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  • 22/05/2025
Benjamin Biolay était l'invité de France Inter jeudi 22 mai. Il aborde son actualité musicale riche, de ses albums à ses collaborations, et partage ses réflexions sur la création, l'amour, le temps qui passe et l'état du monde.

Retrouvez « L'interview de 9h20 par Léa Salamé » L'interview de 9h20 avec Léa Salamé sur France Inter et sur : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-interview-de-9h20

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Transcription
00:009h25
00:01France Inter
00:03Le 7-10
00:09Et c'est Benjamin Biolet à votre micro Léa !
00:11Voilà, on fait bien les choses. Bonjour Benjamin Biolet !
00:14Bienvenue sur Inter !
00:15Je commence par mes questions rituelles. Si vous étiez, Benjamin Biolet, une chanteuse, un footballeur et un paysage, vous seriez qui ?
00:21Si tu étais une chanteuse, je serais Juliette Gréco, je pense.
00:25On m'a proposé vos questions rituelles quelques minutes après mon arrivée.
00:29Vous grillez le truc, alors que les auditeurs ne savent pas. Ils imaginent que c'est totalement spontané.
00:34Ben non, évidemment. Ils savent.
00:37Ils savent très bien.
00:38Donc, pourquoi Juliette Gréco ?
00:39Je ne sais pas, parce que vraiment, je vous dis, je n'ai même pas réfléchi à cette question.
00:44Souvent, je peux passer dix minutes à me dire « Ouais, j'ai dormi à une femme, j'ai dormi à une mort ».
00:48Mais là, je ne sais pas.
00:49Juliette, parce que je l'ai connue, et je l'ai même connue avant de la connaître dans la vie,
00:54je trouve que c'est une personne tellement intègre, tellement sauvage et tellement dédiée à sa passion,
01:01qui est la chanson, que c'était une merveille à côtoyer.
01:04Juliette Gréco, c'est votre choix spontané. Footballeur ?
01:07Garincha, Mané Garincha, qui était sans doute le plus grand footballeur brésilien,
01:13après Pelé, qui a eu une vie terrible d'addiction, de drogue, de choses comme ça.
01:18C'était l'art de l'esquive.
01:20Il était boiteux quasiment dans la vie, et c'était vraiment le football d'une beauté folle.
01:25Et un paysage ?
01:26Je serais le Mont-Saint-Clair à Sète, je trouve ça très joli, vraiment.
01:30Ah oui, vous choisissez Sète. Sète plutôt que Buenos Aires ou ailleurs ?
01:34Isoler un paysage à Buenos Aires, c'est très compliqué.
01:37C'est vraiment une ville tellement empirique, tellement envahie par la végétation, c'est compliqué.
01:44Bon, vous êtes partout en ce moment, Benjamin Biolet.
01:47On peut dire ça comme ça.
01:48Les albums de Julien Clerc qu'on recevait il y a deux jours, et John Sherral, c'est vous qui les avez arrangés, qui les avez réalisés.
01:55On vous voit de plus en plus au cinéma, dans la série qui a cartonné l'an dernier, La Fièvre, vous êtes dedans.
02:00Et vous trouvez le temps pour composer un nouvel album, un double album même, qui sortira à l'automne prochain,
02:05et dont vous allez nous dévoiler le single en exclusivité ce matin, enfin en exclusivité radio,
02:09puisque vous l'avez diffusé à minuit sur vos réseaux.
02:11Vous êtes très productif, on peut le dire comme ça.
02:13Ben non, parce que La Fièvre, par exemple, j'ai tourné ça, il y a quand même un sacré moment.
02:18D'ailleurs, si c'était tourné récemment, je pense que le scénario serait différent,
02:21parce que depuis, la société a connu quand même un sacré changement.
02:25Ben il était précurseur, quand même.
02:26Il était précurseur, mais ils le connaissaient bien, Eric Benzécrit, il serait allé encore plus loin.
02:31Et j'ai fait que ça, en fait.
02:34J'ai fait que de la musique pendant deux ans et demi.
