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00:00Avec mes camarades de la première heure, bonsoir Catherine Ney, bonsoir Pierre, bonsoir Louis Dragnel, bonsoir Pierre, merci d'être avec nous Antoine Armand, bonsoir député EPR de Haute-Savoie, ancien ministre de l'économie, on va écouter Sophie Prima qui ce matin était au micro de Sonia Mabrouk sur CNews et sur Europe 1, elle répondait à Yael Brown-Pivet, la présidente de l'Assemblée Nationale qui jugeait nécessaire une hausse d'impôt, en tout cas elle disait qu'on ne pouvait pas s'en sortir autrement, écoutez la porte-parole du gouvernement.
00:26C'est son point de vue, elle le défendra devant le Premier Ministre encore une fois et c'est le Premier Ministre qui tranchera, vous savez depuis deux mois, il y a beaucoup de ballons d'essai qui sont envoyés dans la nature.
00:38Ce ballon par deux mois il fait mal parce que là dans un autre contexte dire qu'on ne peut pas exclure une hausse d'impôt, bien sûr c'est pas la volonté je le répète, ce n'est pas la volonté du gouvernement, ce n'est pas l'option privilégiée que nous prenons, nous prenons d'abord en considération les baisses de dépenses de l'État, c'est donc la voie qui a été globalement choisie,
00:55on verra dans la pratique où nous en serons à la fin des discussions, parce que vous savez il va y avoir des arbitrages proposés par le Premier Ministre au mois de juillet,
01:03et puis après il y aura un temps de discussion avec les parties politiques.
01:06Ça vous aide ce genre de proposition dans la presse ce matin ?
01:08Ce n'est pas une canicule que nous allons aborder, c'est probablement des vents très très forts.
01:12Antoine Armand, qui ment dans l'histoire ?
01:14Précisez votre question Pierre.
01:16Qui ment entre Iaël Braun-Pivet qui dit on ne s'en sortira pas si on ne hausse pas les impôts,
01:20et Mme Prima qui semble dire qu'il y aura des arbitrages mais il n'y aura pas de hausse d'impôts ?
01:25Pour le moment le gouvernement n'a pas encore présenté son budget, on l'attend.
01:29Maintenant la vérité, en tout cas celle qui me semble évidente,
01:33C'est ce que j'attends de vous Antoine.
01:34Celle qui me semble évidente, c'est que nous sommes à la fois le pays qui taxe le plus au monde,
01:38et le pays qui dépense le plus au monde.
01:40Donc si la solution était d'augmenter les impôts, mais mes pauvres amis,
01:44on n'aurait pas 3000 milliards de dettes et 6% de déficit.
01:473345.
01:48C'est une évidence.
01:50Ensuite, et là je mets de l'eau au moulin de tout le monde,
01:52ensuite, baisser 1 euro de dépense publique aujourd'hui en France, c'est difficile.
01:57Baisser 1 euro, quel que soit le secteur.
02:00Parce que ce sont des dépenses qui ne datent pas d'hier ou d'avant-hier,
02:02ce sont des dépenses qui datent d'il y a 50 ans.
02:04Et donc dans tous les domaines...
02:05Et ce sont à chaque fois des dépenses structurelles ?
02:07Et non, elles ne sont pas à chaque fois structurelles, premièrement.
02:10Pourquoi est-ce que c'est si difficile ?
02:11Les dépenses les plus importantes reposent sur des prémices que nous avons posées il y a 50-70 ans maintenant.
02:17La sécurité sociale élargie est toujours plus forte.
02:22La prise en charge d'un transport sanitaire quand vous avez une consultation.
02:26Un nombre de médicaments sans limite quand vous allez à la pharmacie, etc.
02:30C'est la gratuité.
02:31Donc la gratuité, le changement à accomplir, il est politique, il est dans le budget,
02:35mais il est avant tout, comment dirais-je, dans notre mentalité.
02:40Quand je vois que des députés socialistes d'un parti de gouvernement
02:42sont incapables de proposer ou d'accepter la moindre économie,
02:47je me dis qu'on n'habite pas absolument dans le même pays.
02:49Et donc je veux bien qu'on parle d'impôts, je veux bien qu'on ait ce débat-là,
02:52mais arrêtons par pitié de faire comme si le problème numéro 1
02:55n'était pas la dépense publique incontrôlée.
