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00:00Bonjour, on est avec Sophie Obadia qui est avocate, que vous connaissez sans doute,
00:03qui intervient régulièrement sur des plateaux de télévision,
00:05Gauthier Le Brette, Eliott Deval et Fabien Antoniente.
00:08Le double jeu de la France insoumise.
00:10Hier, la France insoumise a publié un message sur les réseaux sociaux.
00:14Après l'interview du député de Logu, il s'est exprimé de façon personnelle en Algérie,
00:19est-il écrit, il n'engage ni les groupes parlementaires de la France insoumise,
00:23ni le mouvement, nous protestons contre l'arrestation du journaliste Christophe Gleize,
00:27nous demandons sa libération immédiate et nous renouvelons notre exigence de voir libérer Boilem Sansal.
00:34Monsieur De Logu avait fait 27 minutes d'entretien à la télévision algérienne
00:38sans jamais citer Boilem Sansal, sans jamais citer Christophe Gleize.
00:42Et puis aujourd'hui, deuxième couche, j'ai envie de dire, qui ne m'a pas étonné d'ailleurs,
00:46Jean-Luc Mélenchon a publié un long message sur les réseaux sociaux où il dit
00:50« Mais savez-vous que le journaliste sportif Christophe Gleize est en prison depuis un an en Algérie ?
00:54Le silence français à géométrie variable a invisibilisé, il est temps de se réveiller.
00:59Nous les insoumis qui avons toujours recherché une solution mutuellement respectueuse
01:03au problème des relations avec le gouvernement algérien,
01:05nous ne comprenons pas cette condamnation à ses temps de prison.
01:08Nous demandons au président Tebboune d'user de ses pouvoirs constitutionnels
01:12pour nous renvoyer notre compatriote, etc. »
01:15Voilà, donc c'est assez intéressant de décrypter la stratégie de la France insoumise.
01:21Et je vous disais hier qu'il y aurait recadrage possible avant la présidentielle
01:26avec Jean-Luc Mélenchon et qu'il ne fallait pas être dupe de ce qui s'était passé hier.
01:30Et ce message de Jean-Luc Mélenchon, d'une certaine manière, valide cette interprétation.
01:36J'enjoins tous les auditeurs qui nous écoutent à aller voir les messages
01:40sous le tweet de LFI qui recadrent Sébastien Delogu.
01:44Ce ne sont que des messages de haine, de militants d'extrême-gauche
01:48qui expliquent que LFI a lâché Sébastien Delogu et que c'est honteux.
01:53LFI est en train de se faire doubler sur sa gauche par ses militants.
01:57Ils ont joué à cela, ils l'ont alimenté.
01:58Et maintenant, ces militants ne comprennent pas pourquoi ils lâchent à la fois Sébastien Delogu
02:02et l'Algérie alors qu'ils évidemment n'ont pas soutenu Boilem Sansal.
02:06Là, ils soutiennent ce journaliste parce qu'il est de gauche.
02:08Donc, ils ont le soutien à géométrie variable en fonction de qui est embastillé.
02:11Boilem Sansal, c'est un militant d'extrême-droite, selon eux.
02:14Donc, il ne faut pas le soutenir.
02:15Et ce journaliste de gauche, il faut le soutenir.
02:17Il a par contre raison, Jean-Luc Mélenchon, sur le silence du Quai d'Orsay.
02:20Mais ce n'était pas au profit de Boilem Sansal.
02:22C'est parce que le Quai d'Orsay estimait qu'en se taisant,
02:25on avait une chance de sortir M. Glees de là.
02:27On voit la réussite de la stratégie du silence,
02:30la réussite de la stratégie de la carpette qu'on a déjà décortiquée hier.
02:35Ça marche formidablement bien. Jean-Noël Barraud est allé à Alger
02:39pour essayer de libérer Boilem Sansal.
02:40On ne lui a même pas laissé l'occasion de le rencontrer.
02:42Et là, ce journaliste est condamné à 7 ans de prison.
02:45Mais regardez vraiment les commentaires des militants d'extrême-gauche
02:48sous le tweet de LFI.
02:49Ils sont en train de se faire dévorer la révolution
02:51qui dévore toujours ses enfants.
02:53On est en train d'assister à ça.
02:54C'est intéressant, mais vous n'avez pas vraiment répondu à ma question
02:57sur la stratégie de Jean-Luc Mélenchon, Eliott Deval.
02:59La question, c'est jusqu'où elle va cette stratégie ?
