00:0019h46, Jules Thorez, Paul Melin sont de ce studio, je voudrais qu'on disait un petit mot de François Bayrou.
00:07Les semaines difficiles s'enchaînent pour le premier ministre.
00:12Je crois que vous trouvez très mesquine ce soir avec le premier ministre.
00:14Vous n'avez aucun respect de la fonction ?
00:16Si, si, je respecte la fonction, je t'en voudrais pour un moment.
00:20François Bayrou qui espère échapper à la censure malgré l'échec du conclave sur les retraites.
00:23François Bayrou qui affronte une mention de censure du PS, mais sans participation du RN.
00:28Premier ministre impopulaire, n'est-ce pas ?
00:30Ce n'est pas les comptes du JDB qui nous dit autre chose ?
00:32Vous avez raison.
00:33De plus en plus isolé au sein du gouvernement, on se demande dans ces circonstances comment François Bayrou peut encore tenir ?
00:39Oui, je pense qu'on va se le demander encore quelques temps.
00:43Sachant que là, le délai sous lequel le président pourrait de nouveau dissoudre l'Assemblée est passé.
00:48Par conséquent, il peut y avoir, en septembre, admettons, une dissolution.
00:52Et donc, on peut revenir aux urnes.
00:55Le gouvernement peut tomber, une censure peut être provoquée.
00:57Du reste, les socialistes ont dit qu'ils allaient voter la censure.
01:00Il est sauvé par le RN qui, pour le moment, ne veut pas censurer.
01:02Même si sa base voudrait du RN que les députés RN censurent, je crois 60 et quelques pourcents.
01:07Je crois que c'est le contrôle de Jules.
01:0865% des électeurs du RN aimeraient bien que leur député censure le malheureux François Bayrou.
01:15Il va probablement sauver un peu sa tête.
01:17Je crois qu'il a dit que sur les retraites, il repoussait un peu les choses, non pas au calendrier grec, mais à la rentrée, à septembre.
01:22Donc, il essaie de se donner encore du temps.
01:24Moi, pour être franc, je ne suis pas Madame Irma, je pense que ça va être difficile.
01:27Madame Soleil.
01:28Oui, mais on va m'appeler Madame Soleil ce soir.
01:31Je pense que vers septembre-octobre, il risque de s'exposer à une censure et que le RN ne pourra pas tenir sans voter la censure à la rentrée prochaine.
01:39Ça me paraît très difficile.
01:41Mais force est de constater que François Bayrou, depuis qu'il a été nommé, il a été très habile.
01:44Il a dépassé le record de Michel Barnier.
01:46Et les Français aiment bien quand les premiers ministres ne font rien.
01:49C'est un peu ça.
01:51Visiblement, ils n'aiment pas.
01:53Paul Meulat a très bien révisé sa leçon, puisqu'il n'y a rien à enlever, quasiment, dans ce qu'il vient de dire.
01:59Une foi n'est pas coutume.
02:00Merci, monsieur le professeur.
02:01Voilà.
02:02Après, il y a deux choses.
02:03Soit vous me demandez, en tant que journaliste, de vous dire ce que je pense de François Bayrou, soit en tant que Français.
02:07Le journaliste vous dit que François Bayrou, il a été nommé, il s'est autonommé à Matignon
02:15pour assurer la stabilité du pays.
02:18Bon, on est dans une semi-crise politique aujourd'hui.
02:21On ne peut pas faire grand-chose.
02:22Il y a une assemblée qui est fragmentée.
02:23Mais on arrive quand même à faire voter certains textes qui ne sont pas flamboyants.
02:27Et l'objectif de François Bayrou, c'est de rester le plus longtemps pour éviter la crise politique.
02:31À ce titre-là, c'est complètement réussi.
02:34Il a un petit peu entubé les socialistes en leur faisant croire que ce conclave irait au bout.
02:39Alors que, je me souviens très bien avec Paul, on a dit dès le premier soir...
02:42Oui, on était d'accord là-dessus.
02:43Mais ça ne tiendrait pas, bien sûr.
02:45Parce que quand vous mettez le MEDEF, la CGT, l'UDEP, la CPME et tout le reste des syndicats
02:53qui sont d'accord sur rien, vous n'arrivez pas à un accord sur la retraite.
02:57Donc, il a obtenu gain de cause.
02:58Il n'y aura pas de censure puisque le RN n'avait pas mis en ligne rouge
03:01la question de l'abrogation de la réforme des retraites, contrairement à l'énergie par exemple.
03:06Mais là, c'est les socialistes qui ne voudront pas voter parce qu'ils défendent absolument le renouvelable.