02:57Madame de Montchelin aujourd'hui a dit effectivement qu'elle allait faire le maximum
03:02pour baisser la dépense publique.
03:04Mais enfin, tout cela ce sont des mots et en attendant on ne voit pas de résultat.
03:08Vous avez lu vous-même parler de 3 345 milliards de dettes publiques.
03:14Je vous confirme que l'heure est aux travaux pratiques pour le gouvernement.
03:17Malgré la photo, donc il y a une belle photo de classe, mais en attendant il ne se passe rien.
03:21Alors le processus budgétaire a su son cours,
03:23je crois que le Premier ministre doit s'exprimer dans les prochains jours.
03:26On a un ordre de grandeur, 40 milliards, très bien.
03:29Mais j'ai appris de ma brève expérience à Bercy quelque chose de très simple.
03:34C'est que, ça fait rire Louis de Reganel que ce soit bref,
03:36mais j'ai appris quelque chose de très simple.
03:42Vous pouvez dire qu'on va faire 30, 40, 50, 60 milliards d'économies.
03:46Si vous ne dites pas la mesure, la ligne, si vous ne parlez pas d'un côté du transport sanitaire,
03:52de l'autre du nombre d'agents publics dans certains secteurs centralisés d'État
03:56où des fonctionnaires sont derrière un bureau plutôt que d'être sur le terrain.
03:59Si vous ne nommez pas les choses, mais vous n'avez aucune chance d'arriver à cette économie-là,
04:04et à la fin vous avez dit 40 milliards pendant le budget pour l'année à prévoir,
04:07et puis à la fin vous n'avez pas grand-chose.
04:09Si vous nommez les choses comme pour les taxis, ils viennent à Paris,
04:14ils encombrent toutes les rues, en fait Paris est bloqué,
04:16et puis on négocie, et puis ce qui devait rapporter beaucoup d'argent, c'est en rétropédale.
04:24Parce que, je le dis sans esbrouffe,
04:28parce que nous ne mesurons pas la gravité potentielle de notre situation,
04:33et que nous sommes un grand pays, avec un PIB important, avec une économie diversifiée,
04:38Mais est-ce qu'on dit toujours un grand pays ?
04:40Nous sommes toujours un grand pays, mais nous sommes en train de tomber dans l'isolement financier.
04:44Je vous donne un exemple très simple au niveau européen,
04:48nous sommes les seuls à ce niveau de déficit,
04:50et dans deux ou trois ans, nous serons les seuls au-dessus, en dessous des 3%.
04:54C'est-à-dire que, là je ne vous parle pas de, comment dirais-je, de grands verbiages, de grandes diluquences,
05:00c'est une évidence, et il faut qu'on la regarde en face.
05:03Moi je suis entièrement d'accord avec ce que vous dites, Antoine Armand,
05:06Il y a quand même deux remarques, une remarque sur le fond, et une sur la forme,
05:09s'agissant de François Bayrou et de la situation dans laquelle il est.
05:12Sur le fond, l'immense problème de ce gouvernement, mais comme des précédents,
05:16c'est que personne n'est capable de dire quelle est la priorité absolue.
05:19Tout est prioritaire, donc...
05:21Il y a le feu partout.
05:21Dès que vous dites, on va baisser cet endroit-là,
05:24ah bah non, immédiatement, c'est une priorité,
05:25ah bah là, il y a la défense d'intérêt catégorielle,
05:28c'est immédiat, à chaque fois, c'est exactement la même chose qui se produit.
05:31Et tant que le gouvernement ne dira pas,
05:33eh bien, en fait, pour les dix prochaines années,
05:36voilà l'aspect prioritaire,
05:38pourquoi pas, d'investissement supplémentaire,
05:40donc d'augmentation des dépenses publiques,
05:42et de l'autre côté, de baisse des dépenses publiques,
05:45parce qu'on considère soit qu'on n'a pas les moyens,
05:47soit que la vie a changé en société,
05:50et donc qu'il y avait des choses qui étaient peut-être importantes,
05:51des aides, par exemple, qui étaient importantes il y a 30 ans,
05:54et qui ne le sont plus ou moins aujourd'hui.