02:36Vraiment, pas d'apparition publique, pas de concerts, pas de choses qui sont à la fois géniales,
02:41mais qui peuvent être chronophages.
02:42Je me suis vraiment remis dans la peau de celui que j'étais à 17 ans à me lever,
02:48et puis faire des chansons jusqu'à ce que je sois fatigué, et après vivre ma vie normale.
02:52Et puis j'ai eu la chance de travailler avec Jeanne et Julien.
02:54On va en parler, mais ce nouvel album qui arrive donc à l'automne, trois ans après Saint-Clair,
02:59baptisé le disque bleu, le bleu est une référence incontournable dans la musique.
03:03Il y avait le blue album des Beatles.
03:06Non, le blue album c'est une espèce de compilation.
03:08C'est une compilation, mais c'est une compilation.
03:10Ils ont appelé ça en tout cas le blue album.
03:12Il y avait « Bleu comme toi » d'Étienne Dao, « Bleu pétrole » de Bachong.
03:16Il y a eu plus bleu que le bleu de tes yeux de Piaf Aznavour, je crois.
03:21Il y a eu « Blue Hotel », il y a eu « Bam ».
03:24Il y a la fameuse note bleue, c'est une des couleurs qui, en tous les cas pour décrire la musique,
03:31c'est une des couleurs qui vient souvent.
03:33Qu'est-ce qu'elle dit cette couleur ?
03:34Elle dit tellement de choses du ciel, de la mer, des yeux, des gens.
03:39C'est quand même une couleur qui...
03:41Puis c'est une couleur là pour le coup qui pour moi est très portée.
03:44Il y a très de Buenos Aires qui est vraiment...
03:47La première fois que je suis allé là-bas, je suis allé tout de suite en Uruguay,
03:50j'ai vu une maison bleue magnifique.
03:53Je ne sais pas, j'aime la maison, la casa de Frida Kahlo qui est aussi à grandes nuances de bleu.
04:00Il y a du jaune, du rose et du rouge.
04:02Mais le bleu me dit quelque chose, oui.
04:04Et il y a plusieurs bleus, il n'y a qu'en français où on dit bleu.
04:07Enfin, dans les langues latines, en tout cas en espagnol, on le dit « azul » ou « celeste ».
04:10Et ces deux bleus, le « vous » c'est « celesté » par exemple.
04:13Mon pull, c'est « celesté ».
04:15Le bleu clair, très clair.
04:17Le ciel, oui.
04:19Vous avez enregistré cet album entre Paris, Bruxelles, Buenos Aires et Rio.
04:24Vous avez travaillé avec des percussionnistes brésiliens,
04:26il y a des inspirations de Bossa Nova, de la musique argentine.
04:29Le premier single que vous avez sorti début mai s'appelait « Adieu Paris ».
04:33Oui, ce n'était pas un single, c'était un...
04:35Un teaser ? Comment on appelle ça ?
04:37C'est l'ouverture de la phase B de cet album qui est double
04:40et qui est une phase très différente,
04:42qui est une phase relativement chanson française en fait.
04:46Même si elle est enregistrée principalement en Amérique latine.
04:49Et vous chantez « Adieu Paname, tu pleures trop ».
04:52Paris pleure trop ?
04:54Déjà climatiquement, je ne suis pas né ici,
04:56donc c'est un peu du rail pour moi.
04:58Et puis c'est allégorique.
05:03Pourquoi elle pleure trop Paris ?
05:05À part la pluie, je veux dire.
05:06Parce qu'elle souffre, enfin, parce que c'est une façon de dire,
05:09elle crie trop ou elle peut pleurer des larmes aussi.
05:15Paris ou la France, en tous les cas,
05:16est dans une période que je trouve assez délétère, quoi.
05:20Avec une grande brutalisation du débat public
05:23et des gens qui sont très à fleur de peau, quoi.
05:27Une grande brutalisation du débat public en France,
05:29mais partout.
05:30Vous qui aimez l'Argentine, qui partagez votre vie entre la fois...
05:33Non, mais l'Argentine, ce n'est même plus un débat public.
05:34C'est ce que j'allais vous dire, je veux dire la tronçonneuse de Raffaire Milley.
