00:00Vous écoutez Culture Média sur Europe 1, 9h30, 11h avec Thomas Hill et avec votre invité ce matin, Thomas, vous recevez le comédien et écrivain Raphaël Quenard pour son premier roman, Clamsé à Tataouine, roman disponible aux éditions Flammarion.
00:15Bah oui Raphaël Quenard, bonjour, merci d'être avec nous.
00:18C'est vrai que vous êtes la Côteluche, je le disais tout à l'heure, du cinéma français, enfin il y a vous et Jonathan Cohen quoi, globalement en ce moment dans le film.
00:24Et terminé, il y a l'action 3.
00:26Mais alors là ce matin, c'est pas l'acteur mais l'auteur que je reçois, l'homme de lettres, puisque vous venez de publier votre premier roman.
00:34Le romancier romantique.
00:36Ah c'est pas mal ça !
00:37Quand est-ce que vous avez trouvé le temps de l'écrire avec tous les films que vous faites, ce livre Clamsé à Tataouine ?
00:42Celui-là ça a été long, j'ai commencé à l'écrire autour de 26-27 et après ça a été un long processus où j'ai travaillé avec des éditeurs et puis j'ai procrastiné jusqu'à ce que sur votre émission,
00:55un jour on me dise, mais toi tu retouches un peu tes répliques.
01:00Et la dame m'avait dit, mais t'écris d'autres choses et j'avais dit ouais, et commencez pas à me voler mon titre, ça s'appelle Clamsé à Tataouine, j'ai un livre.
01:08Vous l'avez déposé ce jour-là ?
01:09Et en fait il y a la dame de Flammarion qu'on a entendu parler grâce à vous.
01:12Sophie Leclosé qui m'a fait ranger.
01:15Tout met à Europe 1.
01:16C'est un terreau fertile.
01:21Et alors c'est un roman aussi surprenant que son titre, Clamsé à Tataouine, un roman un peu déjanté dont le héros est un serial killer.
01:30Ah, Christophe Ondaat.
01:31Donc ici, dès que vous dites serial killer, il y a la musique de Christophe Ondaat qui se lance.
01:35On est des fanatiques.
01:36C'est automatique.
01:37C'est automatique.
01:38Votre serial killer, lui, il n'a pas de nom, ni d'âge, ni de visage.
01:41On sait juste que c'est un homme qui a raté son suicide.
01:44C'est un spectre.
01:45C'est ça ?
01:46Il peut même s'il le faut parler depuis l'au-delà.
01:50Ah oui, ça va loin.
01:51Et il a envie de se venger.
01:54Il a envie de se venger.
01:55Il a envie de se venger contre la société.
01:56Mais alors, il choisit de tuer des femmes.
02:00En fait, il faut que quelqu'un paye pour sa souffrance.
02:02C'est ça son idée de départ.
02:03Et lui, après, alors, les pages concernant les meurtres ne concernent quand même que, je pense, 6-7 pages, tout passage mis bout à bout.
02:14Le livre, c'est plus un voyage entre les classes sociales.
02:16Mais effectivement, pour en rentrer et en sortir de façon assez rapide,
02:22c'est vrai que le meurtre était une option qui empêchait le narrateur de s'éterniser dans chacun des mondes qui pénètrent.
02:32Et après, c'est vrai qu'ils commettent des féminicides.
02:36Donc, c'est des actes...
02:38Pourquoi les femmes en spécifiquement comme cible ?
02:40Ah ben ça, il faut lire le livre parce qu'il l'explique.
02:43C'est le personnage qui l'explique, pourquoi il commet ses agissements auprès d'elle.
02:47Après, statistiquement, c'est un serial killer qui se caractérise par son innommable lâcheté.
02:52Et c'est vrai qu'il s'en prend à des femmes comme bon nombre de serial killers, statistiquement, malheureusement.
02:59Est-ce que vous avez voulu dénoncer quelque chose avec ce raisonnement macabre ?
03:05Moi, je vous dis la vérité, il n'y a aucun autre objectif que celui qui est le plus noble d'entre tous, qui est de divertir.
03:11C'est ça.
03:12Il n'y a pas du tout de volonté, ni politique, ni de déployer une pensée, une idéologie.
03:17C'est un personnage qui commet des actes regrettables, qui a, au sein de sa noirceur, quand même des endroits, on va dire, de fulgurance.