05:56Voilà, tant qu'on ne fera pas ça, en réalité, on n'y arrivera pas.
05:58Et ensuite, sur la forme, moi, je viens de voir que François Bayrou a expliqué,
06:03donc on s'attend tous à ce qu'il fasse une présentation,
06:05de ses propositions de baisse des 40 milliards d'euros autour du 14 juillet.
06:10Et il vient de dire, je vais proposer aux partis politiques de me faire des propositions,
06:14et ensuite, on verra ce qu'on baissera.
06:17Mais avec une méthode pareille,
06:18on voit une seule chose, c'est que François Bayrou cherche à acheter un sursis supplémentaire
06:22pour rester à Matignon un peu plus de temps,
06:25mais au niveau du fond, du coup, je reviens au premier sujet,
06:28on voit bien que si on demande à toutes les forces politiques de faire ces propositions,
06:32on sait très bien qu'il n'y aura pas de consensus,
06:33donc il n'y aura pas de décision prise.
06:35Et en politique, normalement, décider, c'est choisir.
06:39Et donc, choisir, c'est un renoncement.
06:41J'ai fait.
06:41Vous choisissez, vous dites, la priorité, c'est la réduction des dépenses publiques.
06:45Donc, aujourd'hui, on a plus de 1 euro,
06:48enfin, pour 1 000 euros de dépenses publiques,
06:50il y a plus de 570, ça doit être même un peu plus de 580 qui partent dans le social.
06:54Eh bien, dans le social, qu'est-ce qu'on doit réduire en priorité ?
06:57Voilà pourquoi on doit le faire.
06:58Et c'est vrai qu'à aucun moment, on a ce discours-là,
07:01à part Amélie de Montchalin, qui est la ministre du Budget.
07:03On voit bien qu'en fait, elle fait ses propositions un peu dans son coin.
07:06Elle va les proposer ensuite à François Bayrou,
07:09qui dira lui-même, mais ce n'est pas moi qui vais choisir,
07:10c'est les partis politiques.
07:11Et en fait, il ne se passera rien.
07:13Et je trouve que c'est assez consternant.
07:15La méthode était plutôt ambitieuse et bonne initialement.
07:17C'est-à-dire, on va anticiper le budget,
07:19on va faire ses propositions le 14 juillet.
07:21Et en réalité, on sait bien que le 16 juillet,
07:23eh bien, on sera toujours au même point.
07:25Antoine Armand, réponse ?
07:26Je pense que c'est assez clair que le gouvernement
07:28va prendre ses responsabilités en déposant un projet de budget.
07:31De toute façon, ce sera le cas avant la fin du mois de septembre.
07:34Quel qu'il soit.
07:34Oui, mais là, je parle de juillet.
07:35Une première chose.
07:36Et j'espère que le gouvernement, d'ici la fin du mois de juillet,
07:39pourra mettre sur la table son projet,
07:41si ce n'est ligne à ligne,
07:43au moins dans les réformes les plus importantes.
07:46Ce que je ne trouve pas inintéressant néanmoins,
07:47dans le fait de demander aux partis politiques,
07:50aux groupes politiques de s'exprimer,
07:51c'est que j'aimerais bien qu'une partie de la gauche,
07:55celle qui aspire à gouverner,
07:57pas celle qui aspire à mettre le bazar absolument partout
08:00à chaque fois que c'est possible,
08:01que cette partie de la gauche soit capable d'assumer
08:04au moins un euro d'économie quelque part.
08:06Quand vous leur demandez une piste d'économie,
08:08ils vous disent qu'on va baisser les aides aux entreprises.
08:10En fait, c'est un mot poli pour dire augmenter les impôts.
08:14Si vous n'avez pas, y compris chez les sociodémocrates
08:17ou chez la gauche, une capacité à faire un euro d'économie,
08:20d'abord, ils sont complètement isolés.
08:22Partout en Europe, les sociodémocrates ne vont pas faire des économies.
08:23Vous avez un peu la réponse dans votre question.
08:25Vous espérez que le Parti Socialiste fasse ces propositions-là.
08:29En réalité, ça fait des mois qu'ils auraient pu faire ces propositions-là.
08:31Et ces propositions sont dans ce que vous dites.