05:37La rare chose que me choque, c'est quand je vois des articles laudatifs
05:39sur le président de Milley en France, fait par des gens qui n'ont pas foutu les pieds,
05:44ou le jeune Sarkozy qui paraît fait l'apologie de Milley.
05:48Il faut y passer un petit moment là-bas.
05:50Parce que qu'est-ce que vous voyez là-bas ?
05:51Je vois tout ce qu'on peut imaginer d'affreux, quoi.
05:54C'est-à-dire sur la culture, sur l'éducation ?
05:56Sur la culture, il n'y en a plus.
05:58La culture de l'État, je veux dire, il n'y en a plus.
06:00Sur l'éducation, pour l'instant, il y a une espèce de statu quo.
06:03Mais les prix des écoles privées, qui n'étaient pas si chers, ont été décuplés.
06:07Il n'y a plus d'encadrement des prix.
06:08Puis je vois une disparition du ministère de la Santé,
06:11pareil, dans l'encadrement des prix.
06:13Et puis je vois le taux de pauvreté qui a bondi.
06:18Et je vois des millions de retraités dont la retraite a été littéralement supprimée.
06:23L'équivalent de l'AFP a été supprimé le lendemain de l'élection.
06:27Alors les gens rigolent en disant « Ah, Fouera, Fouera ! »
06:30Ce n'est pas quelqu'un de si brillant que ça.
06:32Et c'est quelqu'un d'extrêmement dangereux, quoi.
06:35Il ne faut pas gratter très longtemps pour vous entendre parler de l'époque, de la politique.
06:41Parfois, j'ai peur de représailles.
06:43Mais là, je ne pense pas que le président Milley va envoyer une bombe sur la maison de la radio.
06:47Donc, je me permets.
06:49On va écouter « Adieu Paris ».
06:51Juste le petit teaser, l'appétit, l'apéritif, comme vous dites, de votre nouvel album.
06:55Entre les flaques, carreaux, pépins, des vieux émercs en mocassin, qui ne voient plus rien.
07:09La pluie de l'automne me fend le cœur en plusieurs morceaux.
07:18Paris, les bains, Paris, chagrin, Paris, station, baléaire.
07:29Le pied marrant ne me sert à rien.
07:34Son bord de mer, son brise aux larmes et son cœur gros.
07:40Alors ça, « Adieu Paname, tu pleures trop ».
07:46« Adieu Paname, tu pleures trop », ça c'était l'apéritif.
07:49Le nouvel album arrive à l'automne.
07:51Ce matin, on va écouter le deuxième single, ou le premier single si vous préférez.
07:56Il y aura des duos dans ce nouvel album ?
07:58Il y a Nathie, qui est une amie paraguayenne, qui joue avec moi en tournée de la basse,
08:03qui chante souvent avec moi, qui chante un peu.
08:06Et il y a une chanson avec Jeanne Chérald, bien sûr.
08:07On va parler de Jeanne Chérald.
08:09Mais bon, allez, on l'écoute ce nouveau.
08:10Alors, ça s'appelle « Avant de tomber », ce single ?
08:12Juste avant de tomber.
08:13Juste avant de tomber.
08:15Vous êtes en train de tomber ? Vous vous sentez tomber ?
08:17Non, c'est une des chansons les plus allégoriques de l'album.
08:21Par exemple, la phase B est beaucoup plus concrète au niveau des textes.
08:24La phase A, c'est plus un poème symphonique un peu rock.
08:28Et il y a plein d'images qui défilent, mais ce n'est pas une chute ni mortelle,
08:33ni c'est avant...
08:34Juste avant de tomber.
08:36Tomber amoureux, tomber en...
08:37Ça peut être plein de choses.
08:38Oui, j'écris ça juste avant de tomber, j'ai même pas vu ma vie défiler.
08:42C'est une autre façon de tomber aussi, dans l'allégorie.
08:45Non, mais c'est un des clichés qui m'a toujours, j'espère le vivre le plus tard possible,
08:50mais d'entendre des témoignages de gens qui ont frôlé la mort
08:54et qui disent avoir vu leur vie défiler,
08:56c'est qu'il y a toujours quelque chose qui m'a impressionné.
