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  • 23/06/2025
Rencontre avec Raphaël Quenard à l'occasion de la sortie de son film "I Love Peru", co-réalisé avec Hugo David. Un road-trip au Pérou, sur les thèmes de la solitude et de la quête de soi.

Retrouvez « L'interview de 9h20 par Léa Salamé » sur France Inter et sur : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-interview-de-9h20

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Transcription
00:00Et Léa, ce matin vous recevez un acteur, écrivain et désormais réalisateur.
00:05Et bonjour, Raphaël Quenard.
00:07Bonjour Léa.
00:09On est très heureux de vous recevoir ce matin.
00:10Ça va, tout va bien ?
00:11Ravissement partagé, ça va très bien et vous-même ?
00:13On commence par les questions rituelles.
00:15Si vous étiez un écrivain, un animal et un pays, vous sauriez qui, vous sauriez quoi ?
00:19Un écrivain d'abord.
00:21Un écrivain, moi l'écrivain qui me fait le plus rêver, je dirais John Steinbeck.
00:27Parce que moi je suis fasciné par les grandes fresques.
00:32Quand le personnage, on suit un héros comme ça, malmené et percuté par les vicissitudes que l'existence réserve à chacun.
00:42D'accord.
00:43Sur de longues périodes de temps.
00:45Steinbeck donc, un animal.
00:46On a le temps de le voir briller et plonger, c'est important.
00:49C'est un peu l'histoire de votre film dont on va parler.
00:51Un animal.
00:51Un animal, je dirais un papillon, pour mener une vie de panache et virevolter de fleur en fleur, sans s'éterniser et sans avoir à connaître les affres de la faim et le naufrage de la vieillesse, comme dirait le général de Gaulle.
01:09Parce que ça vous fait peur la vieillesse ?
01:12Ah bah oui, c'est terrifiant.
01:13Pourquoi ?
01:13La vieillesse, le délabrement, la décrépitude, c'est la perspective la plus horrible qu'on puisse avoir.
01:21Il y a un stress et une angoisse permanente.
01:25Moi après j'ai un problème de gorge qui m'y fait penser à chaque seconde et à chaque déglutition.
01:30C'est quoi le problème là ?
01:31Non mais j'étais...
01:32C'est quoi le problème de la gorge ?
01:34Dans des détails médicaux, mais j'ai été opéré, j'ai une petite boule dans la gorge qui m'a été retirée et la cicatrice qui a demeuré me fait penser à cette angoisse.
01:49A cette angoisse de la vieillesse.
01:50Si vous étiez un pays, Raphaël Quenard ?
01:54Un pays, je serais la France.
01:56Pourquoi ?
01:58Pour une France réunifiée dans l'intransigeance et l'autorité.
02:03Une France qui rayonne à nouveau sur l'échiquier international, irradiant de toute sa grandeur d'âme et son humanité.
02:11Après le succès surprise mais mérité.
02:15Ça fait marrer Nicolas Demorand.
02:16Parce qu'on se rappelle donc que vous avez commencé en politique.
02:19Parce que peut-être que les auditeurs ne savent pas, mais vous avez été six mois assistant parlementaire d'une députée.
02:24Et c'est là quand vous nous faites votre petit discours politique.
02:27Bien sûr, mais c'est pour vous donner rendez-vous en 2032, en 2037 sur le rendez-vous d'un plateau télévisé bien connu que vous apprêtez à rejoindre.
02:35Et donc vous serez candidat en 2032 ?
02:39Ne serait-ce que pour venir débattre avec vous sur le plateau.
02:41Après le succès surprise mais mérité de votre premier roman sorti il y a deux mois, dont on a beaucoup parlé,
02:46et Clam C. Atatawin on est déjà à 50 000 exemplaires vendus, ce qui est très très bien.
02:50Merci à ceux qui le lisent et qui en font l'acquisition.
02:53Voilà que vous sortez votre premier film comme réalisateur, ou plutôt co-réalisateur,
02:57puisque c'est vraiment un film d'amitié avec Hugo David, qui est votre meilleur ami, qui vous filme tout le temps.
03:03Ça s'appelle I Love Peru, ça a été présenté à Cannes cette année, ça sort le 9 juillet en salle.
03:07C'est un film qui s'ouvre avec cette citation de Pablo Neruda.
03:11La vérité c'est qu'il n'y a pas de vérité.
03:13Qu'est-ce que ça veut dire ?