03:02Parce que si recadrage il y a en deux tweets,
03:05il faut savoir si, je crois que M. Delogu brigue la mairie de Marseille.
03:09Est-ce qu'il y aura sanction pour M. Delogu
03:11qui est allé devant la télé algérienne
03:14en expliquant qu'il a embrassé le drapeau
03:17sans avoir un mot ni pour Boilem Sansal
03:20ni pour Christophe Glees.
03:22Donc il ne faut pas être dupe non plus.
03:24Ça reste deux tweets.
03:25C'est l'ancien chauffeur, si je ne m'abuse, de Jean-Luc Mélenchon.
03:28Ils ont une grande proximité tous les deux.
03:31Ils ont dû s'appeler pour...
03:31Et idéologiquement, ils s'entendent parfaitement.
03:34Vous avez raison, Gauthier.
03:36Il a dû lui dire, écoute, je te mets un petit tir sur les réseaux sociaux
03:39mais ça ne changera rien de ce qui va se passer par la suite.
03:41Mais vous ne répondez toujours pas à ma vraie question
03:44que je trouve beaucoup plus intéressante que vos réponses.
03:47C'est-à-dire...
03:48Faites la réponse à ce moment-là.
03:49Ce qui est intéressant, c'est de voir une inflexion de Jean-Luc Mélenchon
03:55que nous avions imaginé
03:57parce que ce qui m'a mis la puce à l'oreille pour tout vous dire,
04:00c'est une interview, il y a quelques jours, de Marine Le Pen
04:02qui a dit, il est très malin Jean-Luc Mélenchon.
04:04Il sait que ce public-là, pour la présidence, il l'a déjà
04:07donc il va essayer d'en avoir un autre public.
04:09Mais ce que je vous dis, c'est que regardez les messages,
04:12il y en a qui expliquent, c'est terminé LFI,
04:15on va aller voter Dominique de Villepin.
04:17On va aller voter Dominique de Villepin.
04:18Sophie Obadia, Sophie Obadia.
04:20Les trois tweets, c'est marginal.
04:22Vous avez raison.
04:22C'est pas trois tweets.
04:23Non, mais en fait, il s'adapte à la demande.
04:25C'est un très bon, très très bon homme politique.
04:28C'est-à-dire qu'il a compris que là,
04:29il fallait aller un peu plus vers le centre-gauche
04:33et donc il y va aisément.
04:34C'est donc pas un double discours.
04:35C'est une adaptabilité remarquable en vue de la présidentielle.
04:39Il est encore très souple cet homme-là.
04:40Moi, je suis persuadé qu'ils ont dit à Sébastien Delogu,
04:42tu fais ton affaire, c'est très bien pour toi
04:45parce que ça va te permettre peut-être de faire un meilleur score à Marseille
04:48et nous, officiellement, on va être cadrés
04:50pour essayer d'élargir un peu en vue de la présidentielle.
04:53Mais ce que je vous dis, c'est qu'attention,
04:55maintenant, ils ont tellement joué à ça
04:57que leur base d'extrême-gauchiste ultra-radicalisée
05:01va peut-être égronder.
05:02Faites attention parce que vous avez 30 ans, vous radotez.
05:05Faites attention parce que ça commence très tôt, parfois.
05:10Mais c'est ça que je trouve intéressant.
05:12Et effectivement, ce que disait Marine Le Pen est juste.
05:15C'est un animal politique, Jean-Luc Mélenchon.
05:17C'est quelqu'un de très réactif et d'instinctif,
05:20disait-elle dans cette interview.
05:23Et elle imaginait ce qui peut se passer là,
05:26c'est-à-dire que de vouloir aller chercher un autre public
05:30plus que celui de l'extrême-gauche et déjà acquis, pour tout vous dire.
05:34Fabien Oteniente, ce monde politique,
05:38évidemment, vous le regardez,
05:40parce que je sais qu'il y a un côté éditorialiste chez vous.
05:42Oui, je le regarde avec curiosité,
05:47depuis petit d'ailleurs,
05:48parce que mon père m'emmenait dans les bureaux électoraux
05:52quand il y a des jours d'élections.
05:54J'aimais bien ça, j'aimais bien regarder tout ça.
05:56Et je suis attentivement à la vie politique.
05:58Vous êtes assez prudent dans vos prises de position,
06:00parce que j'ai l'impression que vous gérez votre public,
06:03vous gérez vos acteurs,
06:04et que vous êtes peut-être plus à droite que vos acteurs
06:06ou que le milieu culturel français.