08:59Juste avant de tomber, nouveau single de Benjamin Biolet.
09:02J'écris ça juste avant de tomber, j'ai même pas vu ma vie défiler.
09:11Mais vu la fessure, mon berceau, qui de près s'est penché.
09:20J'écris ça juste avant de tomber, j'ai pas grand chose à vous déclarer.
09:27Benjamin Biolet, vous avez vendu des tonnes de disques entre les vôtres et ceux que vous avez composés pour les autres.
09:46Vous avez gagné six victoires de la musique en tout.
09:49Si vous regardez votre carrière, juste avant de tomber comme vous chantez, vous êtes fier ?
09:55Oh bah quand même, oui.
09:57C'est un peu la fameuse phrase de Mark Twain, oui quand même.
10:01Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait.
10:04Oui, moi quand même, je suis né à la vie de Franche-sur-Saône et tout.
10:06Mes parents regardaient ça d'un oeil très moqueur à juste titre.
10:10Mon envie d'être chanteur, etc.
10:13Ça m'a coûté cher, mais j'ai eu aussi énormément de chance.
10:15Je suis fier de la chance que j'ai eue en fait.
10:18Pas de moi spécialement, mais de la chance que j'ai eue.
10:20Ça vous a coûté cher, il y a eu des critiques.
10:23Bah oui, mais bon.
10:24Vous dites, vous avez dit récemment, les critiques m'ont longtemps blessée.
10:27Et puis un jour, ça m'a anesthésié à l'image de Mitridate,
10:29qui prenait un peu de poison tous les jours.
10:31Je me suis mitridatisé.
10:33C'est-à-dire que ça ne vous fait plus rien, ça glisse aujourd'hui ?
10:36Bah oui, c'est quand même...
10:40Parfois c'est quelque chose que j'aurais pu penser moi-même.
10:43Parfois c'est tellement exagéré que ça, ça fait relativiser.
10:46Quand même en étant le plus dur avec soi-même,
10:50vous lisez un truc qui est sincèrement complètement ridicule,
10:54ça passe.
10:54Et puis parfois même, un projet peut être encensé,
10:58et vous-même vous dites...
11:00Bof.
11:01Ouais.
11:01Enfin globalement, sur les derniers albums, c'est plutôt...
11:05Alors sur mes albums, c'est vraiment mon truc à moi.
11:08C'est mon truc, je ne lis pas trop les trucs qui se disent.
11:10Je préfère en avoir des retours par les gens ou je ne sais pas quoi.
11:14Mais les deux derniers albums, les gens sont témoins,
11:17on ne m'a pas envoyé de revue de presse.
11:19Vous n'avez pas demandé, vous ne vouliez pas lire ?
11:21Non.
11:21Vous vouliez vous protéger ?
11:23Je ne sais pas me protéger.
11:24Mais globalement, ils ont été bien accueillis, on ne vous a pas envoyé,
11:26mais ils ont été...
11:26Les gens ont le droit de ne pas aimer, les gens ont le droit de...
11:28Voilà, c'est la vie, c'est comme ça.
11:30Vous avez travaillé avec un nombre dingo d'artistes,
11:34Vanessa Paradis, Clara Luciani, Cara Mastroianni,
11:37Kerenane, Juliette Gréco, vous en parliez,
11:39François Zardy évidemment, Carla Bruni, Juliette Armanet,
11:41Hoshi, beaucoup de femmes quand même.
11:44Non, vous oubliez Charlie Lé Couture,
11:45Julien Clerc, Henri Salvador,
11:47Fabien Champa, c'est des meilleurs.
11:49Il y a plus de femmes.
11:49Stéphane Eicher, ouais, ouais.
11:52Après, c'est souvent le cas, regardez.
11:55Parce que je suis auteur-compositeur
11:56et c'est rare que des filles écrivent pour des garçons.
12:02Et c'est bien dommage.
12:03Le dernier album de Julien Clerc,
12:04il était chez Sonia de Villers il y a deux jours.
