ligne, ni hors ligne, ni dans la rue, ni ailleurs.
08:34Évidemment, simplement, cette haine n'est toujours pas définie.
08:38En revanche, on a la liste des associations qui sont dans la coalition.
08:41Alors, vous avez Pelle-Melle, le CRIF, la Fédération des Centres LGBTI+,
08:47Flag, la LICRA, Mandorpa, le Mouvement d'Uni, Osez le Féminisme, le Planning Familial,
08:52Respect Zone, SOS Homophobie, SOS Racisme, Adam, etc.
08:56Certaines sont méconnues, d'autres sont déjà bien connues.
09:00Des gens qui, précisément, se sont déjà retrouvés devant les tribunaux,
09:03qui pourront se retrouver dans les bureaux de l'ARCOM désormais.
09:05Et des associations, surtout, qui ont une définition bien à elles de la haine.
09:09La haine commence très tôt et elle déborde allègrement de la définition commune de la haine,
09:14qui est déjà régie par la diffamation, l'appel au meurtre, à la violence.
09:18Non, là, c'est une haine qui déborde sur le terrain de l'argumentaire,
09:22sans invective, s'il le faut, et du désaccord politique.
09:27Pour rappel, le Planning Familial fait la promotion régulièrement du burkinisme,
09:30ça c'est pour Marc, et affirme qu'un homme peut être enceint.
09:33Alors moi, je ne sais pas où commence la haine dans le fait de dire qu'un homme ne peut pas être enceint.
09:37Est-ce que c'est de la haine ou pas ? Je ne sais pas.
09:39Oser le Féminisme défend les femmes.
09:40En effet, son dernier grand procès, c'était contre Miss France et les discriminations que ce concours engendrait.
09:46Et SOS Racisme s'est beaucoup indigné publiquement de la récupération.
09:50Je cite, est-ce que cette récupération est haineuse ?
09:51Nous verrons dans l'affaire Lola, tout en étant aux abonnés absents dans celle de Cripole.
09:56Et pour cause, son président expliquait que le racisme anti-blanc n'existait pas.
10:00Ce sont finalement toujours les mêmes, toujours les mêmes subventions,
10:03et ce seront demain toujours les mêmes censures.