06:08Par principe, quand on fait du spectacle,
06:13ou qu'on offre un divertissement aux gens,
06:16on n'a pas envie de se priver de la moitié des gens.
06:19C'est pas faux.
06:23Donc voilà.
06:24Il y a des discussions politiques sur les tournages ?
06:27Oui, en off, oui.
06:30Mais j'ai plutôt des copains
06:32qui pensent comme moi,
06:35mais...
06:36Qui sont en l'ombre ?
06:36Non, qui sont...
06:38Je ne sais pas ce que vous pensez,
06:39donc qui pensent comme dit,
06:40mais c'est assez large.
06:40Non, mais on a...
06:42Ça varie, ça varie.
06:45Est-ce qu'il y a des comédiens très à droite
06:46qui ne le diront jamais ?
06:48Jamais.
06:48Regardez le festival de Cannes,
06:50c'est plus simple d'avoir des positions
06:51à l'extrême-gauche,
06:53la gauche-croisette.
06:54Est-ce que ça existe,
06:56les comédiens très...
06:56Est-ce que ça existe,
06:58les comédiens très à droite ?
07:00Très à droite, non.
07:01Non, non.
07:02Ça existe à capter.
07:04C'est un peu à droite.
07:05Non, ça existe,
07:06mais ce n'est pas la majorité de l'espèce.
07:07Ce n'est pas la majorité de l'espèce.
07:08À droite, voilà.
07:09Est-ce qu'on peut écouter
07:10Lisa Bellucot,
07:12les députés écologistes ?
07:13Est-ce qu'on a le temps,
07:15puisque Lisa Bellucot
07:16a appelé ses militants écologistes
07:19à du sabotage ?
07:21Écoutons ce qu'elle a dit.
07:22Il y a quelqu'un dans l'Assemblée
07:23qui est assez en colère,
07:24j'ai l'impression.
07:25Vous avez demandé
07:26si on pouvait légalement
07:27percer des canalisations.
07:28Légalement, on ne peut pas.
07:30Mais si jamais...
07:32Moi, si j'étais une femme
07:33de la trentaine,
07:34ce que je suis,
07:34si j'avais deux petits garçons
07:35de moins de deux ans,
07:36c'est le cas,
07:37et si je m'inquiétais
07:37pour leur avenir,
07:38c'est le cas,
07:39je trouverais ça légitime
07:41que des militants écologistes
07:43aient recours au sabotage.
07:44Bravo.
07:44Évidemment,
07:47je ne vous invite pas
07:48à faire des choses illégales,
07:50mais je comprendrai
07:50tout à fait
07:51que ça puisse survenir
07:52pour le futur de mes enfants,
07:54pour le futur de nos enfants.
07:56Lisa Bellucot
07:57sur Europe 1,
07:58députée écologiste
07:59à 16h26.
08:00Est-ce que ça tombe
08:00sous le coup de la loi,
08:02Sophie Obadia ?
08:02D'inciter au sabotage ?
08:04Oui.
08:04Probablement,
08:05je n'ai pas vérifié,
08:05mais oui, bien sûr.
08:06C'est quoi ?
08:06C'est l'article 40
08:07dans ces cas-là ?
08:07Ah non, c'est l'article 40,
08:08ce n'est pas ça.
08:09C'est pour signer le procureur.
08:10Voilà, l'article 40,
08:10c'est pour signer
08:11l'infraction.
08:12Mais elle pourrait,
08:12mais elle est en train
08:13de dire qu'elle ne le fera pas
08:14puisqu'elle incite
08:14au contraire au sabotage.
08:15Mais là, par exemple,
08:15si on veut,
08:16on veut appeler le procureur,
08:18on va faire l'article 40.
08:19Non, mais tout le monde
08:21pourrait le faire à l'Assemblée.
08:22La présidente de l'Assemblée nationale
08:23pourrait...
08:23Là, ça ne s'est pas passé
08:24à l'Assemblée nationale.
08:25Ça s'est passé dans...
08:26Dans une manifestation, visiblement.
08:27Voilà, dans une manifestation.
08:28Et c'est elle-même
08:30qui l'a mise sur Facebook.
08:33C'est pour dire
08:34le sentiment d'impunité.
08:35Non, mais ce qui est détestable
08:36en réalité,
08:36c'est de dire
08:36si j'avais deux enfants,
08:38si...
08:38Elle ne parle que d'elle en réalité.
08:39Ce n'est pas l'intérêt collectif
08:40dont elle parle.
08:41Et je trouve ça assez grave
08:42en fait que de son point de vue,
08:44elle incite à un sabotage.

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