00:08Votre avant-dernière contre-proposition de la saison ne va rien coûter aux contribuables, mais vous dites qu'elle devrait faire gagner beaucoup d'argent et de tranquillité. Racontez-nous.
00:17Oui Alexandre, mais pour vous en parler, commençons par les nouvelles qui fâchent. Dans les tribunaux de commerce, en ce moment, on bat des records de faillites d'entreprises.
00:2466 000 défaillances l'an dernier, 18 000 pour le premier trésorerie de 2025, et cela s'accélère.
00:30Trois raisons à cela. La hausse du coût de l'énergie, des taux d'intérêt, les tarifs de M. Trump, les crises géopolitiques et les prêts Covid à rembourser.
00:39Les chefs d'entreprise sont dans le brouillard de l'incertitude. La seule chose qui est certaine, c'est la tension sur la trésorerie.
00:45Mais on ne peut plus leur donner ni même leur prêter de l'argent, Edouard. C'est impossible avec la dette publique.
00:50Absolument. Mais vous savez, les entrepreneurs, les TPE, les PME, les petits, pour faire simple, qui sont habitués à se débrouiller eux-mêmes,
00:57ils ne demandent pas grand-chose. Simplement une chose, qu'on leur paye leur facture en temps et en heure.
01:03Et là, il y a une exception française minable. Nous avons une tradition qui ne nous fait pas honneur,
01:08où les grands attendent à la dernière minute avant de payer leurs petits fournisseurs.
01:1240, 50, 60, 90 jours. Avec dans le rôle du pire payeur, l'État.
01:1653% des PME refusent de répondre à des appels d'offres publiques tellement l'État paye tard.
01:22L'Observatoire des délais de paiement estime à 15 milliards d'euros la trésorerie manquante dans les PME françaises chaque année
01:27à cause des paiements tardifs. C'est lamentable de la part de l'État, et il faut le dire, de certaines très grandes entreprises.
01:33Alors on fait quoi ? On taxe ?
01:35Ah non, ça, non merci. On fait trois choses.
01:38Dans un pays où les salariés sont payés tous les 30 jours, eh bien tout le monde doit être payé à 30 jours, fournisseurs inclus.
01:43Au-delà, c'est le taux usurier automatique qui s'applique pour tous les mauvais payeurs, 7,20%.
01:49Deuxièmement, on fait du naming and shaming, c'est-à-dire on donne la liste des plus mauvais payeurs, industrie par industrie.
01:55Comme ça, les belles PME, de la tech notamment, les good guys, iront travailler avec les autres.
02:00Les bons payeurs, c'est vertueux.
02:02Enfin, on donne les noms de ceux qui ont fait les progrès les plus visibles année par année.
02:06C'est comme ça et pas autrement qu'on fortifiera l'unité économique et sociale du pays.
02:10Fini les entrepreneurs et artisans à bout de nerfs, angoissés, ou qui reportent embauches et investissements,
02:16parce que l'État ou le grand donneur d'ordre fait le mariole avec sa trésorerie.
02:19En 2025, les grands payent leurs factures aux petits le plus vite possible,
02:26et c'est toute la France qui gagne en croissance, en confiance, en embauche et en investissement.
02:30C'est ça, être un leader.
02:32Édouard Tetrault, merci. Votre contre-proposition dans le magazine JD News à la une cette semaine,