03:15Ça veut dire qu'à partir du moment où il y a autant de vérité, on va dire, que de père Dieu qui assiste à une situation donnée,
03:26on ne peut pas l'envisager comme quelque chose de gravé dans le marbre.
03:31Et que de toute façon, la vérité, quand bien même il y en ait une qui existe,
03:37elle s'émouche de toute façon au gré des racontages foireux et qu'elle deviendra inévitablement un fantasme et une fumerolle qui est prête à s'évanouir.
03:47Oui, c'est une manière de parler de ce film, qui est un film difficile à qualifier.
03:53Je dirais ovniesque, très drôle, barré, baroque, narcissique, mais aussi profond, existentiel, sincère, intense, étonnant.
04:02Ça vous va comme adjectif ?
04:04C'est un saladier, vous me demandez d'approuver...
04:08Votre film est un peu un saladier, Raphaël Quenard.
04:11Un saladier de quoi ?
04:13C'est des fruits ou c'est de la vilaine mâche ou c'est de la roquette ?
04:17Non, c'est un mélange de fruits, de légumes, il y a un peu de viande, il y a de la sauce, il y a tout.
04:21Ça m'a fait penser à « C'est arrivé près de chez vous » de Benoît Poulvord, qui est d'ailleurs présent, il y a un casting XXL, on voit apparaître.
04:30Benoît Poulvord, Marina Foyce, Jonathan Cohen, il y a qui aussi ?
04:35François Civil, Jean-Pascal Zaddy, Michel Azanavicius, Emmanuel Devos, Marina Foyce.
04:43Parce qu'au début, comme ça raconte le monde du cinéma et les coulisses, du coup, c'est vrai qu'on navigue dans ce marigot.
04:53Il y a plein de people qui ont accepté de passer 10 secondes.
04:56Ben, des génies, des génies, même Gustave Kerver, j'espère que je n'en oublie pas.
04:59Mais on les remercie d'ailleurs tout chaleureusement, ainsi que tous les acteurs péruviens qui se sont prêtés au jeu.
05:04Parce qu'à chaque fois, c'était d'après négociations pour mettre les gens à l'aise et accepter qu'ils nous fassent confiance à notre dispositif un peu baroque.
05:15Un peu baroque.
05:16Parce qu'effectivement, on ne sait pas si c'est de la fiction, on ne sait pas si c'est un documentaire sur votre vie, tellement ça ressemble à la vie de Raphaël Quenard.
05:23C'est de la fiction, Léa.
05:24J'ai l'impression qu'il y a quand même beaucoup de choses de vous.
05:28C'est un cadre réel dans lequel ça s'inscrit, mais l'essentiel est fictif.
05:33L'histoire, c'est celle d'un jeune trenteneur qui rêve d'être comédien.
05:37Il s'appelle Raphaël Quenard.
05:39Au début, il galère, il galère beaucoup, personne ne veut de lui.
05:42Et puis, il a un premier rôle, chien de la casse, un César.
05:46Et c'est l'explosion, tout le monde le veut.
05:48Il devient un acteur bankable, une égérie de marque de luxe et un très bon client des médias.
05:52C'est la quenarmania, on y est, c'est maintenant.
05:56Mais voilà, le jeune Raphaël va-t-il perdre son âme, ses amies et son amoureuse avec ce succès fulgurant ?
06:03C'est un peu ça le pitch du film, non ?
06:05Moi, j'aurais qualifié ça parce que je détache plus de moi, parce que je suis conscient du degré de fiction que tout ça contient.
06:11C'est vraiment, pour moi, j'aurais dit déjà, un homme un peu biscornu, tel qu'on est mal qualifié,
06:18et qui est rongé par une ambition et un carriérisme, on va dire, pathologique,
06:24et donc il poursuit cette veine quenne de la réussite.
06:28Je mets des guillemets, mais je les signifie aux auditeurs.
06:31Et que cette quête va l'amener à perdre le plus essentiel, à savoir l'amitié et l'amour,
06:38et qu'il va s'en remettre au dernier rempart du désespoir, l'amitié, qui fait toujours office de dernier refuge.
06:46Quand on a perdu l'amour, quand on s'est fait larguer comme vous, comme le personnage, bien sûr, par Anaïd Rosam.
06:51Exactement, et il va partir à l'aventure au Pérou pour trouver des réponses aux confins des Andes.
06:58Voilà, pour essayer de se trouver aux confins des Andes, et à la recherche d'un condor.
07:02Eh oui !
07:03Vous vous automarrez de vos réponses, Raphaël Kenard.