12:07Vous l'avez aimé, vous avez aimé travailler avec lui ?
12:10Comment ça s'est passé ?
12:10Ce n'était pas la première fois,
12:11ça fait 20 ans que je travaille un peu ou beaucoup avec lui.
12:15Et c'est quelqu'un que j'aime dans la vie.
12:17Et puis, c'est un grand musicien.
12:19C'est très agréable de parler avec un des...
12:22et de travailler avec un des piliers de la chanson française.
12:25Dans quelques années, il y aura des boulevards, Julien Clerc.
12:27Et puis, Jeanne Chéral,
12:30que je recevais il y a quelques semaines à cette antenne,
12:32elle parle de votre générosité chez Vincent Joss.
12:35Vous lui avez redonné confiance
12:36et aidé à écrire à nouveau des chansons.
12:38Un jour, vous avez débarqué, vous lui avez dit
12:40« Qu'est-ce que tu fous là ?
12:40Tu vas continuer à rien foutre ou tu vas finir par écrire ? »
12:43Elle le dit comme ça.
12:44Non, j'ai dit « Arrête de chanter des chansons de cinéma,
12:46c'est super et tout, mais il faut faire tes albums.
12:48C'est quand même ta raison de vivre.
12:50Si on te connaît, c'est à cause de... »
12:51C'est aussi ça que je lui ai dit.
12:53Je lui ai dit « Si tu es connue,
12:54c'est parce que tu as écrit des bonnes chansons.
12:55Ce n'est pas parce que tu es une interprète extraordinaire.
12:58Elle l'est aussi.
12:59Mais c'est une plume de la chanson française. »
13:01Vous avez bien fait.
13:02Son album Jeanne que vous avez réalisé est assez fou.
13:05On l'écoute, Jeanne Chéral, parler de vous, Benjamin Biolet.
13:07Il a eu d'abord la casquette de ré-enclencheur de flammes
13:11en me faisant cette proposition,
13:12en me disant « Écris des chansons et moi, je réalise ton album. »
13:15J'ai trouvé que c'était ultra généreux de sa part,
13:17d'autant qu'il n'avait rien écouté,
13:18puisque je n'avais rien écrit.
13:20Et puis donc, il a fait tous les arrangements.
13:22Il a été aussi un booster,
13:24dans le sens où quand il sentait
13:26que je mettais trop de temps à le fournir en chanson,
13:29il me relançait.
13:30« Alors, vas-y, envoie. »
13:31Ça a été à peu près un an d'écriture.
13:33Et puis en studio,
13:35il a été aussi très attentif
13:38au fait que tout me plaise.
13:41Parfois, d'un seul regard,
13:42il prenait ma température,
13:44voir est-ce que c'est OK.
13:45Tout était OK.
13:46Je me sentais vraiment en grande sécurité
13:48et portée par son énergie.
13:51C'est à la fois un grand frère et une muse ?
13:54Ben ouais, je crois qu'on peut dire ça.
13:56C'est ma muse.
13:57Et oui, c'est mon partenaire de jeu préféré.
14:01Un grand frère et une muse ?
14:03En vrai, elle m'appelle mon boteur de cul.
14:05Ben voyez !
14:06Mais c'est vrai,
14:09elle parle vraiment de votre générosité.
14:11Ça vous fait plaisir de l'entendre parler comme ça ?
14:12Ça me fait plaisir de l'entendre parler,
14:15chanter, de l'avoir.
14:16C'est quelqu'un que j'aime.
14:18Cet album, il est vraiment génial.
14:20Il est super.
14:21Il est vraiment très réussi.
14:22Il a écrit des chansons incroyables.
14:23Et il y a la suite de la chanson
14:25Brandt Rhapsody
14:26que vous aviez écrite ensemble il y a 15 ans
14:28qui racontait les débuts d'un couple.
14:30Puis l'amour au début,
14:32la folie, le sexe, etc.
14:33Puis l'enfant,
14:34puis quand ça commence à décliner,
14:36puis la séparation.