08:34Ils vont dire qu'il faut réduire les aides pour les ultra-riches,
08:38les aides, les niches fiscales.
08:39Et augmenter les impôts pour les riches.
08:40Et donc, augmenter les impôts.
08:41Donc, le problème, c'est que tout le monde joue
08:43à tendre la main à l'autre.
08:45En réalité, personne ne tend la main à personne.
08:47Et vous ne trouvez pas que ça a un peu trop duré.
08:49Moi, je me dis simplement,
08:50ça fait maintenant 5-6 ans qu'on parle de réduire les dépenses de l'État.
08:54Et on attend des autres qui fassent le premier pas.
08:56En réalité, maintenant, c'est vous qui êtes au pouvoir.
08:58Alors, dans une situation qui n'est pas facile, ça, j'en suis bien d'accord.
09:02Maintenant, ce qu'il faut, c'est décider, il faut trancher.
09:04Et si vous envoyez le message aux oppositions que vous pouvez reculer,
09:07bien évidemment que les oppositions vont tout faire pour vous faire reculer.
09:10Oui, mais il peut faire comme, puisqu'il cite beaucoup Mendès France.
09:13Mendès France, quand le général de Gaulle est arrivé au pouvoir,
09:18il proposait un plan qui était assez drastique pour relever la France.
09:24Et le général n'en a pas voulu, il a démissionné.
09:25Donc, quand il se compare à Mendès, est-ce que c'est parce que pour une fois,
09:30parce que jusqu'ici, il ne nous a pas habitués dans son passé
09:33à prendre des mesures très franches et très rigoureuses,
09:37enfin, il a toujours parlé de la dette.
09:39Ça, c'est quand même un sujet qui le préoccupe depuis toujours.
09:41Ça, c'est vrai et ça, il n'a pas varié.
09:43Mais dire comment il fallait la réduire, il ne l'a pas dit.
09:46Mais maintenant, s'il se compare à Mendès, est-ce qu'il va enfin sortir quelque chose d'assez courageux,
09:52puisqu'il pourrait, et où il pourrait démissionner ?
09:56La clé, c'est la démission.
09:57Soit on ne fait rien et on reste, et ça arrange tout le monde,
10:00de durer encore deux ans, parce qu'il faut bien dire que tous les partis, dans le fond,
10:04ils se disent, on va le faire tomber, mais on veut l'arder,
10:06parce qu'il a, dans le fond, l'inaction lui est imposée,
10:11compte tenu aujourd'hui de ce qu'est aujourd'hui l'hémicycle.
10:13Je crois que, je suis assez d'accord avec ce que vous avez dit tous les deux,
10:17je crois que, j'ai appartenu à un gouvernement qui a souhaité réduire les dépenses,
10:22le gouvernement de Michel Barnier,
10:23et le Premier ministre Barnier a eu le courage de ne pas céder,
10:26quitte à ce que ça veuille dire tomber.
10:28Je suis assez d'accord avec ce que vous voulez dire,
10:30et je veux insister sur ce point, on ne peut pas attendre deux ans.
10:33C'est-à-dire qu'aux auditeurs qui nous écoutent et qui se disent,
10:37après tout, peut-être que dans le contexte politique,
10:40il n'y a pas besoin de réfléchir à travailler davantage aujourd'hui,
10:44il n'y a pas besoin de réduire dès l'année prochaine,
10:45on peut encore se donner un an, ce n'est pas possible.
10:48Il ne faut pas laisser croire que politiquement, économiquement, on peut attendre.
10:53Alors oui, c'est extrêmement dur, parce qu'il n'y a pas de majorité,
10:56parce que le socle commun est ce qu'il est,
10:59pour plein de raisons, c'est difficile.
11:01Mais je crois, j'espère, qu'on ne gouverne pas pour attendre,
11:04et qu'on ne gouverne pas, on gouverne pour choisir et pour avancer.
11:0919h27, Antoine Armand est avec nous sur Europe 1,
11:12et on revient dans un instant.
11:13Merci Maëlle Assagni, à tout à l'heure, pour l'information.
11:16Europe 1 Soir, 19h, 21h, Pierre de Villeneuve.
11:20Toujours avec Louis de Ragdell, Catherine Ney,
11:22et l'ancien ministre de l'économie, actuel député EPR.
