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  • il y a 4 jours
Jeudi 3 juillet 2025, retrouvez Romain Roy (fondateur, Greenweez) dans SMART IMPACT, une émission présentée par Thomas Hugues.

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Transcription
00:00L'invité de ce Smart Impact, c'est Romain Roy.
00:09Bonjour.
00:09Bonjour.
00:09Bienvenue, vous êtes le fondateur de GreenWiz, créé en 2008.
00:13Votre métier, c'est la vente en ligne de produits bio et co-responsables.
00:18Ça représente quoi ? C'est combien de références aujourd'hui, GreenWiz ?
00:21C'est à peu près 170 000 références aujourd'hui.
00:23OK. Quel type de produit ? Ça doit être vaste.
00:25Alors, on est parti du... Le concept de départ, c'était un supermarché bio.
00:28Donc, on a une grande partie de l'offre qui est vraiment une offre de supermarché alimentaire.
00:33Et puis, on est venu rajouter progressivement une place de marché
00:35où on permet à des vendeurs externes de venir proposer leurs produits dans d'autres catégories.
00:39Donc là, c'est plutôt tout ce qui concerne l'extérieur, la maison.
00:43Donc, au total, c'est répartir une dizaine de catégories à peu près. C'est 170 000 références.
00:47De supermarchés bio en ligne à place de marché. Pourquoi cette évolution ? Pourquoi vous avez fait ce choix ?
00:52C'est un choix qu'on a fait à l'époque du Covid, en fait.
00:54Parce que, évidemment, pendant le Covid, comme beaucoup d'autres, on a eu une explosion de notre activité
00:59puisque les gens étaient bloqués chez eux et commandaient.
01:02Et on s'est rendu compte à ce moment-là qu'on était perçus aussi un peu comme un label de qualité, finalement,
01:07parce que les gens avaient confiance dans ce qu'ils achetaient chez nous.
01:10Et ils ont commencé à nous réclamer, ou en tout cas à nous demander pourquoi est-ce qu'on ne faisait pas d'autres catégories de produits.
01:15On s'est dit que c'était une bonne idée.
01:16On a souvent... Les meilleures idées, souvent, on ne les a pas eues.
01:20C'est nos clients qui les ont eues à notre place.
01:21Et donc, on les a écoutées et on a lancé cette place de marché.
01:24Avec, justement, cet enjeu de crédibilité.
01:28C'est-à-dire, si vous êtes une marque référencée, reconnue par les clients,
01:32il faut que ceux qui viennent sur cette place de marché, vous les ayez quoi ?
01:37A doublé, en quelque sorte ?
01:38Oui, c'est sûr.
01:39Ça implique d'avoir un cahier des charges relativement strict.
01:43C'est ce qui, d'ailleurs, fait la singularité aussi de notre site.
01:46C'est que 170 000 références, ça peut paraître énorme à première vue.
01:50Mais si vous comparez avec des places de marché généralistes, souvent, c'est en millions de références que vous allez trouver.
01:54Donc, nous, on ne peut pas faire ça parce que notre cahier des charges est tellement rigoureux et spécifique.
01:59Finalement, ça limite un peu le référencement.
02:01Et c'est pour ça qu'on n'est que à 170 000 références.
02:04Vous êtes aussi une sorte de vigie du marché du bio.
02:07Comment il se porte ?
02:09Écoutez, le marché du bio, c'est un marché qui a connu des dizaines d'années de croissance sans aucun nuage, sans aucun souci.
02:17Et c'est d'ailleurs très bien, je m'en félicite.
02:20Et donc, c'est un marché qui a beaucoup souffert au moment où, pour la première fois de son histoire, il a ralenti.
02:25Une des premières fois de son histoire, il a ralenti.
02:27Donc, c'est un marché qui a vécu une période post-Covid assez difficile, notamment à cause des problématiques de pouvoir d'achat, de crise internationale, d'incertitude,
02:36qui sont toujours des moments où les gens ont tendance à privilégier.
02:40Et c'est bien compréhensible des besoins à plus court terme que de réfléchir à long terme, mais qui est en train de se reprendre.
02:47Donc, c'est un marché qui repart en croissance depuis l'année dernière, sur des niveaux de croissance de l'ordre de 6 et 9 %, on va dire, selon les acteurs.
02:58Vous avez créé un podcast, c'est intéressant, étonnant, intitulé « Feuille de route ». Déjà, pourquoi vous avez ressenti ce besoin ?
03:05Alors, il se trouve que, de par mon métier, j'ai eu la chance d'être en contact avec énormément de personnes engagées, de différentes façons,
03:13et que j'ai toujours été fasciné, en fait, par cet engagement, et aussi toujours voulu comprendre, en fait, ce qui faisait que les gens, un jour, s'engageaient,
03:21se lançaient dans cette voie-là. Et donc, je me suis dit, pourquoi pas en faire partager aux autres un peu le…
03:29Vous faites mon métier, en quelque sorte.