14:3715 ans après,
14:38le couple divorcé
14:39que vous étiez dans Brandt Rhapsody
14:41remet le couvert
14:42et ça a donné
14:43« Faut plus qu'on se revoie ».
14:44« Faut plus qu'on se revoie ».
14:47Depuis l'été dernier,
14:49je ne pense plus qu'à ça.
14:50À cet après-midi du mois de juillet
14:52quand les eaux tranquilles
14:54se sont réveillées.
14:56Je sais pas ce qui m'a pris.
14:57Je sais pas ce qui t'a pris.
14:59Je n'ai rien vu venir.
15:00Je ne m'y attendais plus.
15:02T'as-tu l'air de la mer
15:03ou juste du cul
15:04ou cet air sévère
15:05que soudain t'avais plu ?
15:07Tous les deux,
15:08seuls dans la maison des vacances,
15:10désertés de tous ses occupants.
15:13Pourquoi a-t-il fallu
15:14que ça recommence ?
15:16Pourquoi étais-tu si attirant ?
15:19Parce que c'est la vie
15:20et qu'on ne peut rien y faire.
15:22Lequel de nous deux
15:22brûlerait le premier en enfer ?
15:24Je sais pas et tu sais quoi.
15:26Je préfère pas savoir.
15:27Je veux juste te caresser
15:28et dénouer ton pénom.
15:30Faut plus qu'on se revoie.
15:31Ça veut plus rien dire.
15:33On ne réchauffe pas les souvenirs.
15:36Ma langue dans ta bouche,
15:37ma main dans tes cheveux,
15:39ma hanche sur ta hanche
15:40et mes doigts où tu veux.
15:42Il faut plus qu'on remette ça.
15:43C'est pas sérieux du tout.
15:44Vous y croyez au retour de flamme
15:46quand l'amour est parti ?
15:48Dans tous les cas,
15:48je crois à ce couple,
15:50ce scénario.
15:50J'ai hâte d'entendre
15:51le troisième volet.
15:53Quand vous serez dû
15:54à l'EHPAD ?
15:55Ça peut marcher ?
15:57C'est une vraie question.
15:58Ça peut marcher ?
15:59L'amour à l'EHPAD ?
16:00L'amour à l'EHPAD ?
16:00Mais bien sûr,
16:01ça peut marcher.
16:01De remettre le couvert.
16:03Vous ne voulez pas en parler ?
16:04Non ?
16:05Ça doit pouvoir marcher.
16:06Ça doit pouvoir marcher
16:07de remettre le couvert ?
16:08Mais vous voyez,
16:09la chanson,
16:09c'est plutôt charnelle.
16:11Oui, mais justement,
16:12même charnellement,
16:12ça peut marcher.
16:1315 ans après ?
16:14Le désir est encore là ?
16:15On peut revenir ?
16:17Dans la chanson,
16:18elle vous dit
16:18la cinquantaine lui va bien.
16:21C'est parce qu'elle est très polie.
16:22Non, mais vous trouvez
16:23qu'elle vous va bien,
16:23la cinquantaine ?
16:24Pas spécialement bien,
16:25mais ce n'est pas encore
16:27trop dégradé.
16:29Mais non,
16:29pas spécialement bien.
16:30Vous n'aimez pas trop vieillir ?
16:31Non, je n'y pense pas beaucoup.
16:33Mais vous savez,
16:34ce que je fais,
16:34écrire des chansons,
16:35c'est un truc de gamin,
16:36en fait.
16:37Et c'est vrai qu'observer
16:38son corps changer,
16:40mais se surprendre
16:41en train de faire
16:42exactement la même chose.
16:43peut être parfois troublant.
16:45Vous pensez qu'on peut chanter
16:46jusqu'à la fin
16:46ou qu'à un moment,
16:48il faut arrêter ?
16:48Il y en a qui le font.
16:50Je ne sais pas.
16:51Je crois qu'on peut
16:51carrément le faire.
16:53Quel père êtes-vous ?
16:54Vous avez deux filles,
16:55une qui est grande,
16:56une qui est toute petite,
16:57qui a cinq ans.