07:07Non mais c'est vrai, il propose à son pote, largué par sa copine, il propose à son pote, Hugo, donc, Godavid, qui vous fume.
07:12Un voyage, tourmenté par des songes, et des visions condoresques.
07:17Et voilà, il représente quoi le condor ? Parce que vous allez le chercher.
07:20Tout le film, c'est la recherche du condor. C'est quoi le condor ?
07:23Le condor, c'est un animal déjà majestueux, qui plane seul au-dessus des canyons andins, et qui représente et symbolise, et ça c'est une vérité culturelle, la solitude et la majesté silencieuse.
07:36Et donc, il représente tous les bienfaits que peut nous procurer ce médicament et ce refuge qu'est la solitude,
07:42et qui nous permet d'accéder le plus directement possible à sa petite voix, qu'est son instinct et son cerveau reptilien.
07:51Oui, alors c'est un médicament, la solitude, mais dans votre cas et dans le cas de ce film,
07:55chercher le condor, c'est affronter sa peur de la solitude, parce qu'au fond, c'est de ça dont vous avez peur.
08:00Vous allez très loin, dans un nouveau pays, dans un autre pays, avec une nouvelle culture, au Pérou, pour essayer de vous trouver vous-même, Raphaël Kenard,
08:07et surtout combler cette peur, qui est la peur du vide, chez vous.
08:11Exactement.
08:12C'est votre grande peur, on est d'accord ? Ça, c'est pas une fiction, c'est la vraie vérité.
08:16C'est un vide intersidérable, après, avec ce qu'on est, c'est sûr qu'on aborde des thématiques qui nous harassent.
08:24La peur du vide.
08:25La peur du vide, bien sûr.
08:26On essaie de fuir en permanence.
08:28Vous avez tourné 16 films en deux ans, on n'est pas encore gagné-gagné.
08:32Vous savez, vous vous trompez, Léa, j'ai pas tourné dernièrement, j'avais pas tourné pendant un an et demi,
08:37et pendant un an et demi, j'ai pu faire le livre, Clamsé à Tataouine, disponible en librairie,
08:42et qui est un formidable livre pour accompagner vos étés respectifs.
08:47Et ce film, I Love Pérou, avec Hugo, qui a nécessité énormément de temps, énormément de semaines de montage, notamment.
08:54Il y a cette scène, déjà iconique, où vous êtes filmé par Hugo David, qui est donc...
08:58C'est la bande-annonce du film, vous n'êtes pas embêté à faire une bande-annonce,
09:01vous avez fait un extrait du truc, qui dit bien ce qu'est ce film, ce qu'est aussi votre esprit, décalé, baroque,
09:07donc étrange, conversation entre deux potes dans les rues de Lima au Pérou, face caméra, sur le cou des Pérouviens.
09:14J'ai remarqué un truc chez les Pérouviens, tu regardes, on dirait qu'ils n'ont pas de cou.
09:22On dirait que c'est des cou, max, max, max, de genre...
09:26Quelques centimètres, quelques centimètres, on dirait qu'on a posé la tête sur les épaules,
09:30et qu'ils se promènent comme ça...
09:32C'est vrai que c'est un peu marrant, on dirait des toupies.
09:37Non, non, par contre, je suis intérieur à hydrailler les Pérouviens.
09:39Tu dis qu'ils n'ont pas de cou, je veux que je confirme.
09:42Oui, mais tu veux que... Les Pérouviens, c'est un peuple qui est ingénieux,
09:45qui a formé des agriculteurs, qui a inventé la culture en terrasse,
09:50qui a inventé le calendrier solaire.
09:53Je ne dis pas qu'ils n'ont rien inventé.
09:55Je te le dis.
09:55C'est parce que tu as lu une fiche Wikipédia dans l'avion.
09:57Je te le dis.
09:57C'est quoi le rapport ?
09:58Je te le dis.
09:59T'as inventé la flûte ?
10:01Je n'ai jamais dit que je...
10:02T'as inventé les systèmes de murs antisismiques ?
10:08Non, mais en l'occurrence, je n'ai pas trop le rapport.
10:11Ils ont inventé tout ça sans cou.
10:14D'accord ?
10:15Qu'est-ce que t'as fait avec ton cou, toi ?
10:17C'est quoi le rapport ?
10:18Qu'est-ce que t'as fait avec ton cou ?
10:20Mais toi, qu'est-ce que t'as fait avec ton cou, toi ?
10:22Et toi, qu'est-ce que t'as fait avec ton cou, Raphaël Quenard ?