11:26EPR, c'est ensemble pour la République, comme les réactions nucléaires.
11:29On va en avoir un peu plus, d'ailleurs.
11:30Voilà, c'est ça.
11:32De Savoie, de Haute-Savoie, pardonnez-moi, Annecy.
11:35L'actualité, c'est aussi cette proposition de loi LR
11:37pour faciliter la rétention des sans-papiers,
11:39rallonger la durée de rétention dans les cras à 210 jours.
11:42Mesure qui était voulue par Bruno Retailleau,
11:45alors qu'il venait d'arriver à Beauvau.
11:47C'était sous le gouvernement que vous avez connu vous-même, Antoine Armand.
11:52Écoutez, une passe d'armes à propos de cette proposition de loi
11:55entre le député LFI de l'Essonne, Antoine Léaumand,
11:58et Bruno Retailleau sur cette proposition de loi.
12:01C'était hier soir.
12:02Vous utilisez les étrangers et les immigrés
12:05pour masquer l'ensemble des violences,
12:08des viols, des meurtres qui sont commis,
12:10non pas par des étrangers,
12:12mais souvent au sein de la famille elle-même.
12:14Honte à vous, monsieur Retailleau, qui salissez ce drapeau.
12:17La pratique de l'inversion des valeurs,
12:19c'est la pratique courante des insoumis.
12:21Vous m'accusez des pires mots.
12:23Votre parti, c'est le parti qui souffle quotidiennement
12:26sur les presses de l'antisémitisme,
12:28en se cachant, bien sûr, contre l'antisionisme.
12:30Un de vos membres était il y a quelques jours en Algérie.
12:33Rien sur Boilem Sansal.
12:35Il n'a pas parlé du drapeau français.
12:37Il a dit, moi j'embrasse le drapeau algérien.
12:39Le seul drapeau, chers collègues,
12:41que moi j'embrasse, c'est le drapeau bleu-blanc-rouge.
12:43C'est une inversion des valeurs.
12:44C'est irresponsable.
12:45C'est une honte.
12:46Et vous êtes le parti de l'indignité.
12:48Est-ce que vous saluez, Antoine Armand,
12:50l'opiniâtreté de Bruno Retailleau ?
12:52Dans cette passe d'armes,
12:54je pense que pour chacun,
12:56il est une évidence qu'il y a quelqu'un
12:58qui défend des choses élémentaires,
12:59qu'on devrait tous soutenir.
13:00Et puis de l'autre côté,
13:02la France insoumise qui, au fond,
13:04essaye de détourner le sujet.
13:05Vous avez entendu dans l'extrait
13:06que la France insoumise parle des étrangers.
13:09Mais cette loi,
13:10elle parle des étrangers en situation irrégulière,
13:13qui ont épuisé toutes les voies de recours,
13:16qui ont une obligation de quitter le territoire,
13:17et qui présentent une dangerosité pour les Français.
13:21Et on ne les retiendrait pas.
13:23Je suis député d'une ville
13:24qui, pour la plupart des Français,
13:26apparaît plutôt calme, Annecy,
13:28et dans lesquelles il y a de plus en plus
13:29de personnes en OQTF
13:31qui traînent dans les rues
13:32et qui, parfois, créent des incivilités
13:33ou des violences.
13:35Et notre réponse à nos compatriotes,
13:37à nos concitoyens, aux étrangers,
13:38en situation régulière,
13:40qui vivent, qui travaillent dans le pays,
13:41c'est, au fond,
13:43d'essayer de noyer le poisson.
13:44C'est absolument déconnecté
13:47de ce que vivent les Français tous les jours.
13:48Et c'est ce qui explique
13:49ce ras-le-bol sécuritaire
13:51qui s'exprime dans le pays.
13:52Est-ce que vous pensez
13:54que si ce projet est voté,
13:56que le ministre de l'Intérieur
13:59peut compter sur le soutien
14:01du Conseil constitutionnel ?
14:03Je ne peux pas parler
14:04à la place du Conseil constitutionnel.
14:06Je comprends qu'il y a une question
14:09très importante
14:10des motifs de rétention
14:11et de la retenue.
14:14Mais le droit doit pouvoir évoluer
14:16quand la société évolue.