03:28Ce qui donne son avis, il a des pensées philosophiques.
03:32Donc, c'est aussi, parfois, ça peut être drôle dans son horreur.
03:36Il n'y a pas de volonté de déployer un discours ou quoi que ce soit.
03:42Mais est-ce que vous êtes conscient que, par moment, le lecteur, qu'on a pu être avec Thomas, a des moments de malaise ?
03:48Il y a des moments où on est mal à l'aise, quand même, en lisant ce que...
03:51C'est quand même un gros malade.
03:52Ah, mais c'est un fou furieux.
03:55C'est un jobard de la dernière espèce.
03:58Je comprends que ça puisse heurter les lecteurs quand ils consultent ses pages.
04:06Mais après, ce n'est pas non plus, c'est vers quel moment ?
04:09C'est avec le moment avec la vieille dame ?
04:11Je sais qu'il y a des phrases, notamment une phrase qu'on m'a dit,
04:14quand je parle de la culotte d'une vieille dame,
04:16et que ça dit, une culotte passée 80 ans, c'est une bête à ordure d'essai à l'abandon, il y a des images.
04:21Non, moi, ce n'est pas ça qui m'a mis mal à l'aise.
04:23C'est plus les moments où ce tueur-là va même se lier avec la famille d'une femme qui vient de tuer.
04:30Tout ça, c'est un peu malaisant, même si certains tueurs l'ont déjà fait dans la vie.
04:33Il y a des moments où c'est malaisant.
04:34Vous êtes inspiré de vrais tueurs.
04:36Alors, évidemment, moi, je suis un adepte.
04:39On en parlait tout à l'heure de Christophe Ondat, de Frédéric Lantieri.
04:44On regarde les émissions.
04:45Il y a énormément, aujourd'hui, de créations qui concernent ce type de personnalité psychopathique.
04:54Que ce soit de You à Dexter, à The End of the Fucking World, il y en a un foison extraordinaire.
05:01Et c'était quoi la question, pardon ?
05:04Est-ce que vous êtes inspiré de ça ?
05:05Oui, oui, oui.
05:06Moi, je suis un fanatique.
05:07Et il m'arrive beaucoup de m'endormir au son des True Crime.
05:11Je trouve le sommeil avec ce type de description et de portrait d'hommes et de femmes.
05:19Moi, je m'attendais à ce que vous citiez une autre référence.
05:21Parce que moi, ça m'a fait un peu penser au film de Rémi Bellevaux,
05:25« C'est arrivé près de chez vous » avec Benoît Poulvord.
05:27Où il y a déjà ce tueur en série qui a une forme de second degré, d'intelligence aussi,
05:33qu'il partage, de réflexion qu'il partage.
05:35Il y a un peu de ça dans votre livre, Raphaël.
05:36Alors, on m'a dit plusieurs fois.
05:38Moi, je suis un fanatique de « C'est arrivé près de chez vous » comme bon nombre d'entre nous.
05:43Vous savez que c'est le film le plus cité dans les demandes de financement en référence dans le cinéma français.
05:49Ah oui ?
05:50Et c'est pourtant belge.
05:51C'est pourtant belge.
05:52Mais les meilleurs acteurs français sont belges.
05:54C'est vrai.
05:54Il y a un proverbe qui dit ça.
05:56Mais tant mieux si ça vous fait penser à ça.
06:00Moi, étant donné que j'ai pris une dose de plaisir ineffable au visionnage de ce chef-d'oeuvre,
06:08je suis content.
06:09Mais après, en tout cas, je ne l'avais pas à l'esprit.
06:12C'est inconscient.
06:13C'est sûrement inconscient.
06:14Et alors, vous avez fait un truc assez marrant, Raphaël Conard.
06:18Vous avez glissé dans un des exemplaires de votre livre, un ticket d'or.
06:21Il y aura un ticket d'or qui va être obtenu par quelqu'un
06:24qui va permettre au gagnant ou à la gagnante de partir à Tatawin.
06:29Enfin, de gagner un voyage pour deux personnes.
06:30En Tunisie ?
06:31Non.
06:32Au Tatawin de mon imaginaire dont je promets qu'il sera paradisiaque.
06:36Ouh là !