03:30Oui, mais alors, beaucoup moins bien, évidemment.
03:32Ça, je ne crois pas. Mais qui vous avez invité ? Quel témoignage vous avez voulu partager ?
03:38C'est plutôt des chefs d'entreprise ?
03:40C'est plutôt des…
03:40C'est un mixte, en fait. Justement, ce qui m'intéressait, c'était de voir différents types d'acteurs.
03:44Donc, vous avez des chefs d'entreprise. J'ai eu Romain Lacroix, par exemple, le patron de Maped, une entreprise française de fourniture scolaire,
03:50qui est très engagée. Ça m'intéressait d'avoir son regard. J'ai eu des gens que vous connaissez très bien,
03:55parce qu'ils travaillent même ici, comme Thomas Brezard, sur la perma-entreprise.
03:59J'ai eu des Fabrice Bonifait, qui est…
04:02Vous avez eu plusieurs fois ici aussi.
04:03Voilà. Récemment, Pierre Gilbert de Sator, qui est une plateforme de contenu vraiment sur la transition écologique.
04:11Jean Moreau, qui était un des co-présidents de France Impact. Enfin, voilà.
04:15Et donc, c'est intéressant, parce que derrière ça, il y a un enjeu de communication et d'acceptabilité de la transition environnementale.
04:24On est tous confrontés à une période compliquée.
04:27D'abord, parce que c'est la conséquence d'un vote, tout simplement, des électeurs qu'on choisit,
04:32que ce soit en Europe ou aux États-Unis. Voilà. Plutôt des listes qui avaient envie d'appuyer sur le frein.
04:36Et on en voit les effets.
04:37Qu'est-ce qu'on a loupé ? Je dis « on » et je mets le journaliste que je suis dedans, dans l'acceptabilité.
04:44Ben, je ne sais pas si on a loupé quelque chose.
04:47D'abord, je pense qu'il est important de préciser que le problème, en soi, ne dépend pas des opinions qu'on a de ce problème.
04:56C'est vraiment un problème scientifique.
04:57Je fais souvent cette comparaison.
05:00Si vous avez l'appendicite, vous avez beau expliquer que vous ne croyez pas à l'appendicite,
05:06et que ça ne va pas s'améliorer.
05:08Et si vous ne faites rien, ça va devenir beaucoup plus grave.
05:10Voilà. C'est un peu la même chose.
05:12On est une réalité scientifique indéniable, unanime parmi la communauté scientifique.
05:17Et donc, on a une situation.
05:18Après, ce qui se passe, c'est que, bien entendu, on ne vit pas dans un monde de verre.
05:22Et donc, il y a un contexte de crise internationale et un contexte d'incertitude qui fait que les gens, souvent, reviennent à leurs besoins de façon assez court-termiste.
05:31Et vous avez, évidemment, un opportunisme politique qui vient là-dessus et qui vient jouer un peu sur ses peurs, ses frayeurs,
05:37pour essayer de pousser d'autres thématiques, d'autres arguments.
05:39Donc, ça, c'est le contexte politique.
05:42Néanmoins, je trouve que même dans les temps actuels de résurgence, un peu ce climato-scepticisme,
05:49vous avez de plus en plus d'initiatives qui se développent, qui vont dans le bon sens.
05:52Vous avez de plus en plus d'entreprises qui définissent des raisons d'être.
05:55Et donc, moi, je me pose toujours la question.
05:57Est-ce que c'est parce que tu présentes une émission qui s'appelle Smart Impact que tu as ce sentiment-là ?
06:01Ou est-ce que c'est un vrai mouvement de fond ?
06:02Je pense que c'est un mouvement de fond.
06:03Je crois que c'est un mouvement de fond.
06:04Et je crois que ce mouvement de fond, évidemment, il n'est pas facilité par le contexte politique.
06:09Mais je ne crois pas que le contexte politique va arrêter ce mouvement de fond.
06:12Et je pense que, de toute façon, le problème étant bien supérieur à toute cette agitation politique,
06:17on va revenir à des choses plus sensées.
06:19Mais est-ce que, alors, c'est paradoxal ce que je vais vous demander,
06:21mais est-ce qu'une entreprise qui est engagée sur ce chemin, elle prend un risque ?
06:26Je ne crois pas que...
06:27Dans un contexte comme le contexte actuel, avec une partie de ses clients potentiels.
06:32Moi, je ne pense pas.
06:33Donc, d'abord, le premier point important, c'est que souvent, ces entreprises,
06:37et c'est le cas de la nôtre, GreenWiz, ce ne sont pas des entreprises opportunistes.
06:40C'est-à-dire que c'est une démarche qu'on a commencée il y a plus de 15 ans,
06:42qu'on continue dans le temps.
06:43Donc, on a des clients qui nous suivent depuis 15 ans, avec lesquels on partage des valeurs,
06:48avec lesquels on partage beaucoup de contenu, beaucoup d'informations sur ces sujets-là.