14:17Ça fait des milliers d'années
14:18que c'est le cas.
14:20Et je veux dire,
14:20moi, je n'ai pas de tabou.
14:21Si le droit constitutionnel
14:23ne permet pas de faire des choses
14:24de sécurité,
14:26de bon sens élémentaire
14:27pour protéger les concitoyens,
14:29le droit constitutionnel doit évoluer.
14:31Il fait primer les droits individuels
14:33sur la sécurité.
14:34C'est la jurisprudence,
14:36en l'occurrence.
14:37Et donc, s'il faut affirmer
14:38plus clairement les choses,
14:39mais faisons-le.
14:40Et je vais vous dire,
14:42en général,
14:42quand j'en parle avec les concitoyens,
14:44les gens ne comprennent
14:45même pas cette discussion.
14:46C'est-à-dire que nous, parlementaires,
14:48nous sommes chargés
14:48de faire évoluer le droit
14:49pour qu'il corresponde
14:50à la société.
14:51Donc, si je viens vous voir
14:52et que je vous dis,
14:53Pierre de Villeneau,
14:54non, je ne ferai pas évoluer le droit
14:55parce que ça voudrait dire
14:56qu'on change le droit,
14:57qu'est-ce qu'on raconte ?
14:59Donc non, il faut être à l'aise.
15:00Il faut dire que quand on a
15:01une difficulté qui est la nôtre,
15:02en termes de sécurité,
15:03on y répond.
15:04Ensuite, pas de fariboles,
15:06pas de fables.
15:06Le problème numéro un
15:08des obligations de quitter le territoire,
15:09c'est un problème diplomatique.
15:11C'est que les pays de retour
15:12n'acceptent pas ces personnes.
15:14Et ça, c'est long,
15:15c'est frustrant
15:16et c'est pénible.
15:17Louis Dragnel.
15:18Alors, moi,
15:19ce que je trouve particulièrement
15:20scandaleux dans cette histoire,
15:21c'est que ce texte intervient
15:22parce qu'il avait été réfléchi
15:23après la mort de Philippines,
15:26qui avait été sauvagement tué
15:28justement par un OQTF
15:29qui était sorti de prison.
15:31Et donc, Bruno Retailleau
15:32s'est dit,
15:32il faut absolument
15:33que cette histoire
15:34ne puisse pas se reproduire
15:36au le moins possible.
15:37Et donc,
15:37la disposition la plus forte
15:39de ce texte,
15:39elle concerne en réalité
15:41des gens qui sont
15:42donc clandestins
15:43sur le territoire français,
15:44donc qui, de toute façon,
15:45devraient être expulsés
15:46dans un monde normal.
15:48Et ils accumulent
15:49d'autres éléments.
15:50Ce sont des gens
15:51qui présentent des troubles
15:53à l'ordre public
15:54ou alors des gens
15:54qui ont déjà été condamnés
15:55à divers crimes et délits,
15:58infractions sexuelles notamment.
16:00Et donc,
16:00on ne parle même pas
16:02de tous les OQTF,
16:03on parle des OQTF
16:04les plus dangereux.
16:05Et on ne parle pas
16:06de mesures extrêmement difficiles,
16:08on dit simplement
16:08qu'il faut qu'on puisse
16:09les garder un tout petit peu
16:10plus longtemps
16:10dans les centres
16:11de rétention administratif,
16:13simplement,
16:14justement,
16:14pour avoir plus de temps
16:15pour obtenir
16:16des laissés-passés consulaires
16:17de pays qui coopèrent
16:19difficilement avec la France
16:19ou tout simplement
16:21d'avoir toutes les pièces
16:23pour pouvoir
16:23bien préparer une expulsion.
16:25Donc, effectivement,
16:26là où je vous rejoins totalement,
16:27c'est que c'est un débat
16:28qui, non mais normalement,
16:29on ne devrait même pas
16:29débattre sur ce sujet.
16:30Et je rappelle simplement
16:31qu'il y a d'autres pays
16:32de l'Union Européenne
16:33dans lesquels le placement
16:34dans l'équivalent
16:35dans les pays
16:36de centres de rétention administratifs,
16:37ça va jusqu'à 800 jours,
16:39900 jours,
16:391000 jours pour certains pays.