06:36Donc, c'est une destination à découvrir.
06:41Et le ou la gagnante...
06:42Avec vous, du coup ?
06:43Non.
06:44Avec une personne.
06:45Je me propose d'être l'accompagnant.
06:47Très bien.
06:48Mais si le ou la gagnante ne le souhaite pas et souhaite partir avec son mari, sa tante, son oncle ou son chien,
06:55eh bien...
06:55Et donc, c'est une surprise, ce voyage.
06:57Elle pourra disposer librement.
06:57C'est une surprise, ce voyage.
06:59Il ne sait pas où...
06:59Ça peut très bien être les Téchènes.
07:00C'est une destination surprise.
07:02Ça peut tout aussi bien être Concarneau que Roisin-en-Brie.
07:06Est-ce qu'on peut aller chez Girard ?
07:08Ou Unis au large de la Croatie.
07:09Oui.
07:10Ou aller chez Morse.
07:10Mais je promets que la destination sera paradisiaque.
07:12Ah, d'accord.
07:13Et alors, pour l'instant, il n'a pas été trouvé ce ticket d'or ?
07:15Non.
07:15Il va falloir aller acheter des livres.
07:17On va en acheter, on va en acheter, on va en acheter.
07:19Vous êtes déjà allé, vous, à Tataouine ou pas ?
07:21Ah, au Tataouine, le Tataouine de Tunisie ?
07:24Non.
07:24Malheureusement, non.
07:25Mais par contre, le Tataouine de mon imaginaire, oui, je m'y suis déjà rendu.
07:28C'est pour ça qu'il m'alimente.
07:31Et alors, j'imagine aussi que vous aviez hésité à publier ce roman sous votre nom, Raphaël Quenard.
07:38Je crois qu'au début, vous aviez en tête un pseudo.
07:40J'avais un autre pseudonyme qui était le surnom d'un personnage illustre du village d'où proviennent mes parents.
07:48Mais après, c'est vrai qu'il y a eu un peu une confusion parce qu'il y avait le pseudo avec le bandeau, avec la photo et tout.
07:56Donc, tout ça n'avait plus grand sens.
07:57Et donc, l'idée a été, à juste titre, abandonnée.
08:02Pourquoi est-ce que vous vouliez mettre un pseudo ? L'idée, c'était de ne pas être jugé sans a priori, c'est ça ?
08:08Même acteur, je voulais mettre à un moment un pseudo parce qu'on m'avait dit qu'un arc, c'était moche.
08:14Un agent m'avait dit ça.
08:15Du coup, j'avais voulu changer de nom et puis après, j'avais changé d'agent au final.
08:20Et j'avais ce nom que je gardais et tout ça, dont j'aimais bien la sonorité parce qu'il y avait un truc d'étincelle.
08:26Et puis, le nom, c'est le patois du nom de ma mère.
08:28Donc, ça se rapprochait de moi.
08:31Ça m'évoquait des choses.
08:33Et là, c'était vraiment pour distinguer l'activité.
08:36Parce que déjà, en tant que comédien, on met notre identité civile qui est attachée à des rôles.
08:41Et parfois, il y a une petite confusion.
08:42On peut te confondre avec certains rôles.
08:46Et du coup, j'avais bien envie de distinguer.
08:48Du coup, j'avais envie de faire ça.
08:49Mais ça n'a pas été concluant.
08:51Peut-être un jour, je pourrais me livrer à cette passion.
08:55Ce serait quand même mieux avec votre nom.
08:57Flammarion, votre maison d'édition, vous avez dit que ce serait quand même mieux de mettre ton nom sur l'affiche.
09:00Après, on a discuté.
09:00C'est sûr que c'est à le pseudo et une photo.
09:04En plus, photo bachelore.
09:05Photo bachelore.
09:06Photo bachelore.
09:06C'est une belle rôles.
09:09La romancie romantique oblige.
09:10C'est vrai romancie romantique.
09:11Clam C à Tataouine.
09:13C'est donc publié chez Flammarion.
09:16Allez, on vous retrouve dans un instant avec un petit bout de portrait sonore si on a le temps.
09:20Et puis, Julien Pichnet.
09:21Julien Pichnet a une surprise pour vous.
09:23Attention à faire.
09:23Je suis de quelques archives qui pourraient intéresser Raphaël.