00:03Avec Philippe Coutin du Figaro, avec Sébastien Lignier, le chef du service politique de valeurs actuelles,
00:10Sébastien Delogu, désavoué par son propre parti.
00:15L'élu de Marseille s'est exprimé de façon personnelle en Algérie, il n'engage pas le mouvement, voilà ce que dit LFI sur les réseaux sociaux.
00:23Hier, lors d'un voyage à Alger, le député insoumis a fait la louange du régime d'Alger à la télévision locale
00:28et ce à la veille du verdict au procès en appel de Boilem-Sensel condamné à 5 ans de prison.
00:32Écoutez donc M. Delogu à la télé algérienne.
00:35Le ministre de l'Intérieur, M. Rotaillot, qui aujourd'hui invective, menace l'Algérie comme faisant partie du peuple,
00:44en étant maintenant représentant du peuple, j'ai pour ma part embrassé le drapeau de l'Algérie
00:50parce que nous avons avec ma famille nos racines ici.
00:54Voilà, et ça s'appelle un peu paf le chien là parce qu'il s'est fait un peu désavoué,
00:59enfin un peu complètement désavoué par LFI.
01:01C'est-à-dire que se rendre en Algérie alors que vous avez parlé de Boilem-Sensel
01:06et au même moment vous avez un journaliste français qui est incarcéré en Algérie pour une procédure fantoche,
01:15on est sur une provocation.
01:17Et honnêtement, pour que la France insoumise s'excuse, il faut vraiment dépasser les bornes.
01:21C'est arrivé très peu de fois ces dernières années. La dernière fois en date, c'était lors des fameuses caricatures antisémites contre Cyril Hanouna
01:27où du bout des lèvres, la direction de la France insoumise avait dit oui, alors finalement, pardon, on n'avait pas vu, on s'est trompé.
01:34Mais Jean-Luc Mélenchon, souvenez-vous, avait dit non, c'était absolument pas antisémite.
01:36Non mais là-dessus, je fais une petite parenthèse, revisionner, je crois qu'on a quelque part le replay,
01:42notamment sur le site d'Europe 1 et sur celui de CNews,
01:45le grand rendez-vous Europe 1 CNews Les Échos avec Manuel Bompard,
01:49où on essaye avec Mathieu Boccoté et Stéphane Dupont de lui arracher le fait qu'on part dans des trucs délirants d'intelligence artificielle ou non, mais machin, etc.
02:00C'est...
02:00Pour juste reconnaître une erreur.
02:02C'est son pesant de cacahuètes, on a passé un quart d'heure là-dessus.
02:04Oui, pardon.
02:06Et donc je referme ma parenthèse.
02:07Et vous vouliez dire que M. Delogu...
02:09Mais que M. Delogu, il y a un petit...
02:10En fait, la France Insoumise est très gênée par l'arrestation du journaliste Christophe Gleize, c'est ça ?
02:15C'est-à-dire que c'est un journaliste plutôt de gauche, qui a animé des tables rondes, des coloniales,
02:20et donc finalement, il se sent obligé, ce qu'il n'avait pas fait pour Bolem Sansal,
02:24je vous rappelle que Sandrine Rousseau avait dit que Bolem Sansal n'était pas un ange,
02:29donc comprenez, finalement, il avait un petit peu cherché.
02:31Là, en l'occurrence, c'est un journaliste de chez eux, entre guillemets,
02:33donc ils se disent, bon, il faut le soutenir.
02:34Mais le soutenir, ça veut dire aller contre le régime algérien,
02:38ce qu'ils n'ont jamais fait, notamment par pure politique politicienne
02:43et par envie d'attirer vers eux un électorat algérien et de la communauté algérienne en France.
02:49Donc ils se sentent un petit peu obligés par l'arrestation de ce journaliste,
02:52et donc c'est très maladroit.
02:54Gilles Boutin du Figaro.
02:55Jean-Luc Mélenchon, on n'a pas beaucoup de personnes autour de lui
02:57qui tiennent véritablement la route,
02:59et ils auraient dû empêcher Sébastien Delogu d'aller en Algérie,
03:01surtout dans ce contexte, en sachant qu'il y a toujours des prises de parole médiatiques
03:05qui sont faites sur place.
03:06Et je pense que Sébastien Delogu...
03:08On en conclut que M. Delogu ne conduit plus M. Mélenchon, non ?
03:11Ça a été son occupation.
03:13Ça a été son chauffeur, oui.
03:14C'est ce qu'on lit dans la meute, notamment.
03:16Ça a été son chauffeur.
03:16Ça a été son chauffeur, oui.
03:18Et ça montre aussi que Jean-Luc Mélenchon a une très mauvaise influence
03:21sur ses lieutenants,
03:23puisqu'ils se sentent autorisés, voire encouragés,
03:27à manier cette dialectique, toujours clientéliste,
03:32mais sauf que nous ne sommes pas dans un débat compartimenté,
03:35et donc les paroles se dispersent.
03:36En allant parfois plus loin que Jean-Luc Mélenchon,
03:38on a parfois l'impression que les élèves vont surpasser le maître.
03:40Quand on entend Delogu, quand on entend Rimaçal,
03:42on se dit que la génération qui arrive va peut-être être encore pire que Jean-Luc Mélenchon.
03:46Et c'est beaucoup ça, parce que déjà que Jean-Luc Mélenchon nous a beaucoup impressionnés à certains moments,
03:52je repense notamment d'ailleurs à la phrase de Jean-Luc Mélenchon qui avait dit
03:55« Vous verrez, à l'occasion des élections présidentielles,
03:59il se passera quelque chose, il y aura un attentat, c'est cousu de fil blanc. »
04:02Vous avez quand même un patron de parti qui a posé des bases assez hautes,
04:06donc pour quelle raison les gens qui le suivent se retiendraient-ils
04:10de faire même autant, en termes de radicalité,
04:15voire essayer de le dépasser ?