16:41Donc, on n'est absolument pas
16:42le pays le plus répressif
16:43en la matière.
16:44On a un énorme problème
16:46d'exécution
16:47de ces obligations
16:48de quitter le territoire français.
16:50Alors, vous avez dit,
16:50en raison notamment
16:51des difficultés
16:52qu'on a avec certains pays,
16:53mais aussi en raison
16:54du droit français.
16:54Et quand vous regardez aussi
16:56toutes les OQTF
16:58qui sont attaquées
16:58devant la justice
16:59par des associations,
17:01par des lobbies,
17:02des ONG pro-immigration,
17:04vous vous rendez compte
17:05que la plupart du temps,
17:07ces ONG obtiennent,
17:09enfin, font casser,
17:10font annuler
17:11l'obligation de quitter
17:12le territoire français.
17:13Et ça provoque,
17:14et je termine simplement
17:14d'un mot là-dessus,
17:16un engorgement énorme
17:17dans les tribunaux administratifs.
17:19Je rappelle quand même
17:19simplement
17:20qu'une procédure sur deux
17:22devant les tribunaux administratifs
17:23en France,
17:24concerne le droit des étrangers.
17:25Et donc, normalement,
17:26les tribunaux administratifs
17:27sont faits pour gérer
17:27énormément de contentieux,
17:29mais pas pour la moitié
17:30d'entre eux
17:31du contentieux
17:32qui concerne des étrangers
17:33qui contestent
17:34des mesures d'expulsion
17:35de la France.
17:36Antoine Aramand ?
17:37Oui, c'est ce que nous avions porté
17:38dans la loi immigration.
17:39Il y avait une vingtaine
17:40de procédures différentes
17:42de recours
17:42en cas d'obligation
17:44de quitter le territoire.
17:45Pour les déboutés
17:45du droit d'asile.
17:46à six pour l'asile
17:47mais pas que
17:47et pour pouvoir réduire
17:50cette personne-là.
17:51Il faut quand même
17:52comprendre aujourd'hui
17:53ce qu'est le travail
17:53dans une préfecture
17:54des agents publics
17:55qui montent pendant
17:56des semaines des dossiers
17:57pour expulser quelqu'un
17:58qui, un, n'a pas le droit
17:59d'être sur le territoire
18:00et qui, deux,
18:01a commis des délits
18:02par le passé.
18:03Et en face,
18:05il y a un travail
18:05d'investigation,
18:06d'instruction très long.
18:08C'est énorme.
18:08Et après des semaines
18:09et des mois,
18:10souvent,
18:10on est débouté,
18:12on est renvoyé
18:13à un jugement en appel.
18:15Ça ne va pas assez vite.
18:15Tout ça,
18:16ça ne va pas assez vite.
18:17C'est du temps perdu
18:18et surtout,
18:19on le disait à l'instant,
18:20c'est pour nos compatriotes
18:21dans le sujet budgétaire
18:22qu'on abordait juste avant
18:23totalement incompréhensible.
18:25Bien sûr.
18:26Et puis vous,
18:26l'État est très faible
18:28par rapport aux moyens
18:29auxquels il fait face.
18:31Et aux déconstructions
18:33de ce que vous avez dit.
18:34C'est-à-dire
18:34les différentes associations
18:35qui donnent carrément
18:36des tutos
18:37des tutos
18:38en disant
18:39regardez ce qu'on me veut
18:40pour détourner la loi.
18:41Et un système totalement absurde
18:42qui n'est pas lié
18:43à Bruno Retailleau
18:44ni même à son prédécesseur.
18:45Mais en fait,
18:46il y a 30 ans,
18:46le ministère de l'Intérieur
18:47a délégué une compétence
18:48de service public
18:49à des associations
18:50pour gérer
18:52la prise en charge
18:53de ces immigrés
18:55qui soient clandestins
18:56ou pas.
18:57Et le problème,
18:58c'est que le ministère
18:58de l'Intérieur
18:59paye deux fois.
18:59Une fois parce qu'il finance
19:01les associations
19:02et une deuxième fois
19:03parce que souvent,
19:04l'État est débouté
19:06dans ses demandes
19:07d'expulsion
19:07et donc est condamné
19:09à verser même
19:10des dommages intérêts
19:11à ces personnes.