10:24En tout cas, je ne sais pas.
10:28Pas grand-chose.
10:29Enfin, si, j'ai fait...
10:31Je me suis étiré ce matin avec mon cou et j'ai essayé de le dénouer.
10:34Vous parlez beaucoup dans le film.
10:36Vous parlez tout le temps dans le film.
10:38Vous dites quand on parle, on a le pouvoir.
10:40Mais est-ce vraiment ça ?
10:41Parler tout le temps, n'est-ce pas aussi une manière de cacher ses faiblesses
10:44et son manque d'assurance ?
10:45Je pense plus que c'est ça.
10:46Je pense plus que c'est une forme, au final, de pudeur
10:49qui te fait t'abandonner dans un excès langagier.
10:53En fait, il y a une psychiatre qui m'a expliqué
10:55que quand on parle, et de surcroît, de façon imagée,
11:00on est riche des murs qui rendent d'autant plus difficile
11:03l'accès à la profondeur de ce qu'on est.
11:06Et c'est tournant.
11:08Et du coup, je pense que tout ça est motivé par une forme de pudeur
11:12peut-être bien dissimulée, mais belle et bien présente.
11:15Oui, alors bien dissimulée parce que vous n'êtes pas très pudique dans le film.
11:18C'est le moins qu'on puisse dire.
11:20La pudeur ne se mesure pas à notre appétence pour révéler les moindres détails
11:25de son anatomie, ma chère Léa.
11:27Parce que, cher Nicolas Demorand, il faut juste le préciser
11:29que pendant cette heure de film, on voit tout de Raphaël Quenard.
11:36Absolument tout.
11:36Bien sûr.
11:37Quand je dis tout, c'est...
11:38Vous savez, si on doit aller chercher la grâce au fond de la cuvette,
11:42il y a des artistes qui se dévoueront, et nous sommes de cela.
11:45Et bien, il vous filme, votre pote Hugo vous filme dans toutes les situations,
11:49sous toutes les coutures, même aux toilettes, partout,
11:53même en train de dormir, même en train de cuver.
11:55On voit tout de votre anatomie, si ça intéresse des gens.
11:59Vous êtes un peu exhibe.
12:01Exhibe, non, je ne pense pas.
12:03Parce qu'évidemment, quand il y a la stico et la zigounette
12:07qui viennent à faire son apparition, il y a évidemment un floutage.
12:09Il faut prévenir les plus pudiques d'entre nous
12:11que tout ça sera caché et sera décemment présenté.
12:17Pourquoi vous aimez tellement qu'on vous filme ?
12:20Il y a une phrase dans le film qui dit à un comédien sans spectateur,
12:23c'est juste un mec qui parle tout seul.
12:25Et pour le coup, c'est vrai que s'il n'y a pas un objectif pointé sur toi,
12:29pour un comédien, c'est un synonyme d'une mort certaine.
12:34Ce que je veux dire, c'est que c'est un film,
12:35une vraie réflexion sur l'ambition, sur la gloire.
12:39Aujourd'hui, c'est ce que vous vivez.
12:41Madame de Stal disait, je ne sais pas si vous la connaissez cette phrase,
12:44la gloire, c'est le deuil éclatant du bonheur.
12:47Est-ce que vous ressentez ça ?
12:48Est-ce que d'une certaine manière, aujourd'hui,
12:50cette Raphaël-Kennarmagna, ça vous angoisse ?
12:54Est-ce que vous avez peur que ça s'arrête ?
12:55Parce que vous avez beaucoup galéré au début, et on le voit.
12:58Bien sûr, bien sûr, mais vous, vous qualifiez ça comme ça,
13:01mais pour moi, mon quotidien, il n'est pas fait.
13:03Une intervention médiatique, elle concerne que l'écume de notre activité.
13:10Nous, notre quotidien, il est fait d'un petit rendez-vous dans un bureau,
13:13d'un petit appel téléphonique avec des tracas,
13:16somme toute, assez sommaires.
13:18Et en vrai, il n'y a pas du tout, c'est un petit truc d'artisan.
13:21Il y a quand même beaucoup de médias, vous êtes souvent dans les médias,
13:24et je me suis quand même dit...
13:26Là, dernièrement, c'est vrai qu'il y a eu une présence un peu appuyée,
13:31mais ça, c'est dû au fait qu'il y a une conjonction de sorties,
13:35dont le livre, et je vous remercie encore de m'avoir invité sur ce plateau
13:38de quelle époque, et quel formidable échange des plus savoureux.