04:16Ils y sont encouragés en permanence.
04:18Donc Jean-Luc Mélenchon crée des petits monstres,
04:20les monstres le dépassent, sauf qu'ils n'ont pas l'ampleur ni l'aplomb d'un Jean-Luc Mélenchon.
04:26Tout ça est assez ridicule et montre les limites d'un parti qui n'est pas très structuré.
04:29Et pardon, depuis quand un député français embrasse un drapeau étranger ?
04:34Depuis De Logu.
04:35Mais quel qu'il soit, imaginez la polémique,
04:39c'est un député du Rassemblement National qui avait embrassé un drapeau de la Russie.
04:43Là c'était le gendarme de Théphane.
04:45Mais c'est presque une banalisation,
04:46puisque c'est le monsieur du drapeau palestinien également à l'Assemblée Nationale.
04:50Donc on en devient quelque peu habitué,
04:51donc on n'en relève même plus ses outrances.
04:53Il me tend une perche Sébastien Linné.
04:55Est-ce qu'on ne se dirait pas avant de se quitter un mot quand même de cet appel
04:58entre Emmanuel Macron et Poutine ?
05:00Ça fait trois ans qu'ils ne se sont pas parlé.
05:02Là tout d'un coup, on a un coup de fil.
05:05Je vois sur les écrans de contrôle que le camarade Rochebin
05:08a fait depuis bien une heure maintenant.
05:12On est là-dessus non-stop sur LCI.
05:14Mais j'entends bien, mais qu'est-ce que ça...
05:18Pour dire quoi ?
05:18Non, mais ce n'est pas ça.
05:20Je pense que c'est difficile pour l'instant,
05:22mais ça fait trois ans qu'ils ne se sont pas parlé.
05:25Macron appelle à un cessez-le-feu dans les meilleurs délais.
05:28C'est ce que déclare l'Elysée.
05:31Les Occidentaux sont responsables de la guerre en Ukraine,
05:34dit le Kremlin derrière ce...
05:36Qu'est-ce que ça vient faire ici, maintenant ?
05:40Et où est-ce que ça peut nous conduire, Gilles Boutin ?
05:43En termes de spectacle médiatique, on a vraiment l'impression de revivre la même chose qu'il y a trois ans.
05:50Avec la fameuse table ?
05:51Oui, il y a la table, et puis toutes les tentatives des espérelles, tous les visios,
05:56tous les efforts déployés par Emmanuel Macron pour arrêter Vladimir Poutine dans son élan.
06:01A l'époque, on peut considérer qu'il a fait tout ce qu'il pouvait,
06:04et c'était louable.
06:05Mais est-ce que c'est une reprise en main après les déclarations de Donald Trump,
06:09où on sent que maintenant Trump, il avait dit il y a quelques semaines,
06:14de toute façon, ça commence à me lasser,
06:16et puis si on n'y arrive pas, on passera à autre chose ?
06:19C'est vrai que c'est génial de l'incompréhension, ce moment,
06:21enfin ce scepticisme dont vous parlez.
06:24On ne voit pas bien ce qui peut changer.
06:25Vladimir Poutine est un animal à sang-froid,
06:28qui ne donne satisfaction à personne.
06:29Comme vous le dites, Donald Trump s'agace.
06:32On ne voit pas ce que Vladimir Poutine pourrait lâcher.
06:35Enfin, ses exigences sont...
06:37Sont les mêmes.
06:37De toute façon, il y a un partage de territoire, notamment sur...
06:41Non, mais Emmanuel Macron, il se fait salier.
06:43Donald Trump se retire un petit peu de la scène pour l'instant.
06:46Il y a une place à prendre de faiseur de paix,
06:49qu'Emmanuel Macron a échoué à entreprendre ces dernières années.
06:55Georgia Mélonie, sur la scène européenne,
06:57lui a pris un petit peu le leadership sur les questions géopolitiques.
07:00Et donc, il essaie de se dire, bon, je vais me rattraper,
07:02je vais montrer que la France a encore une place à prendre.
07:04Malheureusement, j'ai bien peur que la France n'ait plus grand-chose
07:07à mettre sur la table dans ce qu'on voit en Ukraine.
07:10C'est le qu'on voit jamais, d'ailleurs, dans ce genre de négociation,
07:12c'est Mme von der Leyen.
07:13Jamais.
07:14Jamais.
07:14Mais quand il y a une annonce réjouissante à faire,
07:17quand il y a une victoire annoncée,
07:18c'est toujours elle qu'on en voit en premier, évidemment.
07:20Bien sûr, mais dans les cas difficiles comme celui-là,
07:23c'est plus rare de l'avoir, effectivement.
07:27En tout cas, c'est à suivre ce dossier,
07:29parce que le timing est assez disruptif.
07:34Et la forte promotion qu'on utilise pour qualifier le président,
07:40par les soutiens d'Emmanuel Macron,
07:43en dit long, sur la volonté d'Emmanuel Macron
07:45de faire la promotion de ce coup de fil.
07:48C'est-à-dire qu'il faut que le monde entier sache
07:49qu'Emmanuel Macron a eu au téléphone
07:51la lumière possible de Jean Fais-le-Rollet aussi.
07:52Il s'agit uniquement d'occuper l'espace médiatique,
07:54c'est assez risible dans ce cas-là.
07:55Bon, voilà.
07:56Merci Gilles Boutin,
07:57merci Sébastien Ligny et les enfants d'Europe 1.