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  • 01/07/2025
Les organisations s’apparentent-elles plutôt à des machines ou à des organismes vivants ? Ce débat remonte au moins au début des années 1960, avec les travaux de deux chercheurs britanniques, le sociologue Tom Burns et le psychologue George Stalker, mais il reste toujours d’actualité. Dans un ouvrage paru en 2025 intitulé « L’entreprise robuste », le biologiste Olivier Hamant, le consultant Olivier Charbonnier et l’universitaire Sandra Enlart reviennent sur cette distinction avec un angle résolument écologiste. [...]

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00:00Les organisations s'apparentent-elles plutôt à des machines ou à des organismes vivants ?
00:14Or, ce débat remonte au moins au début des années 1960,
00:18avec les travaux de deux chercheurs britanniques,
00:20le sociologue Tom Burns et le psychologue George Stoker.
00:24Mais il reste toujours d'actualité.
00:26Dans un ouvrage paru en 2025 intitulé « L'entreprise robuste »,
00:31le biologiste Olivier Hamant, le consultant Olivier Charbonnier et l'universitaire Sandra Hallard
00:36reviennent sur cette distinction avec un angle résolument écologiste.
00:41Il souligne que les organisations humaines, et notamment les entreprises,
00:45sont conçues pour maximiser la performance,
00:48alors que les organismes vivants privilégient plutôt la robustesse.
00:52Là où une entreprise recherche le juste à temps, la vitesse, l'efficience, la spécialisation et l'optimisation,
01:00les organismes vivants privilégient les réserves, la lenteur, les redondances, la polyvalence et la résilience.
01:08Alors cela leur permet, selon les auteurs, de bien mieux surmonter les fluctuations de leur environnement.
01:13Pour prendre une image, une entreprise idéale, c'est un peu comme un moteur de Formule 1.
01:18Sa recherche de performance est maximale, mais cela se paie au prix d'une extrême fragilité.
01:24Son optimisation l'empêche d'être adaptable.
01:27A l'inverse, un séquoia géant met au moins un siècle pour atteindre sa taille,
01:32mais il peut vivre plus de 3000 ans.
01:35D'un côté, la performance ponctuelle de la mécanique,
01:38de l'autre, la robustesse tranquille de l'organique.
01:41Les auteurs plaident pour une vision de l'entreprise construite sur la robustesse,
01:45et non plus sur la performance, afin de faire face aux défis climatiques, géopolitiques et socio-écologiques.
01:52Ce débat rappelle un autre ouvrage, « Antifragile », publié en 2013 par Nassim Nicolas Taleb,
01:59dans lequel il explique que les organisations humaines, par-delà la résilience ou la robustesse,
02:04doivent devenir antifragiles, c'est-à-dire capables de s'améliorer
02:09lorsqu'elles sont confrontées à des désordres ou des difficultés.
02:12Pour prendre là encore une métaphore organique, le vivant est souvent antifragile.
02:18Lorsque vous effectuez des exercices de musculation,
02:21vos fibres musculaires subissent de micro-déchirures qui, en cicatrisant,
02:25les rendent plus fortes qu'auparavant.
02:27De même, dans certaines forêts, les incendies éliminent les espèces mortes
02:31et favorisent la régénération et renforcent l'écosystème à long terme.
02:35Vos rosiers poussent mieux si vous les taillez.
02:38La vaccination repose elle aussi sur un principe d'antifragilité.
02:42C'est en exposant l'organisme à une dose d'antigène
02:44qu'on améliore sa capacité à se défendre contre les maladies.
02:48Selon Taleb, les entreprises doivent elles aussi être conçues de manière à s'améliorer
02:54lorsqu'elles surmontent des chocs.
02:56Comme l'a écrit Nietzsche en 1888,
02:58« Ce qui ne me tue pas me rend plus fort ».
03:01Célèbre citation, dont les Marines américains ont tiré une maxime quelque peu martiale
03:07répétée aux jeunes recrues en formation
03:09« La douleur, c'est juste la faiblesse qui sort de ton corps ».
03:13Au total, que privilégier ?
03:16La performance, la robustesse ou l'antifragilité ?
03:19Dès 1961, Burns et Stoker ont répondu d'une manière
03:23qui a fait date dans l'histoire du management.
03:26Il n'y a pas de réponse idéale et tout dépend du contexte.
03:31Sous-titrage Société Radio-Canada

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