13:41Vous allez me faire mon dos nouveau rougir et ça ne va pas...
13:45Non, mais vous étiez...
13:47Il y a quelqu'un qui m'a dit, Eléa Salamé va partir de France Inter,
13:51qu'est-ce que vous en pensez tous ?
13:52J'ai dit, c'est comme s'il y avait un massif de fleurs sur un rond-point,
13:55et qu'on arrachait la plus belle fleur.
13:58Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise de plus ?
14:00Elle reste, elle reste.
14:01Vous savez, vous êtes devenu le bon client dans les médias,
14:08je le vois sur toutes les télés et à chaque fois qu'on vous invite,
14:12et maintenant je me dis, il y a eu Jean Dormeson,
14:15il y a eu Fabrice Luquinier, maintenant il y a Raphaël Quenard.
14:18Vous citez des noms des plus intimidants,
14:21il faut quand même accomplir une carrière et tout ça,
14:24et moi je vais m'y adonner de façon très besogneuse,
14:28et il faut faire des films.
14:29Parce que vous travaillez énormément,
14:30parce que c'est ça qu'on voit aussi dans ce film-là,
14:33c'est ça qu'on voit quand on lit votre livre,
14:35c'est que vous travaillez beaucoup.
14:36Mais ce que je veux dire aussi aux gens qui nous écoutent ce matin,
14:38c'est que c'est un très joli film sur l'amour et l'amitié.
14:41L'amitié avec votre pote Hugo,
14:43vous dites, c'est un coup d'un soir amical,
14:45c'est quoi un coup d'un soir amical ?
14:47Un coup d'un soir amical, c'est ces soirées
14:49où sous l'influence et l'absorption de certains breuvages,
14:53il peut avoir un rapprochement qui s'opère entre deux âmes
14:59tourner vers des humours coïncidents et qui s'enchevêtrent et se marient génialement.
15:05Et du coup, après, on aurait cru ne jamais se revoir,
15:10on a cru ne jamais se revoir.
15:11Et en fait, ça a persisté.
15:13Et surtout, ce qu'il y a de bien avec Hugo et de magnifique,
15:18c'est que malgré le rire, il y a la discipline derrière
15:22et qui nous permet de travailler au quotidien
15:24pour essayer de concrétiser les choses qu'on a envie de mettre en forme.
15:27Et puis l'amour.
15:28Et attention, il y a de la drôlerie et c'est une comédie aussi.
15:31Ah mais c'est à mourir de rire.
15:32Je ne l'ai pas assez dit, vous voulez qu'on le...
15:34J'aime bien quand tu le dis.
15:35Voilà, ce film est à mourir de rire,
15:38mais littéralement, c'est-à-dire que moi,
15:39j'ai vraiment été secouée de très gros rires.
15:42Ah oui, de très saillements carrément.
15:43Très saillements carrément.
15:45Mais c'est un film sur l'amour,
15:46c'est un film sur le chagrin d'amour.
15:48Vous avez une très belle définition de l'amour dans le film.
15:50L'amour, c'est la personne avec qui le silence a du sens
15:53et dont la seule présence le remplit.
15:55Et l'amitié, c'est l'amour sans le sexe.
15:58Donc c'est deux formes d'amour qui se télescopent à l'intérieur du film.
16:03Et c'est un film qui ne s'écarte pas d'une gigantesque tendresse.
16:11Chagrin d'amour, vous l'avez vraiment vécu ?
16:13Ça, c'est une question encore une fois, Léa.
16:15C'est la vraie question qu'on se pose.
16:18Quelle est votre situation amoureuse, ma chère Léa ?
16:20Mais c'est moi qui pose les questions.
16:23Moi, je réponds en vous voyant amoureux avec Anaïd Rosa.
16:30On se demande si c'est vrai, si c'est faux.
16:31Si ce film a été motivé par le fait que vous avez vécu un vrai chagrin d'amour.
16:36Je vous signale que vous pleurez face caméra parce qu'elle vous manque.
16:39Bien sûr, bien sûr. Ce film, comme tout un chacun, raconte le parcours de quelqu'un qui est traversé et qui est percuté par des aléas sentimentaux qu'on a toutes et tous éprouvés.
16:51Et évidemment que moi-même, je l'ai vécu de l'intérieur et que tout ça était douloureux.
16:56Et voilà.
16:59Mais après, ça appartient à un jardin que l'on tient à garder secret.