06:51Donc, ce n'est pas le fait que le climat politique soit favorable ou défavorable,
06:54je pense qu'il va faire quelque chose.
06:56Ceci étant dit, je pense qu'il est très important pour les acteurs engagés aujourd'hui
07:00d'être aussi en capacité de s'adapter à la situation.
07:03Donc, typiquement, je vous donne un exemple.
07:05Dans ce contexte de crise internationale et de crise du pouvoir d'achat,
07:09il faut faire des efforts, par exemple, quand on est un distributeur dans le bio
07:12ou dans la consommation responsable, d'accessibilité.
07:14Il faut faire en sorte d'amener des choses, de montrer que maintenant,
07:18en plus, un des résultats de l'inflation a été que sur certaines typologies de produits,
07:22évidemment, les prix entre le conventionnel et le bio se sont rapprochés.
07:25Donc, montrer qu'on a des solutions de consommation très accessibles.
07:30Nous, on le fait notamment en développant beaucoup notre marque distributeur,
07:33qui nous permet d'avoir un cahier des charges très strict
07:35et en même temps des prix très accessibles,
07:37en travaillant beaucoup sur l'anti-gaspillage,
07:40parce que c'est aussi une des problématiques qu'on a aujourd'hui.
07:42Et on peut faire à la fois un geste environnemental en limitant le gaspillage,
07:46tout en offrant des produits de façon très accessible aux clients.
07:49Donc, aussi, on a un enjeu de fidélisation, je pense, pour tous les acteurs engagés.
07:53C'est-à-dire, comment est-ce qu'on fait justement pour ne pas perdre ses clients ?
07:56Un peu ce que vous venez d'évoquer.
07:58Donc, ça, c'est notre responsabilité.
08:00Mais ce n'est pas plus facile quand on est dans un secteur comme le vôtre,
08:02parce qu'il y a un aspect un peu de communauté engagée, justement, ou pas, d'ailleurs.
08:07Oui, il y a un aspect de communauté engagée,
08:09mais cet aspect de communauté engagée ne suffit pas.
08:13Garder les clients éternellement.
08:14Oui, d'abord, les clients, on a une grosse fidélité de nos clients,
08:17mais vous êtes toujours des clients qui partent.
08:19Et surtout, quelque part, notre mission, notre raison d'être,
08:23c'est d'aller convaincre un maximum de gens
08:25du fait qu'on peut changer sa façon de consommer
08:27et que le fait de changer sa façon de consommer
08:29a un impact réel sur la situation environnementale.
08:32Et l'engagement d'une entreprise comme GreenWiz,
08:35et j'en ai parlé dans les titres, donc on va terminer là-dessus,
08:37c'est aussi vis-à-vis des salariés.
08:40Je crois que vous proposez des congés supplémentaires à vos salariés
08:43qui évitent de prendre l'avion, c'est ça ?
08:45Oui, on a mis ça, on n'est pas les premiers en France à avoir fait ça,
08:48mais c'est vrai qu'on s'est inspiré d'une entreprise
08:51qui l'avait fait avant nous, mais si le salarié décide
08:53d'utiliser un moyen de transport écologique,
08:57on lui permet de faire en sorte que ça ne réduise pas
08:59le temps de ses congés.
09:01On lui offre une journée ou deux supplémentaires
09:03selon le trajet qu'il va faire,
09:05pour qu'il puisse avoir le même nombre de jours de congés effectifs
09:07que s'il avait pris l'avion, par exemple.
09:09Et ça marche ?
09:10Oui, ça marche, ça marche, il y a quelques salariés.
09:13Ce n'est pas massif, parce qu'on a une population de salariés
09:17qui naturellement avait déjà une propension
09:20à partir en vacances en train ou à partir pas loin,
09:23mais ça marche.
09:25Et il y a d'autres aspects comme ça de votre politique RH
09:28qui traduit cet engagement ?
09:31Oui, on se méfie un peu des pratiques RH à l'américaine,
09:36on va être sympa, on va mettre un baby et un billard,
09:39on ne croit pas que ça se joue là-dessus.
09:41Par contre, on essaie de faire en sorte d'avoir un engagement
09:43qui soit partagé et une vision qui soit partagée
09:46par l'ensemble de l'entreprise.
09:47Donc, on va plutôt vers des initiatives,
09:49alors celle-ci, c'est qui est pour moi un peu gadget,
09:51mais par exemple, on offre des jours de mécénat aux salariés
09:55pour qu'ils puissent aller travailler soit tout seuls,
09:58soit en groupe, dans des projets associatifs
10:00qui leur tiennent à cœur et qui sont liés en général
10:02à des thématiques environnementales.
10:03Merci beaucoup, au revoir et à bientôt sur Be Smart for Change.
10:08On passe tout de suite à notre débat,
10:09on va parler de luxe et d'économie circulaire.
10:12Sous-titrage Société Radio-Canada

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