16:58Quel père vous êtes,
16:58Benjamin Biolet ?
17:00Je suis un père
17:02qui a forcément
17:03un peu changé
17:04par rapport à mes tout débuts
17:06dans la paternité.
17:08En mieux ?
17:10En différent ?
17:12En différent,
17:13j'espère être aussi
17:14un ami,
17:15mais je ne suis pas un pote.
17:17Vous êtes un père ?
17:18Oui,
17:19mais je suis un ami aussi.
17:19Je suis un compagnon
17:20de voyage,
17:21de trucs,
17:21mais je ne suis pas un pote.
17:24Vous nous avez fait
17:25un petit cadeau ce matin.
17:26Vous allez nous interpréter
17:27en live
17:28une chanson,
17:29non pas de vous,
17:30mais d'Étienne Dao
17:31et Paul Tatou.
17:32Pourquoi Dao ?
17:33Et pourquoi
17:34et Paul Tatou ?
17:35Parce qu'en fait,
17:35et Paul Tatou,
17:36c'est sur un album
17:37qui s'appelle
17:38Pop Satori,
17:39qui a dû sortir
17:40l'été 86,
17:42et c'était vraiment
17:42le début de ma vie
17:44d'écrivain de chansons,
17:46là et tout.
17:47Et c'était difficile
17:48de trouver des trucs français
17:49un peu plaisants
17:50à écouter
17:51pour un jeune homme
17:52de 13 ans
17:52qui écoute les Smiths,
17:54des trucs comme ça.
17:54Et ceux 10,
17:55il m'a vraiment...
17:57Je l'ai trouvé
17:58très solaire,
17:59très beau.
17:59Après,
17:59c'était un été
18:00magnifique à 7.
18:03Et je ne sais pas,
18:04ce disque a changé
18:04un peu ma vie d'auteur.
18:06On va l'écouter,
18:07on va vous écouter
18:08avec les Paul Tatou
18:09juste avant les impromptus.
18:10Restez au micro,
18:11prenez votre guitare,
18:13vous répondez rapidement
18:13sans réfléchir.
18:14Buenos Aires ou 7 ?
18:177.
18:18C'est moins loin,
18:19en fait,
18:19donc je suis pratique là.
18:21Bob Dylan ou John Lennon ?
18:22John Lennon.
18:23Serge Gainsbourg
18:23ou Michel Berger ?
18:24Serge Gainsbourg,
18:26pardon.
18:27Une question boomer,
18:28Michael Jackson ou Prince ?
18:30C'est chaud votre truc là,
18:31j'aime trop les deux.
18:33Michael, Michael.
18:33Michael,
18:34le PSG qui gagne
18:35la Ligue des Champions
18:35dans deux semaines,
18:36vous y croyez ?
18:37Oui.
18:37Oui ?
18:38Carrément, oui.
18:39Il paraît que vous êtes capable
18:40de sécher un repas de famille
18:42pour un Grand Prix de Formule 1,
18:43c'est vrai ça ?
18:43Ah oui, bien sûr,
18:44mais je suis même capable
18:45de sécher n'importe quoi
18:46pour un Grand Prix de Formule 1.
18:47Instagram ou X ?
18:49X, c'est Twitter.
18:51Alors Twitter,
18:51je n'ai pas de compte,
18:52mais parfois,
18:53je vais y voir ce qu'il se dit,
18:54sauf la vache.
18:55Donc Instagram.
18:56Vous donnez des tutos guitare
18:58sur Insta ?
18:59Non, non, non,
18:59on m'avait demandé,
19:00je l'ai fait.
19:01Et vous oubliez
19:02de filmer vos mains ?
19:03Non, non,
19:03j'ai filmé la main gauche
19:05des accords,
19:06ce qui est dur quand même,
19:07c'est les accords,
19:08et j'ai complètement oublié
19:09de filmer les accords.
19:11Pas encore très très au point.
19:12La dernière fois
19:12que vous avez pleuré,
19:13Benjamin Biolet ?
19:14Hier, je crois.
19:15Sur quoi ?
19:17Une anecdote très triste,
19:19je ne vais pas la raconter.