17:03C'est un jardin secret que vous mettez quand même beaucoup en valeur dans ce film-là.
17:07Mais il est mis en valeur de façon fictionnée.
17:11Les Impromptus, pour terminer, vous répondez rapidement sans trop réfléchir, Raphaël Quenard.
17:16C'est vrai que la salle de cinéma est l'endroit qui vous apaise le plus au monde ?
17:19Ah, de loin. Et c'est l'endroit qui me permet de gonfler mon cerveau d'image, qui me permet de faire des rêves incohérents.
17:26Et rien n'est plus doux qu'un rêve confus.
17:31Jules ou Johnny ?
17:33Johnny Joliday.
17:34Johnny Joliday.
17:36Jules, c'est votre idole absolu. Vous dites « je ne peux pas écouter Jules sans pleurer ».
17:40Et Johnny, ça va être bientôt vous, puisque vous allez l'interpréter au cinéma. Est-ce que c'est vrai que vous allez chanter ?
17:45C'est ça, c'est vrai.
17:46Mais ça va être vraiment votre voix qu'on va entendre dans le film de Cédric Jiménez, où vous interprétez le biopic de Johnny ?
17:52Bien sûr, on y compte bien.
17:53Vous réalisez votre premier film ?
17:55Après, attention, il n'y aura pas toute volonté d'imiter, se condamner à en faire une pâle copie et être ridicule.
18:03Donc la prétention n'est pas non plus de coller au basque de Johnny, parce que ce serait impossible.
18:10Vous réalisez votre premier film de fiction l'an prochain, c'est vrai ça ?
18:12Non, là, cet été.
18:14Ça va être sur quoi ?
18:14Avec un ami, Asdine Kasseri, c'est une comédie romantique, ça va parler d'un sujet que vous adorez, Aléa, c'est celui de l'amour, qui nous concerne tous les deux.
18:21Est-ce que c'est vrai qu'à 3 ans...
18:22Oh non ! Là, on va avoir du clic, encore et encore !
18:27C'est vrai qu'à 3 ans, vous affirmiez à vos parents, plus tard, je serai président de la République ?
18:32Ça, c'est ma mère qui m'a dit ça, effectivement.
18:34James Dean ou Patrick Devers ?
18:36J'avance vite parce que...
18:37Ah bah Patrick Devers ! Mais James Dean dans Géant, quand même, c'est quand même monumental.
18:42OSS 117 ou l'étuche ?
18:45Bah franchement, les deux, OSS 117 pour Jean Dujardin, l'étuche pour Jean-Paul Rouve, j'aime les deux.
18:52Jonathan Cohen ou Jean-Pascal Zody ?
18:54Les deux, pareil.
18:54La victoire du PSG en Ligue des Champions, vous l'avez fêtée où ?
18:57Oh là là là, je l'ai fêtée au point de m'infliger une chute à trottinette et elle a été fêtée dignement.
19:04L'argent fait-il le bonheur ?
19:05Non.
19:06Vous êtes un peu rare dans le film.
19:07Ah ouais, mais cette radinerie, elle sera contrecarrée par une question que vous soumettrez à Hugo David,
19:12parce que ça n'est pas la vérité, ça fait aussi partie de la fiction.
19:15Vous votez ?
19:16Non.
19:19T'es au cœur.
19:20La dernière fois que vous avez pleuré ?
19:22Il n'y a pas longtemps.
19:24En vous regardant et en apprenant la nouvelle que vous quittiez France Inter.
19:27Allez, ça suffit maintenant.
19:29La rose du rond-point.
19:32Et Dieu dans tout ça, Raphaël Quenard ?
19:34La question Jacques Chancel.
19:36Et Dieu dans tout ça ?
19:37Il serait prétentieux que de ne pas croire,
19:40parce que nos cinq sens et nos cinq petits instruments de mesure
19:43ne nous permettent pas d'envisager la complexité d'un monde qui nous échappe.
19:47Et donc, il serait bien audacieux d'estimer, ressentir l'intégralité de ce qui se joue avec ces petits instruments, ces petites sondes.
19:57À la fois complètement fou et complètement génial.
19:59Ça s'appelle « I love Peru », ça sort le 9 juillet.
20:02C'est co-réalisé par Raphaël Quenard et Hugo David.
20:06On voit Raphaël à chaque scène du film, sous toutes les coutures.
20:10C'est très drôle et c'est aussi très intelligent.
20:12Merci à vous et très belle journée.
20:13Merci Léa, la meilleure journée à toi.
20:15Merci Léa.

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