19:12Et plusieurs fois,
19:12ici même et ailleurs,
19:13dans d'autres émissions
19:14à repas,
19:15on a posé la question
19:15pourquoi est-ce qu'on ne supprime
19:16pas des associations
19:17comme la CIMAD ?
19:18Alors ce qu'il faudrait
19:19en réalité,
19:19c'est que le ministère
19:20de l'Intérieur
19:20assume de récupérer
19:22l'entièreté
19:23de la gestion
19:24de l'immigration en France
19:25mais même la prise
19:26en charge financière,
19:27même humaine,
19:28pourquoi pas humanitaire
19:29et comme ça,
19:30si vous voulez,
19:30vous avez une chaîne
19:31de commandement
19:32totalement unifiée
19:33sur cette question-là.
19:34Il n'y a aucun problème,
19:35je pense,
19:35pour personne
19:36de laisser la possibilité
19:38à des gens
19:38membres d'associations
19:39plus simplement
19:40pour voir
19:40que les conditions
19:43des migrants
19:44qu'on cherchait expulsés
19:45respectent les critères humains,
19:47il n'y a aucun problème
19:48par rapport à ça,
19:49mais le problème,
19:49c'est que c'est un système
19:50totalement hypocrite
19:51et puis,
19:52je vous donne un détail,
19:53mais le premier conseil
19:54que donne la plupart
19:55de ces associations
19:55financées par le contribuable
19:57parce que c'est financé
19:58par l'État,
19:59c'est de jeter
19:59ces papiers d'identité
20:00quand les clandestins
20:02sont interpellés
20:03et je vous donne
20:05la suite de l'histoire,
20:06que doit faire l'État
20:07pour prouver
20:07la nationalité
20:08de certaines personnes ?
20:09Comment vous faites ?
20:10Vous devez payer
20:10des interprètes
20:12qui vont deviner
20:13à l'oreille
20:13le dialecte
20:15ou l'accent
20:16de la personne
20:18qu'ils ont en face d'eux ?
20:19C'est extrêmement compliqué
20:20pour certains pays.
20:21Vous avez par exemple
20:22des clandestins
20:22qui imitent un autre accent
20:23et donc,
20:24c'est très difficile
20:25de trouver le bon interprète
20:26et entre-temps,
20:28le temps s'écoule
20:29et donc,
20:30les procédures tombent
20:31et les personnes
20:32sont relâchées,
20:33sont dans la nature
20:33et on ne sait plus
20:34quoi faire de ces personnes.
20:36Ça doit être dur
20:37d'entendre tout ça
20:37en tant que responsable politique,
20:39Antoine Armand.
20:40Vous êtes parfaitement
20:41au courant de tout ça.
20:41C'est une construction
20:41qu'on connaît,
20:43qui est une construction lente,
20:44ce que vous l'avez décrit,
20:46on a parlé du risque d'en...
20:47Je ne sais pas
20:48si je dois rire
20:48ou si je dois...
20:49Enfin, c'est kafkaïen
20:50comme système.
20:50Mais ça fait partie...
20:51Vous voyez, moi,
20:51qui appartient à une génération politique
20:53qui ne fait pas de la politique
20:55depuis 30 ou 40 ans,
20:56ça fait partie des problèmes
20:57avec lesquels
20:57nous sommes entrés
20:58en politique
20:59et face auxquels
21:01on ne peut pas se dire
21:02que c'est une question
21:03d'anathème,
21:04de droite,
21:04de gauche,
21:05d'extrême
21:05ou de l'un ou de l'autre.
21:06C'est une préoccupation centrale
21:08de nos concitoyens
21:08qui considère
21:09qu'on ne peut pas
21:11continuer avec ces délais
21:12et avec cette inefficacité-là.
21:13Alors, il faut faire quelque chose,
21:14M. Armand.
21:15Et puisque vous êtes responsable politique,
21:17faites quelque chose.
21:18Faites.
21:18Nous commencerons par voter
21:20la loi qui est proposée ici
21:21et que soutient
21:22le ministre de l'Intérieur.
21:2419h43.
21:24Merci beaucoup,
21:25Antoine Armand.
21:25Merci à vous.
21:25C'est par le studio d'Europe.

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