03:10Ça, c'est le journaliste qui vous dit ça. Il y a beaucoup de risques.
03:13Il y a de grands risques que François Bayrou se fasse censurer à l'automne au moment du budget
03:17parce que ça va être un budget à 40 milliards d'économies et objectivement, ça va être une boucherie.
03:21Ce ne sont pas mes mots, ce sont les mots d'un de ses proches, mais en tout cas de quelqu'un qui connaît très bien cette machine.
03:27Et ensuite, il y a le français qui vous dit que c'est quand même super dommage parce que la question des retraites est une question majeure
03:32qu'il va falloir régler dans les prochaines années.
03:34Mais ce débat-là n'a servi à rien. On a quand même mobilisé les services de l'État, les mouvements patronaux.
03:40Ça a occupé l'espace médiatique pendant plusieurs semaines et au final, il n'y aura rien à part quelques mesures sur la pénibilité,
03:46notamment pour le travail des femmes. C'est aussi très important dans le projet de loi de finances rectificative de la sécurité sociale.
03:54Donc, on a le sentiment qu'on a un peu perdu notre temps et c'est aussi pour ça que les Français considèrent que François Bayrou n'a pas de cap
04:01et dans une sorte d'immobilisme. Et c'est aussi pour ça qu'il est, a priori, pour l'instant, ce n'est pas une vérité de long terme,
04:08l'un des premiers ministres les plus impopulaires de la Ve République. C'est aussi ça qui est un peu triste.
04:12Mais oui, et si le gouvernement tombe ? Alors, que se passe-t-il ?
04:15Deux options. Soit le président de la République rappelle un nouveau premier ministre issu de la majorité ou non, soit il y a une dissolution.
04:23Mais à un an des...
04:24Non, là, je pense que malheureusement, c'est là qu'on voit les limites de Paul Melun.
04:28C'est là qu'on voit les limites de Paul Melun.
04:30C'est qu'il nous donne de l'hypothèse comme s'il n'y avait que ça.
04:34Non, il n'y a pas la dissolution ou juste un autre.
04:37Eh bien, il y a l'hypothèse d'un gouvernement technique qui pourrait émerger.
04:41C'est ce que j'ai dit, il nomme un gouvernement sans dissoudre, ça rentrait là-dedans.
04:44Non, mais vous dites quelqu'un qui émane de sa majorité, on pense possiblement à M. Lecornu.
04:48Oui, qui serait un très bon premier ministre d'ailleurs.
04:50Je ne sais pas s'il serait un très bon premier ministre.
04:51Non, mais un très bon premier ministre, c'est un premier ministre qui a une majorité.
04:56Vous pouvez mettre le meilleur homme politique.
04:57Mais vous pouvez les créer texte par texte, les majorités, Jules.
04:59Enfin, on n'a pas le choix, de toute façon, il n'y en a pas de majorité.
05:01Donc, le fameux gouvernement technique, c'est un peu une fable,
05:04parce qu'on s'inspire de régimes qui ne sont pas comme le nôtre.
05:06Ce sera un gouvernement semi-technique, si je vais vous faire plaisir.
05:09Parce que, de fait, il ne pourra pas tout réformer.
05:11Et en même temps, il y aura peut-être des sujets qui feront consensus.
05:13Si, par exemple, on met en place un projet de loi en rapport avec l'insécurité ou l'immigration,
05:17vous pouvez très bien avoir le vote du RN, de LR et de la majorité, ça passe.
05:21Et si vous prenez un vote assez social qui intéresse la gauche,
05:24vous pouvez avoir la gauche plus la majorité.
05:26Ça s'appelle texte par texte.
05:27Mais bon, voilà, c'est comme ça que ça peut se faire aussi une démocratie parlementaire.
05:31Je sais, cher ami, que la culture du compromis en France, elle n'était pas à son apogée, à son parole.
05:37C'est plus facile quand on a la majorité, c'est sûr.
05:39Et vous prenez l'exemple du texte sur l'immigration, on a bien vu, lors de l'examen du texte en 2023,
05:45qu'au contraire, la majorité présidentielle, elle était très opposée à tout cela.
05:49Elle était très divisée sur ce sujet.
05:50Elle s'est divisée.
05:51Donc, texte par texte, je ne sais pas.
05:52On a encore vu cette semaine, possiblement, une alliance pouvoir naître,
05:56qui pouvait naître sur la question du nucléaire, du renouvelable et de l'énergie.
05:59Bon, les députés à l'air se sont abstenus.
06:02Le socle commun, ils ne savent pas où ils habitent.
06:04Donc, voilà, ça n'existe pas.
06:06Et en gros, il ne se passera rien pendant deux ans.