19:19Vous préférez aimer
19:20ou être aimé ?
19:22C'est le genre de question,
19:26si je commence à y penser,
19:28ça me rend sentimental
19:29ou des trucs comme ça.
19:31Et du coup,
19:31à la place,
19:32en général,
19:32je réponds à une bêtise
19:33et en vieillissant,
19:34j'évite de répondre
19:35à la vanne
19:37qui me venait,
19:38là,
19:38que je viens de censurer.
19:39Ah, dommage.
19:40Vous votez toujours ?
19:43Pas à tous les scrutins.
19:44Liberté, égalité, fraternité,
19:46vous choisissez quoi ?
19:47Je choisis égalité.
19:49Et Dieu dans tout ça ?
19:50La question Jacques Chancel
19:51pour terminer.
19:52Ben dis donc.
19:53Eh oui !
19:54Juste avant de chanter
19:54« Et Dieu dans tout ça ! »
19:57Il fait partie de ma vie,
19:59mais j'en dirais pas plus.
20:00On en parle beaucoup trop
20:02quand même de ce monsieur.
20:04Vous aimez bien
20:04les bondieuseries.
20:05Ça, vous m'aviez dit
20:06ça là d'un moment.
20:06Oui, mais pas que...
20:07J'aime bien tout ce qui est
20:09lié à la pratique religieuse
20:11et en général aux religions monothéistes.
20:13J'aime bien certaines représentations
20:15et c'est vrai.
20:15Benjamin Biolet,
20:17le nouvel album
20:17on l'attend à l'automne.
20:19C'est le disque bleu de Biolet.
20:21On vient d'entendre
20:22juste avant de tomber
20:23votre tout premier single.
20:25Merci d'en avoir parlé
20:26sur Inter.
20:27Et maintenant,
20:27on va vous entendre
20:28chanter Dao
20:29et Paul Tatou
20:30en direct.
20:32Il est tôt.
20:33Il est tôt.
20:34Il est 10h.
20:35Il est 10h, il est tôt.
20:37Nous, ça fait juste
20:378h qu'on est réveillés.
20:39Mais moi, ça fait longtemps
20:40aussi que je suis réveillé.
20:41Mais en horaire musique,
20:42c'est tôt quand même.
20:43On ne fait pas trop
20:44des lives à 9h.
20:45Mais vous êtes Benjamin Biolet,
20:46vous allez y arriver, je crois.
20:47A la pression.
20:48Allez.
20:56Audace, indécence, exigée.
21:02L'aucus pour qui souhaite s'immiscer.
21:07Ce nightclub où le jazz est prisé.
21:15Par le tempo possédé, je l'ai vu danser.
21:19Par le tempo possédé, je l'ai vu danser.
21:36Oh, tabou, pas besoin de bagou, pas besoin de bagou, son épaule et tatou, tatou.
21:53Par le tempo possédé, je l'ai vu danser.
21:54Par le tempo possédé, je l'ai vu danser.
21:55Par le tempo possédé, je l'ai vu danser.
21:56Par le tempo possédé, je l'ai vu danser.
21:57Par le tempo possédé, je l'ai vu danser.
22:01Ce night à la mission privée, entasse une foule électrisée.
22:14Par le tempo possédé, sur la piste bien glacée.
22:21Padapapa !
22:24Par le tempo possédé, ma Suzy dansée.
22:29Oh, tabou
22:36Mais ce mot est à vous
22:40Ton épaule est à tout
22:44T'as tout à moi
22:47Tout à moi
22:54Merci
22:54Ça fait du bien Nico
22:56Ah ouais, moi ça me met les larmes aux yeux
22:58C'est ma jeunesse, on écoutait cet album
23:01Et cette chanson avec mon frère
23:03Il est sensible
23:05Moi ça me fait du bien
23:07C'est une bio de notre vie, de notre génération
23:09Ce disque, ouais
23:10Les cinquantenaires, absolument
23:12Merci Benjamin Violet, belle route à vous
23:15Et on vous attend avec le nouvel album
23:17Avec plaisir, merci
23:18Au revoir

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